Transport de marchandises en ville d’un point de vue environnemental

1.1.3. D’un point de vue environnemental

– le bruit et la mauvaise qualité de vie

* Le bruit

La distribution suscite de plus en plus de polémique au sein de la population parisienne.

Cette polémique tourne principalement autour du transport routier.

Les résidents le voient comme l’élément principal du bruit constant vécu.

Cette pollution sonore a deux sources49 : les véhicules et la manutention.

– Le bruit généré par la circulation des véhicules utilitaires et industriels,

– Le bruit généré par les engins de manutention utilisés lors des phases de chargement/ déchargement, de nuit ou tôt le matin.

Dans le cadre de la circulation des utilitaires et industriels de transport, deux bruits ont été majoritairement dénoncés, il s’agit du :

– bruit moteur,

– bruit de roulage, c’est-à-dire le bruit des pneumatiques sur la chaussée.

En ce qui concerne les opérations de livraison et d’enlèvement de marchandises, les nuisances sonores sont en général générées par :

– le fonctionnement des équipements annexes des véhicules ;

– la manutention des contenants (transpalettes..) ;

– l’ouverture et la fermeture des véhicules et des bâtiments.

Le recours croissant au transport routier est la conjugaison de deux faits : l’évolution de la demande de la population et l’augmentation du nombre de prestataires en activité. Cette démultiplication du nombre de véhicules aboutit à une hausse du bruit en ville, source de mécontentement des habitants.

La part relative du bruit émis actuellement par les poids lourds en Ile de France est plutôt importante puisqu’elle augmente le niveau sonore de référence de +1 à +4 db, par rapport à un trafic de volume équivalent avec uniquement des véhicules légers.

Cet impact du bruit est d’autant plus important le long des rues où la pent e de la voirie est supérieure à 2 % ou bien lorsque la circulation est embouteillée. Sur Paris, le bruit subit par les riverains est très disparate selon les quartiers, selon la circulation et selon les infrastructures des immeubles.

En juillet 2002, l’Union Européenne a adopté la directive 2002/49/CE concernant l’évaluation du bruit dans l’environnement ambiant.

Cette directive a été ensuite transcrite dans le code de l’environnement et ensuite par décret le 24 mars 2006.

Ces textes obligent toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants à établir des cartes de bruit des infrastructures terrestres (air, fer, route) et des industries de leur territoire, ainsi que des plans de prévention de l’exposition au bruit.

La lutte contre le bruit à Paris ne peut trouver sa pleine efficacité que si les élus parisiens, les administrations, les grands transporteurs, les groupements professionnels, les associations … se concertent et définissent ensemble les actions à conduire pour préserver et améliorer l’environnement sonore de la capitale.

Ainsi, l’Observatoire du Bruit à Paris rassemble les acteurs concernés, car la municipalité ne peut à elle seule apporter des réponses aux problèmes dus au bruit, problèmes qui sortent bien souvent de son champ de compétences.

Dans le cadre de la distribution urbaine l’Observatoire remplit plusieurs missions :

– Dresser un état des lieux du bruit à Paris en s’appuyant sur un Système d’Information Géographique (SIG), adapté aux spécificités du tissu urbain dense des grandes agglomérations. Ce SIG permet d’établir une cartographie précise du bruit, d’identifier les zones critiques (plus de 70 db de jour ou 65 dB de nuit) et de connaître le nombre de Parisiens les plus exposés.

– Evaluer l’impact des opérations d’aménagement urbain sur le bruit,

– Informer et renseigner sur le bruit.

Quelques rappels des différents seuils liés au bruit :

– 55 db(A) : seuil de confort acoustique ; dans certains pays, ils représentent l’objectif de qualité de l’environnement.

– 65 db(A) : seuil au-delà duquel le bruit est considéré comme très gênant notamment au niveau des conditions de sommeil.

– 68 db(A) : seuil au-delà duquel des comportements contraignants (déménagements, insonorisation …) sont observés.

Le plan de lutte contre le bruit présenté par la Mairie de Paris :

Face à l’état des lieux préoccupant du bruit lié à la circulation à Paris, il a été nécessaire de prendre des décisions curatives limitant la gêne sonore : mise en place d’enrobé drainant absorbant sur les chaussées, couverture partielle du boulevard périphérique, fermeture à la circulation de certaines voies.

En partenariat avec l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (ANAH), la Ville a mis en place en 2006 un programme d’intérêt général en faveur du développement durable, couvrant tout Paris. Il devait permettre notamment d’aider financièrement la réalisation de travaux d’isolation acoustique et thermique des logements.

Ces travaux sont subventionnés à hauteur de 30 % ou de 45 % selon les ressources des propriétaires occupants.

L’objectif était d’intervenir pour réaliser des travaux de développement durable sur 3 000 logements.

Cette action menée par la Mairie démontre le souhait de la ville de trouver des solutions au bruit causé par les déplacements des véhicules de livraison.

En plus de ce plan de lutte contre le bruit pour en limiter les effets néfastes, un programme de réorganisation des livraisons a été mis en place.

Il s’agit de développer le fret et l’utilisation des cours d’eau, de créer de nouveaux transports plus adaptés, mais aussi de mettre en place des centres logistiques globaux.

* La mauvaise qualité de vie

Le transport routier est fortement responsable de l’accroissement de la consommation d’énergie en France, ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre (CO2). En effet, le trafic de marchandises est réalisé à 82 % par la route50, et le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (26 % des émissions en France). De tous les modes de déplacement, c’est de loin le transport routier qui émet le plus de gaz carbonique (93,5 %).

Sur Paris, les transports sont à l’origine du tiers des émissions de gaz à effet de serre.

S’ils sont nécessaires pour les personnes et les marchandises, à la fois pour les déplacements professionnels, les loisirs et la consommation de biens qui ne peuvent tous provenir entièrement de Paris intra-muros, un nombre croissant d’organisations internationales telles que l’OCDE ou la Commission Européenne s’engagent dans une réflexion visant à la diminution des besoins de transports.

A Paris, ville très peu industrialisée, la pollution est principalement due aux transports automobiles et pour une petite partie aux activités fixes (usines, chauffages, incinérateurs).

La qualité de l’air de Paris est appréhendée sur la base des indicateurs de la pollution issue des sources fixes (chauffages, incinérations, climatisations) et des sources mobiles (essentiellement le trafic automobile), surveillés en permanence par AIRPARIF, organisme agréé par l’État.

Le constat qui y a été fait est que la pollution émise par les sources fixes diminue mais que celle émise par les sources mobiles reste préoccupante.

Les émissions de CO2 sont la cause principale de cette mauvaise qualité de vie. Au vu du nombre de véhicules circulant dans Paris, celles-ci ne font qu’augmenter pendant que la qualité de l’air diminue. Les riverains, déjà soumis à un taux de pollution constant, le fait d’augmenter le nombre de livraisons – sources de gaz à effet de serre – contribue à dégrader la qualité de l’air.

La pollution de l’air a des effets néfastes sur la santé de la population.

Ce qui nous amène au sujet des maladies respiratoires, en augmentation au sein de la population parisienne.

La Mairie de Paris fait ainsi face à une problématique de taille : Il lui faut améliorer la compatibilité environnementale des poids lourds, il lui faut surtout réfléchir au développement des modes de transport alternatifs au mode routier.

Les polluants qui sont pris en compte : HC, Nox, SO2, les particules, le CO2.

Les poids lourds sont responsables, dans le bilan global transport, d’une part importante des émissions : de CO2 avec 26 % du total, des NOx avec 37 %, du SO2 avec 49 % et des particules avec 65 %. Les véhicules légers sont, quant à eux, responsables d e la quasi- totalité des émissions de CO (96 %) et d’hydrocarbures (90 %) du bilan transport. En effet, Les poids lourds circulant en ville sont la cause principale de maux respiratoires de la population.

Responsabilité des véhicules utilitaires dans les émissions atmosphériques :

(en tonnes) CO CO2 NOx HC SO2 Particules
total transport CUB véhicules utilitaires part VU57 400 1 191 200 11 300 7 100 790 580
3 000 299 100 4 100 860 380 400
5,3 % 25,1 % 36,4 % 12,1 % 48,9 % 68,9 %

Source : ADEME – Direction de l’Air et des Transports

On peut noter que les véhicules utilitaires sont les principaux émetteurs de particules et de dioxyde de soufre dans le bilan transport.

Il s’agit des polluants principalement émis par les véhicules diesel et la majorité des utilitaires ont une motorisation diesel.

Ce constat général pour les poids lourds et pour les utilitaires rend compte des effets néfastes de cette circulation permanente.

La population est de plus en plus touchée du fait du nombre croissant de véhicules circulant à Paris. Pour envisager un jour de faire chuter ces pourcentages et améliorer la qualité de vie des parisiens, les entreprises, les distributeurs, les transporteurs mais aussi les collectivités réfléchissent de concert à des solutions innovantes en termes d’éco-logistique et d’éco-transport.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Distribution et centre-ville : vers un retour du commerce de proximité ?
Université 🏫: Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne - Master 2 professionnel en Sciences du Management
Auteur·trice·s 🎓:
Arthur JACQUEMIN

Arthur JACQUEMIN
Année de soutenance 📅: Mémoire de fin d’études – Spécialité Logistique - 2009 / 2010
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