Objectifs d’utilisation du Web 2.0 – Sous thème B)
Plusieurs raisons peuvent inciter les internautes interrogés à choisir tel support Web 2.0 par rapport à tel autre. Certains candidats souhaitent exploiter un outil leur permettant de mettre en avant leur potentiel, d’autres leur expérience, d’autres encore les utilisent pour chercher de l’information.
Outre le fait de vouloir «gagner en visibilité » (« il faut être partout où [les recruteurs] peuvent [nous] trouver, car eux sont partout »), A.L explique qu’à l’origine de ce blog se situe « la volonté d’auto promotion », de mise en avant de son savoir-faire technique, et de « maîtrise de [son] identité numérique et être sûr que lorsque l’on cherche mon nom et mon prénom on arrive sur mon site » : l’un de ses objectifs était en effet, de se faire connaître et reconnaître en facilitant la recherche de ses articles sur Google (« je voulais me positionner dans Google sur des expressions que pourraient éventuellement rechercher de potentiels recruteurs »). Son objectif principal était « d’obtenir un premier contact de la part d’un recruteur potentiel ». Pour cela, il voulait « attirer les recruteurs sur [son] CV par le biais de [ses] articles » : «[sa] meilleure publicité reste la rédaction d’articles en relation avec [son] métier (…) C’est pour [lui] réellement stratégique ».
A.L pense que son blog lui permet d’être mieux évalué « puisqu’il porte sur des éléments caractéristiques de [son] métier : veille, utilisation des technos utiles au référencement, écriture d’articles ». Il évoque ainsi une certaine prise de risque liée à son initiative : « avec Internet, les recruteurs ont aujourd’hui accès à de nombreuses infos sur [nous] et même si [il voulait] être repéré et reconnu sur le Net, [il] pense aussi que c’est un risque vis-à-vis de certains recruteurs qui jugent rapidement les gens, qui les jugent hâtivement sans les connaître s’ils s’arrêtent uniquement à des critères de la vie privé d’une personne ».
G.B en s’inscrivant sur Viadéo a voulu utiliser Internet « pour élargir [son] réseau » et « trouver du travail par des relations ». Quand elle a décidé de faire son e-portfolio, « non pas dans le but premier de décrocher un entretien mais avant tout dans le but de [se] faire connaître ». Puis elle a pensé que cela lui permettrait de « se créer une identité numérique, car on ne peut pas s’en passer (…) L’idée c’est que quand on tape ton nom dans Google, ton profil apparaisse, avec tes expériences…». Pour elle, le meilleur outil « qui retrace de manière claire et détaillée ton parcours » c’est le e-portfolio : « un super outil de marketing de soi, de self marketing » car « soi-même est un sorte d’outil qu’il faut vendre », « vendre sa valeur ajoutée par rapport à son parcours ». Pour cela, il lui fallait « soigner son image ».
G.B pense ainsi être mieux évaluée grâce à son e-portfolio : « l’employeur a une meilleure vision de ce que la personne a fait mais aussi pourra faire ». « Et comme le recruteur, grâce à l’e-portfolio, a accès à une grande quantité d’information, l’outil pourra lui permettre (…) d’élaborer des tests de façon à ce qu’il puisse mieux vérifier l’existence des compétences présentées par le candidat dans l’e-portfolio ». Ainsi, « il devient aussi plus facile au recruteur de te piéger ».
S.L a choisi de s’inscrire sur Viadéo parce que c’était « la mode ». L’idée était de « se montrer ! D’être présente ! On se dit que s’il y a un recruteur qui passe par là, au moins, moi aussi je serais là ». Elle précise que son second objectif en ce qui concerne son inscription sur Face Book notamment, est de « visiter les groupes car les entreprises et cabinets de recrutement créent leurs groupes, mettent leurs postes à pourvoir ». Selon elle, lors que tu as consulté le profil de tes interlocuteurs sur les réseaux sociaux, tu peux plus facilement « sortir du lot ou de l’outil de gestion des candidatures où il y a cinquante nouveau CV aujourd’hui » car tu sais « à qui tu as à faire ». Cela l’aide « à se positionner, à prendre une certaine posture, plus adaptée à l’image que l’on veut donner ».
Néanmoins, elle ne pense pas être mieux évaluée grâce à son profil viadéo car elle reste traditionnelle : « si [elle] participait à une tonne de hubs et donnait son avis sur différents sujets, oui. Mais il faut que le candidat en fasse plus que le simple fait de remplir sa fiche ». Encore une fois, « tout dépend de ce qu’on a donné à voir ». Ainsi, elle aussi évoque un risque dans le fait de s’inscrire sur des réseaux sociaux : « clairement, je restreins mon profil en ne laissant voir que ce qui ne me portera pas préjudice ».
Enfin, M.B précise que le CV Vidéo était son « dernier recours ». Selon elle, c’est un outil qui doit apporter une « valeur ajoutée au CV traditionnel, axé logique marketing». Elle ne « voit pas l’intérêt de dire à haute voix et devant une caméra, ce qu’il y a d’écrit sur ton CV » et le recruteur doit selon elle, « passer moins de temps à lire ton CV en Z plutôt qu’a regarder ton CV Vidéo qui, lui, doit être impactant, doit être une mise en mouvement de tes capacités ». A l’origine, en mettant en ligne son CV Vidéo, « l’idée était seulement de [se] faire une place sur le marché et pas forcément de rentrer en relation avec des recruteurs ». Elle pensait avant tout « a être vue ». Il lui fallait « attiser la curiosité ». Elle précise que c’était pour elle « une porte d’entrée et même si ça ne débouche pas sur un entretien », elle se faisait « connaître dans le milieu ». Elle considère que « le CV vidéo [lui] a permis d’être mieux évaluée, d’être enfin perçue à [sa] juste valeur alors que par le CV classique, [elle] ne pouvais pas mettre en avant tout [son] potentiel ».
Néanmoins, elle ne s’était « pas du tout doutée de l’impact de [s]on CV vidéo, mais c’est l’énorme avantage du Web, la possibilité de créer du buzz très rapidement. (…) C’est très dangereux d’ailleurs, [elle a] vu des CV vidéo qui ont eu un impact très négatif : il y en a un qui s’est fait allumer sur tout le Web, un autre buzz énorme ».
En résumé, les quatre candidats rencontrés ont d’abord eu comme objectif de se montrer, de se démarquer en étant visible sur Internet, sans pour autant avoir à passer sur des sites spécifiques ou des jobboards. Il en est ainsi notamment pour G.B et A.L qui parlent de référencement sur Internet ou d’identité numérique, ce que M.B qualifie en terme marketing de « buzz » : générer du flux sur Internet, faire parler de soi. Presque tous les candidats ont exprimé une certaine prise de risque dans le fait de s’exposer sur la toile. Les candidats semblent néanmoins prêts à prendre ce risque, peut être parce qu’ils se sentent globalement mieux évalués grâce au Web 2.0 (exceptée S.L qui reconnaît ne pas assez exploiter son profil).
Lire le mémoire complet ==> (Dans quelle mesure les supports Web 2.0 participent-ils à la promotion de soi lors de la situation de e-recrutement ?)
Master 2 – Mémoire de recherche – Spécialité : Psychologie Sociale
Université Catholique de l’Ouest – Institut de Psychologie et de Sociologie Appliquées
 

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