La mise en situation – Chap. 1 :
Pour faire face aux multiples pressions provenant des environnements internes et externes, des mesures énergiques ont été prises presque partout dans le monde pour réformer, rénover ou moderniser l’administration publique. L’objectif est de doter l’administration publique d’une plus grande flexibilité, favorisant ainsi la croissance et la performance des institutions étatiques à travers l’amélioration des services rendus aux citoyens.
Par ailleurs, la mondialisation des marchés et la multiplication des échanges commerciaux mettent les entreprises privées en présence de nouveaux enjeux et de nouveaux défis. En effet, au cours des deux dernières décennies, le libre échange des marchandises a complètement changé les règles de jeu (Royer, 1998). Ainsi, les entreprises qui oeuvraient dans un système plus au moins fermé où les acteurs partageaient les mêmes systèmes de valeurs et les mêmes règles du jeu (règles prédéterminées), doivent faire face actuellement à la compétition mondiale où les règles du jeu échappent à leurs contrôles et sont complètement guidées par la nature de la concurrence.
Conscients de cet état des choses, les chercheurs se sont impliqués dans la perspective managériale pour mettre au monde du management une variété de théories et d’approches organisationnelles et économiques. En effet, ces différentes approches ont bien servi et servent encore le domaine du changement organisationnel et celui de la gestion stratégique des entreprises.
Parallèlement à ces différentes approches qui enrichissent la littérature du management privé afin de répondre aux exigences de l’environnement concurrentiel, se sont développées les approches du changement organisationnel répondant aux exigences environnementales du secteur public. Ces approches se basent dans une large mesure sur les expériences de firmes privées, donnant ainsi un nouveau souffle au management public. De plus, on considère que la gestion du changement dans le secteur public met en jeu les mêmes principes et approches que ceux utilisés dans le secteur privé (Thomas, 1996). Si le changement organisationnel prend généralement la forme d’un changement stratégique, structurel, culturel ou technologique, celui de l’administration publique prend la même forme sous une terminologie ou un langage spécifique à l’administration publique : les réformes administratives. On parle actuellement de la modernisation, du renouvellement ou de la rénovation de l’administration publique pour caractériser les réformes des années 90. Ces réformes s’inspirent actuellement de plus en plus du courant du nouveau management public (NMP). Appelé en Amérique du Nord mouvement de réinvention, le N.M.P a été rendu populaire par l’ouvrage de Gaebler et Osborne « Reinventing gouvernement 1992 » (Charih et Landry, 1997).

1.1 Qu’est ce que le management public ?

On parle de plus en plus de management public pour indiquer une réalité nouvelle de gestion des affaires de l’État. Une réalité qui a longtemps été négligée par les gouvernements eux-mêmes, et qui échappe encore largement aux préoccupations des milieux universitaires (Parenteau, 1994). Il s’agit d’une façon relativement nouvelle de gérer les choses de l’État, qui s’éloigne de la conception bureaucratique traditionnelle.
D’abord, le terme management s’appuie sur de nombreuses sciences : droit, économie, sciences politiques, sciences du comportement, mathématiques, comptabilité, finances, etc. Il s’agit d’une discipline de type horizontal, multidisciplinaire. Il se caractérise par son orientation vers l’action dans la mesure où il se tourne vers le savoir faire pour améliorer les habiletés de gestion des administrateurs (Parenteau, 1994).
Étant une approche multidisciplinaire, le management a fait l’objet de plusieurs définitions et de débats conceptuels. Pour éviter toute confusion, nous allons nous contenter de la définition du dictionnaire webster « Le management serait donc l’organisation et la direction des ressources en vue d’obtenir un résultat désiré » Allison (dans Parenteau, 1994 : 5). On rejoint ici l’idée de certaines approches qui affirment que le management s’intéresse avant tout au « comment faire ». Il s’agit en fait des moyens pour réaliser les objectifs visés, ce qui est tout à fait différent de la mission traditionnelle de l’administration publique, qui est: « quoi faire ». Il a fallu attendre le développement du management public pour que l’administration publique s’oriente à la fois vers la réalisation des objectifs et le processus d’y parvenir. « Le management public pourrait donc constituer une réponse aux problèmes de l’heure » (Parenteau, 1994 : 5).
Par ailleurs, la définition du terme management nous amène à nous interroger sur les fonctions du management au sens large du terme. Dans ce sens, nous sommes appelés à faire une comparaison entre le management privé et le management public, étant donné l’abondance de la littérature et des études sur le management, qui s’intéressent aux fonctions de l’entreprise privée. À cet égard, certains auteurs comme Murray (dans Parenteau, 1994 : 6) affirment que le management, que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé, n’est pas fondamentalement différent. Selon cette thèse, les fonctions essentielles du management, qui sont planification, organisation, dotation, direction, coordination et évaluation, se trouvent théoriquement dans les deux secteurs. Ainsi, le management dans une conception théorique parait comme un modèle passe partout pour toute forme d’organisation.
Cependant, d’autres auteurs, comme Rainey, Grogner, Savoie, Plumptre, Gilbert et autres (dans Parenteau, 1994), affirment que l’existence de ces fonctions dans les deux secteurs n’implique pas les mêmes conditions d’exercices. Cette différence s’explique par le fait que les qualifications des managers ne doivent pas être les mêmes dans les deux secteurs. Si au niveau abstrait les différences ne sont pas apparentes, au niveau pratique la distinction entre le management public et le management privé apparaît nettement si on se réfère aux dix fonctions du management, énumérées par Dunlop (dans Allison, 1983 : 77).
Lire le mémoire complet ==> (Gestion du changement dans l’administration publique en vue de sa modernisation)
Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de maître ès sciences (M. Sc.) – Sciences de la gestion
Université de MONTREAL – Ecole des hautes études commerciales affiliée

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
Université 🏫: Université de MONTREAL - Ecole des hautes études commerciales affiliée
Auteur·trice·s 🎓:
Hayat BEN SAID

Hayat BEN SAID
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de maître ès sciences (M. Sc.) - Avril 2001
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