Université Paul Sabatier

Faculté de Médecine Toulouse Rangueil

Institut de Formation en Psychomotricité

Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Psychomotricien

Construction d’une échelle d’évaluation des capacités

de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles

LAPIERRE Lauréline

Juin 2007

Remerciements

Je remercie Messieurs Santamaria et Soppelsa pour m’avoir permis de participer à ce projet 100% Psychomotricité et pour avoir supervisé mon mémoire.

Un grand merci aux enfants de l’école primaire de Chevanceaux, aux instituteurs, institutrices et tout particulièrement à M Douteau qui m’a apporté son aide et son soutien (Bonne retraite ;-))

Merci à tous ceux, étudiants et psychomotriciens, qui ont bien voulu être mes experts d’un soir !

Merci à celui qui est entré dans ma vie cette année, merci de m’avoir toujours soutenu, d’être là aujourd’hui et de m’avoir permis de faire le plein d’émotions !

Je remercie tous ceux qui m’ont apporté leur soutien, mes parents, mes amis et j’ai une pensée toute particulière pour ma promo qui était là pour affronter les pétages de plomb !

Introduction

Ce mémoire est le fruit d’un travail sur l’expression des émotions au niveau facial .

A l’origine je souhaitais traiter de ce sujet auprès de patients schizophrènes, que je rencontre sur mon lieu de stage dans le cadre de réhabilitation sociale. Cependant je n’avais pas à ma disposition d’outil valide pour appréhender et évaluer les capacités de reconnaissance des émotions auprès de ces sujets.

Il est question à l’école de psychomotricité de Toulouse de réaliser un outil de mesure des capacités de décodage des expressions émotionnelles à travers les communications non vernbales. Cet outil a été ébauché en 2003 par J.Pradines et C.Vigan, dans le cadre de leur mémoire de fin d’études, mais à titre expérimental, sans étalonnage.

J’ai alors entrepris de commencer à réaliser cet outil standardisé et valide sur un échantillon représentatif de la population normale. Je me suis intéressée à la reconnaissance des expressions émotionnelles sur le visage.

Mon travail, pour ce mémoire, se constituait en deux temps. J’ai d’abord élaboré ce qui formera le test, à savoir les expressions faciales photographiées d’une population d’enfants. Puis j’ai procédé à la validation du matériel par des experts.

Dans ce mémoire nous aborderons, dans une première partie, les concepts théoriques qui sous-tendent la réalisation du travail.

A savoir, qu’est ce qu’une émotion et quelles sont les différentes théories qui traitent de cette question ?

Quel est le développement émotionnel des capacités discriminatives et des compétences expressives du nourrisson et de l’enfant, essentiellement ?

Quel lien existe-t-il entre les émotions, au sens global du terme, et la psychomotricité ? Quel est l’intérêt de ce test ?

Dans une seconde partie, nous exposerons l’élaboration des photographies des expressions faciales émotionnelles. Nous présenterons et discuterons des résultats obtenus par rapport aux capacités expressives des enfants.

Puis nous verrons la validation des prototypes faciaux par des juges. Nous analyserons et parlerons des résultats obtenus par rapport aux capacités discriminatives des adultes et expressives des enfants.

Pour conclure nous aborderons les prototypes faciaux retenus pour le test et le travail qui reste à poursuivre pour mener à bien l’élaboration de cette échelle d’évaluation des capacités de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles.

Partie Théorique

I. A la recherche d’une définition de l’émotion

Plusieurs questions font diverger les avis de ceux qui étudient l’émotion :

Qu’est ce que véritablement une émotion ? Comment et pourquoi apparaissent-elles ? Peut-on les décrire sans ambiguïté ?

Ainsi, quand on veut aborder l’émotion, on retrouve des problèmes de définition, de fonction et de description.

Le manque d’un consensus est lié aux ambivalences d’une part terminologique, pouvoir différencier l’émotion, du sentiment et de l’affect ; et d’autre part portant sur l’origine et sur la fonction de l’émotion, cela concerne les différentes théories (physiologique, cognitive et psychologique, et neuropsychologique).

De ce fait, afin de faire ressortir une définition plus globale de l’émotion, j’ai tenté de restituer différents auteurs qui ont pu apporté des réponses.

1) La dimension physiologique

La dimension physiologique de l’émotion est objectivée par l’observation, par des mesures (éléctro-physiologiques, éléctro-magnétiques), par des explorations en imagerie cérébrale, des dosages biochimiques. Les réactions physiologiques montrent que l’événement est significatif pour le sujet, qu’il est agréable ou non, effrayant ou inattendu.

Deux positions dualistes expliquent le lien entre l’émotion et l’expression somatique (In Monnier, 2005) :

Au début du XX siècle, James et Lange exposent une théorie périphérique : En réaction à des stimuli affectifs, des changements corporels naissent et c’est la perception de ces changements physiologiques qui constitue l’émotion. Le cerveau servirait en second lieu dans la détection et la reconnaissance du changement. Par exemple, un homme qui croise un ours se mettrait d’abord à courir par réflexe et ce sont les changements physiologiques entraînés par la course qui provoqueraient ensuite la sensation de peur.

Cannon n’est guère convaincu. Comment les viscères, par leur faible sensibilité, pourraient-ils susciter des émotions ? Et comment pourraient-ils provoquer une émotion quasi instantanée alors qu’ils réagissent trop lentement ? De plus comment chez des patients dont la moelle épinière est lésée et dont les sensations viscérales sont bloquées l’intensité de l’état émotionnel reste intacte ? Cannon propose une théorie centrale : Les émotions trouveraient leur origine au niveau du système nerveux central, par l’excitation du thalamus, ce qui provoquerait, dans un deuxième temps, des manifestations corporelles.

Les changements corporels seraient donc les conséquences de l’expérience émotionnelle. Ainsi, on aurait peur avant de se mettre à courir.

Mais Cannon, tout comme James et Lange, ont négligé un point essentiel : le promeneur court, que s’il considère l’ours comme une menace. Que la sensation de peur naisse avant ou après la fuite, on aurait tort de considérer cette course comme un acte totalement irréfléchi…

2) La dimension cognitive et psychologique

La dimension cognitive concerne un changement d’état mental. Des signaux nous avertissent que nos désirs et nos comportements sont mal ajustés à la réalité, ils permettent ainsi au cerveau de préparer l’action.

Différentes théories ont émergé de ce courant de pensée (In Rivière & Godet, 2003): Pour Schachter, 1964, l’émotion résulterait de l’interaction entre l’activation physiologique et l’interprétation cognitive de cet état d’activation dans un contexte environnemental précis. On retrouve ici l’importance de la cognition face aux stimuli environnementaux.

Arnold, dans les années 50, parle du concept d’évaluation où le sujet évaluerait le stimulus émotionnel en fonction de ses expériences émotionnelles antérieures générant ainsi une tendance à l’action.

Bower et Leventhal, au début des années80, ajoutent que l’émotion résulterait d’une succession de traitements d’informations affectives présentes déjà dans notre mémoire.

Pour Lazarus l’émotion résulterait de l’influence mutuelle entre un sujet et son environnement. Ainsi l’homme évaluerait sans cesse la situation afin de s’adapter à l’environnement, c’est la théorie relationnelle, motivationnelle et cognitive des émotions.

Pour Scherer plusieurs composants agissent ensemble lors d’un épisode émotionnel. En effet, c’est à la fois l’activation physiologique, l’expression motrice, la motivation, le sentiment subjectif et le phénomène cognitif en réponse à l’évaluation d’un stimulus qui permettent l’adaptation du sujet.

Il ne faut pas oublier que pour réagir de manière adaptée, l’expression émotionnelle résulte de la perception d’un phénomène présent dans l’ici et maintenant, dans un contexte social précis. Ajoutons que la réponse émotionnelle se constitue à la fois par le rappel des expériences antérieures, par un événement dans le présent, mais aussi par la perspective d’un événement potentiel.

La qualité et l’intensité de la réaction émotionnelle sont déterminées par l’évaluation subjective d’une situation ou d’un stimulus. Mais il serait regrettable de négliger ce qu’on analyse, à savoir les marqueurs expressifs des émotions.

Sommaire 

Introduction
Partie théorique
I. A la recherche d’une définition de l’émotion
1) La dimension physiologique
2) La dimension cognitive et psychologique
3) La dimension comportementale
4) L’approche neuropsychologique
II. Le développement émotionnel
1) Comment étudie-t-on les expressions émotionnelles chez l’humain ?
a. Méthode subjective
b. Méthode objective
c. Neuroimagerie fonctionnelle
2) Les compétences de reconnaissance émotionnelle
a. Les capacités discriminatives du nourrisson
** Au niveau perceptif et discriminatif
** Au niveau interprétatif
b. Les capacités discriminatives de l’enfant
** Au niveau de la catégorisation de l’émotion
** Au niveau du jugement de la sincérité de l’émotion
3) Les compétences de production émotionnelle
a. Les capacités expressives faciales du nourrisson
b. Les capacités expressives de l’enfant
4) Vers une explication…
III. Le phénomène émotionnel et la psychomotricité
1) Emotions et développement normal
a. Adaptation affectivo-motrice mère bébé
b. Interactions sociales
3) Emotions et psychopathologie
a. Trouble envahissant du développement
b. Anxiété et phobies
c. Schizophrénie
4) Intervention psychomotrice et communication non verbale : aspect clinique
a. Ajustement du thérapeute
b. Evaluation des communications non verbales
c. Prise en charge psychomotrice
Conclusion

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Capacités de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
Université 🏫: Université Paul Sabatier - Faculté de Médecine Toulouse Rangueil - Institut de Formation en Psychomotricité
Auteur·trice·s 🎓:
LAPIERRE Lauréline

LAPIERRE Lauréline
Année de soutenance 📅: Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Psychomotricien - Juin 2007
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