Les comportements des étudiants Erasmus et les codes socioculturels

Les comportements des étudiants Erasmus et les codes socioculturels

5.2.2 Des degrés de manipulation variables des codes socioculturels

Bien que le jeu avec le national et les identifications, (que nous avons décrit dans la partie précédente de cette thèse), soit commun à l’ensemble des étudiants Erasmus, il existe différentes manières de vivre l’expérience interculturelle Erasmus.

Face à la manipulation des codes culturels, à l’adaptation linguistique et scolaire dans un contexte d’études étranger et à la mobilité plus généralement, les étudiants sont diversement préparés. C’est pourquoi, afin de discuter des identifications de cette population, nous allons établir une typologie, en croisant diverses pratiques et représentations des étudiants qui se situent à différents moments du processus de mobilité (c’est-à-dire de la prise de décision jusqu’au retour).

Nous pouvons ainsi appréhender par l’établissement d’ideaux-types, des modalités variées de résistance ou d’ouverture au niveau culturel ambiant. L’échelle des comportements va ainsi du repli sur sa culture d’origine, avec un réinvestissement faible ou nul et l’absence de nouvelles mobilités, jusqu’à la perméabilité quasi-totale à la culture du milieu d’accueil, la volonté d’y résider définitivement et les signes d’une « conversion identitaire »34.

Nous verrons que ces attitudes ne sont pas fruits du hasard et proviennent en grande partie des « réinvestissements » espérés des compétences acquises et des aspirations géo-professionnelles, elles-mêmes dépendantes des situations socio-économiques dans lesquelles se trouvent les étudiants Erasmus avant leur séjour.

Le premier idéal-type serait l’étudiant « défensif», privilégiant « l’ontologique »35 aux dépens du pragmatisme, qui, lors du séjour à l’étranger cherche à se construire pleinement en « étranger ». Ainsi, il organise une mise en scène de son « univers originel » dans des formes qui restent assimilables pour l’université du pays d’accueil. Les influences culturelles extérieures semblent peu pénétrer l’univers cognitif des étudiants défensifs, pour ricocher en quelque sorte sur « la carapace isolante » plus ou moins rigide et solide qu’ils se sont forgée.

Ils se tiennent donc « à distance raisonnable » des membres de leur pays d’accueil tout en maintenant des liens forts avec ceux de leur pays d’origine36. Ils sont les représentants vivants de leurs pays, les porte-parole de mœurs et de pratiques, ce qui est facilité par le fait que le séjour Erasmus est pour eux une simple « parenthèse » et n’appelle pas forcément de nouvelles mobilités, ni même un réinvestissement des acquis linguistiques et interculturels et n’a pas davantage une utilité immédiate dans un cursus scolaire ou pour une carrière professionnelle internationale.

Le second idéal-type, pourrait être l’étudiant « opportuniste », pragmatique, mettant avant toute chose l’adaptation à l’environnement, qui a une faculté consciente et toute particulière de rendre son comportement synchrone avec ce qu’il saisit d’une conduite type approuvée par les autochtones.

Il manipulera donc des identifications en fonction de la situation dans le pays d’accueil, tentera de connaître le plus de personnes possible de milieux socioculturels élevés, afin de tirer le meilleur bénéfice de son année d’études à l’étranger en fonction des objectifs de départ qu’il s’était fixés. Ces étudiants multiplient les masques et les « faux selfs » par des identifications de façade. De retour dans leur pays d’origine, ils tenteront de réutiliser leurs compétences acquises tardivement, dans des projets distinctifs et continueront leur jeu de perpétuelle migration d’un mode d’être à un autre en s’inscrivant dans de nouvelles mobilités.

34 Op. Cit. PIERRE.

35Les termes « ontologique » et « pragmatique » ont été empruntés à CAMILLIERI (C), COHEN- ENERIQUE (M), Chocs de cultures : concepts et enjeux pratiques de l’interculturel, L’Harmattan, 1989, 398p

36Les enquêtes, citées précédemment (Wagner, Pierre, Tarrius, etc) nous apprennent qu’il s’agit, dans une écrasante majorité, d’hommes cadres internationaux, travailleurs,. Alors que pour les femmes, carrière internationale est souvent synonyme de célibat, pour les hommes le mariage représente la norme et se couple bien souvent avec inactivité des femmes.

Le troisième idéal-type, serait l’étudiant « transnational », dont le discours en appelle au plurilinguisme, à l’esprit « cosmopolite » et au développement des formations « cross- culturelles ». Bien souvent deux des indicateurs les plus puissants d’un contact précoce avec les cultures étrangères sont la naissance dans une famille mixte et/ou la mobilité professionnelle d’un ou des deux parents. La famille, avant l’école et l’université, a permis chez ces étudiants la découverte et la diffusion d’une « socialisation internationale », sorte d’éducation à la flexibilité identitaire.

Ceci accompagne notamment l’invitation à diffuser de soi, de son parcours, une image construite et maîtrisée, l’exercice social de la rationalité, la prévision des conséquences de la migration, la maîtrise pratique (quelquefois ludique) de l’utilisation des langues étrangères dans les relations sociales, etc.

Le séjour Erasmus a de ce fait été un véritable « laboratoire » de façon d’être en situations à travers lesquelles l’étudiant a pu éprouver l’ambiguïté des liens existant entre culture et personnalité, milieu d’appartenance et milieu de référence. La « culture internationale » est d’autant mieux transmise que l’épreuve de la mobilité internationale et du voyage est perçue comme un accomplissement de dépositions anciennes, comme nous l’avons souligné. Les étudiants vont donc à leur retour « naturellement » se tourner vers des « carrières » qui permettront de nouvelles expatriations, tout en gardant leurs repères identificatoires.

Le dernier idéal type pourrait être l’étudiant « converti », dont les facteurs répulsifs de la société et/ou de l’université ou la ville d’origine ont été déterminants, beaucoup plus que les facteurs attractifs du pays d’accueil. Même si cet étudiant n’avait pas de projet professionnel précis avant son départ, le séjour Erasmus est donc pour lui un révélateur, un moment de bifurcation, qui rompt avec la passivité, la politique des choix négatifs et le « laisser-aller », qui ordonnaient antérieurement son parcours scolaire.

L’expérience entraîne pour lui, le désir de réorienter ses études, à la lumière des découvertes effectuées dans le pays d’accueil. L’identification au programme de mobilité, mais pas forcément universitaire, n’en sera que plus forte, car si on simplifie, on pourrait dire que c’est lui qui a donné le sens à son existence, jusque là difficilement constructible. Ceci peut pousser les étudiants « révélés » à effectuer de nouvelles mobilités, mais non dans le cadre de leurs études, ou à changer totalement d’orientation.

La constitution d’un groupe social Erasmus, ne s’élabore donc pas au détriment des positions acquises et des choix faits dans le champ national et local. Cette typologie permet de s’éloigner de l’idée d’un groupe social homogène. Pas plus que les carrières internationales ne correspondent à des stratégies unilatérales d’ascension professionnelle, les étudiants mobiles ne forment un « international » homogène sur le plan de ses intérêts comme de ses pratiques.

Avoir participé au programme Erasmus ne donne pas non plus systématiquement accès aux plus hautes positions de pouvoir, c’est pourquoi, on ne peut parler d’élite universitaire mobile. « L’international n’abolit pas le national » dit justement Anne-Catherine Wagner, parce que ce sont bien des enjeux nationaux qui donnent leur sens aux profits sociaux que procurent les ressources internationales. La culture internationale n’apparaît finalement pas tant comme une culture au sens anthropologique qui concurrencerait les « cultures nationales » (valeurs, normes, etc.), que comme une instance qui les met en relation et qui définit un rapport aux identités nationales particulier.

Rappelons également que le processus de mise en mouvement identificatoire des étudiants Erasmus interrogés dépend de la présence plus ou moins importante, au sein de l’université d’accueil, d’une communauté Erasmus. Il dépend également des formes d’hospitalité et d’un modèle politique, historiquement constitué.

Malgré la diversité de cette population en terme de comportements à l’étranger et d’appartenances sociales et disciplinaires, un sentiment, parfois fort chez certains étudiants Erasmus, d’appartenir à un groupe atemporel, est notable.

Qu’est-ce qui les amène à penser qu’ils constituent un collectif une fois rentrés dans leurs pays d’origine respectifs? Cela tient d’abord aux caractéristiques d’un style de vie particulier : les statuts d’« étudiants » privilégiés et d’« étrangers » unifient les pratiques et les systèmes de valeurs, comme nous l’avons souligné précédemment. Cette similitude des styles de vie, rapproche à la fois pratiquement dans des interrelations concrètes, mais aussi symboliquement dans le sentiment d’appartenance à un même groupe lors du retour au pays.

Car il existe une forte inter-connaissance entre les expatriés, qu’ils voudraient voir prolongée dans le temps, notamment par de nouvelles mobilités. C’est « l’esprit Erasmus » qui est souvent mis en avant dans les discours, l’emploi des déictiques « nous », « on », sont aussi des indicateurs de l’intensité du sentiment d’appartenance, qui perdure au-delà du séjour. Mevegni évoque ainsi le besoin de mobilité et Marie l’esprit de groupe des étudiants Erasmus :

« De toute façon, je crois que nous, les étudiants Erasmus, serons amenés un jour ou l’autre à repartir. »

Mevegni, 22 ans

« C’est vrai qu’avec Erasmus, ça fait vraiment un groupe, on est à moitié en colo, à moitié à la fac quoi. Alors, c’est vrai que quand on rentre et que l’on se retrouve ici, même si l’on a ses amis d’avant, ce n’est plus pareil […] D’un point de vue d’ouverture d’esprit c’est super vraiment… Bon après, au niveau des amitiés que tu lies tout ça, c’est super… Ce n’est pas vraiment le fait de vivre à l’étranger ça, mais c’est davantage le fait d’être en Erasmus, parce que c’est un groupe, c’est à la fois la fac et il y a un groupe. »

Marie, 23 ans

Tout d’abord, ce sentiment, n’est pas perçu de la même manière, ni vécu avec la même intensité chez les étudiants « transnationaux » (dont le cosmopolitisme fait partie inhérente de leur histoire familiale), chez les « défensifs», d’origine sociale en général élevée et chez les « opportunistes» ou encore les « convertis » d’origine sociale plus modeste. Ces derniers seront en effet davantage enclins à s’identifier au groupe qu’ils forment avec d’autres Erasmus. Une origine sociale élevée joue, par contre, en défaveur d’un sentiment d’appartenance à un groupe « mixte ».

Pour les étudiants transnationaux, (en grande partie britanniques dans notre enquête), c’est la manière personnelle, personnifiée d’accomplir l’acte de mobilité, qui donne la qualité à leur expérience. Les « défensifs » qui possèdent un passé ou des compétences migratoires moindres, seront plus portés à s’identifier à leur pays d’origine, à l’instar de Luca de l’université de Torino :

« On était toujours plus ou moins le même groupe d’amis, un peu mixte, 3 ou 4 italiens, parce que de toute façon aux italiens, ça plait de rester avec des italiens, puis, il y avait aussi des allemands et des français. Dans le groupe, en général, la part la plus importante était italienne, puis française et allemande, on s’entendait bien. Avec les autres pays, on avait des problèmes surtout ceux du nord de l’Europe, on n’y arrivait pas du tout. Mais également avec ceux de l’Europe de l’est, on avait des problèmes. On était trop différent comme culture. Puis, nous les italiens, on a des habitudes très particulières, qui nous rendent assez antipathiques auprès des français et des allemands, on dérangeait beaucoup. Luca, 23 ans37

Ensuite, l’analyse lexicale par nationalité des questions ouvertes du questionnaire et des entretiens, fait apparaître chez les étudiants italiens une association « noi » « italiani » très fréquente. L’association « nous » « français » existe beaucoup moins en ce qui concerne les étudiants provençaux interrogés.

Contrairement aux stéréotypes répandus sur un peuple français fier et orgueilleux, repris abondamment dans la presse internationale, les Provençaux interrogés sont ceux qui relatent le détachement le plus grand vis-à-vis de leur nation. Est-ce un effet de la région, d’un éloignement du pouvoir central, du cosmopolitisme de la population? Notre enquête ne permet de répondre que partiellement à cette question. Il est vrai qu’un nombre non négligeable d’étudiants Erasmus français, est issu des différentes vagues successives d’immigration.

Ils se rendent même parfois dans les lieux familiaux de la « mémoire collective ». Il est aussi vrai que l’université française se revendique dépositaire du savoir critique et libre (par un enseignement, une évaluation souple), garant de l’innovation (par la recherche), là où d’autres institutions reproduisent les modèles dominants hérités.

Les histoires familiales et les parcours des étudiants Erasmus de l’Université de Provence brillent ainsi par leur diversité. L’identification des italiens à leur pays, va également à l’encontre de l’idée répandue que l’unification tardive de l’Italie et le maintien des langues et « cultures » régionales, produit un sentiment d’appartenance à la nation faible.

Mais là encore peut-on généraliser à l’ensemble de l’Italie, en prenant le cas unique de l’université de Turin ? Il est vrai que la récente unification peine encore aujourd’hui à masquer les forts particularismes générés par des siècles de vie séparée où chaque petite élite locale jouissait de privilèges.

Massimo d’Azeglio, Turinois38 écrivait au 19ème siècle « L’Italie est faite, maintenant il faut faire les Italiens ». Mais d’après l’histoire enseignée, une fois l’unification réalisée, le Piémont place partout des fidèles et dans les régions on se plaint de la « piémontisation » de l’administration et de la vie politique qui restreint l’emploi des élites locales. Il semble y avoir donc un lien très étroit entre la proximité du pouvoir, l’histoire migratoire familiale et le sentiment national.

Les étudiants Erasmus bristoliens, nous l’avons vu, restent objectivement très souvent entre insulaires britanniques et sont assez peu ouverts sur les groupes « mixtes ». Subjectivement néanmoins, dans leurs discours, ils tentent de se distinguer de leurs compatriotes.

Ce sont eux qui définissent le moins souvent l’expérience de mobilité comme « unificatrice » et qui se détachent le plus du statut Erasmus. Il n’est pas de meilleure façon de se distinguer, en effet, que de s’accomplir par l’obéissance au « conformisme de l’anti-conformisme », aux valeurs idéales intellectuelles de « l’intelligence sans attache et sans racine »39. Jon parle ainsi de « vie sociale intense » et de réussite par rapport « aux autres étudiants Erasmus » :

« J’ai essayé autant que possible de rester avec des Espagnols dans ce groupe, pour parvenir à rencontrer des gens. Ce n’était pas facile du tout, c’est toujours difficile je pense. Euh… Je pense que j’y suis arrivé plutôt bien, autant que l’on peut. Euh… parce que j’ai vu… comparé au moins à mes… aux autres étudiants Erasmus, tu sais, ils restent seulement avec des étudiants Erasmus de leur pays ou avec d’autres Erasmus d’autres pays. Je suis sûr que j’ai eu une vie sociale intense également… et à la fin j’ai réussi à avoir quelques vrais amis espagnols. »

Jon 21 ans40

37« Eravamo sempre più o meno lo stesso gruppo di amici, un po’ misto, 3 o 4 italiani, perché comunque agli italiani piace stare con gli italiani, poi c’erano anche tedeschi e Francesi. Nel gruppo, in genere, la maggiore parte erano Italiani, poi francesi e tedeschi, ci trovavamo bene. Con gli altri paesi avevamo dei problemi soprattutto quelli del nord dell’Europa, non ce la facevamo proprio. Anche con quelli dell’est Europa, avevamo dei problemi. Eravamo troppo diversi come culture. Poi noi italiani abbiamo delle abitudini molto particolari, che stanno molto antipatiche ai francesi e ai tedeschi, davamo molto fastidio. »

38 Massimo Taparelli, marquis d’Azeglio est né à Turin le 15 octobre 1798 et est mort à Milan le 15 janvier 1866. C’est un des penseurs et acteurs du Risorgimento.

39BOURDIEU (P), PASSERON (J.C) Les Héritiers, les étudiants et la culture, Paris, Les éditions de Minuit, 1985. page 69

40« I try as hard as could to be with Spanish people in this group, just to get to know people. It wasn’t easy at all, it is always very difficult I think. Hum… I think I manage quite well, as well as you can. Hum… because I saw… comparing at least to my.. to other Erasmus students, you know, they only socialize with Erasmus students from their own country or with other Erasmus from other countries. I am sure I had a great social life as well… and at the end I managed to get some, some proper Spanish friends.”

La mise en scène de la « différence » par rapport à ses concitoyens, est de manière générale, quelque soit la nationalité, davantage le fait d’étudiants « transnationaux », qui tiennent à faire reconnaître la valeur de leurs compétences spécifiques.

C’est aussi le rapport distancié aux questions d’appartenance nationale, avec une revendication cultivée des attributs nationaux d’identification, en même temps qu’un refus d’être considérés comme des représentants stéréotypés de leur pays d’origine, qui constitue la caractéristique des étudiants Erasmus transnationaux. Une grande partie des autres étudiants Erasmus possède aussi suffisamment de ressources pour refuser les termes du « choix » entre la fidélité aux origines et le reniement des origines.

Ce rapport spécifique au national se lit dans tous les interviews dans diverses configurations : Anna, « transnationale », se dit à la fois française et mondiale et Nicolas, « opportuniste », français du sud, mais aussi Homme et européen :

« Moi, je me sens française et mondiale ! (rire) C’est un peu paradoxal peut-être, mais, c’est vrai que quand on vit dans un pays étranger, même si on ne ressent pas ça chez soi, on se sent différent, on sent que l’on fait partie d’une autre culture »

Anne, 22 ans

« Moi, je me sens du sud quand même, je me sens français du sud… ‘fin, je me sens un Homme avant tout et après européen, c’est difficile à dire… ‘fin moi, j’ai toujours eu du mal, je n’ai pas de crise d’identité, je ne suis pas identitaire quoi, ce qui fait que je me sentirais plus du sud que français quoi. »

Nicolas, 23 ans

Nous pouvons donc conclure que la mobilité institutionnalisée par le programme Erasmus crée des façons de se penser indissociables des modes de cohésion des groupes sociaux et des « cercles » Erasmus. Mais le statut partagé et les conditions, les styles de vie qui rapprochent les étudiants de différentes nationalités lors du séjour, sont-ils suffisants au maintien des relations, lorsque le groupe se disloque ? En d’autres termes, la dynamique du réseau Erasmus Européen lors du séjour à l’étranger est-elle assurée au-delà de l’expérience courte commune et du sentiment d’appartenance pour certains ? Sommes- nous devant les prémices d’une citoyenneté européenne ? Ou bien, ces liens purement électifs établis dans le but d’un épanouissement personnel, seraient-ils plutôt éphémères ?

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