L’importance de mesurer l’enseignement de l’entrepreneuriat
I.2.3 L’importance de mesurer l’enseignement de l’entrepreneuriat
Le reproche que nous pouvons faire aux recherches actuels est de cantonner l’apparition de l’intention entrepreneuriale dans la sphère exclusive du psychologique.
Or limiter l’explication de la formation de l’intention à des états mentaux ou à des croyances revient à dire qu’elle n’a aucune autre cause que la volonté que nous avons de la faire apparaître. Ainsi, les chercheurs s’interrogent sur la nature psychologique de l’intention.
Les chercheurs mesurent l’intention uniquement à partir d’opinions, sans varier les types d’indicateurs, et surtout sans les rattacher à des faits ou des actions en cours (Moreau et Raveleau, 2006). Ainsi l’explication de l’intention doit inclure des références à d’autres évènements.
Puisque l’enseignement de l’entrepreneuriat a une influence sur l’intention entrepreneuriale, il serait nécessaire d’intégrer cette variable pour faire sortir l’intention de la sphère psychologique. Le développement de l’entrepreneuriat nécessite des compétences spécifiques, voire techniques.
Ces compétences peuvent faire l’objet d’un enseignement (Fayolle 1997). « Elles requièrent une accumulation de connaissances qui sont essentiellement techniques.
Elles appartiennent pour la plupart à la sphère des sciences du management mais nécessitent une adaptation à la spécificité de la démarche entrepreneuriale. Ces compétences sont supposées donner confiance au candidat entrepreneur par rapport à sa capacité à maîtriser les différents éléments d’un passage à l’acte. Par ailleurs, quoique dans une moindre mesure, le développement de ces compétences entrepreneuriales peut également avoir une influence sur la désirabilité » (Surlemont, 2006)
Figure 44. Modèle d’apprentissage en entrepreneuriat (Surlemont, 2006). COMPETENCES (quoi)
Fayolle (2004) construit un outil d’évaluation dynamique des actions de sensibilisation, des programmes de formation et des enseignements développés en entrepreneuriat.
Inspiré de la théorie du comportement planifié, le cadre général permet de mesurer sous l’influence de variables indépendantes liées à des programmes et des processus d’enseignement de l’entrepreneuriat, des changements d’attitudes envers le comportement entrepreneurial.
L’auteur considère que l’intention peut constituer un critère intéressant pour mesurer les effets d’un programme de formation.
Les variables indépendantes sont les caractéristiques du programme d’enseignement à l’entrepreneuriat, liées au PEE lui-même ou à quelques dimensions spécifiques (ses objectifs, son contenu, ses approches pédagogiques, etc…).
Les antécédents du comportement entrepreneurial définis par la théorie d’Azjen constituent les variables dépendantes : l’attitude vis-à-vis du comportement, les normes sociales perçues et la contrôlabilité comportementale perçue ainsi que l’intention.
Compte tenu des limites citées et le lien entre le modèle de Shapero et Sokol (1982) et la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991), un domaine d’application d’une théorie de la psychologie sociale au champ de l’entrepreneuriat est mis en exergue: la prédiction de l’acte d’entreprendre qui s’exprime dans le contexte d’étudiantes.