2. Les stratégies employées
Pour atteindre leur but, les adolescents peuvent user de cinq stratégies possibles.
a) Le report jusqu’à l’anniversaire ou Noël
Certains adoptent la stratégie de réserver les demandes coûteuses à des occasions exceptionnelles (anniversaire, fête de Noël) en argumentant que ce sont de bonnes idées de cadeau. C‘est le cas de Mathilde et de sa soeur aînée.
« Quand c’est des gros cadeaux, je les demande pour mon anniversaire ou des grandes occasions. On sait que c’est réalisable. » (Mathilde,1ère, 16 ans, Asnières)
b) La persévérance
Un travail de persuasion sur le long terme semble remporter les suffrages de Laetitia ou d’Axelle ; il souligne l’importance de l’objet à leurs yeux.
« Ça fait longtemps que j’insinue dans l’esprit de mes parents.. pour un sac ou pour le pull rouge. C’était un peu indispensable que je l’ai : il était rouge, je n’avais pas de pull rouge, il avait une capuche, mais j’avais pas les moyens. » (Axelle, 3ème, 14 ans, Paris)
c) Le recours aux grands-parents
Face à un besoin important, les adolescents savent multiplier les sources de financement et se tourner à l’occasion vers les grands-parents, par exemple.
« Pour un haut à plus de 100€, j’attends d’être en Alsace, ou j’appelle ma grand-mère, elle dit souvent oui, elle m’envoie l’argent par la poste et j’y vais avec une amie ou pas quand je passe à côté. » (Laetitia, 2nde, 16 ans, Paris 16)
d) L’auto-financement
Autre recours possible, la propre cagnotte de l’adolescent, son argent de poche permet de contourner les refus parentaux, d’acquérir son autonomie et d’étoffer son identité d’adolescent(e) rebelle.
« Je les ai achetées quand même avec l’argent de mon anniversaire, je les portais quand même. » (Laurence, 1ère, 17 ans, Perpignan)
e) L’alliance au sein de la fratrie
Dans la négociation, l’adolescent peut s’appuyer sur des alliances, notamment au sein de la fratrie. C’est ainsi le cas de Mathilde avec sa sœur aînée. D’ailleurs, il est intéressant de noter que dans l’entretien, en de nombreux endroits où elle commentait sa relation avec sa mère, Mathilde s’est exprimée au travers du « on » en associant sa sœur et donc en temps que membre d’une fratrie (cf verbatim ci-dessus).
« Je suis aidée en général d’Audrey pour négocier. Maman n’est pas trop difficile à convaincre. » (Mathilde,1ère, 16 ans, Asnières)