Le buzz entraine t’il le recul de la société ?

Le buzz entraine t’il le recul de la société ?

3.3.4. Le buzz entraine t’il le recul de la société ?

3.3.4.1. La vision pessimiste d’Andrew Keen

Andrew Keen dans son livre « Le culte de l’amateur» nous montre qu’Internet n’apporte rien de positif à notre société. L’objectif ici n’est pas de savoir si le buzz a des effets positifs ou négatifs sur notre société, l’opinion d’Andrew Keen ne correspondant d’ailleurs pas au point de vue développé ici.

Mais son analyse propose une vision pessimiste de l’avenir, liée à Internet, et qu’il paraît intéressant d’analyser pour répondre aux objectifs de cette étude.

Adieu culture. Ce que dénonce Andrew Keen c’est le culte de l’amateur sur Internet. Le fait que des individus quelconques s’expriment sur tous les sujets entraîne le recul de notre société. Ce ne sont plus les professionnels qui créent le contenu du savoir de l’humanité mais l’ensemble des anonymes.

Le culte de l’amateur. Keen décrit également le besoin insatiable d’attentions qui caractérise les médias sociaux. Internet n’est pas utilisé pour s’informer ou se cultiver mais pour se mettre soi-même en sujet d’information. C’est d’ailleurs le slogan de Youtube : « Broadcast yourself ».

Les blogs sources de confusion. Pour Keen les blogs qui sont de plus en plus nombreux entraînent la confusion. Ils montrent des avis souvent contradictoires, sur tous les sujets possibles, et l’internaute n’est plus capable de distinguer le vrai du faux. Pire, les jeunes internautes confondent information journalistique et information personnelle.

Les wikis, outils stratégiques. Keen dénonce les wikis, plus particulièrement Wikipedia (troisième site d’information mondiale) qui sont pour lui « le cercle vicieux de l’ignorance et de la désinformation ». Il reproche à la fois le manque de vérification sur les informations publiées, mais également le fait que des anonymes s’y expriment.

Le buzz entraine t’il le recul de la société

Chacun peut en effet gérer les informations qui l’intéressent. Ainsi des employés d’entreprises comme Wal-Mart ou Mc Donald’s effaçaient les articles qui donnaient une image négative de leur entreprise.

Les réseaux sociaux, outil narcissique. Les réseaux sociaux n’auraient pas une réelle vocation d’interaction sociale. La seule vocation est purement narcissique. Chacun y fait sa propre publicité en diffusant sa vie personnelle. Et parce qu’ils incitent à se révéler, les réseaux sociaux attirent les pervers sexuels.

Google, et l’internaute devient mouton. Les recherches sur Google nous poussent à consulter les sites (par l’intelligence collective) les plus consultés. En gros Google nous dit ce que nous savons déjà.

Le buzz outil de propagande. Pour Keen le buzz pourrait devenir un outil de propagande. Il prend l’exemple de la vidéo « Gore’s army of penguins » (video), qui tourne en dérision le discours écologique d’Al Gore. Derrière cette vidéo se cache une puissante agence de Relations Publiques et de Lobbying (DCI Group), pour le géant pétrolier Exxon-Mobil.

Les internautes qui ont visionné cette vidéo ne savaient pas qui se cachait derrière et ont donc été soumis à de la propagande. Pour lui, les blogs participent également à cette propagande masquée, commandités par les entreprises. Les relations entre blogueurs et marques sont parfois ambiguës.

Certains blogs ne servent d’ailleurs que de miroir élogieux pour les entreprises qui les commanditent de manière anonyme. On ne peut faire confiance à rien sur Internet car on ne sait jamais qui se cache réellement derrière les discours.

Keen explique également que le consommateur est exploité lors des campagnes UGC, où il est invité à créer des publicités. C’est une façon pour les marques d’utiliser les internautes et d’économiser les frais publicitaires.

Enfin, Keen explique que les campagnes de buzz enlèvent peu à peu la confiance que nous avons en Internet, puisque nous découvrons tout le temps que tel film est orchestré par telle entreprise, que tel profil est fictif. Personne ne départage le vrai du faux.

3.3.4.2. Andrew Keen face à 1 milliard d’internautes

Que répondre aux accusations de Keen ? N’est-ce pas l’intelligence collective qui crée justement le savoir de l’humanité ? On ne peut pas reprocher à Internet de nuire à notre savoir, cet outil a rendu accessibles, en quelques clics toutes les connaissances mondiales.

Concernant ses critiques sur le buzz et les réseaux sociaux, l’internaute est loin d’être dupe, il sait faire la part des choses entre campagne virale et réalité. Concernant les campagnes UGC, Keen pense que les amateurs pourraient prendre la place des professionnels, et au final faire disparaître les agences de communication.

Mais il faut bien comprendre que les opérations où l’internaute est invité à créer du contenu publicitaire sont faites avec des objectifs précis.

Impliquer l’internaute. Ce n’est pas utilisé de façon systématique, et pas dans le but d’économiser de l’argent. Malgré les craintes de Keen, les talents des professionnels seront toujours requis pour créer des campagnes de notoriété, d’image.

Et si l’internaute prend plaisir à créer du contenu, s’il prend plaisir à s’exprimer, à se montrer sur les réseaux sociaux, on ne peut pas lui enlever ce plaisir.

Comme le dit Hortense Powdermaker « Tout divertissement est une éducation plus efficace que l’école parce qu’il fait appel à l’émotion et non à l’intelligence. ».

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Quel avenir pour le Buzz Online ?
Université 🏫: ISCPA Lyon - Ecole de communication et journalisme
Auteur·trice·s 🎓:
Renée Bäni

Renée Bäni
Année de soutenance 📅: Master Communication Institutionnelle - 5 Mai 2009
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