Les stratégies pour réduire la déscolarisation sont essentielles face à des statistiques alarmantes : au Bénin, le niveau de pauvreté des parents est un facteur déterminant. Cette recherche révèle des résultats surprenants, remettant en question des idées reçues et proposant des solutions innovantes pour renforcer l’éducation publique.
La déscolarisation ou l’abandon scolaire en cours d’étude
Selon le Dictionnaire Universel, déscolariser est synonyme de soustraction volontaire ou involontaire de l’enfant du système éducatif. Nous entendons par abandon en cours d’étude le fait qu’un élève quitte l’école avant la fin de la dernière année de l’étape dans laquelle il est inscrit. Selon cette logique, l’enfant qui finit une étape sans entamer la suivante ne constitue pas un cas d’abandon.
En effet il s’agirait plutôt de déperdition scolaire.
Cette dernière peut se définir comme l’abandon de l’enfant après son échec à entrer en une classe supérieure.
L’abandon scolaire peut avoir plusieurs causes à savoir le mauvais fonctionnement du système, un environnement socioculturel inadéquat au système scolaire (langue d’apprentissage, analphabétisme des parents), l’érosion économique (pauvreté des parents, manque de moyens), les conditions environnementales désastreuses (inondations, forte concentration humaine, mauvaises conditions d’hygiène).
Pour ce qui est de la déscolarisation, les causes en sont souvent une inaptitude à dispenser un enseignement universel, à recruter les élèves après leur passage à une autre étape (orientation), à retenir les élèves après leur échec à un examen et à fixer des objectifs appropriés à ces problèmes.
Revue empirique
Plusieurs études ont analysé les facteurs explicatifs de la déscolarisation des élèves.
Une étude canadienne publiée en 2002 (Willms, 2002) révélait, dans ses résultats préliminaires, que 25% des 4,4 millions d’enfants inscrits à l’école éprouvaient des problèmes de comportement ou d’apprentissage pouvant les conduire à quitter l’école à un moment ou l’autre de leurs parcours scolaires avant d’avoir obtenu un diplôme. A l’échelle mondiale, 132 millions de garçons ne sont pas scolarisés, soit plus de la moitié de la population mondiale de jeunes non scolarisés et plus que les 127 millions de filles non scolarisés. (UNESCO)
Selon les statistiques actuellement disponibles au niveau du MEMP, le taux d’abandon à l’enseignement primaire était de 8,3% en 2003 contre 12,35% en 2020. Selon la même source, le taux d’achèvement du cycle primaire était de 49% en 2003 contre 65,41% en 2020. Ces données montrent le chemin à parcourir pour assurer une scolarisation universelle.
Pour les personnes les plus défavorisées, l’éducation est un outil efficace qui leur permet de sortir du piège de la pauvreté. D’après l’UNESCO (2014), si tous les enfants des pays à faible revenu quittaient l’école avec les compétences de base en alphabétisme, 171 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, soit l’équivalent d’une baisse de 12% de la pauvreté mondiale.
Les individus éduqués, quelques soient leurs milieux d’origine, ont une plus faible probabilité de se retrouver en situation de pauvreté chronique (Dercon et al., 2012; Lawson et al., 2006 ; Ribas et al., 2007).
Au Bénin, les proportions d’élèves ayant redoublé au moins une fois ne sont pas négligeables: « elles atteignent 11,4 % des élèves en début de scolarité et plus d’un élève sur deux (57,1 %) en fin de scolarité primaire.
Ces chiffres révèlent que le redoublement est encore largement pratiqué dans le système éducatif béninois. » (PASEC, 2014). Pourtant, le Bénin a opté pour le non redoublement à l’intérieur des sous-cycles du primaire depuis 2006. A force de redoubler de façon répétitive, certains élèves finissent par décrocher enfin de compte.
De même, d’après les enquêtes « Génération 98 » et « Génération 2001 » du CeReQ (qui permet de suivre les diplômés après leur sortis du système éducatif) réalisé en France, il est constaté que pour les générations des jeunes sortis en 2001, le taux d’accès rapide à un emploi est 2,6 fois plus élevé pour un titulaire de BAC + 2 que pour un non diplômés.
Au bout de trois (3) ans de vie active, 40% des non diplômés (qui n’ont aucun niveau d’instruction) sont au chômage contre seulement 7% des BAC + 2. De plus, la vulnérabilité des non diplômés (sans niveau d’instruction) vis-à-vis du chômage semble être accrue par rapport à la génération de 1998 : la part des chômeurs après rois (3) ans de vie active est de 10 fois supérieur pour la génération 2001.
Ces informations témoignent l’efficacité du système éducatif et sa capacité à soulager les individus. Elles montrent en quoi l’éducation et bonne et prometteuse.
Questions Fréquemment Posées
Quelles sont les principales causes de la déscolarisation au Bénin?
Les causes de la déscolarisation au Bénin incluent le mauvais fonctionnement du système éducatif, un environnement socioculturel inadéquat, la pauvreté des parents, et des conditions environnementales désastreuses.
Comment le niveau d’instruction parental influence-t-il l’abandon scolaire?
Le niveau d’instruction parental influence positivement l’abandon scolaire, ce qui signifie que des parents moins instruits sont plus susceptibles de voir leurs enfants abandonner l’école.
Quel est le taux d’abandon scolaire au Bénin en 2020?
Le taux d’abandon à l’enseignement primaire au Bénin était de 12,35% en 2020.