Impact de la dégradation sur les zones humides en Algérie

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🏫 UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE D’ORAN MOHAMED BOUDIAF - Faculté des sciences de la nature et de vie - Département de biotechnologie
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de magister - 2013/2014
🎓 Auteur·trice·s
Ziri Mohammed Abderrahmane
Ziri Mohammed Abderrahmane

La dégradation des zones humides affecte gravement la biodiversité et les services écosystémiques. Cette étude éco-bactériologique et enzymatique analyse 35 souches bactériennes dans les zones humides classées Ramsar d’Oran et de Bechar, évaluant leur résistance aux antibiotiques et leur contenu plasmidique.


Les zones humides de la Méditerranée : (Voir Figure 2, 3,4)

Pendant des millénaires, les zones humides autour du bassin méditerranéen ont fourni des services indispensables aux habitants (eau, nourriture, matériaux et transport) et ont joué le rôle de toile de fond pour leurs activités sociales et culturelles. Or, ces derniers temps, et plus particulièrement lors de la première moitié du vingtième siècle, les zones humides de la Méditerranée ont été détruites et dégradées afin d’empêcher la transmission de maladies hydriques, de laisser place à la construction de logements et d’infrastructures au vu de la croissance soutenue de la population et, enfin, de favoriser le développement du tourisme.

De nombreuses zones humides ont été systématiquement converties en paysages agricoles dans le but d’accroître la production locale, environ la moitié des zones humides méditerranéennes ont ainsi disparu (EEA, 2008) et parmi celles encore présentes, les écosystèmes majeurs sont dégradés et presque toutes les rivières importantes du bassin méditerranéen sont devenues des lacs de barrage (Smith et Darwall ,2006).

Les menaces les plus généralisées auxquelles sont exposés les habitats d’eau douce sont le drainage pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable, les aménagements, l’urbanisation et la pollution. Les mécanismes, tels que l’encaissement des rivières, la surexploitation des ressources en eau souterraine et la construction de réservoirs, sont quelques unes des nombreuses raisons à l’origine de la détérioration des zones humides.

Les habitants du milieu urbain exercent des pressions sur les bassins hydrographiques à travers leur besoin en eau, la production de déchets et la construction de bâtiments et de routes, immenses zones imperméables à l’eau ; tout cela a un impact sur la qualité de l’eau douce et sur la biodiversité en aval (Boughriet, 2009)

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Source : Figure 02 : Le réseau hydrographique méditerranéen (Riservato et al ,2009).

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Source : Figure 03 : Répartition géographique de quelques types de zones humides dans le bassin méditerranéennes (Observatoire des zones humides, 2013).

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Source : Figure 04 : Les superficies des zones humides de chacun des pays du bassin méditerranéen (Beltrame et al, 2012).

Réduction de surface des zones humides méditerranéennes : (Voir Figure 05)

Les zones méditerranéennes sont soumises à des pressions depuis des siècles et leur étendue s’est considérablement réduite du fait des diverses activités anthropiques, malgré une apparente simplicité, leur surface et leurs tendances n’ont jamais été quantifiées avec précision (Observatoire des zones humides, 2013).

En conséquence l’observatoire des zones humides estime par le calcul d’indicateur de perte qui a pour but de mesurer la surface des zones humides méditerranéennes, ses variations et d’évaluer leur état, il fournit la résultante globale de tendances complexes et parfois divergentes qui peuvent localement conduire soit à la perte nette, au gain ou à la stabilité des surfaces en zones humides, cet indicateur se compose de deux variables :

  • la surface des zones humides dans la région méditerranéenne
  • le taux de variation dans le temps.

Le programme des Nations-Unies pour l’Environnement estime que les zones humides couvrent environ 570 millions hectares, soit 6% de la surface de la Terre, une initiative MedWet (méditerranéennes wetlands) à estimer : 27 pays, 343 sites classés Ramsar soit plus de 6 millions hectares (sur un total de 13 millions hectares) (Observatoire des zones humides, 2013).

D’ici 2025, 95 millions d’habitants nouveaux sont attendus en Méditerranée ; 390 millions de touristes internationaux parcourront la Méditerranée ; 330 km3 d’eau douce seront mobilisés chaque année pour les activités humaines (source Plan Bleu), certaines régions en Méditerranée ont perdu 60% de leurs zones humides naturelles au cours du XXème siècle, citons quelques exemples :

  • Italie : sur les 3 millions d’hectares de zones humides existantes à l’époque des Romains, il n’en subsiste que 190 000 hectares aujourd’hui
  • La Tunisie a perdu 28% de ces zones humides au cours des 100 dernières années
  • [3_img_5]L’Espagne a perdu 60% de sa surface de zones humides naturelles, la plupart au cours des quatre dernières décennies (Observatoire des zones humides, 2013)

Source : Figure 05 : Les taux en (%) des pertes des zones humides de la méditerranée selon chaque pays estimées par intervalle d’année (Observatoire des zones humides, 2013)

Le rôle des zones humides :

Les zones humides fournissent des services écologiques fondamentaux et sont des régulateurs des régimes hydrologiques, ainsi que des sources de diversité biologique, à tous les niveaux au sein des espèces au niveau génétique et au niveau des écosystèmes, elles constituent des ressources économiques, scientifiques et récréatives de grand valeurs, ces différentes caractéristiques leur confèrent une place essentiel au sein de la biosphère (Bahi, 2012)

Les fonctions écologiques :

L’hydrologie :

Comme fonctions hydrologiques, les zones humides assurent plusieurs rôles en agissant comme filtre épurateur pour l’amélioration de la qualité d’eau, ce filtre peut être physique et favorise le dépôt des sédiments y compris le piégeage d’éléments toxiques tels que les métaux lourds, elles jouent un rôle déterminant dans la régulation des régimes hydriques les zones humides retardent le ruissellement des eaux et permettant son infiltration dans le sol en faveur de l’amélioration des nappes phréatiques (Bahi, 2012).

Fonctions biologiques :

Les zones humides assurent dans leur globalité les différentes fonctions essentiels à la vie des organismes, la présence de ressources alimentaires variées et la diversité des habitats font de ces écosystèmes un lieu de refuge , d’abris de nourriture et surtout de reproduction pour les espèces animales et végétales , elles assurent la désinfection par destruction des gènes pathogènes aux substances indésirables tels que les nitrates ou les phosphates qui sont à l’origine d’eutrophisation des milieux aquatiques (Bahi, 2012).

Fonctions climatiques :

Les zones humides participent à la création et la régulation des microclimats, les précipitations et la température atmosphérique peuvent être influencées localement par les phénomènes d’évaporisations intense d’eau et d’évapotranspiration de la végétation, la combinaison de ces deux actions tamponnent les effets des sécheresses aux bénéfices de certaines activités agricoles (Bahi, 2012).

Les fonctions économiques :

En participant à l’alimentation en eau potable pour la consommation (humaine et animale) et aux besoins liés aux activités agricoles et industriels.

Les zones humides remplissent un rôle socio-économique très important. Elles sont également le siège de certaines productions comme le sel, à la production agricole (élevage, pâturage, rizière, exploitation forestières, roseaux.).Ou encore une production piscicole (pêche, pisciculture) (Bahi, 2012).

Les fonctions culturelles et touristiques :

Les zones humides font partie du patrimoine paysager et culturel, elles forment en quelques sortes la vitrine d’une région et contribuent à l’image de marque de celle-ci, de ce fait elles sont le support d’activités touristiques et récréatives sociales et économiques, les zones humides constituent aujourd’hui un pole d’attraction important, lieu de détente et de loisir, ou les citadins viennent profiter de la beauté des paysages (Bahi, 2012)

Menace sur les zones humides : (Observatoire des zones humides, 2013).

Les zones humides, zones de transition entre le milieu terrestre et le milieu aquatique, se caractérisent par une biodiversité exceptionnelle et jouent un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau.

Elles sont menacées par les activités humaines comme l’urbanisation, l’intensification de l’agriculture, le pâturage et la pollution, cela peut provenir des décharges solides et des ordures ménagées, des eaux usées industriels, l’installation des barrages ainsi que les projets d’aménagements des zones humides qui se manifestent par une consommation croissante de l’espace.

Ils provoquent une destruction des milieux naturels ainsi qu’une fragmentation remettant en cause le fonctionnement écologique du milieu, les zones humides peuvent également être menacées par le climat, qui peut être la cause d’assèchement et de la salinisation de ces milieux.

La régression et la disparition progressive des zones humides constituent par l’envahissement une atteinte grave, parfois irrémédiable à la capacité de fournir les mêmes services de ces écosystèmes, leur préservation à travers la signature de la convention internationale de Ramsar représente des enjeux environnementaux, économiques et sociaux importants.

La quantité d’eau douce apportée par les fleuves jusqu’à la Méditerranée a décru de moitié depuis 1920, principalement à cause de la réduction du débit des fleuves. Le cas du Nil est significatif: entre 1920 et 2000, son débit annuel est passé de 84 à 6 kilomètres cubes. Autres menaces pour les zones humides: la compétition avec des espèces exotiques envahissantes, les épisodes de sécheresse sévère et la construction des barrages. La qualité de l’eau est plus difficile à mesurer car peu de données existent

La biocénose des zones humides :

Les zones humides ne couvrent que 6,4% de la surface des continents, mais leur biodiversité est de la première importance (Barnaud et Fustec, 2007).

Comme tous les écosystèmes, les milieux humides jouissent d’une biocénose riche et diversifiées à l’intérieur et à l’extérieur de l’eau autour desquels s’établissent une ceinture de végétation halophiles est une forme assez spéciale, cette biocénose se divise en trois compartiments :

  1. Les producteurs : se sont les végétaux qui utilisent la lumières pour la photosynthèse et consomment le gaz carbonique ainsi que les nutriments dissous dans l’eau comme l’azote et le phosphore, les principaux producteurs sont les algues microscopiques du phytoplancton (Bahi, 2012).
  2. Les consommateurs : se sont les herbivores strictes une certaines espèces du zooplancton qui se nourrissent de phytoplancton, les invertébrés et poissons qui se nourrissent d’Algues et d’autres végétaux fixées sur le fond, des espèces carnivores consommatrices de végétaux de zooplancton et autres invertébrés (Bahi, 2012).

Enfin des espèces strictement carnivores comme certains gros poissons qui se nourrissent des petites, ou encore certains oiseaux et petits mammifères.

  1. Les décomposeurs : se sont les micro-organismes capables de dégrader la matière organique (Bahi, 2012).

Le système aquifère et les zones humides forment une seule entité, un écosystème unique, appelé “hydroécosystème”, où les populations microbiennes pourraient jouer un rôle écologique majeur (Ayuso et al, 2009).

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