L’urbanisme au Gabon, la ville de Lambaréné et le Gabon

Le Gabon, l’urbanisme au Gabon et le contexte de Lambaréné

Partie I :

Analyses

Cette partie consistera à présenter le pays et la ville ou se situe notre site d’étude. Cette présentation sera principalement axée sur les plans démographique, socioéconomique, foncier, spatial, et des équipements.

Il s’en suivra une étude diagnostic qui permettra de ressortir les atouts et les contraintes du site qui seront pris en compte durant la phase de proposition.

Chapitre I :

Analyse du contexte du projet

Il sera question de présenter dans ce chapitre, l’aspect physique de notre zone d’étude en ayant soin de présenter d’abord le Gabon, ainsi que la ville de Lambaréné.

1. Contexte du pays

Le Gabon est un pays de l’Afrique centrale situé entre 2°20 de latitude nord et 3°55 de latitude sud, et entre 9° et 14° de longitude, sa superficie étant de 267 667km2.

Indépendant depuis le 17 août 1960 avec pour capitale Libreville, Le Gabon compte actuellement une population totale d’environ 1.8 million d’habitant repartie dans 9 provinces, 48 départements et 52 communes.

Le Gabon appartient au domaine bioclimatique équatorial, son modelé, la succession de différentes bandes végétales, la configuration de son réseau hydrographique en fait un espace très contrasté. Le Gabon est traversé, presqu’en son milieu par l’équateur géographique.

Limité au nord-ouest par la Guinée équatoriale, au nord par le Cameroun, au nord-est, à l’est et au sud par le Congo, il a une seule frontière naturelle qui se trouve à l’ouest : l’Océan Atlantique.

Le littoral de la cote gabonaise s’étend sur 800km.

Selon les données de l’Atlas de l’Afrique, le Gabon comptait environ 448.000 habitants en 1960. Entre 1960 et 1993, le taux d’urbanisation au Gabon est passé de 13% à 73%. Il se situait entre 2005 et 2010 à 86%.9 Notons toutefois qu’actuellement, ce taux est de 87%.

9 Atlas de l’Afrique, 2010, éditions du Jaguar.

Carte numéro 1 : Localisation du Gabon en Afrique

Localisation du Gabon en Afrique

D’une superficie totale de 18 535 km2, soit 6,9% de la surface totale du Gabon, la province

Source : Notre étude

La province du Moyen-Ogooué est la plus petite de par sa superficie. Elle est située au centre du pays et partage une frontière commune au Nord, au Nord-Ouest, à l’Ouest, au Sud et à l’Est respectivement avec les provinces du Woleu-Ntem, de l’Estuaire, de l’Ogooué Maritime, de la Ngounié et de l’Ogooué- Ivindo.

Elle possède une population estimée à 69.287 habitants. Le chef-lieu de la province et la plus grande ville est Lambaréné. Les habitants du Moyen-Ogooué sont des Migovéens.

Carte numéro 2 : Localisation de la Province du Moyen-Ogooué dans le Gabon

Le Gabon, l’urbanisme au Gabon et le contexte de Lambaréné

Source : Notre étude

2. L’urbanisme au Gabon

Le Gabon présente la spécificité d’être un pays faiblement peuplé mais dont le taux d’urbanisation est l’un des plus élevé en Afrique, avec près de 87 % de personnes vivant dans les villes.

Au cours des 30 dernières années, les populations se sont progressivement déplacées vers les quatre principales villes du pays, à savoir Libreville, Port Gentil, Franceville et Oyem, créant ainsi un profond déséquilibre dans la répartition démographique et territoriale.

Cette inégale croissance démographique dans ces localités s’est accompagnée de la prolifération des quartiers sous-intégrés et des extensions urbaines incontrôlées. Pour pouvoir endiguer ces difficultés, le gouvernement a initié plusieurs programmes et créé diverses entités. On note par exemple :

  • Le Projet de Développement des Infrastructures Locales (PDIL), qui visait à améliorer l’accès aux services sociaux de base des populations des quartiers sous-intégrés.

Ce programme s’étant déroulé de 2009 à 2012 a eu pour principaux résultats la réalisation de : 10.617 ml de voirie, dont 3093 ml en latérite et 7724 ml en pavé ; 13.853 ml d’ouvrages d’assainissement et collecteurs ; 225 équipements sociaux, tels que des latrines améliorées, passerelles, escaliers, cases communautaires et chemins piétons10;

  • La mise en place des Brigades Spéciales d’Urbanisme et de la Construction (BSUC), Chargées de (i) de contrôler l’occupation des terrains du domaine public et privé de L’État, et (ii) de mettre en œuvre les opérations de déguerpissement des terrains devant faire l’objet d’opérations d’aménagement par l’État ou leur contrôle lorsqu’elles sont réalisées par des opérateurs privés.

On note que pour la gestion de l’urbanisation rapide et la gestion des liens entre les villes et les campagnes, l’état Gabonais a adopté les documents suivant :

  • le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de Libreville et ses environs, puis sa mise en œuvre ;
  • le Schéma National d’Aménagement et du développement du Territoire (SNADT) et sa mise en application ;
  • la finalisation, la validation, l’adoption et la mise en œuvre du Plan National d’Affectation des Terres (PNAT).

3. Contexte de la ville

Lambaréné est une ville Gabonaise de 38775 habitants, dont le nom (étymologiquement ‘Lambaréné’ du dialecte local des Galoa) signifie «essayons d’abord».

Ville de l’hémisphère sud, localisé entre 0,70 degré sud de latitude et 10,21 degré est de longitude, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, la ville de Lambaréné est une zone de transit importante.

Elle est également traversée par la route nationale 1 qui la relie à Libreville au nord-ouest (250km) et aux localités du sud du pays.

La ville de Lambaréné est provisoirement délimitée dans un périmètre urbain de 5230 Hectares (décret numéro 665/PR/MIDSM du 23/06/1995). Organisée autour d’une ile centrale et de deux rives, elle est structurée en deux arrondissements.

Le premier arrondissement englobe la rive droite et l’ile centrale. Le deuxième arrondissement n’est composé que de la rive gauche. 89% de la population provinciale réside à Lambaréné (dont 50,9% de femmes et 49,1% d’hommes, 50% de jeunes âgés de 15ans à 49ans).

Ainsi, elle possède officiellement 24 quartiers avec pour résultat une morphologie urbaine contrastée.

Carte numéro 3 : Les principaux quartiers de la ville de Lambaréné

Le Gabon, l’urbanisme au Gabon et le contexte de Lambaréné

Source : Laboratoire d’Analyse Spatiale et des Environnements Tropicaux (LANASPET), Département de Géographie, Université Omar Bongo

Lambaréné connait une croissance démographique rapide. Bien que ne disposant pas de données sur la population de Lambaréné au début des années quatre-vingt, les recensements de 1993, 2003 et 2013, montrent que la population de la ville est passée de15. 033 habitants en 1993 à 24. 275 en 2003 et à 38. 775 en 2013 avec une densité de 1206 hab. /km².

L’occupation humaine s’est faite prioritairement le long des berges de l’Ogooué. Aussi l’intervalle 2000-2017 se singularise par une extension urbaine de la ville de Lambaréné vers l’intérieur des terres.

C’est ainsi que la ville s’est étalée vers l’ouest de l’île en position centrale et le nord de la rive droite. C’est sur la rive gauche que se localise le noyau d’occupation spatiale le plus important notamment à proximité de l’aéroport de Lambaréné.

De même, le Centre-ville a connu une certaine extension durant la même période vers l’intérieur des terres mais celle-ci semble confrontée à la présence d’un relief moyennement élevé. C’est ainsi que certaines habitations notamment, au quartier Grand-village ont été érigées sur des flancs de collines.

Carte numéro 4 : Expansion spatio-temporelle de Lambaréné entre 1984 et 2007

Expansion spatio-temporelle de Lambaréné entre 1984 et 2007

 

Source : Laboratoire d’Analyse Spatiale et des Environnements Tropicaux (LANASPET), Département de Géographie, Université Omar Bongo

Photo numéro 1 : Vue sur le Centre-Ville de Lambaréné

Vue sur le Centre-Ville de Lambaréné

Photo numéro 2 : Vue sur le pont d’adouma reliant la rive droite et l’ile centrale

Vue sur le pont d’adouma reliant la rive droite et l’ile centrale

Source : Notre étude

3.1. Le relief

La ville de Lambaréné est constituée en grande partie de terrains de faibles altitudes que surplombent quelques plateaux faiblement étendus. En effet, la rive droite est dans l’ensemble un plateau fortement disséqué par les cours d’eau lui conférant, d’ailleurs, un modelé collinaire dont l’altitude moyenne est de 100 m.

La rive gauche de l’Ogooué constitue, quant à elle, une vaste surface légèrement ondulée de faible altitude (autour de 30 m). Au centre de l’île, le plateau fortement disséqué par de nombreux cours d’eau s’étale davantage sur la plaine alluviale enserrant des collines relativement élevées11.

Les proéminences collinaires avoisinent les quatre-vingt mètres d’altitude, y compris sur les collines de notre site d’étude avec des versants moyennement pentus de l’ordre de 20%, un ensemble de plateaux et de zones basses dont certains sont à forts risques d’inondation. Ces buttes sont reliées entre elles par des versants aux pentes tantôt fortes tantôt douces.

3.2. Le climat

Traversée par l’équateur, la province présente les caractéristiques suivantes :

Un climat de type équatorial, chaud et humide, avec deux saisons de pluies et deux saisons sèches ; une forte humidité ; une hauteur annuelle des précipitations de 2000 mm à Lambaréné ; une température moyenne annuelle oscillant entre 33°C et 38°C aux mois de février et mai ; les maxima moyens sont observés en avril (31,9°C) et les minima moyens en juillet-août (18,9°C).

Pour ce qui est des précipitations, on note que si la ville de Lambaréné reçoit en moyenne 2000 mm (1951-2010) de pluies par an, la distribution des précipitations saisonnière montre que les périodes mars-mai (640 mm) et septembre novembre (840 mm) sont a priori les plus favorables aux inondations.

Les deux saisons pluvieuses connaissent une évolution contrastée. On observe une légère augmentation des précipitations de la saison Septembre- Novembre et une baisse de la pluviométrie de Mars-Mai.

Graphique 1 : Variabilité des précipitations de la saison septembre-novembre (1951-2008).

Variabilité des précipitations de la saison septembre-novembre (1951-2008)

 

Source : Direction nationale de la météorologie, Libreville, 2010.

11VERSANT DE L’OGOOUÉ À LAMBARÉNÉ, MBADINGA IGALY E. (1), INDJIELEY M. (1), MALOBA MAKANGA J.D. (1) Laboratoire d’Analyse Spatiale et des Environnements Tropicaux (LANASPET), Département de Géographie, Université Omar Bongo.

Graphique 2 : Variabilité des précipitations de la saison mars-mai (1951-2008)

Variabilité des précipitations de la saison mars-mai (1951-2008)

Source : Direction nationale de la météorologie, Libreville, 2010.

3.3. La végétation

La ville de Lambaréné se situe dans une zone de plaines non-aquatique, entourée de part et d’autre par des collines. Associé à une pluviométrie abondante, la ville est un vaste champ de verdure ou les constructions côtoient arbres et végétaux divers.

Sur notre site d’étude, nous pouvons observer la présence d’arbres tels les manguiers, avocatiers, mandariniers, atangatiers (prunier local), palmiers royaux, mais aussi des végétaux et plusieurs espèces d’herbes sauvages. Cette abondance d’arbres favorise une bonne couverture végétale et un microclimat doux et humide.

Photos numéro 3 et 4 : Vue de quelques arbres présents dans la ville

Vue de quelques arbres présents dans la ville

Vue de quelques arbres présents dans la ville 2

Source : Notre étude

3.4. La pédologie

Dans la ville, on note en général la présence de deux (2) types de sols (argileux et granites) entraînant dans certains quartiers une circulation interne difficile. Sur notre site, le type de sol change en fonction de l’altitude.

Dans les zones basses non collinaires, l’abondance des sols de type argileux propice à l’agriculture est palpable. Dans les zones collinaires c’est plutôt un sol rocailleux par endroit ou ferralitique (rouge) qu’on rencontre abondamment.

Photo 5 : Érosion du sol dans le quartier Grand-Village

Érosion du sol dans le quartier Grand-Village

Photo 6 : Vue sur un caniveau du quartier Grand-Village

Vue sur un caniveau du quartier Grand-Village

Source : Notre étude

3.5. Environnement

Le drainage des eaux de pluies est assuré par un réseau non négligeable de caniveaux. Cependant ceux-ci sont peu entretenus. La collecte des ordures se fait par ramassage à partir des points de collecte pourvus de bacs à ordures et leur acheminement vers une décharge temporaire.

Les eaux vannes et les excréments sont pris en charge par un système de puisards à fond perdu et de fosses septiques. Notons aussi que l’érosion des sols est un problème permanent causé par les eaux de ruissellement.

3.6. Hydrographie

La ville est traversée par le fleuve Ogooué, ce qui lui confère une position stratégique en termes d’approvisionnement en eau. Notre site est aussi bordé à l’Est par le fleuve.

Un marécage borde le site sur son coté Nord-Ouest. On note aussi la présence de quelques petits ruisseaux sur les collines du quartier Grand-Village.

Photo 7 : Vue sur le fleuve Ogooué traversant la ville

Vue sur le fleuve Ogooué traversant la ville

Photo 8 : Vue sur le marécage bordant une partie du quartier Grand-Village

Vue sur le marécage bordant une partie du quartier Grand-Village

Source : Notre étude

3.7. Organisation administrative

Lambaréné est le chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, située au centre-ouest du Gabon dans l’hémisphère sud, à quelques kilomètres de l’Équateur. Septième pôle administratif du Gabon, elle est actuellement la capitale touristique du pays.

Organisée autour d’une ile centrale et de deux rives, elle est structurée en deux arrondissements. Le premier arrondissement englobe la rive droite et l’ile centrale.

Le deuxième arrondissement n’est composé que de la rive gauche. Chaque arrondissement est structuré en quartiers ayant pour autorité administrative les chefs de quartiers.

Photo numéro 9 : Hôtel de ville de Lambaréné

Hôtel de ville de Lambaréné

Photo numéro 10 : Maison du chef du quartier Grand-village

Maison du chef du quartier Grand-village

Source : Notre étude

3.8. Les documents de planification

Dans le cadre d’un aménagement cohérent, les quartiers sont constitués de zones loties organisées en unités de voisinage pour former la ville. La ville de Lambaréné est construite sans une planification urbaine, ce qui explique l’étalement anarchique de certains quartiers dans la commune12.

Toutefois, d’après les informations recueillies auprès du service d’urbanisme de la commune, des démarches auraient été entreprises par les autorités pour doter la commune d’un Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) dans les prochaines années13.

12 Ministère de l’Économie, de l’Emploi et du Développement Durable, PROJET DE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES LOCALES (PDIL), CADRE DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE, RAPPORT FINAL. Page 22, Aout 201513 https://www.union.sonapresse.com/gabon-economie/sdau-meilleure-urbanisation-des-villes-18801

Conclusion partielle

Au terme de cette présentation du Gabon et de la ville de Lambaréné, nous retiendrons que notre site d’étude se situe dans une zone favorable sur le plan climatique et hydrographique qui lui garantit un approvisionnement permanent en eau et en couverture végétale, toute chose utile au confort des habitants.

Toutefois, notre site se situe sur un relief marqué par une abondance de collines, ce qui accentue les problèmes d’érosions et d’inondations pour les zones d’habitat situés au versant des collines. À présent, nous allons procéder à l’analyse approfondie des différentes composantes de notre site d’étude.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Restructuration du tissu urbain du quartier grand-village à Lambaréné (Gabon)
Université 🏫: École africaine des métiers de l'architecture et de l'urbanisme
Auteur·trice·s 🎓:
BARBERA-ISAAC Léon Pierre Joury

BARBERA-ISAAC Léon Pierre Joury
Année de soutenance 📅: Mémoire pour l'obtention du grade de licence en urbanisme - 2019 - 2022
Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top