Vers le pluralisme médiatique au RDC

Vers le pluralisme médiatique au RDC

Section IV : Vers le pluralisme médiatique

Dans cette section, nous allons parler de l’evolution de la presse lors de periode de transition et pendant les regimes de kabila père et fils pour clore par les regne du president en place, Felix Tshisekedi.

I. Les médias pendant le début de la transition

Une fois libres, les médias en RDC ont été appelés à faire face à trois contraintes principales dont la contrainte politique, la contrainte économique et la contrainte technique.

IL nous sied de soulever d’abord les contrôles politiques auxquelles les journalistes étaient appelés à faire face. En effet, la liberté politique de l’information est acquise en RDC depuis 1990 par tous les privés.

Certes, les rapports demeurent indispensables entre les journalistes et les acteurs, mais il est sans commune mesure avec la réalité du pays à ce temps que les journalistes subissent sans doute des contraintes et menaces politiciennes.

Outre la contrainte politique, nous observons en suite la contrainte technique qui pausé un sérieux problème dans les médias audiovisuels de la RDC. Ce dernier a structurellement affecté le travail journalistique.

Le fait que par la technologie, le rêve du direct est devenu réalité voire un cauchemar, d’autant que la contrainte de la concurrence pousse encore plus à raccourcir les délais entre l’évènement et l’information, les journalistes là aussi sont pris en contre-pied.

De toute façon, nous renseigne Dominique Wolton, à supposer que les journalistes puissent suivre le rythme des évènements sans trop d’erreur, cela ne signifie pas que le récepteur à l’aube fait ait la même capacité d’absorption.56

56D. WOLTON, Penser la communication, Paris, éd. Flammarion, 2002, p. 221

En sus, les médias en RDC connaissent une indulgence matérielle très récente. En effet, ils fonctionnent dans un contexte d’indulgence technique.

Le problème économique que nous allons énumérer d’emblé, ne permettent pas les renouvellements des équipements, encore moins de suivre la technologie dans le domaine de diffusion des informations.

La situation économique de la presse en RDC est à l’image de la récession qui frappe le pays depuis la chute de Mobutu, on n’enregistre aucune requise des activités économiques.

Au contraire, les entreprises ferment leurs portes ou sont contraintes de mettre en congé une partie de leur personnel. Le marché de la publicité est quasi inexistant. Etant en situation de force, ces annonceurs fixent eux-mêmes le prix57.

57M. FAYE, Les médias en RDC, rapport de la mission effectuée du 03 au 17 novembre 2002, Kinshasa, p. 28.

II : Efflorescence des médias sous la transition kabiliste

Avec l’adoption de la loi n°96/002 du 22 juin 1996 portant les modalités d’exercice de la liberté de la presse en RDC, l’espace médiatique a connu une véritable efflorescence car beaucoup d’investisseurs se sont intéressés à ce domaine.

La plupart des stations de radiodiffusion et des chaînes de télévision privées furent confessionnelles. Les médias naissaient chaque année comme des champignons sans tenir compte de la médiocrité du contenu et surtout de la carence des infrastructures appropriées.

La situation des médias dans les années 2004, nous renseigne Kayembe A., est que la presse écrite compte 213 journaux sur toute la RDC, 106 stations de radiodiffusion dont 94 privées et 52 chaînes de télévision dont 42 privées.58

Pendant les élections de 2006, plusieurs autres entreprises médiatiques se sont créées pour des fins de campagnes électorales.

C’est le cas de Digital Congo, Congo Web, Mirador, etc. Il faut souligner avec Marie Soleil Frère59 que le champ des médias congolais est très diversifié et il est évolutif.

Les processus électoraux se sont déroulés dans un contexte où étaient enregistrés auprès de la haute autorité des médias : 70 chaînes de télévision sur l’ensemble du territoire national dont 40 pour la ville de Kinshasa. RTNC, Digital CONGO TV, CCTV et RTGA émettent sur satellite à partir de Kinshasa et sont captées dans certaines provinces du pays.

Plus de 145 stations de radiodiffusion dont 29 à Kinshasa et plus de 200 titres de presse déclarés au ministère de l’information et presse sans être régulier sur le marché.

58 A. KAYEMBE ET Autres, Situation des médias en RDC, Paris, éd. Institut Panos Paris, 2004, pp. 8 – 10. 29

59 M.S. FRERE, Diagnostic sur Régulation des médias en RDC, Paris, Institut Panos, 2007, p. 5

III. La situation des medias apres la passation pacifique du pouvoir entre jospeh kabila, president sortant, et felix tshisekedi, president de la rdc

Fin janvier 2019, félix tshisekedi promettait de faire de la presse et des médias congolais un quatrième pouvoir en rdc. Le 3 mai 2019 à Kinshasa.

Fraîchement proclamé vainqueur à l’issue d’un scrutin controversé, Félix Tshisekedi est convaincu par le professeur Kasongo Mwema Yamba Y’amba, son porte-parole, d’accepter l’invitation de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et de l’ONG Journaliste en danger (JED).

Une première dans l’histoire du pays, mais surtout un signal fort pour le changement longtemps attendu par la presse et les médias congolais.

D’autant que cette volonté exprimée par Félix Tshisekedi de « promouvoir la presse et les médias pour en faire véritablement un quatrième pouvoir » figurait déjà dans le top 5 de ses priorités assignées au gouvernement lors de son discours d’investiture, le 24 janvier 2019.

Mais les grandes réformes attendues ont été repoussées et les avancées enregistrées demeurent très fragiles.

Vers le pluralisme médiatique au RDC

III.1. Quelques légers changements

L’avancée la plus remarquable, c’est déjà d’avoir un ministre sectoriel qui ne menace pas de fermer les médias en cas d’un son de cloche non favorable au pouvoir en place.

On note également quelques légers changements de ton sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).

Sans se débarrasser complètement de sa posture de caisse de résonance du régime, cette chaîne publique ouvre peu à peu sa grille des programmes aux voix discordantes.

Pour le JT par exemple, le ministre exige le respect d’un quota de 25% du contenu éditorial pour chacune de quatre couches suivantes : pouvoir, opposition, société civile et faits divers.

Depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, la RDC connaît une véritable décrispation dans les relations entre les pouvoirs publics et les journalistes dans l’exercice de la liberté de la presse. Le pays étant passé du 154e au 150e rang.

Le pays est en train de tourner la page de toutes ces années de prédation de la liberté de la presse que le pays a connu, c’est donc une performance. Même si, en réalité, le pays demeure dans la zone rouge sur la carte de Reporters sans frontières (RSF) : la RDC est toujours classée parmi les États où la situation de la liberté de la presse est difficile.

Car, pour la première année de l’ère « Fatshi », le pays a tout de même compté « au moins 85 cas d’atteintes diverses à la liberté de l’information et d’attaques contre les médias, contre 121 cas en 2018 », selon JED qui note « une diminution de 29,7 % ».

III.2. Des réformes qui se font attendre

Mais la situation tend à se dégrader, avec la récente tentative d’enlèvement de la journaliste Christine Tshibuyi à Kinshasa après avoir écrit un article accablant sur Jean Maweja, ancien gouverneur du Kasaï Oriental, mais aussi une cascade de convocations judiciaires contre des journalistes qui ont rapporté l’affaire dite de « surfacturation des travaux de construction du bâtiment annexe de l’assemblée provinciale de Kinshasa ».

Ce qui fait nous fait penser que l’accalmie constatée depuis l’arrivée aux affaires de Félix Tshisekedi ne repose sur rien de solide.

Pour que la presse et les médias congolais puissent jouer réellement leur rôle de quatrième pouvoir, il faudrait permettre aux journalistes d’exercer avec un peu plus de sérénité, mettre fin à l’impunité des prédateurs, adopter un nouveau cadre légal de l’exercice de la liberté de la presse et assurer la viabilité économique des organes de presse.

Réputée très répressive et anachronique, la loi du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse, promulguée sous Mobutu et maintenue pendant la règne des Kabila père et fils, n’a toujours pas été révisée.

De fait, aujourd’hui encore, en 2021, un journaliste congolais peut, en temps de guerre, être poursuivi pour trahison et condamné à mort si son article est jugé susceptible de démoraliser l’armée ou la population dans le but de nuire à la défense nationale.

Aucun acte contraire n’a été pris non plus pour abroger l’arrêté ministériel du 12 novembre 2016 qui restreint les conditions dans lesquelles des médias étrangers peuvent exercent en RDC.

À cette allure, cette alternance pacifique au sommet de l’État qui a permis de desserrer tant soit peu l’étau sur les journalistes congolais risque de gâcher finalement cette opportunité inouïe de constituer une presse et des médias libres et de qualité en RDC.

Des réformes structurelles s’imposent, il faudra maintenant asseoir cette bonne volonté affichée par Félix Tshisekedi sur des socles plus durables : réviser la loi sur l’exercice de la liberté et le statut du journaliste professionnel, avancer sur la loi sur l’accès à l’information publique.

IL y a aussi le chantier de la dépénalisation des infractions de presse.

Il faut protéger l’industrie locale de l’information, arrivé à équilibrer le marché de la publicité pour que tout ne soit pas accaparé par des géants comme Havas-Canalplus, StarTimes et d’autres réseaux étrangers.

David-Jolino Makelele, ancien ministre de la communication plaidé pour l’organisation des états généraux de la presse devant conduire à des réformes.

Aucune date n’a cependant été arrêtée pour ces états généraux de la presse. Les fonds qui seraient nécessaires à leur organisation ne sont pas disponibles.

À la réticence de certaines corporations des journalistes, notamment une aile de l’UNPC, s’est en effet ajoutée la crise sanitaire et socio-économique du coronavirus parmi les obstacles à la grand-messe attendue dans ce secteur, qui doit également être assaini tant il compte depuis des années des « moutons noirs », métaphore attribuée dans le milieu à des personnes qui se revendiquent journalistes sans l’être et sans aucun respect de la déontologie.

Comme dans plusieurs autres secteurs de la vie nationale, le nouveau pouvoir ne doit plus se contenter de gérer les urgences et les polémiques politiciennes.

Au risque de décevoir définitivement les espoirs qu’il a suscités, il doit enfin impulser des réformes de fond.

Conclusion

Le deuxieme chapitre de ce travail s’est attelé sur la question de la situation generale des medias congolais pendant chaque regime polituque. Au niveau de Medias, la situation des Medias evoluait avec Celle de la politique du pays.

En effet, pendant la deuxieme republique, les medias etaient tout simplement considerés comme des simples instruments de mobilisation de la masse en faveur du pouvoir qui prenait en charge tout leurs besoins.

C’est en fait, à partir de 1990 que les Medias se sont exprimés librement. La fin de la transition est caracterisée par une floraison croissante des Mediasaudiovisuals.

De la transition jusqu’à nos jours, les medias violent lamentablement la déontologie journalistique et avouer ni l’institution de regulation de la presse, ni le gouvernement, ne sont capable de reguler les medias émettant sur le web.

 

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La déontologie de la presse en RDC
Université 🏫: Université Unikin
Auteur·trice·s 🎓:
NTUMBA KABAMBA MANASSE

NTUMBA KABAMBA MANASSE
Année de soutenance 📅: Faculté de lettres et sciences humaines - Département de sciences de l'information et de la communication - 2020/2021
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