Traitement préventif de la maladie du charbon

2.3.5.4 Traitement préventif

L’antibiothérapie prophylactique du sujet contact dure 60 jours. Elle est justifiée puisque l’incubation de la maladie varie de 2 à 60 jours. L’antibioprophylaxie de type post-exposition est le seul type d’antibiothérapie préventive qui soit justifiée et doit débuter dès que possible après l’exposition avérée.

Elle repose sur le même traitement et la même posologie que les personnes symptomatiques pouvant recevoir un traitement par voie orale (23). L’antibiothérapie de pré-exposition par autoprescription n’est pas conseillée.

Les vaccins humains contre la maladie du charbon existent.

Les vaccins de la première génération sont anciens (US Food and Drug Administration (FDA) a approuvé ce vaccin en 1970) et acellulaires. Des études fournissent la preuve de leurs efficacités dans la prévention de l’anthrax cutané (24). Mais leurs tolérances sont inégales et le schéma vaccinal repose sur cinq doses pendant une période de dix-huit mois.

Devant la peur d’une attaque bioterroriste et de la nécessité d’une vaccination de grande ampleur, les scientifiques se sont préoccupés à diminuer la toxicité des vaccins de première génération.

Cela a conduit à développer des vaccins de deuxième génération, vaccins à agent protecteur recombinant (APr) (25). Plusieurs rapports indiquent que la protection immunitaire serait plus importante si on associait des spores inactivées par le formaldéhyde à l’antigène protecteur lors de l’élaboration du vaccin. Actuellement, cette hypothèse est confirmée contre l’anthrax d’inhalation expérimentale (26).

Les vaccins de troisième génération sont donc en développement. Ils utilisent des antigènes, des adjuvants, des agents immunostimulants et permettraient d’augmenter la protection immunitaire.

Certains démontrent que le vaccin à agent protecteur recombinant associé à un adjuvant est efficace en une seule dose et immunise l’individu jusqu’à trois après une exposition à l’anthrax (27). Le traitement post-exposition optimal des individus immunologiquement naïfs devrait inclure une combinaison de ce vaccin et du traitement antibiotique (28).

En exemple, citons SparVax™vaccin de deuxième génération élaboré par PharmAthene pouvant être administré par injection intramusculaire dont les essais cliniques de phase I et phase II impliquant 770 sujets humains en bonne santé ont été complétés et ont démontré sa bonne tolérance et une bonne réponse immunitaire.

Ces études démontrent que trois doses du SparVax™, administrées à plusieurs semaines d’intervalle, devraient être suffisantes pour assurer une immunité. Lors des études pré cliniques, SparVax™ a aussi démontré la capacité de protéger les lapins et les primates non humains contre une provocation par des spores en aérosol létal de la souche d’Ames de la maladie du charbon.

Malgré ces avancées, seuls les vaccins de première génération sont disponibles dans certains pays comme les Etats-Unis. Il n’existe toujours pas de nouveaux vaccins contre la maladie du charbon ayant une licence de mise sur le marché. Leurs spectres de protection ne sont pas aussi larges que le vaccin acellulaire (29).

Les groupes susceptibles de bénéficier du vaccin sont :

  •  les personnels de laboratoire travaillant sur la bactérie
  •  les personnes qui manipulent des produits animaux pouvant être infectés dans des zones à risque
  •  les vétérinaires pratiquant dans les régions où la maladie est endémique
  •  les militaires dans des régions où le risque d’utilisation d’armes biologiques est important.

Il n’y a aucune indication de vaccination en France actuellement. La principale mesure visant à ne pas être contaminé concerne l’éducation sanitaire qui vise à lutter contre le contact direct (manipulation de produits…) et un lavage soigneux des parties supposées exposées.

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