Les déterminants de l’intention entrepreneuriale
II.2.1 Les déterminants de l’intention entrepreneuriale
Le test de régression, dont les caractéristiques sont reprises dans le tableau, indique pour la population de référence une bonne corrélation entre la désirabilité perçue, la faisabilité perçue, et l’intention entrepreneuriale. L’intensité de cette relation se traduit par un coefficient (de corrélation R) dont la valeur est 63,2%.
Le R² ajusté présente un score acceptable de 0,395. Ce résultat indique que le modèle restitue 39% de la variation exprimée dans les données de départ.
Pour évaluer la qualité de l’ajustement de cette régression, il est fait appel au test F de Fisher- Snedecor. Il s’agit de savoir si, pour le risque α considéré, le R² multiple est significativement différent de 0 dans l’échantillon étudié (Giannelloni et Vernette, 2001, p. 413).
La valeur critique de F, au seuil α = 0,05 pour 2 et 297 degrés de liberté, est égale à 3,03. Le F calculé (98,627, sig. = 0,000) étant nettement supérieur, nous pouvons conclure que la qualité de l’ajustement offert par la régression est significative.
Il existe donc une dépendance significative entre le fait d’avoir une favorable désirabilité et faisabilité sur l’intention entrepreneuriale.
Plus la désirabilité et la faisabilité des étudiantes de l’échantillon de référence est forte, meilleure est leur intention entrepreneuriale. Ainsi, sur la base du test de la régression linéaire, l’hypothèse 1 n’est pas rejetée au sein de la population de référence:
- H1 : plus la désirabilité perçue et la faisabilité perçue sont favorables, plus importante sera l’intention entrepreneuriale.
Pour affiner les résultats, l’enquête est une indication que l’entrepreneuriat fait partie des intentions d’une proportion non négligeable d’étudiantes (63.6% estiment avoir l’intention de créer une entreprise), cependant 62.8% des étudiantes comptent concrétiser cette intention longtemps après l’obtention du diplôme.
Ainsi, de nombreux étudiants semblent avoir un intérêt substantiel à l’idée de devenir un entrepreneur, mais pour la plupart ce n’est pas quelque chose qu’ils feront dans l’avenir immédiat.
Ces résultats sont en ligne avec ceux obtenus à partir d’un échantillon d’étudiants québécoises (Filion, et al., 2002) et d’étudiants universitaires en Russie et en Norvège (Kolvereid, 1996; Tkachev et Kolvereid, 1999).
Tableau 41. résultats de la régression de l’échantillon de référence du modèle intention= f(désirabilité, faisabilité)
Analyse de la variance | |||||
Somme des carrés | DF | Carré moyen | Valeur F | sig | |
Modèle | 122.102 | 2 | 61.051 | 98.627 | .000(a) |
Erreur | 183.845 | 297 | .619 | ||
Total corrigé | 305.947 | 299 | |||
R² | .399 | ||||
R² ajusté | .395 | ||||
Analyse des coefficients | |||||
Bêta | t | Sig | |||
Désirabilité | .440 | 6.674 | .000 | ||
Faisabilité | .128 | 1.936 | .054 |
Pour les étudiantes filière « Sciences », le test de régression linéaire est significatif pour pour la variable « désirabilité » (F =0,000) mais il n’est pas significatif pour la variable « faisabilité » (F=0,876).
Il existe donc une dépendance significative entre le fait d’avoir une favorable désirabilité et sur l’intention entrepreneuriale. Ainsi, sur la base du test de la régression linéaire, l’hypothèse 1 est partiellement validée au sein de la population témoin :
- H1 : plus la désirabilité et la faisabilité perçues sont favorables, plus importante sera l’intention entrepreneuriale.
Tableau 42. Résultats de la régression de l’échantillon témoin du modèle intention= f (désirabilité, faisabilité)
Analyse de la variance | |||||
Somme des carrés | DF | Carré moyen | Valeur F | sig | |
Modèle | 40.823 | 2 | 20.411 | 37.437 | .000(a) |
Erreur | 52.887 | 97 | .545 | ||
Total corrigé | 93.710 | 99 | |||
R² | .436 | ||||
R² ajusté | .424 | ||||
Analyse des coefficients | |||||
Bêta | Valeur du t | Sig | |||
Désirabilité | .655 | 7.964 | .000 | ||
Faisabilité | .013 | .156 | .876 |
L’intention des étudiantes filière « Sciences » dépend de la désirabilité d’entreprendre. Suite à ce constat, les régressions linéaires de l’échantillon témoin analyseront seulement la désirabilité d’entreprendre puisque l’intention des étudiantes filière « Sciences » ne dépend pas de la faisabilité d’entreprendre.
La régression sera faite au fur et en mesure des résultats de la régression linéaire des antécédents de la désirabilité.