Internet et l’échange des données informatiques (EDI)

Internet et l’échange des données informatiques (EDI)

Sous section 2 :

Internet et l’Echange des Données Informatiques (EDI)

§ 1: Présentation de l’EDI

Selon EDIFRANCE, l’EDI se définit comme « l’échange de données structurées sous la forme de messages préagréés, d’ordinateur à ordinateur, par l’intermédiaire de réseaux de télécommunication »16.

L’EDI permet l’échange électronique d’information (bons de commande, factures…) entre partenaires économiques distincts et indépendants.

Les EDI permettent la communication entre applications informatiques. Ils répondent à une double finalité :

  • être opérationnels dans des configurations informatiques variées;
  • être capables de véhiculer des données de gestion identifiées et structurées.

L’EDI nécessite des fonctions de traduction des données dans un langage normalisé, compréhensible par tous les systèmes. Les besoins des différents secteurs ont donné naissance à plusieurs langages E.D.I. avant l’apparition d’un langage universel.

Il est doté d’une grammaire, d’un vocabulaire clair et précis défini à l’échelle internationale connu sous le nom Edifact.

1. La norme EDIFACT

La composante clé du développement de l’E.D.I. est la normalisation. L’utilisation d’un langage commun ne signifie pas forcément des contenus rigoureusement similaires d’un secteur à un autre. Chaque secteur d’activité à des besoins spécifiques de message.

La normalisation a commencé au Royaume-Uni à la fin des années soixante dix. Elle s’est développée en 1986 au niveau international à travers l’action de différents organismes existants ou créés à cet effet.

Elle a abouti à l’élaboration d’un programme international connu sous le nom de langage EDIFACT-ONU (Electronic Data Interchange for Administration, Commerce and Transport)17 lancé à Genève par la commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU).

La diffusion internationale et multisectorielle du langage EDIFACT assure aujourd’hui l’avenir de cette norme.

2. La normalisation des échanges de données comptables

La comptabilité a été l’une des premières applications de l’informatique pour laquelle les sociétés de services ont développé une multitude de logiciels tous aussi différents les uns des autres. Pendant longtemps, il n’était pas possible d’échanger un fichier de dossier si les logiciels de comptabilité n’étaient pas les mêmes.

La qualité des travaux reconnue au niveau européen, a conduit à la constitution de l’association Edificas Europe, pour la coordination de la diffusion des messages et leur utilisation dans les communautés comptables européennes.

Ces normes de messages mises au point, sont arrêtées au niveau européen (actuellement soumises au niveau international).

En Tunisie, une commission nationale pour le commerce électronique et l’EDI a été créée en novembre 1997. Par ailleurs, au cours d’un conseil ministériel, le gouvernement a décidé de poursuivre le développement du réseau national de communication en vue de l’adapter aux exigences des échanges électroniques.

Internet et l’échange des données informatiques

Des projets EDI sont en cours d’élaboration dans divers secteurs tel que les banques, le textile, les télécommunications… Le principal projet, devenu actuellement opérationnel, est celui de la liasse unique qui a pour objectif de faciliter la procédure de commerce extérieur par la mise en place d’un centre serveur EDI qui permettra aux différents intervenants (office de commerce, douanes, banques, transitaires…) d’échanger les documents de l’opération de commerce extérieur.

Par ailleurs, une interface Web/EDI permettra aux importateurs, exportateurs et transitaires de réaliser l’opération de commerce extérieur à travers le réseau Internet sans avoir besoin d’expertise en EDI.18

3. Points forts et limites de l’EDI

L’EDI comporte des avantages déterminants19:

  • il accélère les flux d’informations;
  • il supprime les erreurs de ressaisie et de recopie;
  • il permet l’intégration directe des données dans l’informatique du destinataire;
  • il préserve la confidentialité des informations;
  • il donne à l’expéditeur l’assurance que le destinataire a bien reçu le message. Mais ces avantages ne sont pas sans contreparties :
  • il faut avoir recours, pour échanger les messages, à un «réseau à valeur ajoutée» qui doit impérativement fonctionner au standard de communication X400;
  • Il faut que les interlocuteurs, bien identifiés à chaque extrémité de la chaîne, se soient préalablement mis d’accord sur les modalités de l’échange, lesquelles sont généralement consignées dans un «accord d’interchange» précisant notamment : type de message (commandes, factures, fiches produits, etc.), langage et version (Edifact, etc.), fréquence (tous les jours, 2 fois par jour, etc.), réseau utilisé;
  • Il faut enfin développer le logiciel d’interface qui fera le lien entre le traducteur de la station EDI et l’applicatif interne à l’entreprise.

En bref, la mise en place d’une solution EDI implique un haut niveau de technicité et exige une préparation soigneuse; elle présente un certain investissement, et induit ensuite des coûts de fonctionnement assez importants.

§ 2: Etude comparative Internet/EDI

Il est possible de résumer les différences entre les deux technologies par le tableau suivant20 :

ProblématiqueEDIFACTINTERNET
Normalisation• EDIFACT est une pseudo- normalisation : il est nécessaire d’écrire des manuels d’utilisation et de rédiger des accords d’inter change pour le mettre en œuvre.• Il n’y a pas de normalisation en ce qui concerne Internet
ProblématiqueEDIFACTINTERNET
• Aucun système d’information n’est capable d’intégrer l’ensemble des concepts EDIFACT
Couverture fonctionnelle• Elle est vaste et couvre théoriquement tous les domaines du » business «.• Elle sera limitée aux actes élémentaires du commerce : consulter un catalogue, passer une commande et effectuer un règlement.
Couverture partenaire• Des partenaires hautement professionnels avec lesquels l’entreprise entretient des rapports soutenus.

• Ils sont obligatoirement connus à l’avance.

• Des partenaires banalisés avec lesquels l’entreprise effectue des opérations courantes.

• Ils peuvent être réguliers ou ponctuels, connus ou non.

Typologie de transactionsTransaction complexe :

• transaction nécessitant une réponse

• transaction multi-partenaires

• transaction nécessitant une description d’environnement

Transaction simple et banalisée :

• Code article, désignation, quantité, prix unitaire

• Ordre de paiement

Facilité de mise en œuvre• Complexe et difficile.

• Il existe cependant des offres de progiciels de gestion » EDIFACTISES » pour les PME

• Progiciels clés en main de création de » boutique virtuelle WEB»

• Fournisseurs de solutions clé en main avec hébergement.

Facilité d’intégration dans les applications• Difficile car l’intégration des traitements des messages EDIFACT nécessite la remise en cause du système d’information de l’entreprise• Plus simple car les concepts gérés sont des concepts connus de l’entreprise.
ProblématiqueEDIFACTINTERNET
Facilité d’utilisation pour les partenaires• Difficile, il doit avoir le même niveau de savoir-faire que l’entreprise.

• Il existe cependant des offres de progiciels de gestion » EDIFACTISES » pour les PME

• Utilisation aisée, conviviale, en couleur et avec des images…
Temps de mise en œuvre• Long, quel que soit le niveau d’intégration dans le système d’information.• Rapide.
Sécurité• Bonne à très bonne.• Aléatoire, mais améliorations continues.
Ouverture / Couverture• Limité au RVA choisi et à ses capacités d’interopérabilité.• Totalement ouvert.
Disponibilité• Dépend du RVA (Réseau à valeur ajoutée).• Il existe actuellement de véritables problèmes d’encombrement.

• La croissance de la demande provoque l’évolution des moyens mise en œuvre.

§ 3: Les avantages de l’Internet

Les atouts d’Internet par rapport à l’EDI sont nombreux :

  • Internet est totalement ouvert;
  • il est facile d’emploi;
  • il bénéficie d’une couverture internationale excellente;
  • l’accès peut se faire par une simple ligne téléphonique;
  • les coûts d’utilisation sont faibles.

Dans le domaine précisément de l’échange de données, considérant ces atouts, de nombreux travaux ont été entrepris sur le plan des normes, des standards et des langages, afin de dégager des solutions «mixtes», appelées WEB-EDI ou LITEDI, qui ont pour objet de combiner le meilleur des deux technologies.21

16 Guy De CIBON , Internet outil de travail pour les experts comptables. mémoire d’expertise comptable, France, mai 1999 page 46

17 Echange électronique de données pour l’administration, le commerce et le transport

18 www.ati.tn/internet/perspectives.htm, « le commerce électronique », Agence Tunisienne de l’Internet, visité le 17 octobre 2003

19 www.ean.ch/eancom/brochure/franz « EDI et Internet », [s.é], visité le 1er décembre 200020 www.canope.com/tendance/np/ediint.html, « EDI et Internet : une rencontre inévitable et fructueuse », [s.é], visité 1er décembre 2000

21 Guy DE CIBON, « Internet : Outil de travail pour les experts comptables », Mémoire d’expertise comptable, France, mai 1999 page 48

§ 4: La cohabitation et la combinaison des deux technologies

Il est très probable que vont coexister des services EDI haut de gamme, à côté d’EDI sur Internet. Les premiers seront utilisés pour les transactions importantes, de montant élevé ou confidentielles.

Par ailleurs, certaines parties des actes de commerce électronique pourront s’effectuer sur Internet, tandis que d’autres seront sur les réseaux à valeur ajoutée. D’autres critères de choix sont :

  • la fréquence des relations : l’effort pour adopter un système spécialisé est plus rentable pour des échanges fréquents;
  • l’exigence d’un délai rapide pour la réponse;
  • la taille des échanges (certains recommandent de ne pas transférer des ensembles de plus de 10 Mo par Internet);
  • la sécurité enfin : en effet il ne faut pas que la connexion Internet mette en péril le système d’information. Il faut donc soit isoler la partie du système qui communique, soit avoir mis en place des outils firewall solides.

La mise en œuvre de formules mixtes de ce type permet ainsi de donner pleinement satisfaction à tous les intervenants quels que soient leur taille et les moyens humains et financiers dont ils disposent; aux grandes et moyennes entreprises et aux activités basées sur la confidentialité absolue : les solutions du » tout-EDI «, aux petites entreprises une gamme de solutions plus abordables qui parviennent à combiner la rigueur de l’EDI et la souplesse de l’Internet. 22

22 Patrick GENEIX, « NTIC : Enjeux et conséquences pour les experts comptables », mémoire d’expertise comptable, France, mai 1998 page 53

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
L’internet au service de l’expert-comptable : le site web dynamique du cabinet
Université 🏫: Université de Sfax - Faculté des sciences économiques et de gestion
Auteur·trice·s 🎓:
Bacem DAMAK

Bacem DAMAK
Année de soutenance 📅: Commission d’Expertise Comptable - Mémoire en vue de l’obtention du diplôme d’expertise comptable - 2003-2006
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