Critiques et Compromis, principes de justice des cités

Critiques et Compromis, principes de justice des cités

II. Les critiques & les compromis

Nous avons vu comment les membres parvenaient à s’armer de plusieurs grammaires de la justification en vue de faire valoir leurs propres conceptions de ce que sont de justes rapports de coopération sociale.

Comme nous l’avions déjà signalé, chaque grammaire de chaque cité est susceptible en toute occasion de servir de fondement à la critique d’autres cités. Ainsi, le système capitaliste, qui puisait essentiellement dans les grammaires du système marchand et industriel, s’est retrouvé confronté – dans les années soixante – aux critiques artistique et marxiste (fondées sur les mondes inspiré et civique). En réaction, il s’est muni d’une nouvelle grammaire de la justification attachée au principe d’activité, entendue comme la capacité de générer des projets.

Le tableau suivant, qui donne un bref aperçu des critiques que chaque cité formule à l’égard des autres cités, permet de saisir comment le capitalisme a pu – alors même qu’il était fondé sur des grammaires industrielle et marchande attaquées de toutes parts par la critique – se refaire une légitimité. Rigide, bureaucrate, routinier et coercitif, il s’est transformé en un système souple et réticulaire qui fait davantage reposer la responsabilité de son fonctionnement sur les épaules des salariés.

Critiques… à l’égard de la cité …
InspiréeDomest.RenomCiviqueMarch.Industr.Projets
InspiréeFigé, conformisteManque d’humilité et d’authenticitéTrop instituée, inhumaineAsservi à l’argentRigide, routinier
Domest.Laisser-aller, instabilitéLogique du paraître, manque de discrétionIrresponsableinconvenanteCorromptMauvaise qualité, formalisme inadapté
RenomAveugle à l’opinion d’autruiOcculteLa publicité compromet l’opinionExpertise qui le coupe de la masse
CiviqueIndividualisme, formation d’une avant-garde éclairéeAutoritaire, paternaliste, corrompuSoumis à des idées populaires et prêtes à l’emploiIndividualisme et égoïsme des possédantsTechnocratie, bureaucratie
March.Manque de détachement, de sang-froid, de distance à l’égard de soi…Astreint à agir en fonction de l’état de ses relations personnellesMène aux méfaits de la spéculationIngérence de la justice dans les rapports marchandsMéthodes rigides, la technocratie fait pfs de mauvaises affaires
Indust.ImprévisibleAsservissement à la tradition, incompétences, inefficacité.Inefficacité des procédures administratives, Coût des politiques socialesConsommation ostentatoire de produits inutiles, prix injustifiés, agents écon. capricieux et imprévisibles
ProjetsIsolée, sans partageEnracinée, RigideCommunication de masse (impersonnelle)Coercitive, inadaptéeAnonymat, relations transitoires sans réelle confiance, B&S détachés des personnes, transparence totale.Rigide

Par conséquent, les formes de lutte contre le système capitaliste tel qu’il existait dans les années 60 se retrouvèrent inadaptées à la réalité sociale du dernier quart du vingtième siècle. Il y a quarante ans, le capitalisme était en effet critiqué en tant qu’il générait inégalités, misère sociale et inauthenticité. Face à cette crise de légitimité, et grâce à une habile récupération des critiques qui lui avaient été formulées, il a pu se réinventer.

Pour ce faire, il s’est doté de dispositifs répondant aux demandes d’autonomie, de responsabilité et d’accomplissement personnel formulées par les individus. Ce ‘générateur d’aliénation’ cible de toutes sortes de critiques se transformait ainsi peu à peu en autocritique pourvoyeur de libertés ou plutôt d’une certaine conception de la liberté vidée de son contenu afin de pouvoir être se soumise à la visée de maximisation de profit. Cette délivrance du système a ainsi généré un nouveau type de rapports de dépendance.

Dans ce nouveau monde où la mobilité est la qualité essentielle, la contribution des petits à l’enrichissement des grands réside dans ce qui constitue leur faiblesse : l’immobilité. Autrement dit, dans cette nouvelle configuration du système, l’exploiteur est mobile et l’exploité est flexible.

Une forme inédite de participation à la formation de profit voit ainsi le jour. Encore mal identifiée, elle est aujourd’hui soustraite à l’examen, et est de fait génératrice de ce qui peut aujourd’hui être défini comme de nouvelles formes d’injustices. Boltanski et Chiappello expliquent qu’il n’est possible de remédier à ces injustices qu’en organisant cette mobilité : Il s’agit de (i) recenser les acteurs, (ii) élaborer des principes de juste rémunération, (iii) égaliser les capacités de chacun à se montrer mobiles.

Pour Boltanski et Chiappello, seuls des acteurs autonomes et organisés eux-mêmes en réseau peuvent aujourd’hui poursuivre ces objectifs. Bref, les nouvelles formes de critique et de lutte contre le capitalisme ne peuvent venir que d’un mode d’organisation sociale fondé sur la cité par projets. A l’appui de cette idée, on peut comprendre avec un peu plus d’acuité les conditions d’apparition et de développement des SEL.

En tant qu’outils de contestation, ils ont sans doute eu avantage à repenser la vie politique comme ils l’ont fait : collectivement, discursivement et de façon autonome et réticulaire. Aux dires de la p.i. 11, il faut à présent tourner le dos à cette ancienne critique de gauche brandie par ce qu’il appelle des dinosaures politiques et qui martèlent inlassablement le même discours militant inchangé depuis quarante ans.

Bref ce n’est pas en montrant que l’on détient immédiatement le fin mot de ce qu’est une société juste que l’on parvient à faire accepter cette conception. L’entente sur les questions de justice nécessite des compromis. C’est à travers eux qu’un accord peut être trouvé.

Le tableau suivant illustre ce propos.

Domest.RenomCiviqueMarchandeIndustr.Projets
InspiréeRelation initiatique (maître-disciple)Fascination de la masse pour la grandeur inspirée (fans)La remise en cause, l’action révolutionnaire, l’utopieIncertitude, opportunité, prix incommensurable de la beautéLa passion pour le travail rigoureux, la découverteCréativité, singularité
Domest.Entretenir des contacts, faire de nouvelles connaissancesLes bonnes manières, le savoir-vivre, la correctionServices personnalisés, ‘sur mesure’L’esprit et le savoir-faire maison.Confiance, Relations personnelles, face-à-face
RenomToucher l’opinion publique, Mettre son nom au service d’une causeL’image de marqueSondages, enquêtes d’opinionRéputation, reconnaissance, identification
CiviqueDroit social, SyndicalismeConstruction collective de sens politique, discussion
March.L’entreprise et les méthodes de gestionParticipation, projets, coopétition…
Indust.

Critique méthodologique

Au niveau de la phase d’entretien, nos principales erreurs ont été les suivantes : (i) avoir formulé des affirmations maquillées en questions ou des questions dont la réponse exigeait un oui ou un non. « D’accord… t’as déjà eu connaissance de gens qui s’endettent, qui demandent des services et quittent le SEL sans régulariser leur compte, sans remettre à zéro ? J’ai entendu ça, oui, allez, ya un petit temps… mais il y a déjà tellement longtemps de ça » [9.279]. (ii) Etre intervenu excessivement et avoir par conséquent altéré la qualité de certains matériaux. (cf. entretien 9 et 13). (iii) Avoir voulu faire rentrer dans notre grille d’entretien un très (ou trop) large nombre de préoccupations. Sans doute aurait-il été préférable de limiter nos ambitions et de se cantonner à quelques sujets ‘porteurs’.

Au niveau de la phase d’analyse, nous avons procédé en trois étapes (i) à partir de nos entretiens, nous avons fait le répertoire exhaustif des idées formulées par les membres. Nous avons abouti à un document d’une centaine de pages de « citations » ou de « références ». (ii) A l’aide de deux outils d’analyse fournis par Huberman et Miles nous avons fait une analyse complète des motivations, des problèmes et des stratégies réactives des acteurs.

Ensuite avec la méthode des grammaires de la justification de Boltanski et Thévenot (iii) nous avons pu entreprendre une analyse fouillée du discours des répondants.

Durée (et nb de caractères en milliers)Exploitation[nb. de références]Réf. / min.Notes
185 min1752,05Malgré notre volonté d’accorder la même importance à chaque témoignage, il apparaît nettement que les p.i. 5 et 8 ont été davantage citées. L’explication réside entre autre dans le fait que tous d’eux puisent dans une large grammaire de la justification pour élaborer leur discours. Mais cela ne signifie pas que leurs propos aient été délibérément privilégiés au détriment d’autres : une partie de l’explication réside dans le fait que la méthode ne traite pas tout. Elle est notamment impuissante à traiter les témoignages comprenant de longues digressions (ex : les p.i. 3, et 14 qui s’étendent sur la kinésiologie et la sophrologie). La durée de l’entretien 9 a été presque trois fois plus courte que la moyenne. C’est un défaut de notre travail : nous n’avons pas réussi à faire parler la personne.
265 min1211,86
345 min861,91
458 min1272,19
555 min1412,56
660 min1392,32
743 min932,16
831 min943,03
918 min372,05
1050 min1052.1
1140 min832.07
1245 min861,91
1330 min581,93
1428 min491,75

Au cours de cette troisième partie de notre démarche méthodologique, nous avons été dérangé par certains aspects de la modélisation de Boltanski et Thévenot.

(i) La déchéance de la cité industrielle renvoie au fait de « considérer les gens comme des choses ». Ce travers est la conséquence d’une logique d’efficacité poussée à l’extrême. Or, dans les autres cités, la déchéance résulte non pas d’un excès mais d’un manquement ou d’une rupture vis-à-vis du principe supérieur commun : l’individualisme dans le monde civique ou le laisser-aller dans le monde domestique.

(ii) Pourquoi Boltanski et Thévenot associent-ils l’inspiration et la création artistique à l’œuvre de Saint-Augustin ? (cf. note du bas de la page 136) Etant quelque peu mal à l’aise vis-à-vis de ce principe supérieur commun d’inspiration, nous avons pris la liberté de le remplacer par être destinataire d’une valeur incommensurable.

Conclusion

Nous sommes à présent en mesure de formuler une réponse à la question qui nous occupait depuis le début de ce travail : Le BruSEL, en tant que système d’échange égalitaire et solidaire, peut-il être entendu comme porteur d’un véritable projet politique de contestation du modèle d’échange dominant ou faut-il s’en tenir à y voir un moyen pragmatique visant à recréer des liens sociaux à l’échelle locale afin d’y améliorer le quotidien des membres ?

Une chose est de parler des intentions initiales des fondateurs du système SEL, autre chose est d’évoquer les intentions des selistes. On reconnaît, avec Smaïn Laacher, le caractère subversif du mouvement non seulement dans l’idée que les chefs de file s’en font mais également dans la réalité concrète des échanges.

Mais notre interprétation s’écarte de celle de Laacher, quant à ce qui est subverti. Selon lui, il s’agit essentiellement de l’argent et du système capitaliste. Or plusieurs répondants rejettent cette explication et cette position contestataire à l’égard de l’argent et du système. Il faut donc – à notre sens – se refuser à définir les SEL dans les termes qu’utilise Laacher.

Aucun répondant ne se montre en revanche satisfait de l’état des liens de travail, des liens de consommation, et des liens sociaux tels qu’ils existent aujourd’hui en Belgique. En conséquence de ceci, nous avons émis l’idée que la contestation était essentiellement adressée non à une troisième personne éloignée et abstraite mais à une première personne. Ce qui est critiqué c’est d’abord et avant tout l’existence capitaliste telle que Christian Arnsperger l’entend, la façon dont le capitalisme nous fait exister.

Sur base de cela, nous avons estimé que l’expression « mouvement d’action sur l’existence capitaliste » collait plus fidèlement au réel que la fameuse formule de Laacher « contestation de l’argent comme mode dominant de régulation de l’économie ».

BruSEL est effectivement davantage qu’un moyen pragmatique de création de liens ; par-delà sa fonction manifeste d’échange de services et sa fonction latente de création de lien sociaux, il existe en effet une fonction politique englobante.

Mais il faut ici entendre ‘politique’ dans un sens bien précis : il ne s’agit pas pour BruSEL d’imposer à ses membres un discours préconstruit et immuable montrant ce qu’une société juste doit être et ce en quoi la nôtre est injuste, mais bien de procéder à une construction collective de sens à travers les échanges et les discussions en assemblée, et de se rapporter ainsi sans cesse à la question « comment vivons nous ? ».

Il nous reste à préciser que lorsqu’on parle de cette dimension politique de BruSEL, on se réfère à une manière particulière qu’ont certaines personnes d’investir l’objet BruSEL. Cette manière de s’approprier le système n’est donc ni la seule ni même la majoritaire.

Mais en dépit de cela, BruSEL peut être compris comme un mouvement d’action politique en ce sens que – même si les motivations des bruseliens sont davantage relationnelles que citoyennes – la légitimité de l’action de BruSEL repose sur deux éléments de structure éminemment politiques : la charte d’une part et l’assemblée d’autre part.

L’une autorise à ce que les fondateurs continuent à y reconnaître leur création et l’autre autorise à ce que les membres actuels parviennent à concilier leurs aspirations avec le projet de départ. Ce sont ces deux fondements qui permettent que le fil rouge (liberté, égalité, solidarité) ne se rompe.

Dans la seconde partie de notre travail, nous avons voulu mettre en lumière les éléments de discours qui se prêtaient mal à la généralisation. Pour ce faire, nous avons retravaillé notre matériau sur base d’une autre méthode d’analyse : celle des grammaires de la justification. On a vu que l’intérêt pratique des échanges était justifié par la grammaire du monde marchand (V), l’estime de soi renvoyait aux grammaires inspirée et par projet (I, VII), l’estime sociale mobilisait les grammaires domestiques et de renom (II, III) et la quête idéologique nous ramenait enfin aux grammaires inspirée et civique (I, IV).

Cela nous a fait prendre conscience du fait qu’il y avait un mode de justification qui nous avait totalement échappé lors de la première partie de notre travail : la grammaire industrielle (VI) ; ce qui n’est pas étonnant puisque BruSEL tient essentiellement de la cité par projet et que – comme le soutiennent Boltanski et Chiappello – celle-ci s’est constituée en totale opposition à la cité industrielle.

Dès lors, les questions d’efficacité y sont placées loin derrière la question « Comment motiver les gens à faire vivre le réseau ? ».. La grammaire industrielle est néanmoins utilisée par certains bruseliens en réponse à la question de la stimulation des échanges ; ce qui ne plait vraisemblablement pas à certains des membres, plus anciens dans le réseau.

L’utilisation des économies de la grandeur nous a également permis de décrire avec précision la capacité des acteurs à passer d’un mode de justification à l’autre. Et nous avons pu nuancer notre propos en révélant l’existence de toutes sortes de compromis au fondement de l’action des membres : Nous avons vu que quelqu’un peut attendre du SEL qu’il lui fasse faire des affaires sans pour autant être un profiteur, s’attacher à rendre service au collectif sans être à un grand philanthrope, chercher à y nouer des relations d’amitié sans être l’ami de tous, vouloir y mettre en pratique ses idéaux sans être un doux rêveur, être efficace sans être bureaucrate etc.

Ces entre-deux caractérisent l’état normal de l’action des bruseliens ; il y a généralement un équilibre qui se maintient entre les modes de justifications ou entre les principes de justice, lesquels s’avèrent parfois difficilement conciliables. Mais il arrive que certains membres s’attachent absolument à la réalisation d’un ou de plusieurs de ces trois principes : ce sont des personnes qui donnent trop, qui en demandent trop ou qui prennent trop. Elles ne sont pas nécessairement montrées du doigt mais leur présence introduit ce que les répondants identifient eux-mêmes comme un déséquilibre.

3 figures extrêmesDescriptionAction normale
Le philanthrope ou le père-abbéConsidère le don de soi comme une obligationLe membre qui veut être absolument solidaire de tous les autres membresCompte aberrant positifConsidérer le don de soi comme une envie
Le râleur inactifConsidère le fait d’être sollicité comme un droitLe membre qui veut être absolument égal à chacun des autres membresCompte inactifConsidérer les sollicitations comme des chances à saisir
Le profiteurConsidère les services comme un dûLe membre qui veut être absolument libre de tout engagement auprès des autres membresCompte aberrant négatif désaffectéConsidérer les services comme un don

Le don de soi n’exclut jamais un retour au souci de soi ; le fait de servir l’intérêt de la collectivité n’exclut pas qu’on en revienne par la suite à des questions d’intérêt personnel. Cela implique donc qu’un mouvement d’aller-retour s’établisse entre deux principes fondamentaux mais très difficilement conciliables, qui sont la liberté et la solidarité.

S’exerce ainsi un subtil art du compromis qui met en place les conditions nécessaires au développement d’une large variété de formes de réalisation de soi : exprimer ses convictions idéologiques fondamentales, renforcer et multiplier ses relations, obtenir de la reconnaissance sociale, faire vivre une collectivité, servir son intérêt personnel, maintenir en éveil ses compétences ou encore générer des projets.

Une émancipation qui consiste à devenir ce que l’on veut quand on veut.

Le nouvel esprit du capitalisme invite à être soi, à être libre, à être mobile, à prendre des risques, à conquérir d’autres projets ; mais manipule et récupère cette réalisation de soi à son compte. Ce nouvel esprit repose sur une contradiction qui consiste à inciter les gens à être libres et flexibles. Il s’agit tantôt de vivre de ses projets, tantôt de vivre à travers ceux que d’autres ont imaginé pour soi. C’est révélateur d’un système fondamentalement divisé et qui ne peut absolument pas se passer de l’existence d’une longue chaîne d’exploitation en cascade. Mais c’est à présent sous une autre forme que celle qu’on lui connaissait il y a de cela quarante ans, que cette chaîne de dépendance se maintient et se renforce.

La cité par projet s’est constituée en opposition à la cité industrielle, sous l’influence de la critique artistique notamment.

Chez certains bruseliens, ce ‘nous’ désigne la totalité individus dans la société occidentale ; chez d’autres cela se limite aux nonante-trois membres de BruSEL ou encore à soi et au cercle de ses amis.

La réponse réside moins dans des techniques et dans des savoirs spécialisés que dans la capacité de chaque membre du réseau à être actifs, c’est-à-dire à accoucher de projets et à étendre ses liens

Mais le manque de participation aux échanges et aux discussions en AG peut miner la réalisation de cet idéal social. Conscients de cela, les coordinateurs bruseliens cherchent à motiver et à responsabiliser les membres, à rendre le contact plus facile, plus rapide, à améliorer la communication etc. La carence de participation dont souffre BruSEL tient selon nous au fait que le réseau s’étend sur une très large zone urbaine, terrain anonyme peu propice à accueillir un tel espace de confiance.

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