Les opportunités de la crise financière pour le Maroc
Section2 :
Les opportunités de la crise financière pour le Maroc
Le Maroc est aujourd’hui dans une position relativement favorable pour faire face à la crise actuelle. En effet, l’important effort entrepris ces dernières années en matière de réforme a sensiblement renforcé la capacité de l’économie marocaine à résister aux chocs.
L’endettement extérieur public du Maroc est limité (10% du PIB environ, dû en grande majorité à des créanciers officiels).
En outre, la part des actifs étrangers dans l’actif total des banques est faible (environ 4%), de même que leurs engagements sur l’étranger, ce qui limite le risque d’une contagion purement financière.
Le Maroc dispose toutefois d’un atout particulier et spécial, paradoxalement lié à sa fermeture financière : le fait que le dirham fasse l’objet d’un strict contrôle des changes protège ainsi l’économie nationale d’un risque de fuite des capitaux et donc d’un effondrement financier (à la mode argentine, dévaluation de la monnaie et paupérisation de la population à la clé…).
Au niveau commercial, la dépréciation du dirham face à l’euro favoriserait les exportations marocaines vers les marchés européens.
En revanche, elle se traduirait par un renchérissement des importations de biens libellées en euro qui constituent plus de 50% des importations globales de notre pays.
De l’autre côté, une baisse supplémentaire du dollar exposerait l’économie nationale à une concurrence accrue en Europe au profit des pays émergents dont la monnaie est rattachée au dollar et à une perte de compétitivité sur les marchés relevant de la zone dollar.
Se basant sur des chiffres du MSCI World, principal indice boursier couvrant le monde entier, l’hebdomadaire britannique indique que la bourse de Casablanca a enregistré durant cette période un taux de croissance de 2 %.
En effet pour la Bourse de Casablanca, la part de la capitalisation boursière détenue par les étrangers est faible, ce qui devrait minimiser les effets de l’onde de choc internationale. En outre, la base des investisseurs reste étroite, limitant les effets négatifs d’une correction boursière sur la demande intérieure.
L’IRES (institut royale des études statistiques) Le Maroc face à la crise financière et économique mondiale ; Enjeux et orientations de politiques Publiques ; Mai 2009 page 10 11
Centre Marocain de Conjoncture(CMC) ; Evaluation de l’impact de la crise ; Février 2009
Le système bancaire et financier solide, moderne et structuré a permis au Maroc de limiter l’impact de la crise financière planétaire, a affirmé l’expert en économie, Driss Guerraoui.
Le Maroc n’a pas été durement touché par la crise actuelle grâce à l’équilibre de son système financier et grâce à l’ensemble des réformes macroéconomique et structurelles menées au cours de la dernière décennie.