Les perspectives d’avenir des exportations hors hydrocarbures en Algérie révèlent un potentiel inexploité, où les entreprises privées comme MFG jouent un rôle crucial. Cette étude met en lumière des stratégies innovantes qui pourraient transformer l’économie algérienne, avec des implications significatives pour la diversification économique.
Chapitre II : le commerce extérieur de l’Algérie et la contribution des entreprises privées aux exportations hors hydrocarbures
Introduction
Le développement de l’Algérie post indépendance est envisagé dans un paradigme socialiste, ou le monopole de l’Etat a touché pratiquement tous les domaines d’activité, la production des biens et services, les mines, le transport maritime et aérien ainsi que le commerce extérieur qui a pris une place importante dans le développement économique de notre pays.
Plus de 50 ans après l’indépendance, nous n’avons pas constaté de grand changement en ce qui concerne le commerce extérieur de l’Algérie, à part l’évolution en volume et en valeur qui dépend hautement de la variation des prix du pétrole, ainsi la libéralisation de l’économie national qui a débuté dans les années 94 appuyer par un programme économique dicté par le FMI.
Face à la chute des prix du pétrole et la crise de l’endettement, l’Etat a enfin décidé de mettre un terme au monopole et de mettre également en œuvre des conditions favorables pour le développement du secteur privé dans un cadre de réformes économiques globales.
L’objet de ce deuxième chapitre est de montrer l’évolution et les caractéristiques du commerce extérieur de l’Algérie, en s’arrêtant sur la contribution des entreprises privées dans son développement.
La première section sera consacrée au commerce extérieur de l’Algérie depuis l’indépendance, à travers laquelle nous essayerons de montrer son historique et son évolution
La deuxième section portera sur la structure du commerce extérieur de l’Algérie. Dans cette section on prendra séparément l’évolution des importations, des exportations d’hydrocarbures et celles des produits hors hydrocarbures ainsi que les principaux fournisseurs et clients de l’Algérie.
Pour la troisième section, elle sera réservée à la contribution des entreprises privées dans les exportations hors hydrocarbure de l’Algérie, et le rôle que jouent ces dernière dans la promotion et la diversification des exportations hors hydrocarbure, en se basant sur une analyse des données fournie par l’ALGEX.
Section 1 : L’évolution du commerce extérieur de l’Algérie
Plusieurs changements ont caractérisé l’évolution de l’économie algérienne depuis son indépendance, tout en passant par différentes réformes qui ont bouleversé l’économie nationale en général et le commerce extérieur en particulier (du monopole de l’état dans les années 70 à la mise en œuvre du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) en 1994 qui a permis une libéralisation générale des opérations du commerce extérieur).
1.1. Période du monopole de l’Etat sur le commerce extérieur
Après l’indépendance, l’Etat Algérien a pris le contrôle de toute activités économiques notamment le commerce extérieur. Ce dernier a été géré par l’Office National de la Commercialisation (ONAC) créé en 19621 et les Groupements Professionnels d’Achat (GPA) qui ont pour objectif la protection de l’économie nationale.
Ces offices tout comme beaucoup d’autres organismes et entreprises publiques se sont vus, au fur et à mesure de leur création, attribués des monopoles à l’exportation et à l’importation des produits de grandes consommations (thé, café, sucre, lait, beurre).
En 1963 un cadre règlementaire de contingentement pour l’importation des marchandises a été défini, en déterminant les produits qui ont fait l’objet d’une règlementation spéciale et les produits qui sont soumis aux licences d’importation, dans le but de protéger la production nationale et d’améliorer la balance des paiements2.
L’Algérie a instauré un contrôle des changes avec un taux de change unique qui permet de ralentir les sorties massives des capitaux vers l’étrangers et un contrôle sur toutes les opérations commerciales, financières et monétaires3.
Afin de protéger la production nationale, l’Algérie a mis en place une politique tarifaire par produit à 10% sur les biens d’équipement, 5% à 20 % sur les produits semi finis et 15% à 20% sur les produits finis (avant 1968)4.
En janvier 1974, le commerce extérieur est entré dans une phase d’organisation à travers l’instauration des programmes dits : « Programme Général d’Importation » (PGI) à travers l’ordonnance 74-125 qui distingue :
- Les marchandises importées dans le cadre d’une autorisation globale d’importation (AGI) délivrée à une entreprise publique.
- Les marchandises contingentées dont l’achat à l’extérieur nécessite une autorisation du ministère du commerce.
Le monopole de l’Etat sur le commerce extérieur a été promulgué par la loi n° 78-02 du 11 février 19786. Elle annonce clairement que l’importation et l’exportation des biens, fournitures et services de toutes natures sont du dynamisme exclusif de l’Etat. Durant toute cette période aucune loi n’est instaurée pour encourager et promouvoir les exportations hors hydrocarbures.
La promulgation de cette loi apporte plusieurs modifications aux importations et aux exportations à savoir 7:
- L’interdiction de toute intervention directe des entreprises privées au niveau des importations (annulation des licences, …etc.)
- Les importations sont à effectuer en priorité avec les pays qui ont des relations commerciales traditionnelles avec l’Algérie, les entreprises de service sont aussi sous le monopole de l’Etat.
- Toutes les exportations de biens, fournitures et service sont réservées à l’Etat et aux entreprises publiques, de ce fait les contrats avec l’entreprise étrangère ne sont conclus que par l’Etat, dans le cadre du programme général d’exportation, les entreprises publiques bénéficient d’une autorisation générale à l’exportation. Concernant l’entreprise privée il leur est délivré des licences d’exportation.
- Dans le cadre d’incitation à l’exportation, L’Algérie a accordé des encouragements fiscaux (exonération de l’impôt sur le bénéfice réalisé à l’extérieur, la suppression du chiffre dans le calcul de TAIC (Taxe sur Activité Industrielle et Commerciale), des encouragements en matière de prix (subvention des exportations pour compenser la surévaluation du Dinar, diminution des coûts de transport.), des encouragements en matière d’assurance (assurance risques- commerciaux et non commerciaux par la caisse Algérienne d’assurance).
Tableau n° 4: L’évolution du commerce extérieur de l’Algérie de 1963 à 1977
Valeur en million de dollars
Tableau n° 4 : L’évolution du commerce extérieur de l’Algérie de 1963 à 1977 | |
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Année | Valeur en million de dollars |
1963 | Données à compléter |
1964 | Données à compléter |
1965 | Données à compléter |
1966 | Données à compléter |
1967 | Données à compléter |
1968 | Données à compléter |
1969 | Données à compléter |
1970 | Données à compléter |
1971 | Données à compléter |
1972 | Données à compléter |
1973 | Données à compléter |
1974 | Données à compléter |
1975 | Données à compléter |
1976 | Données à compléter |
1977 | Données à compléter |
Source: www.douane.gov.dz
Graphe n° 1: Evolution du commerce extérieur en Algérie durant la période 1963-1977.
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1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977
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Exportations
Importations
Balance commerciale
Source: Réalisé par nous même à partir du tableau n° 3
D’après le Graphe, on remarque que le solde de la balance commerciale de l’Algérie reste positif durant la période de 1963 à 1964. Cela est dû au rôle majeur que joue l’Etat sur le contrôle des importations.
A partir des années 1970, après le double choc pétrolier, le solde commercial a chuté considérablement suite à la non stabilité des cours du prix du pétrole.
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1 Http://www.mincommerce.gov.dz, Bilan des actions du secteur du commerce, consulté en septembre 2019. ↑
2 ZOURDANI S, « le financement des opérations du commerce extérieur en Algérie : cas de la BNA », magister en sciences économiques, Université de Mouloud Mammeri, 2012, p40. ↑
3 BENISSAD H, « la réforme économique en Algérie », 2eme édition mise à jour, Alger, 1991, p77. ↑
5 J.O.R.A. (1 Janvier 1974) p 615. ↑
6 J.O.R.A. (12 Juin 1985) p 715. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quel est le rôle des entreprises privées dans les exportations hors hydrocarbures en Algérie?
Les entreprises privées comme MFG participent à la promotion et à la diversification des exportations hors hydrocarbures en Algérie.
Comment le commerce extérieur de l’Algérie a-t-il évolué depuis l’indépendance?
L’évolution du commerce extérieur de l’Algérie a été marquée par des réformes qui ont bouleversé l’économie nationale, passant du monopole de l’État à une libéralisation générale des opérations du commerce extérieur.
Pourquoi l’Algérie cherche-t-elle à diversifier ses exportations hors hydrocarbures?
L’Algérie cherche à diversifier ses exportations hors hydrocarbures pour réduire sa dépendance économique aux hydrocarbures, qui représentent 93,77% des exportations algériennes.