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Exploration des résultats sur l’abandon scolaire au Bénin : enjeux et solutions

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🏫 Université d'Abomey-Calavi (UAC) - Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG)
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle - 2021-2022
🎓 Auteur·trice·s
AKODJINLOSSI M. Roland et AGONMA A.O.Y. Falayi
AKODJINLOSSI M. Roland et AGONMA A.O.Y. Falayi

L’abandon scolaire au Bénin touche près de 30% des élèves, révélant des déterminants surprenants. Cette étude met en lumière l’impact du niveau de pauvreté des parents et des facteurs géographiques, tout en remettant en question l’influence de l’âge et de la situation matrimoniale sur la déscolarisation.


CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE

Ce chapitre comprend deux (2) sections à savoir le cadre théorique et le cadre méthodologique de l’étude.

SECTION 1 :

CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE

Cette section est composée de deux (2) paragraphes. Le premier présente la problématique, les objectifs et les hypothèses de l’étude et le second, la revue de littérature.

Paragraphe 1 : Problématique, objectifs, hypothèses et intérêt de l’étude

Ce paragraphe est composé de quatre (4) parties. La première présente la problématique de l’étude ; la deuxième, les objectifs ; la troisième, les hypothèses et la dernière, l’intérêt de l’étude.

Problématique

L’éducation est un droit humain fondamental reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’Homme en son article 26. Elle est un droit fondamental, un puissant vecteur de développement et l’un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté, d’élever les niveaux de santé, de promouvoir l’égalité entre les sexes et de faire progresser la paix et la stabilité.

L’éducation a des retombées positives considérables sur l’amélioration des revenus et c’est le premier facteur d’équité et d’inclusion. Au niveau individuel, elle contribue à l’emploi, aux revenus, à la santé et à la santé et à la réduction de la pauvreté, sachant que chaque année de scolarité supplémentaire est un bien pour la nation, car « chaque enfant qu’on enseigne est un Homme qu’on gagne » a dit Jean Jacques ROUSSEAU.

Au niveau de la société, l’éducation favorise la croissance économique à long terme, renforce les institutions et consolide la cohésion sociale. Au regard de toutes ses choses et compte tenu de leur apport judicieux à une nation plusieurs État y compris le Bénin ont voté des lois, signé des accords afin de rendre tout ceci possible et profitable à tous ces citoyens.

Mais malgré les efforts que fournissent les pays africains à travers diverses politiques éducatives pour le respect de ce droit, plusieurs maux gangrènent encore les systèmes éducatifs africains et béninois en particulier. Au nombre de ces derniers, on trouve par exemple, la déperdition en effectifs scolaires en l’occurrence les redoublements et les abandons.

Quand il s’agit de mettre en doute l’efficacité des systèmes éducatifs, plusieurs études pointent du doigt le redoublement que nombre de chercheurs estiment inefficace et non bénéfique tant pour les systèmes éducatifs que pour les élèves, leurs familles et la nation entière (Pauli et Brimer, 1971 ; Gimeno, 1984 ; Paul, 1997 ; Paul et Troncin, 2004). Lorsqu’il est répétitif le redoublement peut même parfois compromettre la poursuite du cursus scolaire consécutivement à un renvoi. Il a été démontré que le redoublement au primaire, qui a priori permet aux élèves faibles d’améliorer leur performance scolaire, engendre plus de problème qu’il n’en résout.

En effet, à compétence sensiblement égale, les élèves qui redoublent progressent moins que leurs homologues non redoublants (Paul, 1997) et le fait d’avoir redoublé porte atteinte à l’estime de soi des élèves, ce qui pourrait conduire à un découragement et à une diminution de leur motivation. Les effets du redoublement ne résument guère aux élèves, mais s’étend aussi à leurs familles et par extrapolation à la société, et à tout le pays.

L’accroissement unitaire du nombre de redoublants implique un supplément de ressources financières investies dans l’éducation. Le coût économique des redoublements est de ce fait incontestable (Daeppen, 2007 ; UNESCO, 1998 ; Pauli et Brimer, 1971). Le redoublement constitue donc une problématique majeure qui mérite une attention particulière si l’on souhaite améliorer l’efficacité interne de l’enseignement béninois en général.

Il est donc important d’identifier et de comprendre les facteurs et les causes qui y sont associés notamment les facteurs socioéconomiques. Les enfants qui reprennent une classe à plusieurs reprises perdent petit à petit le gout d’aller à l’école, ils n’ont plus la volonté d’aller à l’école et finissent par ricochet à laisser définitivement l’école, d’où l’apparition du phénomène de la déperdition scolaire.

Outre le facteur redoublement répétitif d’une classe, plusieurs d’autres facteurs peuvent également à l’origine de ce fléau. Nous pouvons souligner que la famille est un élément essentiel de la réussite scolaire (Coeman, 1961 ; Jencks, 1972). Le niveau d’éducation des parents, malgré les tentatives de démocratisation de l’enseignement public et les mesures de discriminaton positive qui peuvent etre prises, influe toujours sur la réussite scolaire des enfants (Kakpo, 2009 ; Glasman et Besson, 2004 ; Thin, 1998 ; Lahire, 1995).

Pour Rumberger, 1995 ; Deschamps, 1992 ; Walker et al., 1998, le fait de provenir d’une famille monoparentale augmenterait significativement le risque de décrochage scolaire. Le faible niveau d’instruction des parents peuvent entrainer un faible investissement de leur part dans la scolarité de leurs enfants. C’est dans ce sens que certains auteurs comme Noumba, 2008 trouvent que la pauvreté est un facteur déterminant de l’abandon scolaire.

Tous ces facteurs peuvent être des obstacles pour l’évolution scolaire des élèves.

Il est par conséquent crucial d’investir de façon judicieuse et efficace dans l’éducation des populations afin de développer un capital humain indispensable pour mettre fin à l’extrême pauvreté. Pour cela, il est indispensable de combattre la crise de l’éducation, de mettre fin à la pauvreté des apprentissages et d’aider les jeunes à acquérir les compétences cognitifs, socio-affectives, techniques et numériques dont ils ont besoin pour réussir dans le monde d’aujourd’hui.

C’est dans cette perspective, que l’État béninois s’est engagé à favoriser l’accès à l’éducation à tous par tous les moyens et méthodes à travers plusieurs réalisations un peu partout dans le pays. Il est fort de constater que, malgré les efforts consentis par le gouvernement béninois en ce sens, cela ne suffit guère.

Le constat fait est que le taux de redoublement ne cesse d’augmenter au niveau de l’enseignement primaire comme secondaire, ce qui fait que le taux d’admission est en baisse et le nombre de diplômé compté à la fin d’un cursus scolaire n’est pas celui attendu. L’on enregistre dans le même temps beaucoup d’abandon scolaire dans les enseignements primaires, secondaires et universitaires.

C’est fort de ces différents constats que notre thème intitulé « ANALYSE DES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA DESCOLARISATION DES ELEVES AU BENIN» trouve sa justification.

En effet notre étude, nous permettra de faire une bonne identification de quelques raisons pour lesquels les élèves abandonnent l’école de façon prématurée.

Donc la question fondamentale qui se pose est de savoir « Quels sont les facteurs responsables de la déscolarisation des élèves ? »

Pour apporter un élément de réponse, elle sera déclinée en des points spécifiques que sont : Quels sont les déterminants de la déscolarisation des élèves ? Quel est l’effet du niveau d’instruction des parents sur la déscolarisation des élèves ?

Objectifs

L’objectif général de cette étude est d’analyser les facteurs explicatifs de la déscolarisation des élèves au Bénin.

De façon spécifique, cette étude se propose de :

  • Identifier les déterminants de la déscolarisation des élèves.
  • Identifier l’effet du niveau d’instruction des parents sur la déscolarisation des élèves.

Hypothèses

Au cours de cette étude, les hypothèses suivantes seront testées :

H1 : L’âge, le niveau de pauvreté des parents, la situation matrimoniale, l’aspect géographique sont des principaux déterminants de la déscolarisation des enfants.

H2 : Le niveau d’instruction des parents a un effet positif sur la déscolarisation des élèves.

Intérêt de l’étude

Il n’est plus à démontrer l’importance de l’éducation. Nous savions tous déjà les avantages qu’un Homme peut avoir lorsqu’il est instruit. La question de déscolarisation des élèves est une préoccupation partagée. Le Bénin est identifié à cause du constat fait à la fin de chaque année le nombre d’élève, d’étudiant inscrit au départ ne se retrouve plus à la fin du cursus pour recevoir leur diplôme de fin de cursus (Annuaire Statistique, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019).

Que faire pour corriger ce phénomène ? N’est-ce pas l’idée que vise cette recherche à travers la compréhension, l’analyse des représentations, des perceptions, les croyances fondamentales et les facteurs qui structurent et animent les comportements socioculturels et économiques de la population béninoise sur le fléau de la déscolarisation des élèves.

L’objectif visé est d’identifier les obstacles capables de constituer un frein, à l’évolution scolaire des élèves.

En somme, il s’agira d’analyser les principaux facteurs socioculturels, politiques et économiques qui justifient la déscolarisation des élèves.

Paragraphe 2 : Revue de littérature

L’objectif ici, c’est de passer en revue les études théoriques et empiriques qui entrent dans le cadre de notre travail à travers l’approche théorique et empirique de la thématique de la déscolarisation. Cette section procède à une clarification des concepts clés de notre travail et présente quelques fondements théoriques et travaux empiriques réalisés sur la thématique.

Clarification conceptuelle de la notion de déperdition scolaire

La déperdition au sens général du terme est une perte, un manque à gagner. Dans le cadre de l’éducation, elle se définit comme l’ensemble des «ressources humaines et matérielles

employées ou « gaspillées » pour des élèves qui doivent redoubler une classe ou qui abandonnent l’école avant d’avoir mené à bien un cycle d’enseignement » (UNESCO, 1998)

La déperdition scolaire ou l’abandon de l’école est un phénomène qui explique le fait de quitter, et de perdre progressivement les bancs de l’école avant d’avoir un diplôme. Elle est encore appelée « déchet scolaire », « perte en cours de scolarité » ou encore « Déperdition d’effectifs n (Deblé, 1964), la déperdition scolaire est un phénomène lié à la fréquentation scolaire, car elle ne peut s’observer qu’ù partir du moment où l’enfant commence à fréquenter le milieu scolaire. La définition de Lê Thanh Khoî (1967), partagée avec Rwehera (1999), semble plus réaliste. Pour ces derniers, il y a abandon scolaire chaque fois que les élèves interrompent leurs études avant la fin d’un cycle scolaire dans lequel ils sont inscrits.


Questions Fréquemment Posées

Quels sont les principaux facteurs explicatifs de l’abandon scolaire au Bénin?

L’étude identifie le niveau de pauvreté des parents et les facteurs géographiques comme principaux éléments explicatifs de la déscolarisation.

Quel est l’impact du niveau d’instruction parental sur l’abandon scolaire?

Le niveau d’instruction parental influence positivement l’abandon scolaire.

Pourquoi le redoublement est-il considéré comme un problème majeur dans le système éducatif béninois?

Le redoublement constitue une problématique majeure car il peut compromettre la poursuite du cursus scolaire et engendre des coûts économiques importants.

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