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Analyse de la communication non verbale dans Ravisseur

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🏫 Université d’Oran - Faculté des Langues, des Lettres et des Arts - Département des Langues Latines
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de magister - 2009-2010
🎓 Auteur·trice·s
Mlle Dris Ghezala
Mlle Dris Ghezala

La communication non verbale dans Ravisseur joue un rôle crucial dans l’interaction des personnages, enrichissant le dialogue par des éléments gestuels et contextuels. Cette analyse met en évidence comment ces dimensions non verbales influencent la progression de l’intrigue et la représentation des idéologies dans le récit.


II.2.2. La communication non verbale

« Il ne leur(les romanciers) suffit pas d’inventer des personnages, de les faire vivre et penser, ils les font parler, interrompant le récit pur pour y introduire cette diction hétérogène- de l’oral dans l’écrit- qu’est le dialogue à deux ou a plusieurs voix ; en les faisant parler, ils ne négligent pas ce qui accompagne la parole, parfois s’y substitue et, de toute façon, la modifie : la gestualité sous ses formes »1

La communication non verbale est constituée de plusieurs systèmes sémiotiques où chaque signe possède un signifié et un signifiant.

La classification la plus récente dans le domaine de la communication non verbale est celle d’Orecchioni, qui distingue six catégories de fonctions. Nous ne citerons que trois fonctions décelées dans les séquences dialogiques dans Ravisseur.

  1. « Constituer les conditions de possibilité de l’interaction (La distance proxémique, l’orientation du corps et le regard.)

1Rousset Jean. « Le geste et la voix dans le dialogue romanesque ». In Dernier regard sur le baroque. Paris : José Corti. 1998. P.77-78

  1. Structurer l’interaction en identifiant les schémas participatifs et l’organisation interne des groupes et sous-groupes conversationnels. Les marqueurs essentiels sont la direction des regards, les indications proxémiques et posturale et la nature prosodique.
  2. Déterminer le contenu de l’interaction : au niveau syntaxique, gestes et prosodie contribuent à l’identification des incises et des structures focales ; au niveau sémantique, les facteurs prosodiques permettent de déterminer les contenus implicites ; au niveau pragmatique, ils servent pour le marquage des actes directs, des actes indirects et importants pour la réussite perlocutoire, fournir des indices de contextualisation puisque le matériel paraverbal et non verbal donne des indications sur les caractéristiques biologique, psychologique et sociale. Les statiques sont les plus pertinents, les éléments mimo-gestuels jouent un rôle important pour l’expression des émotions et le regard pour celle des sentiments.2»

Dans son récit, Leila Marouane accorde une importance aux unités non verbales. Ces unités fournissent de nombreux indices de contextualisation et donnent une vision précise de la scène.

Parmi les signes statiques -qui constituent l’apparence physique- données dans le roman, figurent les yeux, les cheveux, le corps et les vêtements.

Le corps est très présent et signifiant dans le roman de Leila Marouane. Il est pour dévoiler les signes acquis : les cicatrices, les traces de torture, et le rajeunissement ou la maladie de certains personnages. Les indications vestimentaires contribuent à marquer la femme dans sa féminité et à signifier l’idéologie de l’auteur. Leila Marouane nous présente un personnage épris de religion : Khadidja et un personnage soumis aux traditions : Nayla. L’image donnée au début du roman sera renversée à la fin du roman.

Khadidja qui excellait en citation coranique, qui ne quittait pas la maison sans son homme et ne le faisait que voilée, après sa disparition, elle réapparût tellement changée.

Elle portait un tailleur vert, la jupe bien au-dessus du genou, les cheveux coupés très court, du rouge à lèvres ravivait sa bouche, du mascara alourdissait ses cils. (p. 157)

2Orecchioni Catherine. Les interactions verbales. Tome I. Paris : Armand Colin. 1990. p. 138

C’était bien Khadidja mais tellement différente de celle qui se voilait de la tête aux chevilles, qui n’élevait pas la voix, qui souriait au compte-gouttes, qui ne parlait que dans la langue sacrée du Livre, citations à l’appui. Elle rayonna, belle. Contente de nous revoir. (p. 158)

– Que tu raccourcisses tes robes, que tu te maquilles, que tu voyages seule, ça ne nous regarde pas. Au contraire, nous nous en réjouissons. De même que nous applaudissons enfin les goûts de notre frère (…) (p. 159)

L’opposition signifiée par les vêtements, indiquée dans le commentaire descriptif puis reprise dans les paroles des personnages laisse lire le discours de l’auteur à travers le discours de ces personnages qui s’oppose au voile (très court, bien au-dessus, nous nous réjouissons, nous applaudissons).

Il est en de même pour Nayla qui ne sortait pas de chez elle sans son homme et le haïk.

Notre soi-disant mère portait un jean moulant, une chemise blanche échancrée et des talons hauts. Elle était à visage découvert et impeccablement maquillée. Elle ne sentait pas le patchouli. Elle sentait quelque chose de bon mais de très différent (p. 190)

Les deux femmes qui autrefois étaient soumises et résignées, sont devenues très féminines et libres. Ce changement survient lorsqu’elle a accepté d’épouser Allouchi, l’homme élégant et intellectuel et s’installe à l’étranger.

A côté des signes statiques, nous relevons les cinétiques qui sont très abondants dans l’écriture de Leila Marouane, qu’il s’agisse des cinétiques rapides (les mimiques, les jeux de regards et les gestes), ou des cinétiques lents (les attitudes, les postures).

Le regard joue un rôle fondamental au sein du texte de Leila Marouane parce qu’il fournit au lecteur de informations qui complètent l’échange verbal.Il est un indice des relations interpersonnelles qui se nouent entre les personnages et les différents affects auxquels ils sont soumis.

Nous analyserons ici quelques extraits.

Exemple 1

  • Je voudrais un miroir, dis-je.

Silence. Hochement de tête. Ongles rongés. Echanges de regards. Agitation générale. Nouvelle tentative de digression. Préambule du pire. J’insistai.

  • S’il vous plaît, soufflai-je, ma langue évitant l’espace vide dans ma gencive.

Amina haussa les épaules et consentit à fournir l’objet. (p. 124) (Nous soulignons) Demande de Samira les sœurs : regards/gestes/silence/digression

Demande de Samira Amina : haussement d’épaules et exécution

Le commentaire donne la possibilité de joindre les gestes aux paroles (tentative de digression après une série de cinétiques). Nous remarquons une redondance des signes qui permet de dégager le sémantisme du geste (Hochement de tête. Ongles rongés. Echanges de regards. Agitation générale)et qui traduisent une inquiétude et un mal être, appuyés par l’expression « Préambule du pire ». On pourrait interpréter le haussement des épaules comme une réponse négative « non », mais ici il indique l’acceptation. Le verbe « consentit » aide le lecteur à décoder ce geste.

Exemple 2

Puis devant le froncement de sourcils le regard réprobateur de l’imam :

  • Je ne veux pas vous offenser, sidi, mais sincèrement et entre nous, se marier à cet âge, à une époque où les hommes, et mêmes les femmes, vont sur la lune, où Mars est une piscine… Vous voyez ce que je veux dire… Bref, je le destinais à un avenir autre qu’une paternité juvénile…

L’imam écoutait sans broncher, parfois, il hochait la tête de droite à gauche, puis de gauche à droite, comme s’il cherchait à discerner le rapport entre les propos de mon père et le refus de ma mère…

Les premiers gestes révèlent un jugement par lequel l’imam blâme la conduite d’Aziz qui conduisent Aziz à changer le ton. Les seconds signalent que les propos du locuteur importunent l’imam.

Nous rencontrons des cas où l’élément linguistique présuppose un comportement non verbal:

(…) reniflant avec bruit, mon père fouilla la pièce du regard. (…) (p. 87)

Le verbe « fouilla » présuppose l’existence de signes et gestes qui montrent qu’Aziz cherche la présence de son épouse dans la chambre, mais ils ne sont pas signalés. Cela présuppose un savoir qui permettrait au lecteur de visualiser la scène et d’imaginer les endroits qui intéresseraient l’époux.

Le regard peut aussi exercer une force illocutoire et révéler des affects négatifs. Il sert à poser une question, à exercer une menace.

    • Ça ne te dit rien ? me demandait-elle.

Amina récidivait ; nous étions pourtant convenues d’arrêter les spéculations sur les amours-non confirmées-de notre mère et son époux. Je levai sur ma sœur un regard lourd de reproches, puis le rabaissai sur mon ouvrage. (p. 135)

Le « regard lourd de reproches » est chargé de sens car il constitue une menace et contraint Amina à mettre fin à son discours. Plus loin, c’est Amina qui exerce un regard sur sa sœur, mais chargé d’une autre signification.

    • (…) Sur la fuite de l’héroïne, la dépression du mari, ma sœur ne pouvait s’empêcher de marquer une pause chargée de sous-entendus. Voilà qu’elle m’interrogeait de nouveau, me scrutait, m’épiait. Espérant me contaminer par sa langueur, elle guettait soupirs d’extase. Mais je restais de pierre. Alors elle ferme le livre. (p. 136)

Le regard, exprimé par les verbes scruter, épier, guetter, a pour fonction d’évaluer la connivence de la sœur, cherchant des signes de complicité et d’entente qui permettraient de relancer le dialogue. Il est à considérer comme une condition de possibilité d’échange.

Le regard est un indicateur de relations interpersonnelles et a un lien étroit avec la politesse, tant regarder une personne, c’est envahir son territoire et menacer sa face négative.

      • Dieu est omniscient, dit-elle.
      • Oui, dis-je. Mais que sais-tu que nous ne sachions pas ?
      • Elle libéra son bras de mon étreinte et, pour la première fois depuis son arrivée chez nous, celle qui avait été mon amie me regarda droit dans les yeux.
      • Pourquoi ne te repens-tu pas ? demanda-t-elle brusquement.
      • Pourquoi quoi ? (p. 75)

Le regard constitue ici une agression, de plus la narratrice y met l’accent en ajoutant que c’est la première fois que sa belle sœur la regarde de cette façon. En outre, la relation d’amitié qui unissait Samira et Khadidja se transformera en haine puisque cette dernière la tient pour responsable de la disparition de son époux.

Au niveau psychologique, la voix, le regard, le tremblement, les larmes jouent un rôle important. Les larmes chez Samira ont une valeur libératrice, contrairement à sa mère chez laquelle, elles expriment la tristesse et la honte en contractant un second mariage.

Les gestes, les déplacements, la posture sont des éléments qui accompagnent les paroles des locuteurs en signe d’excuses, de colère, d’ordre, de compassion, d’émotions…

Notons enfin que l’auteur utilise une technique particulière au cinéma, pour rendre les cinétiques, il s’agit de l’effet du ralenti. Elle décompose le mouvement et le rend dans ses différentes étapes, en détaillant et juxtaposant les actions.

Sa silhouette d’hippopotame se profila dans l’escalier, se découpa dans la lueur du vestibule, disparut dans la cuisine. Zanouba réclamait son biberon.

    • Nayla ! Nayla ! appela-t-il.

Puis :

    • J’ai rapporté des rougets exactement comme tu les aimes. Petits et bien roses. Arrive vite, ils remuent encore.

Lorsque j’entrai dans la cuisine, le bébé dans les bras, mon père se servait du vin. Dès qu’il me vit, apparition inhabituelle à cette heure de la journée, ses yeux étroits s’élargirent, puis se rétractèrent. Il but son vin sans nous lâcher du regard. L’instant d’après, le verre dans une main, essuyant sa bouche du revers de l’autre, il dit :

    • Où est ta mère ?
    • Eh bien…, bégayai-je.
    • Eh bien, quoi ? dit-il, contenant avec peine le bouillonnement dans son ventre.

Son œil gauche clignait sans répit, ses mandibules claquaient doucement : l’appréhension le gagnait.(p. 45)

Cette technique littéraire a un effet stylistique, elle sert à retarder l’accomplissement l’action et placer le lecteur dans le même état de tension que le personnage. Les notations proxémiques aident le lecteur à visualiser la scène. Notons que dans chaque dialogue, l’auteur transcrit les déplacements et les postures des locuteurs

Les signes non verbaux ont pour rôle d’exprimer le non-dit et constituent un acte de langage. Les notations non verbales sont nécessaires dans les casde polylogue et de trilogue pour indiquer la personne à laquelle s’adresse le locuteur, et les relations interpersonnelles que le locuteur souhaite instaurées.

Voici un tableau récapitulant les notations non verbales et paraverbales qui accompagnent les paroles de chaque personnage.

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Notations non verbales et paraverbales
Notations non verbalesNotations paraverbales
Le père
1. L’air contrit1. Avec calme
2. Il respirait et transpirait comme un jour de grand simoun2. La voix de mon père devenait caverneuse
3. Tant il tremblait3. Déformant sa voix pour imiter celle de mon frère
4. Il se tut subitement
4. Mon père se souleva de tout son corps5. La voix fluette
5. on père froissa ses lèvres, les ramassa en cul de poule et regarda furtivement l’imam
  1. La voix de mon père s’éleva
  2. Puis gémissant
6. le regard ébaubi, la bouche entrouverte. La sueur formait des rigoles sur son visage et, tout d’un coup, sembla se solidifier tant la blancheur infiltrait ses traits
  1. En baissant la voix.
  2. De plusieurs tons
7. Mon père sursauta10. En soufflant comme un buffle
8. Puis d’un trait et le visage de marbre11. Dans un tonitruant murmure
9. Notre père déglutit12. Là-dessus, mon père retrouva son énergie et sa voix de roi de la jungle.
10. Son œil gauche clignait sans répit, ses mandibules claquaient doucement13. Détachant les mots, appuyant sur chaque syllabe
11. Le visage suintant, le souffle haché, il s’assit.14. La voix de notre père s’éleva.
12. Les mains à plat sur la table, le buste penché à angle droit, son visage frôlant presque le mien15. Et de nouveau la voix de notre père, d plus en plus haute.
13. Debout, un bras le long du corps, un index pointé en direction de ma mère, les yeux rivés au sol, il inspira profondément16. Puis la voix tonnante et cassée
14. Les joues blêmes, les yeux révulsés, le nez gros et rouge17. Son brouhaha couvrit les bruits de la rue, puis les portières d’une voiture claquèrent et la voix de notre père s’étreignit.
15. Mon père bondit18. Elle se met à rire comme une démente
16. Son visage s’illumina et, de tout son corps, il se raidit.19. Elle me regarde de biais. Elle prend la voix d’un adolescent
17. Puis le regard torve20. Elle pleure. Elle sanglote. Elle hoquette. Elle renifle. Elle se mouche. Elle essuie ses larmes
18. La réplique de mon père, sourcils froncés, lèvres pincées21. Elle rit un peu
22. Il émit un long et méditatif soupir
23. D’une voix faussement sereine
19. Le menton de mon père dégouttait de stupeur
20. Mon père fronça les sourcils, plissa le front
21. L’air absorbé
22. Sans lâcher des yeux l’imam
23. L’imam ignora les clins d’œil qu’Aziz le pêcheur lui lançait en signe de complicité
24. Il appliqua alors une tape amicale sur l’épaule de l’homme
25. Mon père écarquilla les yeux puis, comme pris de surdité, il fourra un annulaire dans son oreille et se mit à le secouer énergiquement
26. Jusque là affalé dans un fauteuil, presque détendu, mon père subitement se redressa et approcha son visage de celui de l’imam
  1. Comme à chaque contrariété, mon père se mit à trembler de tout son corps et à baigner dans sa sueur.
  2. Pendant un instant, il garda le silence.
  3. Bouche bée, yeux effarés
30. Mon père se lança à sa poursuite
31. S’apercevant de ma présence, et sans
32. Puis il passa lentement le doigt sur le bord de la tasse.
33. En lorgnant le gigot
34. Comme notre père, elle nous dévisagea en silence, les yeux muets
35. Alors elle m’observa d’un seul œil
36. Fixant sa jambe de bois
37. Puis me regardant et cessant de rire
38. Abandonnant son bâton de pèlerin, claudiquant, elle fonça sur moi
39. Elle se jeta à mon cou et le trempa de larmes
40. Elle rajuste sa jambe de bois. Elle racle sa gorge. Elle tripote sa moustache, puis la gratte intensément.
41. Elle tourne la tête vers la porte. Elle essaie de vociférer, mais sa voix est frêle
42. Alors elle me lance un clin d’œil derrière le dos de Yasmina
43. les yeux de mon père s’injectaient de sang, les yeux du bourreau prêt à œuvrer
Imam
44. Les pommettes rougissantes24. Sa voix au timbre clair
45. Froncement de sourcils et le regard réprobateur
46. Il hochait a tête de droite à gauche, puis de gauche à droite
47. Il dodelina de nouveau la tête, lissa son soupçon de moustache, toussota
48. L’imam montrait des signes de lassitudes.
49. Sans mot dire, il sortit son mouchoir et se tamponna le front
50. En jetant un regard furtif en direction de la sortie
51. Regardant de nouveau vers la sortie
52. L’imam bondit de son siège. D’une main, il retroussa sa gandoura, de l’autre il retint sa calotte
Nayla
53. Quand ma mère, le visage exsangue, étreignant sa poitrine25. Une pointe d’angoisse dans sa voix
54. Haletante, les yeux hagards26. La main sur la poitrine, ma mère inspira puis expira avec un léger bruissement.
55. Un sourcil en arcade27. D’une voix lente et sans timbre.
56. Son regard ausculta longuement la pièce28. puis un ton plus bas
57. Ses cernes progressivement se violaçaient
58. Les coudes appuyés sur les genoux, la tête entre les mains. Elle regardait ses pieds avec gravité, la paupière lourde, un rictus peu à peu coupait son visage en un vilain sourire.
59. Ma mère lui décocha un regard puisé dans les profondeurs de la géhenne.
Samira
60. Je sursautai29. Fis-je distraitement
61. Les regardant une à une30. Empruntant la voix de ma mère
62. Saisie de petits tremblements31. Puis, presque avec colère
63. Je lui pris la main (Yasmina)32. Ma voix vibraient d’inquiétude, celle que suscite l’amour sororal
64. je souris33. Pendant un instant, je restai sans voix
65. J’observais mes sœurs en souriant34. Je rompis le silence avec un petit rire
66. Devant mon air dubitatif, sinon indifférent35. Je chuintais
67. Je simule un bâillement36. J’inspire profondément
68. Je levai sur ma sœur un regard lourd de reproches, puis le rabaissai sur mon ouvrage37. Un ton plus bas
69. Au fur et à mesure que ma colère augmentait, ses habits blancs viraient au sombre.38. Je me mis à rire presque comme la djidji
70. Je tremblais de la tête aux pieds. Je suais à grande eau. Mais ma voix avait l’amplitude d’un mégaphone39. Et j’arrêter de rire
71. Je fixai Amina d’un œil40. Dans un tressaillement
72. Mes yeux se tournent vers elle, se saisissent de son visage sabré, puis descendent sur les flétrissures de ses bras comme autant de sillons labourant ses poils noirs et fournis. Les stigmates de ses mains, la jambe de bois, les joues décharnées
73. Je baissai les yeux avec beaucoup de soumission41. Je souris un peu
74. Je la sens sur le point de rire mais mon air sévère la dissuade42. Je soupire de soulagement
75. J’ai l’air soupçonneux
76. Je lance un discret clin d’œil à Noria43. Mes oreilles en sont assourdies, je les bouche avec la paume des mains. L’agitation s’arrête. Je croise alors les bras
77. Je grelotte
78. Je me redresse
79. Je les foudroie du regard
Amina
80. Le visage aussi blanc que celui de sa mère.44. En pleurant à son tour
81. Amina écarquilla les yeux45. Elle émit des gloussements étouffés
82. s’asseyant à son tour, posant ses mains à plat sur ses genoux46. Enfin cessant de rire et la voix grave
83. puis m’enveloppant de ses yeux de biche47. à mi-voix
84. Son regard de tourne en direction de sa sœur48. En esquissant un sourire
85. En levant les bras au ciel49. Elle se tut
86. Empoignant avec force la main de sa jumelle50. Amina soupira et lança un appel au secours à Yasmina
87. Amina leva un sourcil inquiet51. Derrière mon dos, Amina dit, la voix brisée
88. Amina la regarda52. Elle sourit
89. Amina haussa les épaules et consentit à fournir l’objet
90. Horrifiée, troublée
91. Puis brusquement et en me regardant
92. Devant mon mutisme, elle haussait les sourcils avec une moue de découragement Ma sœur ne pouvait s’empêcher de marquer une pause chargée de sous-entendus
93. Amina applaudit
94. Amina se leva, lentement. Elle se tint droite et raide comme un soldat saluant la levée des couleurs. Puis elle inspira profondément, le visage sombre de gravité
95. Puis après une pause et se détendant
96. Serrant les dents
97. Amina sortit à reculons.

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