Analyse des dégradations des chaussées non revêtues à Ouinhi

Pour citer ce mémoire et accéder à toutes ses pages
🏫 Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM) - Institut National Supérieur de Technologie Industrielle de Lokossa (INSTI-Lok) - Département du Génie Civil
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence Professionnelle - 2019-2020

Les dégradations des chaussées non revêtues, telles que les déformations et les arrachements, sont analysées dans le cadre des travaux d’aménagement de la piste Kpoguèdji – Midjannangan. Ce rapport propose des solutions basées sur des études de terrain et des analyses de données.


LES DIFFERENTES FORMES DE DEGRADATIONS SUR LES CHAUSSEES NON REVETUES

Les chaussées non revêtues présentent deux groupes de dégradation qui sont :

les déformations : Ce sont des dépressions ou ondulations de la route qui prennent généralement naissance dans le corps de la chaussée ou dans le sol support et qui se manifestent sur la couche de roulement. On les différencie suivant leur forme et leur localisation. On distingue : les ornières, la tôle ondulée et les bourbiers.

les arrachements : Ce sont des phénomènes de rupture d’adhésion entre les éléments ou parties de la route suivis généralement de leur disparition. Ce type de dégradation n’affecte que la couche de roulement au début de son apparition mais peut s’aggraver en touchant les couches sous-jacentes. On distingue les désordres suivants : le ravinement et les nids de poule, arrachement avec profil w.

Chaque dégradation fait l’objet d’une fiche descriptive qui comprend les éléments qui suivent :

description: caractérisation succincte de la dégradation accompagnée d’ une photo d’illustration :.

causes probables : sans constituer une liste exhaustive, les causes indiquées sont les plus probables et les plus fréquentes que l’on peut associer à la dégradation .

évolutions possibles : ça consistera à donner les différents stades de la dégradation et celles qui peuvent en résulter.

remèdes : on donnera les solutions préventives et curatives préconisées pour lutter contre la dégradation.

Les déformations

        1. Les ornières

Description : Ce sont des affaissements localisés apparaissant sous le passage des véhicules, accompagnés ou non de bourrelets et pouvant affecter entièrement la couche de roulement sur d’assez grandes longueurs.

[5_img_1]

[5_img_2]

Photo n°16 : Déformation sous pneumatique des véhicules

Source : Manuel d’entretien courant

Photo n°17 : Ornière

Source : Rapport APS Ayomi

Causes probables :

  • sous dimensionnement de la chaussée ;
  • compactage insuffisant ;
  • humidité importante dans les couches inférieures de la chaussée ;
  • absence ou insuffisance de drainage ;
  • pertes de matériaux sous les traces des roues.

Evolutions possibles : Les ornières peuvent être à l’origine de ravinements et de nids de poule lorsque la couche de roulement présente des points faibles.

Remèdes : La première solution proposée pour lutter contre les ornières est le reprofilage par apport local de matériaux. Il est indispensable pour redonner à la route un bombement correct, afin de permettre un écoulement rapide de l’eau. On distingue ainsi le reprofilage mécanisé du reprofilage manuel. L’autre solution consiste à un rechargement.

  • Le reprofilage mécanisé est effectué à l’aide d’une niveleuse. Il s’agit de répandre les matériaux récupérés latéralement par plusieurs passes de l’engin dont le nombre est défini suivant la gravité des dégradations à traiter. Il s’en suivra alors un arrosage et un compactage jusqu’à obtention d’un bombement correct.
  • Le reprofilage manuel est une option intéressante lorsque le matériel mécanique de reprofilage est trop coûteux ou non disponible. On procédera à la récupération des matériaux sur les bords de la chaussée, puis on les répartit avec un râteau pour obtenir le bombement et la pente transversale souhaitée. Enfin, on compactera le matériau meuble, préalablement arrosé, à l’aide d’une dame à main.
  • Le rechargement a pour objet de palier à l’usure de la couche de roulement, due à la fois à la perte de matière et à la baisse de qualité des matériaux routiers, au moyen de matériaux sélectionnés. L’opération comprend donc la recherche et la préparation des emprunts, le chargement des matériaux, leur transport, leur mise au profil et leur compactage. Habituellement, le rechargement intéresse de longues distances mais dans certains cas, lorsque seuls de courts tronçons sont gravement dégradés, on procède à une opération de rechargement par zones.

La tôle ondulée

Description : C’est l’une des pathologies les plus fréquentes sur les routes en terre surtout quand celles-ci sont en latérites. Elle consiste en une organisation des matériaux libres de la chaussée en bandes perpendiculaires à l’axe de la route, qui affecte toute la largeur de la plateforme et même ses parties les moins circulées. La surface de la route prend un aspect ondulé, et les ondes sont très régulières tant en espacement qu’en amplitude qui dépendent d’ailleurs du matériau de surface et de l’intensité de circulation.

[5_img_3]

Planche n°3 : tôle ondulée

Source : Source Manuel d’entretien courant

Causes probables :

  • manque de stabilité de la couche de roulement : en saison sèche, les éléments fins partent en poussière et laisse la place à un squelette manquant de cohésion. En saison des pluies les éléments fins développent une plasticité excessive nuisible à la viabilité de la chaussée
  • le non-respect de la charge maximale à l’essieu (variant entre 9 et 13 tonnes) : il entrainera une augmentation de la pression des pneus induisant une surexploitation de la couche de roulement au-delà des conditions limites de son dimensionnement et entrainera par conséquent l’apparition de certaines dégradations en l’occurrence la formation de tôle ondulée.
  • le trafic : le niveau du trafic et la vitesse de circulation des véhicules influent sur la rapidité de formation et l’amplitude de la tôle ondulée. Au-delà d’un certain seuil de débit journalier, la route en terre n’est plus en mesure de supporter le trafic. Il faut procéder au bitumage de la chaussée.

Evolutions possibles : L’amplitude de l’ondulation croit dans le temps augmentant ainsi l’insécurité et la diminution du confort. A long terme, elle évolue vers un arrachement des matériaux entraînant la formation de nids de poule à la suite des premières pluies.

Remèdes : La tôle ondulée est une dégradation dont l’éradication ne peut être réalisée, toutes les mesures à prendre consistent à retarder son occurrence, à ralentir son développement et à corriger ses dégâts. Ainsi, on peut adopter comme solution préventive l’amélioration de la couche de roulement à la chaux. La prise lente de cette dernière permet de lutter contre la tôle ondulée en diminuant la plasticité mais aussi la teneur en eau. On peut aussi procéder à une amélioration au ciment. Ce dernier transforme le produit naturel en un matériau plus raide renforçant ainsi la portance du matériau.

La solution curative consiste à un reprofilage léger. Il se différencie des types de reprofilage vus précédemment par le simple fait qu’il intéresse des profondeurs beaucoup moins importantes, ce qui fait que quand c’est mécanisé, 4 passes de la niveleuse peuvent suffire.

Les bourbiers

Description : Ce sont des destructions localisées, sous forme de plastification du matériau du corps de la chaussée sous l’effet conjugué du trafic et de l’eau (de ruissellement ou interne).

[5_img_4]

Photo n°17 : bourbiers Source : Vivien K.

Causes probables :

  • assainissement défectueux : ouvrages d’art en mauvais états ou inexistants se traduisant par la présence de flaches d’eau sur la couche de roulement ;
  • utilisation de matériaux à prédominance argileuse : l’imbibition de la chaussée par la présence d’eau rend la couche de roulement plastique. La surface commence à devenir glissante et les roues des véhicules la marquent de plus en plus profondément permettant ainsi à l’eau de stagner et de pénétrer plus amplement.

Evolutions possibles : Si aucune opération d’entretien n’est effectuée dès l’apparition des bourbiers, on assiste à une destruction progressive de la chaussée provoquant l’enlisement des véhicules.

Remèdes : Un bourbier de quelques mètres de longueur (cas le plus fréquent) se réparera par la technique du point à temps ou la pose d’une buse alors qu’un bourbier établi sur de longues distances nécessitera probablement une modification du niveau de la route par rapport au terrain naturel ou un changement de la nature des matériaux. Le point à temps est une technique de réparation des dégradations localisées avant qu’elles ne deviennent dangereuses pour la circulation ou risque de compromettre l’assainissement.

Il s’effectue sur les routes en terre et est réalisé à la main. Il consiste après avoir largement agrandi le trou (ou la tranchée) à le combler avec un matériau identique à celui qui a servi à constituer la chaussée et à le compacter soigneusement avec une dame à main après arrosage.

Les arrachements

Le ravinement

Description : C’est l’érosion longitudinale (ravine longitudinale) ou transversale (ravine transversale) de la chaussée causée par un écoulement qui se fait sur cette dernière à défaut de se faire dans le réseau d’assainissement. L’intensité de l’érosion est fonction des quantités d’eau mises enjeu et de la vitesse d’écoulement de l’eau.

[5_img_5]

Planche n°4 : Ravinement Source : Vivien K

[5_img_6]

Causes probables :

  • érosion de la surface de roulement par les eaux de ruissellement ;
  • pentes longues et/ou trop fortes permettant à l’eau d’atteindre la vitesse critique d’érosion (vitesse au-delà de laquelle les phénomènes d’érosions commencent à se manifester) ;
  • matériaux peu cohérents donc sensibles à l’érosion ;
  • assainissement défectueux : fossé sous dimensionné, exutoires inexistants ou trop rares ;
  • mauvais entretien des accotements : la poussée anarchique de végétation entraine une élévation du niveau des accotements par suite de l’accumulation de terres et de débris végétaux, renvoyant ainsi l’eau sur la chaussée où elle s’écoule ;
  • écoulement d’eau au niveau des ornières.

Evolutions possibles : Le défaut croit avec le débit du trafic et avec l’agressivité des véhicules entrainant un approfondissement et un élargissement des trous. Leur formation est d’autant plus rapide et fréquente que la fondation est insuffisante et, par conséquent, les déflexions importantes et les couches superficielles davantage sollicitées.

Il s’en suit une accumulation d’eau pendant la saison des pluies fragilisant ainsi le corps de la chaussée et constituant une gêne pour la circulation.

Remèdes : On a souvent recours au reprofilage, à la réfection localisée par point à temps, ou au rechargement, pour corriger les nids de poule.

Les nids de poule

Description : Ce sont des cavités de forme arrondie à bords plus ou moins francs à la surface de la couche de roulement. Ils sont caractérisés par une éjection de quantités importantes de matériaux de la couche de roulement et ont souvent tendance à s’agrandir rapidement et à se propager en chapelets.

[5_img_7]

[5_img_8]

Planche n°5 : nids de poule

Source : Manuel d’entretien courant

Causes :

  • arrachements localisés de matériaux (cailloux) constituant par conséquent le point de départ de la formation de nids de poule ;
  • sol de plateforme de qualité insuffisante ;
  • irrégularité et mauvais compactage du matériau de surface ;
  • mauvaises conditions de drainage et d’assainissement

Evolutions possibles : Les petites ravines, s’approfondissant de façon continue, évoluent jusqu’à devenir de véritables tranchées infranchissables par la circulation automobile, constituant ainsi un véritable danger pour les usagers.

Remèdes : On a souvent recours au reprofilage, à la réfection localisée par point à temps ou au rechargement pour corriger les ravinements.

PERSPECTIVES

  • A l’endroit de l’INSTI
    • la structure de départ permette une large période de stage et accorde du temps pour rédiger les rapports afin de permettre aux étudiants de cerner correctement leur thème ;
  • A l’endroit de l’entreprise
    • recruter des personnels d’exécution en nombre suffisant ;
    • élaborer et respecter le planning d’exécution des travaux.

[5_img_9]

.« Dégradations des chaussées non revêtues »

CONCLUSION GENERALE

En somme, notre stage nous a permis de concilier nos connaissances théoriques avec la pratique dans le cadre des études et aménagements des pistes rurales. A travers ce stage nous avons en plus élargis nos connaissances sur l’entretien routier surtout au niveau des chaussées non revêtues, les causes et les remèdes des différentes dégradations observées sur ses chaussées. Les dégradations ainsi énumérées dans ce rapport sont les plus courantes et fréquemment rencontrées dans le sud du pays. Ils existent des dégradations qui ne sont pas abordées. Surtout au niveau des chaussées revêtues qui présentent dénommes dégradations. Nous sommes limitées sur ces dégradations contenue du temps qui nous ai disponible et des circonstances que nous avons traversées en ces périodes.

Toutefois il est à noter que malgré le niveau de suivi, le degré d’attention, le dynamisme dans les tâches à exécuter, la bonne collaboration des chefs d’équipe, nous avons rencontré certaines difficultés qui ont été une grande gêne à l’avancement des travaux mais qui ne sont pas sans solutions immédiates.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top