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Analyse démographique des déplacés internes à Goma

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📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2024
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La démographie des déplacés internes dans le camp de Mugunga Lushagala révèle que 61,9 % des personnes déplacées internes persistent face aux chocs, avec des résultats indiquant une majorité provenant de la famille élargie. L’étude analyse également les facteurs liés au sexe, à l’âge et au statut matrimonial.


u montre que plus de 61,9 % des PDI perséverent dans leur situation de choc ;

Analyse et interprétation des résultats

Indicateurs en rapport avec le lien de parenté des personnes vivant dans l’abris, le sexe, la tranche d’âge et le statut matrimonial

Les résultats sur terrain ont montré que 41,7 % de personnes étaient issues de la famille élargie contre 33,1 % de la famille restreinte, ce qui est justifié du fait que lors de fuite des lieux d’affrontements il n’est pas souvent facile de se déplacer avec les membres de notre famille restreinte et d’ailleurs on observe la séparation de familles mors des déplacements post conflit ;

Nos résultats ont également montré une petite différence d’un pourcent entre les chefs de familles hommes et femmes enquêtés, cela peut se justifier du fait que certains hommes ont été tués ou recrutés par force ;

La tranche d’âge de 31 – 35 ans représente dans nos résultats 41,7 % ce qui est compréhensible du fait que c’est la tranche d’âge pouvant faire d’une personne responsable du ménage alors que la tranche d’âge de 18 – 20 ans n’a que 9,7 % ; notons que le responsable de cette tranche d’âge était soit l’ainé (e) ou oncle ou une parenté de famille élargie ;

De ce qui est du statut matrimonial, on a constaté 18,3 % des veufs/veuves qui justifient le fait qu’on a pu constater un nombre réduit de hommes comme chefs des ménages.

Indicateurs portant sur le nombre de personnes vivant dans l’abris, le niveau d’étude et les conditions de vie

La majorité d’abris est composé de 5 personnes (soit 56,6 %) suivi de ceux de 6 personnes avec 22,3 %, cela se comprend du fait qu’en milieu rural les villageois mettent beaucoup au monde, ce qui documenté par en moyenne 5,2 personnes par ménage1. Cependant on a trouvé de ménages avec 7 et 8 personnes représentant respectivement 2,9 % et 0,2 %, ce qui se comprend selon le lien familial surtout élargi comme expliqué précédemment.

Un pourcentage élevé du niveau primaire comparativement au niveau secondaire et universitaire avec respectivement 30 % et 1 %, ce qui se comprend du fait que tous les PDI viennent du village où l’accès universitaire n’existe pas.

Concernant les conditions de vie, plus de 70 % des PDI ont affirmé que la vie dans le camp est médiocre pour ne pas dire mauvaise c’est-à-dire très mauvais pour l’abris alors que 80 % ont affirmé que le type et fréquence du repas est très mauvaise ; cela s’explique que, vu le débordement des ONG et presque l’absence d’assistance du gouvernement, les ONG ne pourraient donner que ce qu’elles pouvaient.

Indicateurs portant sur l’assistance gouvernementale et celle des ONG

Environs 60 des PDI ont affirmé ne pas recevoir aucune assistance venant du gouvernement national, contre 38 ayant affirmé juste recevoir un peu de vivres une fois au début de la formation du camp ;

ce qui est documenté par beaucoup d’auteur disant que bien que le gouvernement nation est le premier responsable pour la protection et la prise en charge des PDI, ce dernier ne fait rien2.

Cependant, l’assistance humanitaire a été efficace dans sa réponse face à cette crise humanitaire portant sur les vivres (100 % farine de Maîs), le WASH (100 %), l’accès aux soins de santé primaire (100 %), abris (82,2 %), ce qui est documenté ; toutefois d’autres domaines n’étaient pas réalisés efficacement comme l’éducation, la protection, la nutrition, les couvertures et la nourriture non périssable énergétique comme les biscuits contrairement à ce que PAM a fait pour le camp de Kanyaruchinya et Kibati toujours de Goma3.

Indicateurs portant sur les types de mécanismes de résilience utlisés

  • Vente de dons perçus : A elle seule, elle représente 90 % ;
  • Travaux journaliers ou mensuels : représentent 56 % de mécanismes de résilience utilisés ;
  • Petits commerces : représentent 82 % toute catégorie confondue, mais le commerce à base alimentaire effectué par les femmes représente 19,9 % et plus de 60 % pour de commerces à base non alimentaire ;
  • Vente des bois ou des braises : représente 20,2 % comme type de résilience de femmes, comme le confirme ;
  • Prostitution chef les femmes : bien que cet indicateur soit difficile à collecter mais on a pu avoir 5,1 % de femmes ayant affirmé cherchant comment vivre en utilisant leurs corps tout en se protégeant après moyennant les contraceptifs appelé couramment 72h ;
  • Vente de biens propres : dans 18 % certains PDI ont vendus leurs biens pour trouver une activité génératrice de recettes, ce qui les a aidé à se résilier ;
  • Couture : 16,4 % se sont occupé dans la couture pour chercher à faire face à ce choc.

Tous ces mécanismes de résilience sont largement documentés.

Indicateur portant sur la capacité de la résilience des personnes déplacées internes

Nos résultats portant sur le diagnostic de la capacité de la résilience ont montré que plus de 74,3 % des déplacés internes ont confiance en eux et à leur environnement ; plus de 72 % des DPI se sont dissociés émotionnellement ; plus de 54,1 % se sont adaptés de leur environnement et de leur situation et plus 61,9 % des PDI perséverent dans leur situation de choc.

Conclusion et recommandations

Conclusion

Notre étude a permis à déceler à travers les résultats ci-hauts que les conflits armés sont parmi les causes majeures de déplacements de la population à l’intérieur de leurs pays, entrainant des souffrances, une vie inhumaine, de séparations familiales lors de la fuite et de pertes en vie humaines comme est le cas de conflits armés opposant M23 et FARDC avec comme résultats la constitution de dix camps jusqu’au moment de la rédaction de cette étude dont le camp de Mugunga Lushagal, faisant tous de milliers de DPI vers Goma à l’Est de la RDC ;

Les résultats nous ont également montré que le gouvernement congolais n’a pas et n’assiste presqu’en rien les DPI du camp de Mugunga Lushagala compte tenu de la mauvaise gouvernance des dirigeants alors que selon les principes directeurs des Nations-Unies pour les personnes déplacées à de leurs pays, il est le premier responsable. Toutefois, les résultats de notre étude ont montré l’efficacité de la réponse des ONG bien que cette réponse est insuffisante et presque faite d’un seul régime alimentaire (farine de maîs), installation WASH et accès aux soins de santé primaire;

Les résultats nous montrent ensuite que la vente de dons perçus (farine de maîs et huile végétale), les travaux journaliers, de petits commerces ainsi que la recherche des bois à vendre sont les types de mécanismes de résilience les plus utilisés allégeant tant soit peu leurs souffrances tout en insufflant en eux un esprit d’autonomisation à long terme ;

Recommandations

Ainsi nous :

  1. Recommandons à la prochaine conférence des Nations-Unies pour les réfugiés, d’insérer si possible, des recommandations contraignantes se basant sur le DIH au profit des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, afin de faire respecter leurs droits humains qui leurs manquent jusqu’à présent ;
  2. Proposons au Conseil des Nations-Unies de créer une organisation spéciale pour défendre et faire respecter les droits humains sur base du DIH pour les PDI comme c’est le cas par exemple de l’OIM pour la migration, le HCR pour les réfugiés, l’UNICEF pour les enfants, etc ;
  3. Interpellons au gouvernement congolais d’appliquer et de faire respecter les principes directeurs adoptés dans la conférence des Nations-Unies pour les PDI, particulièrement en acceptant que la responsabilité première d’assister les PDI revient au gouvernement ;
  4. Recommandons au gouvernement provincial du Nord-kivu de veiller à ne pas laisser vivre dans les camps des PDI des personnes qui le sont pas mais qui cherchent à s’approprier l’assistance destinée aux PDI, et d’éviter de délocaliser l’assistance de ces derniers à leurs intérêts personnels ;
  5. Proposons aux ONG de se réunir et des rassembler les différents défis observés dans leurs réponses aux camps de PDI comme le problème de l’éducation, la sécurité au sein de camps, les conséquences néfastes d’un seul régime alimentaire au consommateur afin de chercher des solutions remédiables ;
  6. Recommandons aux ONG de trouver de solides mécanismes à limiter la vente de dons perçus comme moyen de se résilier ;
  7. Enfin, Recommandons aux PDI d’abandonner l’habitude du retour au lieu des affrontements ainsi que la vente de dons perçus comme moyens de se résilier.

________________________

1 ¹⁷ [Référence non spécifiée dans le texte original]

2 ¹⁵ [Référence non spécifiée dans le texte original]

3 ¹⁹ [Référence non spécifiée dans le texte original]

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