Quelles perspectives d’avenir pour les exportations hors hydrocarbures en Algérie ?

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🏫 Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou - Faculté des Sciences Economiques, des Sciences de Gestion et Sciences Commerciales - Département des Sciences Commerciales
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Master - 2019
🎓 Auteur·trice·s
Mr LAIDANI Nabil, Mr MAHDI Mokrane
Mr LAIDANI Nabil, Mr MAHDI Mokrane

Les perspectives d’avenir des exportations algériennes hors hydrocarbures révèlent un potentiel inexploité, avec 93,77% des exportations encore dépendantes des ressources pétrolières. Cette étude met en lumière comment les entreprises privées, comme MFG, peuvent transformer cette dynamique en diversifiant les marchés et en stimulant l’économie nationale.


Au niveau externe de l’entreprise

L’exportation résulte avant tout d’une volanté politique qui se matérialise par une démarche appropriée destinée essentiellement à offrir un environnement juridique et règlementaire efficace, en adéquation avec les exigences du marché et l’évolution du contexte économique mondial.

  • Vue la crise politique et économique actuelle, qui constitue un frein majeur pour toute activités à l’international, les autorités sont appelées à rétablir la stabilité afin de pouvoir se relancer à la stratégie de développement et de promotion des exportations hors hydrocarbures ;
  • En matière de système bancaire, il faut motiver les entreprises en leur permettant de garder une partie des devises expatriés, améliorer les conditions de domiciliation des exportations, et leurs permettre l’accès à des financements a des taux bonifiés. Il faut également l’adaptation et la facilitation des traitements bancaires concernant les aspects à la procédure de mise en place du crédit documentaire et au délai de transfert des recettes ;
  • Pour l’assurance, il faut consolider l’organisme de garantie et d’assurance à l’exportation et assurer une couverture du risque élevé à l’exportation ;
  • Définir et mettre en place des mesures d’appui efficace d’aide et d’encadrement des entreprises exportatrices pour l’adaptation de leurs produits, la prospection et la pénétration des marchés ;
  • Appuis aux entreprises pour les certifications ISO et le respect des normes internationales afin d’avoir au premier temps les conditions d’accès aux marchés étrangers ;
  • Encourager les investissements étrangers dans les industries à fort contenu technologiques, par l’assouplissement de la loi 49/51.
  • Développer et renforcer les représentations commerciales dans les pays étrangers ciblés ;
  • Les principaux acteurs de la logistique devront développer des solutions connectant entre eux, les entrepôts, les services de transports et les services de ventes sur le terrain, par tous les moyens. Cette agilité est un élément clé de la logistique de demain, elle permettra d’engendrer une optimisation économique par la réduction des surfaces de stockage, d’une part et l’optimisation des taux de remplissage des camions, d’autres parts, ajoutant à cela :
  • La mise en place par les services des douanes des procédures de contrôles simples, claires et efficaces ;
  • Ouverture des lignes maritimes et terrestres vers les zones ciblées à l’export ;
  • L’ouverture d’une ligne ferroviaire vers l’Afrique, et construction des ports toute au long des 1200km du littorale Algériens vue la position géographique qu’occupe l’Algérie, elle sera la grande porte du continent africain.

Enfin pour faire face aux contraintes liées aux exportations hors hydrocarbures, une politique de promotion impliquante tous les acteurs intervenants dans les opérations d’exportation doit être mise en place, car les lois et les règlements ne suffisent pas si par ailleurs, les acteurs qui sont sensés de les exécuter sur le terrain manquent de professionnalisme et des compétences requises.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Dans la partie théorique, nous avons commencé par présenter, dans le premier chapitre, un certain nombre de théories ayant traité et expliqué le commerce international ainsi que les différentes institutions et facteurs qui ont joué un rôle important dans le développement des échanges internationaux, ainsi que la présentation des modes d’internationalisation qui existent en faveur des entreprises qui veulent élargir leurs activités au-delà de leurs territoires national, notamment l’exportation, vue qu’elle constitue le premier pas vers la conquête des marchés étrangers.

Dans l’étude du commerce extérieur de l’Algérie, nous avons constaté d’une part la forte dominance des exportations des hydrocarbures (pétrole et gaz) et d’autre part, de la faiblesse des exportations des produits hors hydrocarbures. Cette structure des exportations a provoqué une vulnérabilité de l’économie nationale, qui est largement exposée aux risques liés à la chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial. Cette situation a un impact direct sur les importations, dans la mesure où leur niveau est fortement tributaire des recettes pétrolières. L’Algérie connait depuis juin 2014 une situation de crise de plus en plus intense et qui risque de reproduire ce que le pays a vécu en 1986.

L’autre aspect négatif du commerce extérieur de l’Algérie est relatif au nombre d’opérateurs puisqu’il existe un grand décalage entre le nombre d’entreprises importatrices qui se comptent par milliers, et celui des entreprises exportatrices, dont seulement une cinquantaine exportent d’une manière régulière. Le nombre d’exportateurs algériens demeure très faible et ne répond pas aux potentialités économiques de notre pays et aussi à ses besoins.

Par ailleurs, L’ouverture économique a été particulièrement violente pour l’entreprise algérienne, publique ou privée, qui n’a pas pu faire face à une concurrence internationale féroce. Des difficultés énormes ont étouffé l’entreprise algérienne qui souffrait de déficit managérial, stratégique, technologique…etc. Malgré les multiples subventions accordées aux entreprises publiques, les programmes de mise à niveau ou encore l’effacement des dettes publiques, peu d’entreprises ont résisté à ce nouvel environnement économique.

La libéralisation de l’économie nationale a cependant permis l’émergence et la croissance du secteur privé. Des milliers d’entreprises ont été créées dans plusieurs domaines d’activités. Caractérisé par son jeune âge, le secteur privé, à l’exception de quelques grandes entreprises (groupes) est dominé par des entreprises de petite taille. Ce nouveau tissu est toutefois loin de répondre aux attentes de l’économie nationale qui demeure encore peu diversifiée et hautement liée au secteur énergétique.

La contribution des entreprises privées à la diversification des exportations hors hydrocarbures demeure par conséquent encore faible. Leur nombre est minime et leur part de marché à l’international est insignifiante. Ces entreprises exportent un nombre limité de produits à très faible valeur ajoutée. La plupart s’est concentrée sur des produits alimentaires (pâtes, boissons, sucre…etc.).

Dans le domaine agricole, la majorité des entreprises exportent le même produit, à savoir les dattes, les déchets ferreux et non ferreux, ainsi que les déchets de papier et carton sont également des produits largement exportés par plusieurs entreprises. L’exportation de ces différents déchets représenterait néanmoins une perte pour l’économie nationale dans la mesure où ils auraient pu trouver leur place dans de nouveaux processus de production liés au recyclage.

Vis-à-vis des questionnements posés au début de notre travail, l’analyse de la réalité du secteur privé national, nous confronte à une amère réalité.

La composante actuelle des PME privées n’a pratiquement aucune offre à proposer sur le marché international. Les entreprises relevant du secteur des services sont entièrement absentes sur la scène internationale. Beaucoup de services font toujours l’objet de monopoles de l’Etat. Ainsi, interdiction est faite au secteur privé de s’engager dans le transport international aérien ou maritime ou de créer des banques privées. Le constat est le même pour les PME privées qui relèvent du domaine du bâtiment et qui sont totalement absentes des grands chantiers internationaux, y compris les groupes de grande taille activant sur le marché local.

La faiblesse des PME privées dans l’industrie manufacturière est apparente dans son incapacité même à répondre à la demande nationale dans plusieurs domaines, et souvent, sa production est caractérisée par des déficiences au niveau du rapport qualité/prix. Cette incapacité est alors couverte par le recours aux importations.

La faiblesse des exportations hors hydrocarbures pour les entreprises privées est également expliquée par une série d’obstacles freinant cette activité. En effet, les entreprises qui exportent connaissent d’énormes difficultés logistiques, une contrainte qui alourdit la charge de l’opération et affecte en même temps la compétitivité de l’entreprise. Malgré la mise en place par l’Etat d’institutions chargées du développement et de la promotion des exportations hors hydrocarbures, le rôle de ces dernières est jugé très insuffisant par apport aux énormes budgets qui lui sont affecter.

De ce fait, les entreprises privées sont loin d’assurer un rôle économique efficace. A voir leurs caractéristiques et les conditions dans lesquelles elles opèrent. Elles sont dans

l’impossibilité, au moins à l’heure actuelle, de contribuer à la diversification de l’économie nationale et d’enrichir les exportations hors hydrocarbures.

Le sort du secteur privé et le développement de ses exportations ainsi que son déploiement à l’international est otage de la décision politique, actuellement nous avons pu constater que la corruption du système algérien est l’un des plus grands freins du développement économiques de notre pays.

Contrairement aux autres entreprises privées, le groupe CEVITAL demeure un exportateur par excellence en se classant premier exportateur privé national et deuxième exportateur du pays après Sonatrach avec une présence dans 32 pays à travers le monde.

Le succès de ce groupe actuellement en pleine expansion et croissance est le résultat de ses stratégies de développement et de diversification. Présent dans plusieurs domaines d’activités à savoir les services, l’agriculture, le bâtiment et l’industrie, tous ses efforts stratégiques sont concentrés sur la diversification de la production et l’orientation d’une grande partie à l’exportation.

De ce fait, MFG filiale de CEVITAL criée en 2007, dont le processus de production s’effectue suivant une technologie pointue, avec des équipements ultramodernes. Résultat : 30% de la production couvre les besoins nationaux, tandis que les 70% restants sont exportés.

La réussite de MFG à l’international, notamment en Europe, en Tunisie et au Maroc est le résultat d’une stratégie d’internationalisation bien déterminée dès son lancement, comme nous l’avons vu tout au long de notre stage pratique, les facteurs clés de son succès, sont : un produit de qualité qui répond aux exigences internationales, la démarche stratégique, l’étude des marchés, le savoir-faire et la flexibilité contre les différentes contraintes auxquelles cette entreprise est confrontée.

A l’instar des entreprises privées, MFG n’échappe pas à la bureaucratie et aux contraintes qui freinent son processus de développement qui réside dans : l’importance des couts de transactions engendrés par la défaillance des différentes institutions qui interviennent tout au long du processus d’exportation, l’insuffisance liées à la logistique, manque d’incitation à l’export, manque de moyens de financement, complexité des procédures douanières, et ajoutant à tout cela les restrictions exercées sur le groupe CEVITAL en général et MFG en particulier par les pouvoirs publics au cours de cette période sensible que vit l’Algérie actuellement.

L’Algérie est secouée actuellement par une double crise, une crise économique due à la chute des prix du pétrole depuis 2015 et une crise politique due au mouvement de contestation

« EL HIRAK » depuis le 22 février de l’année passée, la balance commerciale du pays a ainsi enregistré, à la fin du mois de septembre de l’année passée, un déficit de plus de 10 milliards de dollars1.

Dans un tel contexte, l’Etat doit orienter sa stratégie vers la mise en place en urgence de profondes réformes structurelles en vue de l’amélioration du climat des affaires et la création des conditions favorables à l’activité économique de manière générale et à l’industrie en particulier.

L’Algérie est appelée aujourd’hui à passer à un autre paradigme de développement qui ne sera pas basé sur la rente, un paradigme où les forces de production seront les vecteurs réels d’un développement durable. L’économie basée sur la rente et le secteur public comme pilier de l’économie nationale ayant définitivement consacré leur échec.

Une transition s’impose de ce fait, à travers laquelle la politique gouvernementale devra accorder davantage d’intérêt au secteur privé, ce secteur pouvant jouer un rôle éminent dans la diversification de l’économie nationale tout en constituant une source de devise alternative à celle issue de la vente d’hydrocarbures.

Malgré la multitude d’obstacles et de blocages auxquels elle est confrontée, MFG- filiale de CEVITAL représente indéniablement un exemple et un modèle pour les entreprises privées en matière d’investissement, de diversification et d’exportation. Néanmoins, il ne nous paraît pas inutile de conclure ce travail par une question à priori essentielle à savoir : « Combien de groupes à l’image de CEVITAL et d’entreprises à l’image de MFG l’économie algérienne devrait-elle créer pour qu’une réduction significative de sa dépendance aux hydrocarbures puisse un jour être envisagée ? »

1https://www.elwatan.com/edition/economie/commerce-exterieur-le-deficit-de-la-balance-commerciale-se-

creuse-19-10-2019 consulté le 14/12/19

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Questions Fréquemment Posées

Quel est le rôle des entreprises privées dans les exportations hors hydrocarbures en Algérie ?

Les entreprises privées comme MFG participent à la promotion des exportations non pétrolières en Algérie en contribuant à réduire la dépendance économique aux hydrocarbures.

Quelles mesures doivent être mises en place pour soutenir les exportations hors hydrocarbures ?

Il faut définir et mettre en place des mesures d’appui efficace d’aide et d’encadrement des entreprises exportatrices pour l’adaptation de leurs produits, la prospection et la pénétration des marchés.

Comment les autorités algériennes peuvent-elles améliorer le système bancaire pour les exportations ?

Les autorités doivent motiver les entreprises en leur permettant de garder une partie des devises expatriées, améliorer les conditions de domiciliation des exportations, et leur permettre l’accès à des financements à des taux bonifiés.

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