La méthodologie d’urbanisme à Louga révèle des disparités marquées entre les quartiers centraux et périphériques, soulevant des questions cruciales sur l’équité sociale. Cette recherche met en lumière les défis de l’urbanisation rapide et propose des solutions innovantes pour une gestion urbaine durable.
Organisation de l’espace urbain
L’occupation de l’espace, dans la ville de Louga, s’est faite selon un plan en damier avec des îlots formés en grilles et entrecoupés par des rues perpendiculaires. L’observation de l’organisation spatiale de la ville laisse voir des quartiers totalement différents sur le plan morphologique et surtout en termes de dynamisme économique ; il s’agit des quartiers centraux et périphériques et le quartier Grand Louga qui se singularise sur tous les plans.
Ainsi, on a des quartiers centraux comme Thiokhna, Keur Serigne Louga Nord, Montagne Nord et Artillerie. Et les quartiers périphériques sont : Keur Serigne Louga Sud, Keur Serigne Louga Est, Montagne et Artillerie Extension. Cependant, en raison de la taille pas trop grande de la ville, on peut toujours voir des quartiers dont une partie (par exemple le nord ou le sud) se trouve au centre et une autre à la périphérie (voir carte N°3). C’est d’ailleurs l’exemple des quartiers de Santhiaba sud, Santhiaba centre et de Santhiaba nord.
L’étude de l’occupation de l’espace dans cette ville nécessite de faire une brève présentation de quelques quartiers et d’analyser alors leur influence au sein de la commune.
Loti en 1977, Grand Louga accueille l’essentiel des infrastructures et équipements de la ville. Grâce à son dynamisme, il a connu plusieurs extensions qui comme voile d’or, Ancienne route, Grand Louga extension et Grand Louga gare routière. Ce quartier dégage une singularité et se démarque des autres de par son confort et son architecture moderne. C’est dans ce quartier
qu’on retrouve la résidence du feu Djily Mbaye avec la fameuse Keur Baye Djily. En effet, grâce au marabout milliardaire d’importants investissements été réalisé sur ce site au bénéfice des lougatois. Il s’agit de la construction du lycée Malick Sall, du stade Alboury Ndiaye, de la Grande mosquée, de l’hôpital régional etc. Les lotissements réalisés sur ses domaines en 2002 par ces héritiers portent son nom et s’étend sur 920 parcelles. En outre, on trouve aussi dans ce quartier des hôtels de luxe comme le Ndiambour, Casa Italiano ainsi que le siège de plusieurs services administratifs (gouvernance, palais de justice, impôts et domaines, urbanisme et habitat etc.) .
Thiokhna est créé par le premier de lotissement de 1894. Ce quartier a beaucoup marqué l’histoire et le développement de la ville et fut naturellement la premiere zone d’occupation du colon. Il est aussi important de noter que la poussée démographique de ce quartier était à l’origine du lotissement de 1901 avec 201 lots sous le nom de Santhiaba9.
Le quartier de Montagne est créé en 1910 suite à l’arrivée des migrants qui s’installaient dans la périphérie de la ville sur un lotissement de 74 lots. Aujourd’hui du fait de sa forte extension spatiale, le grand quartier Montagne est découpé en deux entités (Montagne Nord et Montagne Sud) par la route de Keur Momar Sarr qui longe l’avenue de la gare.
Montagne Sud entoure par le quartier Keur Serigne Louga au Sud, Thiokhna à l’Ouest et quartier Montagne Nord dans partie septentrionale. Ainsi Montagne Sud connait un étalement de l’habitat à l’Est.
Situé entre Montagne Sud et le quartier Artillerie à l’ouest, Montagne Nord est aujourd’hui marqué par une extension spatiale très rapide.
La nature et les formes d’habitat de Montagne reflète les autres types observés dans l’espace de la ville. Les tendances architecturales récentes laissent penser une présence des émigrés grâce à l’édification de belles demeures contrairement aux poches d’habitats précaires qu’on retrouve dans certaines parties du quartier : les Santhianes et Peul gui. Il existe cependant des maisons en paille dans la zone périphérique appelées « Faak Deuk ». On sait aussi que le nombre de terrains nus est très important, ce qui fait que Montagne reste un réservoir foncier pour toute la commune de Louga.
9 Terme en wolof qui désigne les nouveaux venus
Par ailleurs jusqu’à la période actuelle, il est difficile de déterminer exactement la surface occupée de la ville car le dernier PDU de la ville date de 1981.
Figure6 : repartition de l’espace occupé
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37%
51%
9%
3%
Les espaces libres et voiries Les grands équipements Les activités L’habitat
Source : PDU 1981
- L’habitat (équipé et sous équipé) qui occupait 51% de la surface totale occupée de la ville. Il est à noter que depuis des décennies, les autorités musicales ont entrepris des actions de régularisation et de recasement pour faire face à la surface occupée par l’habitat irrégulier communément appelé « faak deuk ».
- Les espaces libres et voiries constituent 37% de la surface totale occupée. C’est dans le quartier de Grand Louga qu’on retrouve les espaces libres qui y sont d’ailleurs beaucoup plus importants que les espaces occupés. Dans la zone d’urbanisation continue, les réserves foncières ne concernent que de petites surfaces prévues pour l’équipement de nouveaux lotissements.
- Les grands équipements occupent 85,7 hectares soit environ 9% de la surface totale occupée. Ainsi comme annoncé dans la présentation de quartiers, le quartier Grand Louga centralise la majorité des grands équipements à l’exception de quelques-uns
- Les activités représentent environ 34,4 hectares. Les espaces de grande taille affectés aux activités sont en général localisés à la périphérie de la ville, dans la zone industrielle située à l’entrée nord de la ville et dont la surface est de l’ordre de 40 hectares. Cette zone dispose d’un potentiel d’accueil résiduel assez important en raison de son faible taux d’occupation.
Par ailleurs, la ville de Louga a connu depuis les années 70 une extension multidirectionnelle à partir des secteurs centraux et s’étale davantage sur sa périphérie (voir carte N°3). Ce phénomène est encouragé par l’abscence de véritables contraintes naturelles (fleuve, mer, montagne etc.) pouvant arrêter le processus d’extension de la ville. Face à cette situation, la ville continue son expansion et s’étale sur les terres des autres communes voisines car elle a épuisé son périmètre qui ne peut plus contenir le rythme rapide de la croissance démographique et de l’extension spatiale.
Carte 5: Extension du périmètre communal de la ville de Louga
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Source : Fall M., 2013
Aujourd’hui la commune de Louga est confrontée à un manque crucial d’espace car le périmètre communal définie par l’arrêté N°7840 du 02 Novembre 1954 a été repoussé et celui de 2008 qui prône une nouvelle extension n’est pas encore signé. Ainsi, pour la réalisation des projets d’envergure la municipalité peine à trouver l’espace nécessaire d’autant plus qu’avec l’acte 3 de la décentralisation les autres communes sont « maitre de leur terre » et restent intransigeants dans ce domaine.
Cette extension de la ville de Louga qui a pris des proportions importantes ces dernières années a entrainé des conséquences à tous les niveaux
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9 Terme en wolof qui désigne les nouveaux venus ↑
Questions Fréquemment Posées
Comment est organisée l’occupation de l’espace urbain à Louga ?
L’occupation de l’espace dans la ville de Louga s’est faite selon un plan en damier avec des îlots formés en grilles et entrecoupés par des rues perpendiculaires.
Quels sont les quartiers centraux de Louga ?
Les quartiers centraux de Louga incluent Thiokhna, Keur Serigne Louga Nord, Montagne Nord et Artillerie.
Quelle est la singularité du quartier Grand Louga ?
Le quartier Grand Louga se démarque par son confort et son architecture moderne, accueillant de nombreuses infrastructures et équipements importants pour la ville.