L’impact de la technologie sur l’éducation révèle des résultats surprenants : alors que l’on pense que l’âge et la situation matrimoniale influencent la déscolarisation, ce sont en réalité la pauvreté et l’éducation parentale qui jouent un rôle crucial. Cette étude propose des solutions innovantes pour renforcer le système éducatif au Bénin.
SECTION 2 : PRESENTATION DES RESULTATS
Cette section comporte deux paragraphes. Dans le premier paragraphe, nous présentons les résultats des estimations du modèle de notre étude. Le second paragraphe est consacré à la validation des hypothèses de notre étude et la formulation des implications de politiques économiques.
Paragraphe 1 : Présentation des résultats
Ce paragraphe comporte deux parties. La première présente les résultats des estimations et la seconde est consacrée à l’analyse des résultats des estimations.
Résultats des estimations
Dans le but d’identifier les facteurs explicatifs de la déscolarisation des élèves au Bénin, nous avons estimé ici, à la fois le modèle de régression logistique et les effets marginaux. Les résultats des estimations sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2 : Résultat de la régression logistique et des effets marginaux
| Tableau 2 : Résultat de la régression logistique et des effets marginaux | |
|---|---|
| Parameter/Criteria | Description/Value |
| Source | Auteurs, 2023 |
Source : Auteurs, 2023
Commentaire :
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*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
De la lecture des résultats, il ressort que quatre variables explicatives de notre modèle entrent dans l’explication de la déscolarisation des élèves au Bénin. Il s’agit des variables niveau d’instruction du père, catégorie d’âge, milieu de résidence et l’indicateur de pauvreté. Les variables niveau d’instruction du père et milieu de résidence expliquent positivement la déscolarisation des élèves alors que les variables catégories d’âge et indicateur de pauvreté l’expliquent négativement.
Aussi, les variables niveau d’instruction du père, catégorie d’âge et indicateur de pauvreté sont significatives au seuil de 1% alors que la variable milieu de résidence est significative au seuil de 5%. Il convient de noter également que les résultats de nos estimations ont une probabilité (Pro > chi2 = 0,0000) qui est inférieure à 5%.
Ceci nous permet donc de déduire que le modèle est globalement significatif.
Les effets marginaux estiment les chances de réalisation de la variable dépendante. À se tenir aux résultats obtenus sur l’échantillon, nous pouvons dire qu’un élève dont le père a le niveau d’étude secondaire à 0,292 fois plus de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève dont le père a un niveau primaire ou aucun.
Aussi, un élève dont le père a un niveau primaire à 0,523 fois plus de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève dont le père n’a aucun niveau d’étude. Pour ce qui est du milieu de résidence, un élève résident en milieu urbain à 0,141 fois plus de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève résident un milieu rural.
Quant à la variable catégorie d’âge, les élèves appartenant à la tranche d’âge 15-19 ans ont 1,347 fois moins de chance de ne pas abandonner les classes que les élèves appartenant à la tranche d’âge 10-14 ans et moins. Un élève se retrouvant dans la tranche d’âge 10-14 ans a également 2,601 moins de chance d’abandonner les classes qu’un élève se retrouvant dans la tranche 5-9 ans et moins. De même, un élève dont l’âge se situe dans la tranche 5-9 ans a 3,772 moins de chances d’abandonner les classes qu’un élève dans la tranche de 0-4 ans.
Enfin, pour ce qui concerne l’indicateur de pauvreté, nous constatons à partir des résultats qu’un élève dont le père fait partie de la catégorie des riches a 0,390 fois moins de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève dont le père appartient à la catégorie quatrième et moins. Également, un élève dont le père fait partie de la catégorie des quatrième a 0,403 fois moins de chance de ne pas abandonner qu’un élève ayant un père se situant dans la catégorie des moyens et moins.
Les élèves ayant des parents se situant dans les catégories moyen et second ont respectivement 0,292 et 0,290 fois moins de chance de ne pas abandonner les classes que les élèves avec des parents appartenant respectivement à des catégories moyennes et plus pauvres.
Pour connaître la qualité d’une prédiction obtenue à partir de notre modèle, nous procédons au test de lstat. Le tableau suivant présente le résultat de ce test.
Tableau 3 : Résultat du test de lstat
| Tableau 3 : Résultat du test de lstat | |
|---|---|
| Parameter/Criteria | Description/Value |
| Source | Auteurs, 2023 à partir de la base INStaD |
Commentaire :
À partir du tableau ci-dessus présentant le résultat du test de lstat, nous remarquons que le pouvoir prédictif de notre modèle est de 83,20%. Cela signifie que si on prédit à partir de ce modèle qu’un individu ne va pas abandonner l’école, la probabilité que ce soit vraiment le cas est de 83,20%. Une forte probabilité alors, qui fait de ce modèle, un modèle à bon pouvoir prédictif.
Pour connaître la qualité de l’ajustement, nous procédons au test statistique d’adéquation lroc. Le graphique ci-dessous présente la courbe lroc qui rend compte de la qualité de l’ajustement de notre modèle.
Graphique 3: La courbe ROC
Sensitivity 0.50
0.25
0.75
1.00
Source : Auteurs, 2023 à partir de la base INStaD
[8_impact-de-la-technologie-sur-la-descolarisation-au-benin_2]
0.00
0.25
0.50
1 – Specificity
0.75
1.00
Area under ROC curve = 0.8007
0.00
Commentaire :
L’air au-dessous de la courbe ROC a une valeur de 0,8007. Cette valeur est proche de 1, et nous en déduisons une bonne qualité d’ajustement.
Analyse des résultats des estimations
Les résultats de nos estimations montrent que les variables explicatives de notre modèle expliquent à 74,83% la déscolarisation au Bénin. Toutes nos variables explicatives sont significatives à l’exception du sexe et de la situation matrimoniale. Ainsi, nos analyses porteront sur les variables significatives.
Niveau d’instruction du père
Le niveau d’instruction des parents d’élèves est un facteur explicatif de la déscolarisation des élèves au Bénin. Cette variable a un effet positif et significatif au seuil de 1% sur la déscolarisation des élèves. En effet, un élève dont le père a le niveau d’étude secondaire à 0,292 fois plus de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève dont le père a un niveau primaire ou aucun.
Aussi, un élève dont le père a un niveau primaire à 0,523 fois plus de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève dont le père n’a aucun niveau d’étude. Ce résultat traduit que plus le niveau d’instruction du père évolue, moins l’enfant a tendance à abandonner les classes. Ainsi, les parents ayant moins de niveau d’étude voient leurs enfants vite abandonner les classes. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que plus les parents ont de niveau d’étude, mieux ils connaissent son importance et maintiennent les enfants à l’école.
Catégorie d’âge
La catégorie d’âge entre également dans l’explication de la déscolarisation des élèves au Bénin. D’après les résultats de nos estimations, les élèves appartenant à la tranche d’âge 15-19 ans ont 1,347 fois moins de chance d’abandonner les classes que les élèves appartenant à la tranche d’âge 10-14 ans et moins.
Un élève se retrouvant dans la tranche d’âge 10-14 ans a également 2,601 moins de chance d’abandonner les classes qu’un élève se retrouvant dans la tranche 5-9 ans et moins. De même, un élève dont l’âge se situe dans la tranche 5-9 ans a 3,772 moins de chances d’abandonner les classes qu’un élève dans la tranche de 0-4 ans.
Cet état de chose peut traduire le fait que plus l’âge évolue, plus les enfants ont tendance à abandonner. Autrement, plus l’âge évolue, plus les enfants vont à la déperdition scolaire, c’est-à-dire abandonne les classes.
Milieu de résidence
Le milieu de résidence de l’élève demeure aussi un facteur qui explique positivement la déscolarisation des élèves au Bénin. En effet, un élève résident en milieu urbain à 0,141 fois plus de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève résident un milieu rural. Cela peut s’expliquer par la présence des infrastructures scolaires de qualité et de proximité en milieu urbain comparativement en milieu rural ainsi que la qualité de vie et de la perception de l’importance de l’école d’un milieu à un autre.
Le niveau de pauvreté
Le niveau de pauvreté fait partie des facteurs qui expliquent la déscolarisation des élèves au Bénin. Ainsi, un élève dont le père fait parties de la catégorie des riches a 0,390 fois moins de chance de ne pas abandonner les classes qu’un élève dont le père appartient à la catégorie quatrième et moins. Également, un élève dont le père fait partie de la catégorie des quatrième a 0,403 fois moins de chance de ne pas abandonner qu’un élève ayant un père se situant dans la catégorie des moyens et moins.
Les élèves ayant des parents se situant dans les catégories moyen et second ont respectivement 0,292 et 0,290 fois moins de chance de ne pas abandonner les classes que les élèves avec des parents appartenant respectivement à des catégories moyennes et plus pauvres. Ces résultats traduisent que les élèves issus des familles aisées ont tendance à abandonner les classes que les élèves issus de familles pauvres. Cela peut s’expliquer par le fait que les élèves issus de familles aisées se disent tout avoir et donc plus question d’étudier par exemple.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les principaux facteurs explicatifs de la déscolarisation au Bénin?
Les principaux facteurs explicatifs de la déscolarisation au Bénin incluent le niveau d’instruction du père, le milieu de résidence et l’indicateur de pauvreté.
Comment le niveau d’instruction des parents influence-t-il la déscolarisation?
Le niveau d’instruction du père influence positivement la déscolarisation, les élèves dont le père a un niveau d’étude secondaire ayant moins de chances d’abandonner que ceux dont le père a un niveau primaire ou aucun.
Quel est l’impact du milieu de résidence sur la déscolarisation des élèves?
Les élèves résidant en milieu urbain ont 0,141 fois plus de chances de ne pas abandonner les classes que ceux vivant en milieu rural.