Comment les experts-comptables peuvent-ils renforcer leur crédibilité en 2023 ?

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🏫 Université de Sfax pour le Sud - Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax - Commission d'Expertise Comptable
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de diplôme d'expertise comptable - 2002-2003
🎓 Auteur·trice·s
Sofiane GARGOURI
Sofiane GARGOURI

La crédibilité des experts-comptables est mise à l’épreuve par l’essor des technologies de l’information. Comment ces professionnels peuvent-ils s’adapter pour rester indispensables dans un paysage en constante évolution ? Découvrez les enjeux cruciaux et les stratégies innovantes qui redéfinissent leur rôle.


§4. Les experts-comptables sont-ils crédibles dans le domaine des technologies de l’information et de la communication ?

Selon le rapport définitif du Groupe de Travail pancanadien sur la vision de la profession (datant de 1996), « notre avenir dans le secteur des technologies de l’information dépend de la façon dont nous nous adapterons et réagirons aux technologies qui émergent, et de la mesure dans laquelle les CA parviendront à s’affirmer comme maillons indispensables dans le cadre des nouvelles méthodes de création, de communication, d’analyse et de décision en matière d’information sur la performance des organisations, rôle rendu possible grâce aux progrès des technologies de l’information et des communications. »

Pourtant, dans son rapport définitif émis en janvier 1998, le Groupe de Travail de l’ICCA sur les Services de Certification (GTSC) a notamment observé que la profession comptable manquait de crédibilité dans le domaine des technologies de l’information. Selon le GTSC, d’autres prestataires de services sont considérés comme étant plus compétents que les experts-comptables dans ce domaine et qu’ils sont les fournisseurs de choix de ce domaine.

Dans ce contexte, le développement de connaissances et compétences en matière de technologie revêt une importance capitale pour la profession. En témoigne l’IEG 11 de l’IFAC qui, en sept ans d’existence, a été révisée deux fois et a changé d’intitulé une fois. Publiée en décembre 1995 sous le titre « Information Technology In The Accounting Curriculum », cette norme a été révisée en juin 1998 puis en décembre 2002. A l’occasion de cette deuxième révision, l’intitulé de la norme devient : « Information Technology for Professional Accountant » ; une modification qui veut souligner l’importance de l’aspect pratique de l’apprentissage, des rôles et des missions de l’expert-comptable et de l’approche empirique de normalisation.

L’objectif de l’IEG 11 est d’assister les organisations membres (de l’IFAC) dans la préparation des professionnels de la comptabilité à exercer dans un environnement informatisé. Pour les auteurs de la norme, les professionnels de la comptabilité doivent faire preuve de compétence dans l’utilisation des technologies de l’information et des systèmes d’information.

Si les instances professionnelles ont un rôle important à jouer dans la promotion de la crédibilité en matière de technologies de la profession dans son ensemble, la crédibilité de chaque professionnel à titre individuel dépend de ses efforts personnels et des initiatives qu’il prend. Dans ce contexte, les compétences d’utilisateur des nouvelles technologies sont très importantes pour la crédibilité du professionnel. L’IEG 11 classe les compétences d’utilisateur parmi les compétences de base en ce sens qu’elles contribuent au développement de compétences plus pointues1.

Par exemple, on imagine mal un expert-comptable qui n’a pas de compte E-mail assurer une mission d’accompagnement à la mise en place d’un ERP.

Dans le domaine des nouvelles technologies comme dans tous les autres domaines de compétence, il incombe désormais à chaque professionnel de prendre en charge sa propre formation. Là encore, la communication (la forme) est presque aussi importante que l'(in)formation (le fond).

§5. L’importance de l’auto-formation

L’histoire des dix à quinze dernières années nous l’enseigne : personne ne peut prévoir les connaissances, ni les compétences dont aura besoin l’expert-comptable en l’an 2010. Dans un environnement où le savoir se renouvelle à un rythme effréné, les professionnels de la comptabilité gagneraient à prendre en main leur propre formation. Ceci est d’autant plus urgent que les attentes du marché à l’égard de la profession ne cessent d’évoluer.

Sur le plan de la sémantique, comptable veut dire responsable. Pour mériter son nom, la première chose dont tout comptable doit se soucier est sa propre formation. Chaque praticien doit se prendre en charge en assurant lui-même sa formation. S’il est vrai que ce raisonnement s’applique plus facilement à la formation continue, la culture d’indépendance et d’autonomie devrait également être inculquée aux postulants au diplôme d’expert-comptable dès le début de leur formation universitaire. Selon M. Abderraouf YAICH2, « l’enseignant doit abandonner le rôle de l’unique véhicule des savoirs vers un rôle de facilitateur d’apprentissage semblable à celui d’un coach qui aide ses joueurs à faire jaillir le meilleur d’eux mêmes. »

Dans une société gouvernée par l’information, apprendre n’est plus suffisant car cette action est figée : elle permet d’acquérir des connaissances à une date donnée. « Désormais importe moins l’accumulation des connaissances que le développement des facultés d’apprentissage. Il s’agit moins d’apprendre que d’apprendre à apprendre. »3 Ce raisonnement vaut tant pour les étudiants en expertise comptable que pour les experts-comptables, appelés pour plusieurs à « réapprendre à apprendre ».

Les technologies de l’information et de la communication, et surtout Internet, facilitent la prise en charge par chacun de sa propre formation. Grâce aux technologies, l’apprentissage, qui relevait autrefois d’une démarche passive et réceptive, devient une recherche active et passionnée de savoir. Par exemple, l’accès distant, souvent gratuit, à des ressources documentaires constitue une aubaine pour plusieurs étudiants et professionnels.

§6. Les nouveaux outils de gestion du savoir

En passant de l’ère industrielle à l’ère de l’information, nous passons également d’une entreprise dont la valeur est fondée sur l’accumulation du capital financier à une entreprise dont la valeur est fondée sur l’accumulation collective de matière grise, de capital savoir. Partant de ce constat, toute entreprise se doit de préserver et de développer son capital savoir autant que son capital financier. Cela vaut à plus forte raison pour les professionnels de l’information que sont les experts-comptables.

Dans un rapport intitulé Gérer les connaissances ; Défis, enjeux et conduite de projet, le CIGREF (Club Informatique des GRandes Entreprises Françaises) définit la gestion des connaissances1 comme « Un ensemble de modes d’organisation et de technologies visant à créer, collecter, organiser, stocker, diffuser, utiliser et transférer la connaissance dans l’entreprise. Connaissance matérialisée par des documents internes et externes, mais aussi sous forme de capital intellectuel et d’expérience détenus par les collaborateurs ou les experts d’un domaine. »

Il faut ici préciser que toutes les entreprises font de la gestion des connaissances sans s’en rendre compte. L’enjeu et la difficulté sont d’en prendre conscience et de systématiser les pratiques existantes afin de les optimiser. Il s’agit en définitive de mieux gérer la connaissance. Le schéma suivant tente d’analyser les objectifs de la gestion des connaissances :

[18_credibilite-des-experts-comptables-face-aux-technologies_3]

Source : CIGREF. Gérer les connaissances ; Défis, enjeux et conduite de projet. Octobre 2000.

Au sein du cabinet d’expertise comptable, l’objectif est de « créer une boucle fluide et permanente d’information de manière à :

  • gagner en qualité et en quantité d’information utile,
  • gagner du temps partout (tâches administratives et de production),
  • détecter et développer de nouvelles missions,
  • mesurer et développer la satisfaction clientèle,
  • mieux piloter son cabinet et sa stratégie de développement. »2

Pour ce faire, il faut notamment utiliser une panoplie de logiciels au fonctionnement articulé et complémentaire :

  • Datamart (collecter l’information).
  • Datamining (analyser et exploiter l’information).
  • Datawarehouse (stocker et enrichir l’information).
  • Business Intelligence (décider).

Certes, ces outils peuvent être utilisés pour capitaliser la documentation technique du cabinet. Toutefois, il importe de souligner qu’ils ont été développés pour servir la focalisation sur les clients et que ce n’est que dans ce contexte qu’ils donnent les résultats escomptés.

________________________

1 Voir le chapitre 2 de cette partie/ section 3/ paragraphe 3 : « Standardiser les missions et les compétences ».

2 A. YAICH. L’éducation supérieure en comptabilité. www.profiscal.com/Etudiants/conseils_pedagogiques.htm

3 Le directeur de l’office d’analyse et de prévision à l’UNESCO, cité par A. YAICH dans un article intitulé « Réussir ses études et bien se préparer à exercer la profession d’expert-comptable ». www.profiscal.com/Etudiants/conseils_pedagogiques.htm


Questions Fréquemment Posées

Comment les experts-comptables peuvent-ils renforcer leur crédibilité face aux nouvelles technologies ?

La crédibilité de chaque professionnel dépend de ses efforts personnels et des initiatives qu’il prend, notamment en développant des compétences d’utilisateur des nouvelles technologies.

Pourquoi la formation continue est-elle importante pour les experts-comptables ?

Dans un environnement où le savoir se renouvelle à un rythme effréné, les professionnels de la comptabilité doivent prendre en main leur propre formation pour répondre aux attentes évolutives du marché.

Quel rôle jouent les instances professionnelles dans la crédibilité des experts-comptables ?

Les instances professionnelles ont un rôle important à jouer dans la promotion de la crédibilité en matière de technologies de la profession, mais la crédibilité individuelle dépend des efforts de chaque professionnel.

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