La politique de l’épargne en RDC est essentielle pour mobiliser efficacement l’épargne intérieure, comme l’analyse des déterminants de l’épargne de 1960 à 2020 le démontre. Cet article souligne la nécessité d’une intégration harmonieuse de cette politique dans la stratégie économique globale du pays.
Section 5 :
Suggestions et recommandations
Une étude des déterminants de l’épargne en RDC doit normalement aboutir à la formulation des politiques susceptibles de provoquer une mobilisation optimale de l’épargne intérieure.
Une politique de l’épargne doit pouvoir s’insérer harmonieusement dans la politique économique globale du pays. Il faut au préalable fixer la cohérence entre les instruments et les objectifs. Une politique efficace de l’épargne ne doit pas alors faire abstraction des contraintes endogènes et exogènes existantes.
Parmi les actions à entreprendre, l’Etat peut à la fois agir sur les variables explicatives du modèle ou sur d’autres variables quantitatives et qualitatives non exprimées dans l’étude.
L’Etat doit promouvoir une bonne politique du taux d’intérêt modéré et équilibré c’est-à-dire faire un équilibrage entre le taux d’intérêt créditeur et le taux d’intérêt débiteur. Au cours de ce travail il a été démontré qu’en RDC le taux d’intérêt créditeur est vraiment faible et donc pas intéressant aux épargnants tant disque le taux d’intérêt débiteur est vraiment élevé et à des très courtes durées de remboursement ce qui fait à ce que le problème des capitaux au Congo est très difficile, alors l’Etat par le biais de la banque centrale doit mettre un équilibre entre les deux car c’est ainsi que les agents en capacité de financement pourront placer leur argent suite au taux intéressant et pour les agents en besoin de financement, il y aura un financement disponible à un taux modéré.
L’Etat doit promouvoir l’épargne à travers une politique de maîtrise de l’inflation. Au cours de notre travail nous avons remarqué que le niveau de l’épargne au pays était causé par l’inflation que La RDC a connue à tour de rôle jusqu’à faire perdre à la population confiance dans le système bancaire de son pays au cours de la décennie 1990, alors pour palier à cette politique l’Etat dois avoir une bonne politique de maîtrise de l’inflation car c’est ainsi que la confiance peut se rétablir en finalité et pousser la population à placer son épargne de le système bancaire du pays
L’Etat doit promouvoir une bonne politique de redistribution équitable de ses ressources en vue d’assurer un revenu consistant. Car c’est avec un revenu qu’on pourra faire l’arbitrage entre l’épargne et la consommation plus le revenu est consistant plus les agents ont une capacité de financement qu’ils déposeront auprès des banques et qui améliorera le niveau de l’épargne au niveau du pays.
L’Etat doit promouvoir l’épargne en adoptant une politique de rapprochement entre le secteur financier formel et le secteur financier informel. En RDC c’est le système informel qui prime (tontine, kinkurimbe, etc.) et qui draine une part importante de l’épargne qui n’est pas statistiquement comptabilisée et mesurée. En dehors des passerelles existantes et pas encore bien développées, il faudrait procéder à un rapprochement entre le secteur financier formel et secteur financier informel.
Si l’unification du marché de l’épargne constitue encore un idéal, il n’est pas impossible de penser une véritable politique d’intéressement de l’épargne informelle en prenant appui sur les motivations des participants aux tontines, aux groupes de solidarité etc. L’objectif à terme est d’attirer vers le secteur formel une partie de l’épargne informelle.
L’État doit poursuivre sa politique d’assainissement du climat des affaires pour attirer d’avantage des capitaux étrangers car nous avons découverts dans ce travail la significativité et l’importance des investissements directs étrangers en ce qui concerne la constitution de l’épargne nationale qui serait très faible sans le concours de ces derniers vu que la population n’a pas la culture de l’épargne.
Enfin l’État doit mettre le sérieux et l’esprit patriotique dans la gestion des fonds qui vient sous forme des aides publiques au développement et le faire parvenir à leur lieu de destination qui n’est rien d’autre que le domaine de stimuler la production.
Conclusion générale
Nous voici au bout de ce travail, c’est par des sacrifices sans pareil que nous sommes parvenus à réaliser ce travail qui avait pour objectif de dire et démontrer les déterminants de l’épargne en RDC, et pour atteindre notre objectif nous avons faits une analyse macroéconomique des variables qui pourraient déterminer l’épargne en RDC.
En partant de l’analyse théorique de l’épargne et de ses déterminants, nous avons eu à donner toutes les théories explicatives des déterminants de l’épargne à savoir : la théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie, La théorie du cycle de vie, la théorie de Knut Wicksell sur les deux taux d’intérêt qui ont constitué de base théorique pour notre travail.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons recouru à l’approche hypothético-déductive et à la technique documentaire. Pour le traitement et l’analyse des données de l’étude, nous avons fait usage de la méthode économétrique dite modèle autorégressif à retard échelonné.
Après l’analyse et le traitement des données, les résultats révèlent dans l’ensemble avec tous les tests utilisés, le modèle est expliqué à 74% du coefficient de détermination corrigé, ce qui veut dire que le modèle est globalement significatif.
Pour ce faire, il sied de noter que pour la période de notre étude, qui part de l’indépendance jusqu’en 2020, les résultats démontrent en RDC que les phénomènes économiques suivants, à savoir qu’à court terme, l’augmentation de la période précédente d’investissements directs étrangers, du taux d’intérêt, de l’inflation et du PIB par habitant entraine une baisse de l’épargne tandis qu’à long terme, l’augmentation d’aide publique au développement et d’investissements directs étrangers impact positivement sur l’épargne. En outre, les résultats du test de causalité démontrent sous la période de notre étude, les déterminants de l’épargne en RDC sont l’inflation et l’investissements directs étrangers.
Ainsi, nous confirmons les hypothèses selon lesquelles le taux d’inflation et l’investissements directs étrangers sont des facteurs déterminants de l’épargne en RDC du point vue macroéconomique, en revanche nous infirmons les hypothèses selon lesquelles, l’aide publique au développement, le PIB par habitant et le taux d’intérêt ne les causent pas.
Nous n’avons nullement pas l’intention d’épuiser toute la matière en relation avec ce thème car nous n’avons pas tenu compte des déterminants des variables institutionnelles comme la corruption, la stabilité politique, etc. nous laissons une brèche ouverte à tout celui qui souhaiterait mener une recherche similaire à la nôtre car le domaine de recherche est très vaste.