L’étude sur les déchets organiques à Kisangani révèle les défis cruciaux de la gestion des déchets dans le quartier commercial de la commune Makiso. Comment ces résultats peuvent-ils transformer les pratiques locales et améliorer la santé publique ? Découvrez des solutions innovantes pour un environnement plus sain.
Chapitre 1. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES DECHETS ORGANIQUES
Une bonne recherche scientifique nécessite toujours l’apport d’une bonne revue de littérature. Ainsi, nous avons fait le point des connaissances antérieures sur le thème objet de notre étude et ensuite une clarification conceptuelle. Plusieurs ouvrages et documents ont déjà traité du problème concernant les déchets de tous genres, et ce, dans beaucoup de région de Kisangani. Après analyse de ces documents, il est à noter que les types d’informations recueillies portent aussi bien sur les généralités de la gestion des déchets organiques, des informations à caractère méthodologique que sur le sujet spécifique de la problématique de gestion des déchets organiques.
Il faut cependant aussi noter que si de nombreux ouvrages portent sur les déchets en général, très peu ont été consacrées à la persistance des problèmes lié à la gestion de ces déchets. Cette revue de littérature nous a permis de mieux situer le travail par rapport aux nombreux travaux qui ont porté sur le thème.
DEFINITION DES CONCEPTS
Déchet
Un déchet désigne, tout produit que son propriétaire abandonne, tels que les vieux vêtements, les rebuts de construction, les autos usagées, les médicaments dont la date d’utilisation est échue, les débris alimentaires de la cuisine, etc., (Paradis et al, 1983). Selon le code de l’environnement (art. L541-1), un déchet est tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon.
La notion de déchet peut être abordée de plusieurs façons. Elle varie d’un auteur à un autre, d’un pays à un autre. C’est notamment le cas lors des évolutions qu’il pourra subir (opérations de collecte, tri, transformation primaire) et qui lui confère des caractéristiques physiques, chimiques et mécaniques différentes qui lui donne une valeur économique et écologique.
Classification des déchets
Selon leur nature, les déchets peuvent être classées en deux catégories (Paradis et al.,1983) : déchets dégradables (biodégradables) et les déchets non dégradables (non biodégradables).
Déchets biodégradables
Ce sont les déchets pour lesquels les facteurs abiotiques assurent seuls leur décomposition ; dans le cas où la décomposition est assurée par les micro-organismes (bactéries ou champignons), on parle des déchets biodégradables. Exemple la matière organique.
Déchets non biodégradables
Ce sont les déchets qui proviennent surtout des nouvelles techniques industrielles, résistent à la décomposition, et se décomposent difficilement. Exemple les sachets et autres plastiques.
Déchets organiques
Les déchets organiques sont des déchets alimentaires, déchets verts, déchets agricoles, déchets issus des industries agroalimentaires ou de la restauration, et composent une grande partie des déchets ménagers. Autrement, ce sont des résidus d’origine végétale ou animale qui peuvent être dégradé par les microorganismes pour lesquelles ils représentent une source d’alimentation (AGHTM, 1985).
Compost urbain
Le compost urbain est un mélange fermenté de résidus organiques et minéraux issus généralement des ordures ménagères et utilisé pour l’amendement des terres agricoles (Paradis et al., 1983). Le compost est obtenu grâce au traitement biologique des matières organiques par fermentation aérobie.
La gestion de déchets
La gestion de déchet est une des branches de la rudologie appliquée, regroupe la collecte, le négoce et courtage, le transport, le traitement, la réutilisation ou l’élimination des déchets, habituellement ceux issus des activités humaines. Selon le dictionnaire encyclopédie, la gestion est l’action de gérer, d’administrer, de diriger, d’organiser quelque chose.
Caractéristiques et composition des déchets organiques
Les déchets organiques sont caractérisés par leur densité de masse volumique, leur taux d’humidité, et leur rapport Carbone/Azote C/N. (AGHTM, 1985).
Densité
Cette caractéristique est d’une grande influence sur les capacités des moyens de collecte et de stockage des ordures. Elle n’a de sens que si on définit les conditions dans lesquelles on la détermine. En effet, les déchets organiques sont compressibles et leur densité varie au cours des diverses manipulations qu’elles subissent du lieu de production et au lieu d’élimination.
Degré de l’humidité
Les déchets organiques renferment une grande quantité d’eau qui peut varier d’un lieu géographique à l’autre, d’une saison à l’autre entre 25 et 65%. Cette eau a une influence notable sur le pouvoir calorifique utile des ordures ainsi que sur la rapidité de décomposition des matières fermentescibles qu’elles renferment. L’humidité dépend de la nature des déchets organiques.
Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique des déchets organiques, quantité de chaleur dégagée par la combustion de l’unité de poids d’ordres brutes, s’exprime en millithermies par Kilogramme d’ordures (ou en kJ/kg, 1Kj=0,239 millithermie).
Rapport carbone/azote
Les déchets ménagers renferment plusieurs milliards de germes de micro-organismes thermophiles par gramme. Abandonnées à elle-même, elles entrent rapidement en fermentation. La température s’élève et se maintient entre 60 et 70°c, ce qui a pour effet de détruire les germes pathogènes. Si on analyse en détail l’évolution due à la fermentation, on s’aperçoit qu’il se produit deux phénomènes contraires d’une extrême complexité, il s’agit :
- De la minéralisation de la matière organique qui est décomposée en gaz Carbonique et en Ammoniaque avec la production d’acide nitrique et de Nitrate ;
- De la formation par les micro-organismes de complexes colloïdaux composés de micro- organismes organiques et qui constituent l’humus.
Quantité des déchets organiques
La quantité des déchets organiques produits par une municipalité est variable et est fonction de plusieurs éléments (AGHTM, 1985). Elle dépend essentiellement :
- Du niveau de vie de la population ;
- Du mode de vie des habitants ;
- Du climat et de la saison ;
- Des nouvelles méthodes de conditionnement des marchandises avec la tendance à la pratique des emballages perdus.
Gestion des déchets organiques
La gestion des déchets organiques ou des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter, recycler, valoriser ou éliminer les déchets. (Attahi.,1996). C’est-à-dire des opérations de prévention, de pré-collecte, collecte, transport et toute opération de tri et de traitement, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine et sur l’environnement. La gestion des déchets concerne tous les types de déchets, qu’ils soient solides, liquides ou gazeux, chacun possédant sa filière spécifique.
- Pré collecte des déchets : La pré collette des ordures est l’ensemble des opérations d’évacuation des déchets depuis leur lieu de production jusqu’au lieu de prise en charge par le service de collecte.
- Collecte des déchets : La collecte est l’ensemble des opérations qui consistent à l’enlèvement des déchets de points de regroupement pour les acheminer vers un lieu de tri, de regroupement, de valorisation, de traitement ou de stockage (Paradis et al., 1983).
On distingue plusieurs types des collectes dont :
- Collecte classique : Se rapporte à la collecte en mélange, c’est une collecte traditionnelle, sans triage.
- Collecte sélective : C’est une collecte de certains flux de déchets (recyclables, secs et fermentescibles), préalablement séparés par les producteurs, en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique. La collecte sélective s’applique autant aux déchets ménagers qu’aux déchets industriels.
- Collecte en porte à porte : Mode d’organisation de la collecte dans lequel le contenant est affecté à un groupe d’usagers nommément identifiables, et le point d’enlèvement est situé à proximité immédiate du domicile de l’usager ou du lieu de production des déchets (ADEME, 2005).
1.1.8. Autres Concepts
- Traitement des déchets
Le dictionnaire encyclopédique environnement et développement durable explicite le traitement des déchets en termes d’un processus visant à :
- Valoriser au maximum les déchets ;
- Transformer les déchets en rejet éco compatible (retour acceptable des déchets dans le milieu naturel) ;
- Stocker les résidus ultimes.
Valorisation des déchets
La valorisation des déchets est un terme générique qui recouvre le recyclage de la matière et organique, la valorisation énergétique des déchets, ainsi que le réemploi, la réutilisation et la régénération (Paradis et al., 1983).
Recyclage des déchets
Le recyclage est un procédé par lequel les matériaux qui composent un produit en fin de vie (généralement des déchets industriels ou ménagers) sont réutilisés en tout ou en partie. Autrement, il désigne l’ensemble des techniques de transformation des déchets après récupération, visant à les réintroduire dans un cycle de production. (Paradis et al., 1983).
Gestion durable
La gestion durable est une expression interdépendante du développement durable. Elle consiste à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles dans le souci de satisfaire les besoins actuels sans compromettre ceux des générations futures. En d’autres termes, c’est l’utilisation par l’homme de la biosphère de manière à ce que les générations actuelles tirent le maximum d’avantages des ressources vivants tout en assurant leur pérennité pour pouvoir satisfaire aux besoins et aux aspirations des générations futures (Bitijula, 2010).
Environnement
Le dictionnaire encyclopédique et développement durable définit l’environnement comme l’ensemble des éléments qui constituent le voisinage d’un être vivant ou d’un groupe d’origine humaine, animale ou végétale et qui sont susceptibles d’interagir avec lui directement ou indirectement. C’est ce qui entoure, ce qui est aux environs.
Selon le dictionnaire Larousse, le terme environnement signifie l’ensemble des éléments naturels (faune et flore, air, eau, sol etc.) ou artificiels (architecture, décoration, etc.) qui conditionnent la vie de l’homme et constituent son cadre de vie, son milieu.
Pollution
Pour le dictionnaire encyclopédique environnement et développement durable, la pollution désigne l’introduction directe ou indirecte, par suite de l’activité humaine, de substances ou de chaleur dans l’air, l’eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes terrestres, qui entraînent des détériorations aux biens matériels, une détérioration ou une entrave à l’agrément de l’environnement ou à d’autres utilisations légitimes de ce dernier.
Nuisance
La nuisance désigne tout facteur de la vie urbaine ou industrielle qui constitue une gêne, un préjudice, un danger pour la santé, pour l’environnement. (Tutu, 2020). Autrement, une nuisance c’est tout élément préjudiciable à la santé de l’homme et à l’environnement (Malele,2010).
Principe pollueur
Le principe pollueur-payeur est un principe d’inspiration économique. Il a été adopté par l’OCDE en 1972, en tant que principe économique visant l’imputation des couts associés à la lutte contre la pollution (Adème, 2005). Selon la même source, ce principe est surtout appliqué dans les pays développés, en France par exemple avec les taxes sur l’assainissement de l’eau ou la taxe des déchets organiques.
Le principe pollueur-payeur a pour objectif de faire prendre en compte par les agents économiques, dans leurs coûts de production, les coûts externes pour la société que constituent les atteintes à l’environnement.
Questions Fréquemment Posées
Quels sont les types de déchets organiques mentionnés dans l’étude?
Les déchets organiques comprennent des déchets alimentaires, déchets verts, déchets agricoles, et déchets issus des industries agroalimentaires ou de la restauration.
Pourquoi la gestion des déchets est-elle un défi à Kisangani?
La gestion des déchets constitue un défi majeur, exposant les habitants à divers risques sanitaires en raison de l’absence de méthodes efficaces pour l’élimination des déchets organiques.
Quelles solutions sont proposées pour améliorer la gestion des déchets à Kisangani?
Les solutions proposées incluent l’installation de poubelles publiques et la sensibilisation de la population.