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Comment le cadre théorique éclaire la fast-fashion en 2023 ?

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🏫
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licence - 2025
🎓 Auteur·trice·s
H Charles
H Charles

Le cadre théorique de la fast-fashion révèle les enjeux cruciaux de la durabilité dans l’industrie textile. Cette analyse exclusive de Shein démontre comment la surproduction impacte notre environnement et questionne notre modèle de consommation. Quelles solutions pour un avenir plus responsable ?


Enjeux écologiques et sociaux de la surproduction textile

Pollution et consommation de ressources

Le coton conventionnel : 2 700 litres d’eau pour un seul t-shirt

Le coton, matière première largement utilisée dans la production textile, est extrêmement gourmand en ressources naturelles. La fabrication d’un simple t-shirt en coton conventionnel nécessite environ 2 700 litres d’eau, soit l’équivalent de ce qu’une personne boit en deux ans et demi.

Cette consommation massive d’eau s’explique par les besoins en irrigation des cultures de coton, qui sont souvent localisées dans des régions arides, aggravant les tensions hydriques locales. En plus de l’eau, la culture du coton repose sur l’utilisation intensive de pesticides et d’engrais chimiques, responsables de pollutions des sols et des nappes phréatiques.

À l’échelle industrielle, cette pression environnementale devient insoutenable, d’autant plus que les volumes de production augmentent continuellement avec la fast-fashion.

35 % des microplastiques dans les océans proviennent des textiles synthétiques

Outre le coton, l’industrie textile fait également un usage intensif de fibres synthétiques comme le polyester, l’acrylique ou le nylon. Ces matériaux, issus de la pétrochimie, sont responsables de la libération massive de microplastiques lors du lavage des vêtements.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), environ 35 % des microplastiques présents dans les océans proviennent de textiles synthétiques. Ces particules polluent les écosystèmes marins, s’introduisent dans la chaîne alimentaire, et peuvent avoir des conséquences sur la santé humaine.

La pollution plastique liée à la mode est donc un enjeu écologique majeur, encore largement sous-estimé.

Conditions de travail dans les pays producteurs

Enquête de Public Eye (2022) : employés Shein travaillant jusqu’à 75 heures/semaine, sans contrat stable

Les conditions de travail dans les ateliers de confection, notamment en Asie, soulèvent de graves préoccupations éthiques. Une enquête menée par l’ONG suisse Public Eye en 2022 révèle que des ouvriers de Shein, en Chine, travaillent jusqu’à 75 heures par semaine, souvent sans contrat formel ni protection sociale.

Ces conditions violent les normes de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et exposent les travailleurs à de multiples formes d’exploitation. Le manque de transparence des chaînes d’approvisionnement et l’absence d’audits indépendants rendent difficile toute amélioration des droits sociaux dans ce secteur.

Ces pratiques illustrent les effets délétères du modèle ultra-compétitif de la fast-fashion.

Salaire moyen dans les ateliers sous-traitants : 3 centimes par vêtement

Dans certains cas, les travailleurs perçoivent un salaire à la pièce, allant jusqu’à seulement 3 centimes d’euro par vêtement cousu. À ce tarif, un ouvrier doit produire des centaines de pièces par jour pour espérer un revenu minimal, ce qui les expose à des cadences épuisantes et à un stress permanent.

Ce système favorise l’exploitation tout en maintenant les prix de vente artificiellement bas. De plus, les employés sont souvent exposés à des produits chimiques toxiques sans équipement de protection, ce qui engendre des risques sanitaires importants.

L’envers du décor de la mode bon marché est donc marqué par une précarité systémique et des violations répétées des droits humains.

Déchets vestimentaires et gestion en fin de vie

En France, 700 000 tonnes de textiles sont jetées chaque année

En France, environ 700 000 tonnes de textiles sont mises sur le marché chaque année, dont une part importante finit à la poubelle. Si une partie est collectée pour être triée ou valorisée, une majorité échappe encore aux filières de recyclage.

La gestion de ces déchets représente un défi logistique et environnemental considérable. Les vêtements jetés mettent des décennies à se décomposer dans les décharges et peuvent libérer des substances polluantes dans le sol et les eaux souterraines.

Cette situation illustre l’incapacité actuelle du système à absorber les flux générés par la surconsommation.

Moins de 1 % des vêtements sont recyclés pour produire de nouveaux vêtements (Ellen MacArthur Foundation)

Selon la Fondation Ellen MacArthur, moins de 1 % des vêtements usagés sont recyclés en de nouveaux vêtements. Cette faiblesse s’explique par des obstacles techniques (fibres mélangées, absence de tri automatisé), économiques (coûts élevés du recyclage) et culturels (préférence pour le neuf).

Le recyclage textile reste donc marginal face à l’ampleur des volumes jetés. Pour inverser cette tendance, il est indispensable de repenser la conception des vêtements dès l’origine, afin de faciliter leur réemploi ou leur transformation.

Le développement d’une véritable économie circulaire suppose aussi la mise en place d’une responsabilité élargie des producteurs (REP) efficace.

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