Les bactéries des zones humides en Algérie ont été étudiées à travers l’éco-bactériologie et l’activité enzymatique de souches isolées dans les sites Ramsar d’Oran et de Bechar. L’analyse a révélé des résistances aux antibiotiques et un contenu plasmidique significatif, soulignant l’importance écologique de ces milieux.
Les zones humides en Algérie :
L’Algérie est riche en zones humides, le recensement préliminaire effectué au milieu des années 1990 a dénombré 254 zones humides naturelles, parmi les quelles 60 zones peuvent être classées sur le site Ramsar.
D’après la direction générale des forets les nombres des zones humides peut dépasser le millier si l’on inclut les oueds, les grottes, les oasis et Daya, zones côtières, nom comprises dans le premier inventaire.
Depuis son adhésion à la convention de Ramsar par la signature du décret°439-82 du 11décembre 1982, l’Algérie comptait seulement 3 zones humides d’importance internationale avant l’année 2000, en 2004 grâce d’un projet réaliser et financé par le programme « eau vivant » du fond mondiale pour la nature L’Algérie a désigné 42 sites avec une superficie de 3 millions d’hectares, près de 50% de la superficie totale estimée des zones humides en Algérie classées et protégées sur la listes des zones humides d’importance internationale le lac de Tonga (El-Kala) reste parmi les meilleures exemples des zones humides en Algérie (DGF, 2006) (Voir Tableau 1) (Voir Figure 06).
De part la superficie classée (2,8millions), l’Algérie est le troisième pays en Afrique après le Botswana et son Delta de l’Okavango qui fait 6,8 millions d’ hectares et Tanzanie avec 3,5millions d’hectares et la huitième dans le monde après le Canada (13 millions d’hectares),la Russie(10,3 millions d’hectares ) l’Australie(5,2 millions d’hectares ),le Brésil(4,5millions d’hectares),le Pérou(2,9 millions d’hectares) et les deux pays africains précédents ,Botswana et la Tanzanie (DGF, 2006)
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Source :
Figure 06 : Répartition des zones humides en Algérie (DGF, 2012)
Tableau 01: Les zones humides de la convention Ramsar en Algérie (DGF, 2012) | |||
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N° | Nom de la zone humide | Type de zone humide | Wilaya |
1 | Lac Tonga | Lac d’eau douce côtier, marais et aulnaie | El Tarf |
2 | Lac Oubeïra | Lac d’eau douce côtier | El Tarf |
3 | Le lac des oiseaux | Lac d’eau douce côtier | El Tarf |
4 | Chott Ech Chergui | Chott salé, continental saumâtre | Saïda, Nâama, El Bayadh |
5 | Guerbes | Plaine d’inondation côtière | Skikda |
6 | Chott El Hodna | Chott et sebkha continentaux, | M’Sila et Batna |
7 | Valéee d’Iherir | Gueltates d’eau douce | Illizi |
8 | Gueltates d’issikarassene | Gueltates d’eau douce | Tamanrasset |
9 | Chott Merouane/Oued Khrouf | Chott continental | El Oued et Biskra |
10 | Marais de la Macta | Marais côtier et Oued | Mascara, Oran et Mostaganem |
11 | Oasis d’Oueld Saïd | Oasis et foggara | Adrar |
12 | Sebkha d’Oran | Sebkha ou lac salé continental | Wilaya d’Oran |
13 | Oasis de Tamentit | Oasis et foggara | Adrar |
14 | Oasis de Moghrar et Tiout | Oasis et foggara | Nâama |
15 | Zehrez Chergui | Chott et sebkha contnentaux | Djelfa |
16 | Zehrez Gharbi | Chott et sebkha contnentaux | Djelfa |
17 | Gueltates d’Affilal | Gueltates | Tamanrasset |
18 | Grotte de Ghar Boumâaza | Grotte karstique continentale et oued | Tlemcen |
19 | Marais de la Mekhada | Marais d’eaux douces et saumâtres | El Tarf |
20 | Chott Melghir | Chott et Sebkha salés continentaux | El Oued et Biskra |
21 | Lac de Réghaïa | Lac, marais et oued côtiers | Alger |
22 | Lac Noir | Tourbière morte | El Tarf |
23 | Aulnaies d’Aïn Khiar | Aulnaie et oued d’eau douce | El Tarf |
24 | Lac de Béni Bélaïd | Lac, marais, aulnaie et oued côtiers d’eau douce | Wilaya de Jijel |
25 | Cirque d’Aïn Ouarka | Lacs et sources d’eaux chaudes et froides, cirque géologique | Nâama |
26 | Lac de Fetzara | Lac d’eau douce | Annaba |
27 | Sebkhet El Hamiet | Lac salé saisonnier | Sétif |
28 | Sebkhet Bazer | Lac salé permanent | Sétif |
29 | Chott El Beïdha-Hammam Essoukhna | Lac salé saisonnier, prairie humide | Sétif |
30 | Garaet Annk Djemel El Merhssel | Lac salé saisonnier | Oum el Bouaghi |
31 | Garaet Guellif | Lac salé saisonnier | Oum el Bouaghi |
32 | Chott Tinsilt | Chott et sebkha | Oum el Bouaghi |
33 | Garaet El Taref | Lac salé permanent | Oum el Bouaghi |
34 | Dayet El Ferd | Lac saumâtre permanent | Tlemcen |
35 | Oglat Edaïra | Lac saumâtre | Naama |
36 | Les Salines d’Arzew | Lac salé saisonnier | Oran |
37 | Le lac de Telamine | Lac salé saisonnier | Oran |
38 | Le Lac Mellah | Lac d’eau saumâtre | El Tarf |
39 | Sebkhet El Meleh(lac d’El-Goléa) | Lac | Ghardaïa |
40 | Chott Oum Raneb | Chott continental | Ouargla |
41 | Chott Sidi Slimane | Chott continental | Ouargla |
42 | Chott Ain El Beida | Chott continental | Ouargla |
1. Les mécanismes biogéochimiques dans les milieux humides :
Les processus biogéochimiques participent à la transformation et la dégradation des composés introduits par les eaux dans les milieux humides. En période d’engorgement, les microorganismes (bactéries, champignons…) présents dans les sols saturés en eau et dépourvus d’oxygène mettent en place des processus d’oxydoréduction qui leur permettent de respirer : ils utilisent successivement plusieurs composés contenant de l’oxygène (nitrates, oxyde de fer, sulfate…), présents dans la matière organique, qui sont alors réduits. Suite à ce changement d’état, ces composés sont assimilables par les animaux et les organes souterrains des végétaux (racines…).
Ces processus interviennent dans différents cycles de la matière. Les plus étudiés sont ceux de carbone, de l’azote et du phosphore. Par exemple, les milieux humides contribuent à réguler l’azote en général et les nitrates en particulier. Dans les sols gorgés d’eau, des bactéries décomposent les nitrates pour en prélever l’oxygène pour leur respiration, libérant l’azote sous forme atmosphérique. Ce phénomène peut avoir un impact considérable, en éliminant jusqu’à 400 kilos d’azote par hectare et par an (Barnaud et Fustec ,2007)
2. L’autoépuration :
L’eau de mer, de rivières, ou de lac est riche en espèces animales et végétales qui ont pour rôle de transformer et éliminer naturellement, en totalité ou en partie, les polluants aux quelles elle sert d’exutoire. C’est le processus d’autoépuration grâce à un ensemble de phénomènes de filtrations et d’oxydations combinées à l’action des organismes (bactéries, protozoaires, insectes et plants…) vivants dans le milieu aquatique et sur les berges, l’eau assure le maintient de la qualité et préserve l’équilibre de l’écosystème.
La pollution biologique peut être atténuée par processus naturel d’autoépuration : destruction des germes pathogènes par l’oxygène dissous dans l’eau par l’action bactéricides des ultraviolets solaires, par la concurrence vitales des micro-organismes saprophytes et bactériophages.
L’autoépuration est nette dans les rivières à grand débit (par dilution).Mais il arrive que cette autoépuration ait ses limites si le niveau de pollution atteint un seuil critique, à ce moment là l’eau n’est plus capable à s’auto-épurer c’est-à-dire d’éliminer les agents polluants (Bahi, 2012)