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Analyse économétrique des déterminants de l’épargne en RDC

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🏫 UNIVERSITE DE LUBUMBASHI - FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET GESTION - DEPARTEMENT D’ECONOMIE
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licence - NOVEMBRE 2022
🎓 Auteur·trice·s
AGANZE MASHEKA Ashile
AGANZE MASHEKA Ashile

L’analyse économétrique de l’épargne en République Démocratique du Congo, couvrant la période de 1960 à 2020, identifie les facteurs déterminants des faibles taux d’épargne et leur influence sur l’investissement et la croissance économique. Des recommandations stratégiques pour améliorer l’épargne sont également proposées.


CHAPITRE III : ANALYSE MACRO ECONOMETRIQUE DES DÉTERMINANTS DE L’ÉPARGNE

Au cours de ce chapitre, il sera question de démontrer au travers une analyse économétrique les facteurs qui expliquent le niveau de l’épargne en RDC pour les 60 dernières années, c’est après ces analyses que nous donnerons notre avis et profiterons par cette même occasion de proposer quelques stratégies pour améliorer le niveau de l’épargne en RDC.

Section 1 :

DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DE DONNEES

3.1.1. CHOIX ET PRÉSENTATION DU MODÈLE

Le choix du modèle repose sur les principes économétriques qui permet à le sélectionner sur base de la revue de littérature utilisée précédemment dans le travail.

Les modèles autorégressifs à retard échelonné (ARDL) combinent à la fois les modèles Autorégressif (AR) où l’on trouve, parmi les variables exogènes, la variable dépendante décalée ; et les modèles à retards échelonnés ou Distributed Lag (DL) où l’on voit à la fois les variables exogènes et leurs valeurs passées (décalées) (Bourbonnais, 2015; Benyacoub and Mourad, 2021).

Le modèle autorégressif s’écrit comme ceci :

(1)

Ce qui peut encore s’écrire comme suit : ;

Le modèle à retards échelonnés s’écrit sous la forme suivante :

(2)

Ou encore ; et

Le modèle ARDL, qui est la combinaison des deux premiers se présente sous la forme fonctionnelle suivante :

(3)

Ou sous la forme de l’équation suivante :

Ces modèles dynamiques souffrent généralement de problème d’autocorrélation d’erreurs due à la présence de la variable endogène décalée comme variable exogène ; c’est ainsi qu’on recourt à des techniques d’estimation plus robuste que les moindres carrés ordinaires.

Pour ce faire, Dans notre recherche nous allons procéder par une analyse économétrique des déterminants de l’épargne en RDC. Cette analyse est basée sur le modèle Autorégressif à Retard Echelonné (ARDL) dû au manque stationnarité de certaines variables d’étude.

Le modèle économétrique théorique se présente comme ceci :

Où INFL est le taux d’inflation, IDE représente l’investissements directs étrangers, AID est l’aide publique au développement, PIBH représente le PIB par habitant, INT désigne le taux d’intérêt et εt c’est le terme erreur ; i, j, k, q et r représentent respectivement le nombre de retard optimal pour chaque variable.

3.2. PRESENTATION DES DONNEES

Les variables retenues pour la modélisation sont les suivantes : l’épargne (EPARGNE en % du PIB), l’investissements directs étrangers en % du PIB (IDE), le taux d’inflation annuel (INFLATION), le taux d’intérêt (INTERET), le PIB par habitant (PIBHAB) et l’aide publique au développement (AID).

3.2.1. Variable dépendante (S)

Le taux d’épargne est un facteur important dans l’explication du développement de beaucoup des pays, notamment ceux d’Asie de l’Est comme la Chine, le Singapour, l’Inde, … En effet, l’épargne finance l’investissement, celui-ci à son tour permet d’accroître la production et de générer des revenus. La hausse des revenus améliore le bien-être collectif et engendre le développement.

Il est donc important d’avoir une bonne politique de mobilisation de l’épargne pour améliorer la situation socio-économique du pays. Une forte propension à épargner est un indicateur de croissance et donc du développement. L’épargne véhicule l’image de sagesse mais aussi celle des sacrifices nécessaires à la poursuite, sur le long terme, du processus de création des richesses

Variables explicatives

L’inflation affecte l’épargne par différents canaux. Les ménages, anticipant une hausse des prix, sont incités à réduire leur épargne par un effet de substitution de la consommation présente à la consommation future (épargne). L’effet revenu lié à la hausse des prix joue en sens inverse (Najat, 2008). Lorsque les taux d’intérêt nominaux sont rigides, l’inflation entraîne une diminution du taux d’intérêt réel et donc une baisse de l’épargne. L’inflation traduit également l’instabilité et l’incertitude macroéconomiques. Dans ce cas, son effet sur le taux d’épargne peut être positif ou négatif.

L’investissements directs étrangers

Il équivaut au ratio entre l’investissements directs étrangers sur le PIB. L’investissement joue un double rôle au sein de l’activité économique :

– En tant que composante de la demande finale globale, l’investissement est, comme la consommation, une dépense et à ce titre, il peut soutenir l’activité économique indépendamment de l’usage concret auquel il est destiné.

– Mais en tant que facteur de production, l’investissement est souvent considéré comme le moteur de la croissance économique dans la mesure où il accroît les capacités productives du pays, améliore sa productivité et stabilise le taux de change.

La banque de France définit les IDE comme des investissements internationaux par lesquels des entités résidentes d’une économie acquièrent ou ont acquis un intérêt durable dans une entité résidente d’une économie autre que celle de l’investisseur.

Les IDE permettent l’amélioration des recettes fiscales ; Les bénéfices que réalisent les entreprises étrangères peuvent améliorer l’assiette fiscale de l’Etat. En favorisant l’accroissement des revenus salariaux, l’Etat élargit la base imposable pour lui permettre de mener sa politique des grands travaux et assurer la sécurité dans le pays. En outre, Les IDE ont un impact positif sur l’épargne et la réduction de la pauvreté.

– Le produit intérieur brut par habitant exerce un effet positif sur l’épargne. Suivant Keynes, le revenu des agents économiques est le principal déterminant de l’épargne. Lorsque le revenu augmente, le taux d’épargne augmente également.

– Le taux d’intérêt, d’après les néoclassiques, a un effet significatif sur l’épargne. Lorsque celui-ci est élevé, l’agent économique sera incité à épargner puisqu’épargner lui permet d’accroître ses rêves.

– Aide publique au développement (APD) D’après Severino, l’aide publique au développement est une dépense publique au bénéfice des pays ou territoires en développement, ayant pour intention le développement et qui est accompagnée de conditions financières favorables (Kako, 2011). Elle constitue un instrument de redistribution régionale de ressources publiques.

3.3. Sources des données

Les données utilisées dans cette partie proviennent de la Banque Centrale du Congo (2020) et de la Banque Mondiale (2021), couvrant la période allant de 1960-2020. Le choix de cette période peut se justifier par le souci d’avoir des séries temporelles qui ont une même base en vue de rendre possible les estimations économétriques.

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