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Analyse de la liquidité bancaire en RDC

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🏫 Université De Goma - Faculté des sciences economiques et de gestion
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de licence - Novembre 2021
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La liquidité bancaire en RDC est cruciale pour la stabilité financière, comme l’illustre l’étude de la gestion du risque de liquidité à la BOA RDC. L’article analyse les facteurs de risque, les conséquences d’une mauvaise gestion et les normes internationales, notamment Bâle III.


CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE

Dans cette partie, il s’agit de donner le contenu essentiel de la revue de littérature sur la gestion du risque de liquidité et quelques travaux empiriques relatifs à notre surjet de recherche.

LITTERATURE THEORIQUE SUR LA GESTION DU RISQUE DE LIQUIDITE

Dans cette partie il sera question de la liquidité, le risque de liquidité et la gestion du risque de liquidité.

LA LIQUIDITE

La détention de l’argent liquide s’avère importante pour faire face à des exigences immédiates, plutôt que d’avoir des placements nécessitant une mobilisation ou transformation en argent liquide (cession de titres).

La banque comme les différents opérateurs économiques est confrontée quotidiennement à des opérations exigeant de la monnaie liquide qu’elle utilise sous différentes formes au règlement de ses transactions. Elle collecte des ressources, elle octroie des crédits et assure des opérations de change. Elle doit gérer de manière rationnelle ses avoirs pour éviter les situations d’incapacité de régler ses transactions dans l’immédiat. Mais qu’est-ce que la liquidité bancaire et d’où provient-elle ?

Nous essayerons dans ce premier chapitre d’expliquer le concept de la liquidité.

  1. DEFINITION :

La liquidité a plusieurs acceptations selon qu’elle serait relative à un actif, une banque ou un système bancaire. On considère en général qu’un actif est liquide, s’il peut être rapidement transformé en monnaie, sans perte de valeur et a un coût de transaction relativement faible.

Pour une banque, la liquidité signifie son aptitude à trouver les fonds nécessaires au financement de ses engagements, a un prix raisonnable et à tout moment.

Pour le système bancaire, la liquidité est l’aptitude des banques à disposer de Monnaie centrale, lorsque le jeu de leurs différentes opérations les conduit à devoir céder de la monnaie centrale à des institutions financières non bancaires ou à des agents non financiers.1

Le comité de Bale, donne la définition suivante de la liquidite : « Liquidity [is] the ability to fund increases in assets and meet obligations as they came due ». Donc, c’est la capacité de la banque à financer ses actifs et à rembourser ses engagements au moment où ces financements ou remboursements apparaissent.2

  1. FONCTIONS DE LA LIQUIDITE :
    1. Rassurer les créanciers :

La première fonction de la monnaie est de rassurer les préteurs de fonds. Ceux-ci ne sont pas tant intéresses par le rendement que par la certitude d’être rembourses. Tant qu’une banque est perçue comme ayant des liquidités suffisantes, ces préteurs n’auront aucune crainte à prêter ou à placer leurs fonds auprès de cette banque.

    1. Rembourser les emprunts :

La seconde fonction de la liquidité est de rassurer la banque elle-même sur son aptitude à rembourser ses dettes, à mesure qu’elles deviennent exigibles et cela sans être dans la nécessite absolue de les renouveler.

    1. Garantir l’aptitude de prêter :

Le banquier doit entretenir une certaine liquidité, afin de faire face aux retraits de fonds et aux demandes de prêts inattendus notamment dans le cadre de lignes de crédit ferme3 qu’il accorde à ses clients.

Pour ce faire, la banque doit faire en sorte que ses emprunts actuels sur les marchés et sa bonne réputation soient tels qu’elle puisse se présenter à nouveau sur ces marchés et acquérir des fonds sans difficultés selon ses besoins.3

    1. Eviter la vente forcée d’actifs :

Si une banque, pour un motif quelconque, devient sérieusement illiquide avec l’incapacité de renouveler ses emprunts à mesure qu’ils arrivent à échéance, elle n’a plus d’autres solutions que la vente de ces actifs (titres ou prêts) a des prix de marché très en dessous de leur valeur nominale, ce qui va lui engendrer des pertes considérables.

    1. Prévenir le paiement d’un intérêt élevé :

En cas de problèmes de liquidité, la banque est obligée de se présenter sur le marché en position emprunteuse, même si les taux ne sont pas avantageux. Elle sera donc perçue comme illiquide, et le marché lui imposera des taux plus élevés étant donné que le risque sur cette banque est plus important. Avoir des liquidités suffisantes permet donc à une banque d’éviter le paiement de taux d’intérêt élevés.

    1. Eviter le recours à la Banque Centrale :

Une banque qui souffre toujours d’un déficit de liquidité même après avoir épuisé tous les moyens de financement qui sont à sa disposition, peut encore s’adresser à la Banque Centrale pour obtenir une avance en compte courant, étant donné que celle-ci joue le rôle du préteur en dernier ressort dans un système bancaire. Toutefois, ce recours présente de nombreux inconvénients, d’abord en raison de son cout élevé, mais aussi de l’intervention de la Banque Centrale dans la gestion de l’établissement considéré comme illiquide.

  1. SOURCES DE LA LIQUIDITE BANCAIRE :
  2. Les actifs quasi échus :

Ce sont des actifs sur le point d’arriver à échéance. Comprennent plusieurs éléments :

    • Le portefeuille de prêts qui procure à la banque des liquidités au fur et à mesure que les échéances tombent ;
    • Les titres et les instruments de marche monétaire émis par d’autres établissements, tels que les Bons du Trésor et les Certificats de Dépôt devant bientôt échoir, et qui peuvent être par conséquent considérés comme une source immédiate de liquidité.
  1. Les actifs à court terme facilement liquidables :

Les actifs à court terme constituent une seconde source de liquidité. Parmi ces actifs, on peut retrouver des titres à long terme arrivant à échéance, mais la majeure partie est constituée des instruments monétaires (court terme).

  1. L’aptitude à emprunter :

La troisième source de liquidité est l’aptitude de la banque à lever des fonds, notamment sa capacité à accéder aux marches de capitaux. Cette aptitude dépend de taille de la banque et de la perception du marché de la qualité de sa signature. Ainsi, une banque jouissant d’une bonne réputation de solvabilité a un accès illimité au marché monétaire. La seule limite à ses emprunts est son capital (règlementation prudentielle).

  1. Les lignes de crédit interbancaires et auprès de la Banque Centrale

Afin d’assurer la liquidité nécessaire en temps voulu, chaque banque doit avoir des lignes de crédit, auprès de la banque centrale et auprès d’autres banques dites correspondants.

Ces lignes de crédit sont souvent sollicitées et accordées par des banques étrangères les unes aux autres. En effet, une banque qui opère dans une devise étrangère peut, à juste titre, craindre d’avoir des problèmes de liquidité dans cette devise, n’ayant pas comme une banque nationale un accès direct à la devise nationale.

  1. BESOIN DE LIQUIDITE

Le besoin de liquidité est le manque à constater ou à prévoir en terme de fonds nécessaires au financement de l’activité bancaire, son évolution et son financement se font par le service de la trésorerie qui doit fournir au département de crédit (charge de l’étude du dossier de crédit) l’estimation du besoin de liquidité pour financer des opérations de prêts en déterminant leur degré de risque et de rentabilité. L’offre de crédit est déterminée par le besoin de liquidité qu’elle engendra, en d’autre terme : la banque prévoit le besoin de liquidité qui résulterait d’un crédit éventuellement octroyé.

________________________

1 BESNARD. D, .La monnaie : politique et institutions. Edition paris, 1987, page 44.

2 Document consultatif. Sound Practices for Managing Liquidity in Banking Organisations. De Février 2000

3 ARAB Abdelilah et ELBOUZIDI Mohammed ; Gestion du risque de liquidité ; Université mohamed V, 2011 ; page 8

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