Les bienfaits thérapeutiques du manguier : Découvrez comment le manguier, avec ses propriétés médicinales et son rôle économique, est utilisé pour traiter diverses affections et améliorer la qualité de vie, selon des recherches récentes.
Chapitre I. Revue de la litterature
Historique: Le manguier
Le manguier (Mangifera indica L.) est un Spermaphyte de la classe des Dicotylédones, de l’ordre des Sapindales et de la famille des Anacardiacées (Bompard, 2009). Cet arbre au feuillage persistant et à la fructification généreuse est vénéré par les Hindous. Et c’est son ombrage que le Bouddha choisit pour méditer des journées entières sur la destinée de l’Homme.
Originaires de la région Indo-Birmane, les manguiers se sont diversifiés ultérieurement dans deux autres zones d’Asie du sud-est, à savoir le nord-ouest de l’Inde, en donnant des variétés monoembryonnées à épiderme plus ou moins coloré, sensibles à l’anthracnose, puis en Birmanie, Thaïlande, Indonésie et dans le sud de la péninsule indochinoise, en donnant des variétés polyembryonnées à épiderme verdâtre, peu coloré, présentant une relative résistance à l’anthracnose (Vannière et al., 2004).
Depuis un siècle, ces deux types de mangue ont été rassemblés en Floride, où elles ont donné de nombreuses descendances par hybridation naturelle ou dirigée.
Cette région est considérée comme un centre secondaire de diversification. La majeure partie des variétés de mangues présente sur les marchés d’exportation est issue de ces hybridations (Vannière et Vayssières, 2007).
Ecologie et distribution géographique
Du point de vue climatique, le manguier est retrouvé entre la latitude 36° N et 33° S. Originaire des zones subtropicales d’Asie, Mangifera indica est maintenant cultivé en Amérique et en Afrique. La température minimale pour la croissance des pousses est de 19,5°C (Jacquemin, 1969) et la température supportable s’étend de 22 à 43,5°C.
Le manguier pousse dans des régions à pluviosité comprise entre 600 et 1200 mm et croît même très bien dans les climats marqués par une sécheresse, car son enracinement très profond et très étendu lui permet l’absorption d’eau et d’éléments nutritifs dans les couches inférieures du sol. Toutefois les jeunes plants doivent être régulièrement arrosés. Les manguiers préfèrent les sols profonds (au moins 2 m de profondeur), sablo-limoneux à limoneux, avec un pH légèrement acide compris entre 5,5 et 6,5 (Tom-Dery et al., 2015). Ils supportent les sols argileux (Laroussilhe, 1980 ; Ouedraogo, 2002).
Le manguier possède un système racinaire pivotant avec une hauteur totale pouvant atteindre 30 à 40 mètres, l’arbre présente généralement une forme arrondie (Fig. 1) (Mukherjee et Litz, 2009 ; Anaelle, 2012). Le fût du manguier est érigé et peut présenter un diamètre avoisinant le mètre. Son feuillage dense de couleur virant du vert foncé au vert sombre est persistant, pendant, coriace, aromatique, avec une odeur de térébenthine (Goguey, 1995 ; Daniel-yves, 2002 ; Anaelle, 2012).
Chacune des feuilles alternes possède un pétiole strié et long de 2 à 4,5 cm. Le limbe lancéolé et aigu à la base est long de 10 à 30 cm et large de 2,5 à 5 cm (Jacquemin, 1969). La floraison a lieu en saison sèche. Elle est induite par un stress dû à l’arrêt des pluies.
Les inflorescences portées en position terminale des rameaux sont en forme de grappes (Fig. 1 à droite) ; elles sont constituées de fleurs mâles et de fleurs hermaphrodites (Hallé et al., 1978 ; Edelin, 1984 ; Barthélémy, 1988 ; Bally, 2006 ; Anaelle, 2012). Chaque fleur parfaite comporte au moins 5 sépales et 5 pétales et une étamine.
La mangue est une drupe. Pour bien mûrir celle-ci a besoin d’une bonne insolation. A maturité la couleur du péricarpe est fonction de la variété. Le mésocarpe à maturité est jaune. La graine aplatie est protégée par un endocarpe lignifié. La mangue mûre est parfois ferme mais le plus souvent elle est juteuse. Selon la variété, c’est un fruit qui pèse entre 50 g à 2 kg (Nacro, 2009).
Le manguier est une plante des régions tropicales et subtropicales (Fig. 2). La diffusion du manguier à l’ensemble du monde tropical date des expéditions et des installations coloniales portugaises et espagnoles du 15ème et du 16ème siècle. Certaine pense qu’il fut introduit en Afrique par les arabes, pour d’autre ce sont les portugais qui ont transporté le manguier de leurs colonies indiennes à leurs colonies africaines, puis de ces dernières au Brésil (Amouroux et al., 2009).
Figure 2 : Carte de distribution actuelle de Mangifera indica dans le monde (CABI, 2007).
Importance socio-économique de Mangifera indica L.
En dépit de sa production pour l’exportation, le manguier a plusieurs importances dans le fonctionnement des exploitations agricole. La mangue a un double rôle en tant que fruitier, mais aussi en tant que produit vivrier (Vayssières et al., 2008).
Sur le plan de la sécurité alimentaire
les fruits de la mangue sont incroyablement populaires avec l’ampleur en raison de leur large éventail d’adaptabilité, de leur haute valeur nutritive, de leur richesse en variété, de leur goût délicieux et de leur excellente saveur.
Le fruit de la mangue est une source riche de vitamines (A, B, C), elle est aussi riche en Fer, Potassium, sucre, en antioxydants et en oligoéléments. Ceci lui permet de jouer un rôle nutritionnel crucial pour les populations pauvres vivant dans des zones relativement déshéritées. Les variétés de bonne mangue contiennent 20% des sucres solubles total Chavan et Rasal, 2012).
La mangue constitue l’un des principaux aliments consommés durant la période de soudure, d’avril à juillet et une source de calories à bon marché pour les étudiants et même pour les populations.
Si, dans les couches moyennes et aisées, la mangue est consommée pour son goût et comme complément alimentaire, dans les couches défavorisées rurales, urbaines et dans un milieu estudiantin, un «repas» de mangues n’est pas inhabituel, il devient ce pendant un moyen de survie. La teneur en acide des fruits mûrs du désert varie de 0,2 à 0,5% et la teneur en protéines est d’environ 1%, les fruits mûrs sont riches en calories avec des propriétés diurétiques et laxatives. Cela aide à augmenter la capacité digestive (2. Bally, 2006).
Sur le plan thérapeutique, la décoction d’écorce qui contient beaucoup de tanin est astringente, elle permet de guérir la diarrhée simple : Un morceau d’écorce bien nettoyée de 10 cm dans 1 litre d’eau, bouillir 10 minutes, 1 verre 2 à 3 fois par jour.
Ce liquide est utile pour laver les plaies, les brûlures, contrôler les infections ou les irritations génitales (vulvo- vaginite, leucorrhée), et en gargarisme ou bain de bouche pour les plaies de la bouche ou les aphtes. La décoction de feuilles (1 poignée de feuilles dans un litre d’eau, 10 minutes d’ébullition) est moins astringent mais permet de soigner la «bourbouille » du nourrisson.
L’infusion de jeunes feuilles et de fleurs dans un litre d’eau bouillante, 1 verre 2 à 3 fois par jour était conseillé aux Antilles pour faire baisser la fièvre et combattre les infections urinaires.
Des expériences en laboratoires montrent que l’extrait aqueux de poudre d’écorce, des feuilles, est anti-inflammatoire, analgésique, hypoglycémique (contrôler le diabète de type 2), améliore également le confort de vie des personnes souffrant d’un cancer, d’asthme, des porteurs d’un adénome prostatique et de certaines maladies de peau (psoriasis, lupus). Le noyau desséché et pulvérisé est un ancien remède antiparasitaire intestinal (1/2 à 1 cuillerée à café dans de la confiture, c’est très amer). Cela corrobore l’utilisation traditionnelle rencontré à cuba et au Chile en 2001.
La mangue participe à l’équilibre de la trésorerie des exploitations: le manguier fournit à la fois des fruits pour la vente et du bois relativement doux utilisé pour la fabrication de charbon et les brindilles séchées sont utilisées à des fins religieuses (Lundy, 2010).
Les Hindous recueillaient l’urine des vaches qui mangeaient des feuilles de manguier pour colorer en jaune les tissus. Le noyau de fruits de la mangue est la partie la plus importante et contient environ 8 à 10% de graisse de bonne qualité utile pour la saponification. Son amidon est utilisé dans les industries de la confiserie (Chavan et Rasal, 2012). La fabrication de charbon est effectuée principalement par élagage des arbres durant les mois de faible activité agricole et génère des revenus significatifs.
Le manguier a une fonction d’épargne: les troncs peuvent fournir des planches et des revenus en cas de besoins monétaires plus importants. Enfin le manguier est un grand arbre au tronc important utilisé pour construire des bateaux, des pirogues ou faire de grandes sculptures. Il est enfin à noter que les feuilles du manguier sont utilisées comme fourrage pour nourrir les animaux en période de sécheresse. Les plantations à manguiers jouent aussi un rôle important sur le plan environnemental.
Concept du REDD+ au Cameroun
Depuis sa présentation à la 11ème Conférence des Parties en 2005, le concept de la Réduction des Emissions dues à la Déforestation (RED) a été élargi pour inclure la Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD), puis à la REDD plus au rôle de la conservation, la gestion durable des forêts et l’amélioration des stocks de carbone forestier (REDD+).
Il y a eu également des propositions pour prendre en compte les émissions provenant de l’agriculture et autres utilisations des terres, dans le cadre du programme AFAUT (Agriculture, Foresterie et Autres Utilisations des Terres).
Cette approche a été baptisée REDD++ ou REALU (Reducing Emission from All Land Uses). Il est à noter que d’autres ont proposé que l’examen du secteur de l’agriculture soit poursuivi de manière distincte de la REDD, notamment à travers les approches de coopération sectorielles et les actions sectorielles spécifiques (Minang et al., 2009 in Tabue, 2013). Ce qu’on entend par REDD+ n’est pas clairement défini, et en tant que telle, elle reste une question en suspens dans les négociations.