Quel avenir pour le e-learning en France ?

Quel avenir pour le e-learning en France ?

III – Quel avenir pour le e-learning?

Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. Sénèque.

III.1. Le e-learning dans le monde

III.1.1. Le e-learning en France

Le e-learning a été considéré d’emblée comme un produit de substitution à la formation traditionnelle, dans le domaine professionnel notamment. Cette vision s’est faite en considérant les avantages comparatifs nécessaires du e-learning :

  •  Abolition des distances.
  •  Disparition du présentiel.
  •  Souplesse des horaires et des lieux.
  •  Personnalisation de la pédagogie.
  •  Economie sur les budgets indirects de formation (déplacements, locaux).

Les entreprises françaises sont encore peu utilisatrices de nouvelles technologies en formation. Seules 12% des entreprises utilisent Internet et 22% l’Intranet pour la formation. C’est ce qui ressort d’une étude effectuée par Arthur Andersen sur le e-learning, auprès de 74 entreprises. Huit d’entre elles ont mis en place des solutions faisant appel au e-learning, le plus souvent dans le domaine de l’informatique ou des langues.

Raisons pour lesquelles les entreprises françaises ne font pas appel au e-learning :

  •  Le e-learning est considéré comme adapté à des problématiques générales alors que leurs besoins portent sur des formations spécifiques.
  •  Le manque d’information (72%).
  •  La culture d’entreprise (70%).
  •  Une mauvaise maîtrise des NTIC (63%).
  •  Le coût (60%).
  •  Le CD-ROM prend ses marques dans l’entreprise où il est connu et utilisé dans 30% des cas.

Le marché de la formation en ligne semble avoir trouvé ses marques. Entreprises et fournisseurs d’outils de e-learning sont désormais en totale adéquation. Le e-learning est passé d’un marché d’offre à un marché de demande. De plus les différents acteurs ont dès le début misé sur les NTIC au service de l’éducation et de la formation. C’est une des raisons pour lesquelles, aujourd’hui, il se stabilise.

Jusqu’en 2000, les possibilités de ce marché ont été surestimées. Il y avait une approche « tout outil » qui n’a pas su convaincre, les produits étaient très chers et les entreprises n’ont pas été complètement conquises.

Au moment de l’explosion d’Internet, de nombreuses sociétés de conseil et SSII ont investi dans ce secteur. Mais le coût des produits, la méconnaissance du e-learning par les clients, ainsi que l’étendue des offres proposées ont entraîné leur perte. Ayant tiré les leçons des erreurs commises dans le passé, ce marché connaît actuellement une véritable mutation.

Depuis 2002, les comportements ont radicalement changé. Les entreprises grands comptes comme PME s’orientent de plus en plus vers le e-learning, car aujourd’hui les produits sont davantage ciblés. Les mentalités ont, elles aussi, évolué.

La pédagogie a repris le dessus face à la technologie. Les cursus de formation sont désormais moins longs et mieux adaptés à la demande des clients. Ils sont délivrés par modules de trois heures maximum, avec des sessions d’une durée qui n’excède pas 30 minutes. Les thèmes abordés sont très variés : l0a bureautique, les langues, mais aussi le management.

Pour persuader les entreprises de la nécessité de ce type de formation, les spécialistes ont dû se pencher sur ses méthodes de mise en application. Au vu des premiers résultats, il ressort que le 100% e-learning est à proscrire.

Car le e-learning ne peut pas survivre sans le recours à la pédagogie. C’est donc la méthode mixte qui s’est imposée. Les cursus associent désormais la formation à distance (auto-formation), à la formation présentielle, qui requiert l’intervention sur place d’un formateur. Les acteurs du marché de la e-formation ont compris que seuls des formateurs étaient capables d’intéresser les stagiaires, car le e-learning doit être structuré et les stagiaires encadrés.

Afin de toucher une plus vaste clientèle, les offres ont dû être élargies. Au départ, trop chères, elles n’étaient proposées qu’aux grands comptes. Aujourd’hui, les offres se sont adaptées à la demande des PME.

C’est dans ce contexte que les formations spécifiques par métier ont fait leur apparition. Les grandes entreprises préfèrent l’intranet pour utiliser le e-learning. Les PME choisissent d’abord des solutions hébergées, qui sont plus rapides et moins chères à mettre en place. Ensuite, elles rapatrient leur base de données sur leur plate- forme interne.

Le développement du e-learning n’en demeure pas moins relativement lent. Cela tient, notamment, au fait que nombre d’entreprises n’ont toujours pas intégré l’ADSL dans leur réseau. Malgré tout, le e-learning connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. En 2002, les entreprises de moins de 500 salariés étaient deux fois plus nombreuses à proposer ce type de formation à leur personnel, par rapport à 2001. Au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), le nombre d’inscrits a augmenté de 20% depuis 2000.

Le recours à la e-formation en fonction de la taille des entreprises

Figure 6 – Le recours à la e-formation en fonction de la taille des entreprises.

La e-formation concerne surtout les grandes entreprises de plus de 1000 salariés, mais elle progresse dans les entreprises de moins de 500 salariés depuis 2002.

La progression de la e-formation entre 1995 et 2002

Figure 7 – La progression de la e-formation entre 1995 et 2002

Le recours aux formations en ligne se généralise dans les entreprises, puisqu’en 2002, 46% d’entre elles ont formé plus de 200 salariés, contre 29% en 2001. Les compétences requises sont :

– Posséder de bonnes connaissances dans les domaines de la pédagogie et des différentes technologies proposées.

– Avec l’arrivée de l’ADSL, les acteurs du e-learning doivent acquérir des compétences en matière de réseaux.

– Les prestataires doivent proposer des services complémentaires, tels que des outils de planification, pour que le stagiaire organise son temps.

– Les professionnels étant de plus en plus nombreux à recourir à la e-formation, ils demandent des outils personnalisés et donc des compétences métier.

2001 : le e-learning en France, promesses non tenues ?

En décembre 2000, le marché du e-learning en France devait croître de 41.7% au cours des cinq prochaines années et atteindre une valeur de 1.6 milliard d’euros en 2004, annonçait une étude réalisée par Rhinfo.com. En mai 2001, le marché du e-learning ne devait croître finalement que de 40% par an au cours des cinq prochaines années et représenter en 2002, 2.2% des dépenses de formation continue en formation. A long terme, la formation continue des salariés passerait entre 70% et 80% par le net (La Tribune). D’autres enquêtes prospectives nous annonçaient d’ailleurs que le terme e-learning était bien présent chez les décideurs à la recherche de gain en efficacité et en coût de formation. Parmi les avantages cités par les personnes interrogées :

– 89% pensaient qu’il était complémentaire aux formations traditionnelles.

– 86% y voyait un gain de temps.

– 73% que le e-learning facilitait l’acquisition des connaissances (étude d’Opinion-Way.com réalisée en novembre 2000)

L’étude d’Arthur Andersen Consulting publiée au premier semestre 2001 signalait que sur 74 entreprises interrogées 60% affirmaient avoir eu recours au e-learning. Le e-learning était bien en phase ascensionnelle.

La France, selon les estimations, était en marche vers le e-learning comme l’Europe dont le marché devait représenter en mai 2001 plus de 797 millions d’Euros et atteindre en 2004 un chiffre d’affaires de 4,4 milliards.

Le marché aux USA, selon IDC, aurait atteint 3.8 milliards de dollars en 2002.

Quant au marché mondial de la formation en ligne, il représentait en 1997 un chiffre d’affaires de 197 millions de dollars et devait atteindre, selon les estimations d’IDC, 5.5 milliards en 2002, soit une croissance de 95% (Thot).

Le Crédit Suisse First Boston annonçait, toujours en mai 2001, une croissance de 100% par an jusqu’à obtenir 40 milliards de dollars en 2005 (La Tribune).

En juin 2001, un nouveau discours apparaît, le e-learning ne perce pas (La Tribune) non seulement en France mais aux Etats-Unis, la formation en ligne ne faisait pas recette. Certains parlent d’hécatombe financière de sociétés du secteur (01.net).

Que s’était-il passé ? Serait-ce la chute du Nasdaq qui aurait freiné quelques investissements ?

Selon ASTD le marché du e-learning ne devrait atteindre finalement que 1.2 milliards de dollars aux USA en 2001 alors que WR Hambrecht+Co annonçait en décembre 2000 une croissance importante pour atteindre 11.5 milliards de dollars en 2003.

Seraient-ce les résultats en matière de e-learning publiées aux Etats-Unis qui auraient changé les estimations ?

Une enquête IDC signalait que les entreprises américaines auraient dépensées 1.1 milliard de dollars en 1999 pour le e-learning (ASTD).

ASTD publiait en mars 2001 les résultats des entreprises américaines entre 1998 et 1999 et voyait notamment dans les moyennes entreprises une légère baisse du e-learning, soit 8.4% de la formation consacrée au e-learning en 1999 contre 8.5% en 1998. ASTD notait parallèlement l’augmentation de la formation en salle traditionnelle qui s’expliquerait par la mise en place de Blended solutions c’est-à-dire de formations mêlant le e-learning et des solutions traditionnelles de formations. Toutefois, ASTD signalait que parallèlement les très grandes entreprises avaient augmenté leur taux de temps de formation en e-learning, 12.3% en 1998 contre 13.8% en 1999.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Le E-Learning, la e-formation : déf., modes et différences
Université 🏫: Université Panthéon-ASSAS Paris II - DU Modèles de l’Economie Numérique
Auteur·trice·s 🎓:
Walid Kassem, Ahmad Mounajed, Nadia Saadoun

Walid Kassem, Ahmad Mounajed, Nadia Saadoun
Année de soutenance 📅: Projet du module 4.1 : Management et NTIC - 3è promotion – 2003/2004
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