Comment distinguer obésité franche et surplus de poids?

Chapitre VII – Echantillon et variables utilisées

La problématique économique est de démontrer à l’aide de la méthode économétrique, quels sont les déterminants de l’obésité chez les jeunes canadiens. Nous devons donc construire un échantillon et choisir les variables explicatives appropriées expliquant le phénomène de l’obésité.

7.1 Critères de sélection de l’échantillon

Premièrement, notre échantillon ne doit contenir que des jeunes canadiens, donc des gens âgés de 17 ans et moins. Idéalement nous aurions aimé avoir un échantillon contenant des jeunes de 0 à 17 ans. Finalement, nous avons retenu les jeunes de 2 à 17 ans et cela parce que l’IMC a été mesuré seulement chez les jeunes de 2 ans et plus dans la base de données.

7.2 La variable dépendante : l’IMC

L’indice de masse corporelle (IMC) est l’indicateur standard pour calculer l’adiposité (quantité de gras dans le corps) autant chez les adultes que chez les enfants. C’est une façon objective d’évaluer la masse corporelle qui peut ensuite être utilisée pour faire des comparaisons au fil du temps et entre les pays.

L’IMC est calculé de la façon suivante : on divise le poids (en kg) de la personne par sa taille (en m) au carré. Nous suivrons les recommandations des experts en obésité pédiatrique, qui définissent un enfant comme obèse ou en surplus de poids, si son IMC dépasse le niveau établi par les nouvelles normes du groupe de travail international sur l’obésité (IOTF). La variable dépendante que nous avons donc choisie est l’IMC catégorisé selon le système de classification de Cole spécifique aux 2 à 17 ans. Cette variable va classifier les jeunes comme «obèse ou en «surplus de poids» non seulement, d’après leur poids et leur grandeur, mais également d’après leur âge et leur sexe, comme on peut le voir au tableau à l’Annexe A.

Puisque les jeunes atteignent leur puberté à des âges différents selon le sexe et que les variations de poids peuvent avoir une signification différente selon l’âge, cette méthode de calcul de l’IMC demeure la plus appropriée. Pour en savoir plus sur cette méthode, voir (Cole, 2000). Le nom de cette variable est représenté par le code MHWDGCOL dans l’ESCC Cycle 2.2 et nous l’avons renommée IMC.

Nous tenons à préciser que la moyenne de l’IMC obtenue dans les tableaux de statistiques descriptives en 7.1 et 7.2 (de 1,39 pour les 6 à 11 ans et de 1,43 pour les 12 à 17 ans) a été regroupée. Ceci s’explique par le fait que la variable est un indice, où 1- poids normal, 2- embonpoint et 3- obésité.

7.3 Comment distinguer obésité franche et surplus de poids?

Au cours de la recherche, nous allons utiliser plusieurs expressions qui sont des synonymes. Pour bien clarifier le tout : obésité franche est un synonyme d’obésité (qui exclut les gens ayant seulement un surplus de poids). Surplus de poids, surpoids et embonpoint sont des synonymes. Une personne obèse va avoir un IMC supérieur à celui d’une personne ayant un surplus de poids, tandis qu’une personne ayant un surplus de poids va avoir un IMC supérieur à une personne ayant un poids dit normal.

Le tableau à l’Annexe A affiche les nouveaux seuils d’obésité calculés selon le système de classification de Cole définissant si l’enfant est obèse ou en surpoids selon son âge et son sexe. Cette méthode est innovatrice, car elle se distingue des recherches américaines antérieures qui définissaient dans leurs données, l’obésité comme un IMC supérieur au 95e centile et un surpoids comme un IMC supérieur au 85e centile (mais inférieur au 95e).

Les résultats obtenus bien que similaires ont tendance à fournir avec la méthode de Cole des estimations plus faibles pour les jeunes enfants et des estimations plus élevées pour ceux qui sont plus âgées qu’avec la méthode classique. Les résultats obtenus avec la méthode de Cole sont plus cohérents avec la physionomie propre aux enfants qui est différente de celle des adultes.

7.4 Limites de l’utilisation de l’IMC comme variable dépendante

L’IMC en tant que mesure de l’obésité présente des limites. Par exemple, « il ne tient pas compte de la masse musculaire et osseuse des individus, ni des gens qui ont des membres très longs ou très courts, comparativement aux dimensions de leur torse. » (www.hc-sc.gc.ca/fn- an/nutrition/weights-poids/guide-ld-adult/weight_book_livres_des_poids_04_fra.php)

Des personnes ayant de telles caractéristiques peuvent erronément être déclarées comme obèses ou en surpoids.

En effet, c’est l’excès de masse adipeuse et sa répartition dans le corps qui représente le plus grand risque réel pour la santé. Selon Björntorp (2009), le taux d’obésité abdominale (aussi appelé circonférence du tour de taille ou ratio abdomen-hanche) serait le meilleur indicateur de l’obésité réelle d’un individu. Il affirme que la graisse répartie au niveau de l’abdomen est plus néfaste pour la santé, que si elle est accumulée au niveau des hanches. En faisant le ratio de la circonférence de l’abdomen, par rapport au bassin, on arrive à un chiffre que s’il est supérieur à 1, représente un danger croissant pour la santé.

D’après Björntorp, bien que l’IMC soit corrélé positivement avec plusieurs maladies, la circonférence du tour de taille est associée positivement avec un plus grand nombre de maladies, dont les cancers féminins (seins, ovaires, utérus, etc.). Il en a conclu que l’IMC et la distribution abdominale du tissu adipeux sont deux problématiques sensiblement différentes qui ont des origines et des conséquences sur la santé différentes et qui nécessitent probablement des traitements distincts.

Donc, l’IMC n’est peut-être pas l’outil idéal pour déterminer la surcharge pondérale. La circonférence du tour de taille semble être une mesure plus représentative, qui indique davantage l’état de santé réel de la personne. Malheureusement, puisque la circonférence du tour de taille n’est pas une donnée disponible dans aucune des grandes enquêtes échantillonnales canadiennes nous avons dû nous en remettre à l’IMC. Bien qu’il ne soit pas une mesure directe de la masse adipeuse, il demeure l’indicateur le plus utilisé et le plus pratique étant donné que les méthodes de mesure directe des tissus adipeux ne sont pas encore utilisées à grande échelle.

7.5 Les variables indépendantes

Dans notre base de données, nous avons sélectionné les variables les plus pertinentes ayant un impact sur le niveau d’obésité dans nos deux échantillons. Celles-ci sont présentées avec leurs statistiques descriptives au tableau 7.1 pour les enfants de 6 à 11 ans et au tableau 7.2 pour les jeunes de 12 à 17 ans.

Pour voir un glossaire de la signification des variables de la régression pour les 6 à 11 ans, se référer au tableau 8.1 et pour les 12 à 17 ans, voir le tableau 8.3. Afin de consulter la description détaillée de toutes les variables indépendantes utilisées, incluant celles présentées dans les statistiques descriptives, mais ayant été omises des régressions, voir l’Annexe B.

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La situation de l’obésité juvénile au Canada
Université 🏫: Université du Québec à Montréal UQAM
Auteur·trice·s 🎓:
Jules Dessureault

Jules Dessureault
Année de soutenance 📅: Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en économique - 2010
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