Le secteur agricole au Maroc : Bref aperçu

L’investissement étranger dans le secteur agricole au Maroc – Section 3 :
L’agriculture tient une place de premier plan au sein de l’économie des pays en développement. Ce secteur d’activité est au cœur de toutes les problématiques de développement rural de ces sociétés : lutte contre la pauvreté, malnutrition, statut de la femme, scolarité, précarité foncière et capacité d’investissement…
Le secteur agricole au Maroc avait constitué l’une des principales activités économiques qui avait fortement attiré l’intérêt des colons durant la période du protectorat. En effet, pas moins d’un million d’ha ont fait l’objet d’une vaste opération d’accaparement et sur lesquels ils ont progressivement développé les premiers noyaux d’une « agriculture moderne » avec de nouvelles cultures et des rendements qui contrastent avec ceux obtenus dans le « secteur traditionnel »
Au Maroc, environ 12% du territoire, sont cultivés, 13% sont recouverts par les forêts et les parcours représentent 75%.
Seuls 16% de la superficie cultivée sont irrigués. Les 84% restants dépendent de précipitations incertaines, ce qui influe considérablement sur la production agricole. En outre, le fort accroissement de la population au cours des dernières décennies a entraîné une réduction de la taille des exploitations et un empiètement des zones agricoles sur les forêts et les pâturages.
L’agriculture connaît un renouveau dans la littérature économique sous l’influence de la libéralisation des échanges dans le contexte des négociations multilatérales.
Quelles sont les caractéristiques du secteur agricole au Maroc ? Comment a évalué l’investissement étranger dans le secteur agricole ?
Avant d’essayer d’examiner ces deux axes, il sera procédé à la présentation d’un bref aperçu sur le secteur agricole marocain.

A) Bref aperçu sur le secteur agricole au Maroc.

Le secteur agricole marocain est un espace de développement et moteur de l’évolution. En effet d’après le recensement général de la population et de l’habitat de 1994, ce secteur emploie directement 40% de la population active totale, et avec une contribution de 19% au PIB en 1994, généralement cette contribution varie entre 15 et 20% selon la conjoncture.
Les sécheresses qui caractérisent le climat méditerranéen marocain affectent sérieusement la production puisque seulement 10% de la surface agricole totale utilisée bénéficie de l’irrigation, chose due à la rareté des ressources en eau. Aussi le secteur souffre-t-il de problèmes caractérisés de structurels, dont notamment les structures foncières en vigueur au Maroc : le morcellement excessif des propriétés (plus de 2/3 des exploitants agricoles disposent de moins de 5 ha), ainsi que la multitude des statuts fonciers, sans pour autant oublier que c’est un secteur caractérisé de sous-financement du fait que seule la CNCA est principale et seule pourvoyeur de fonds.
Cette dernière, avec les défaillances de sa gestion en matière d’incohérence et de non maîtrise de la distribution prêtée, s’est montrée incapable d’aider au développement du secteur.
En plus des contraintes intérieures, l’agriculture marocaine se retrouve face à l’ouverture de son économie impulsée par le dynamique de la mondialisation, mais la question qu’on se pose est: est-il possible pour ce secteur d’assurer sa survie ?
En signant les accords du GATT et d’association avec l’UE, le Maroc a commencé à faire le deuil du volet protectionnisme de son agriculture, la production marocaine qui a toujours évolué dans un environnement non compétitif, sera de plus en plus confrontée dans les années à venir aux multiples impératifs imposés par l’institution de zone de libre échange et des accords de l’organisation mondiale de commerce (OMC).
Cette véritable situation du secteur agricole marocain doit faire objet d’une profonde réflexion, avant la signature de tout accord de libre échange. En somme, le système productif national agricole est appelé à subir les conséquences de cette ouverture, dont notamment le comportement des consommateurs qui va être de moins en moins sensible à la préférence nationale.
Les principales caractéristiques de l’agriculture marocaine peuvent être résumées dans les points suivants :
L’importance d’un secteur dans une économie est mesuré grâce à :

* La contribution au PIB:

La part de la production agricole dans le PIB totale qui au Maroc varie entre 11.6% et 21%

* La contribution à l’emploi :

Le pourcentage d’employées dans ce secteur qui constitue 40% de la population d’après le FIDA.

1. Les caractéristiques majeures :

Le secteur agricole occupe une place importante dans la politique économique marocaine :

  • * Il permet l’autosuffisance de la population en produits alimentaires.
  • * Il offre de la matière première pour les industries agro alimentaires
  • * Il permet la rentrée de devise grâce aux exportations.Le Maroc est l’un des plus importants producteurs d’olive et d’huile d’olive : 2ème en huile d’olive exportée vers le monde. Le Maroc est également le 2ème exportateur mondial d’agrumes. Quant aux autres exportations maraîchères le Maroc exporte également divers produits dont la valeur ajoutée est estimée à 800 millions $US.
  • * Il permet la création d’emploie surtout dans le monde rurale.
  • * Il permet la réalisation de la croissance économique car le PIB total dépend fortement du PIB agricole.

2. Le dualisme :

* C’est l’existence de deux secteurs opposés : secteur moderne et un secteur traditionnel.

–> Le secteur moderne :

* Attire un capital important d’investissements, utilise un capital technique moderne, des méthodes d’irrigation, des engrais, des produits chimiques d’où une productivité élevée, la majorité de la production est destinée à l’exportation.

–> Le secteur traditionnel :

* Il s’agit d’une agriculture vivrière ou de subsistance car la production est destinée à l’autoconsommation, faute de mécanisation et des méthodes de production archaïques, la productivité est très faible. Ce secteur dépend fortement des aléas climatiques.
* C’est le secteur traditionnel (terre bourre) qui prédomine au Maroc, plus de ¾ de la SAU.

3. La désarticulation :

* La désarticulation est le caractère ironique existant au niveau du secteur, il s’agit en bref de la non complémentarité entre d’une part le secteur moderne et traditionnel. D’autre part les 3 secteurs de l’économie.
* Exemple : l’agriculture marocaine exporte des fraises. Cependant l’industrie agro alimentaire en importe.
le secteur agricole au Maroc

4. La faible valeur ajoutée :

* La rareté de moyens de stockage.

Moyens de commercialisation traditionnel.Les produits agricoles n’ont fait l’objet d’aucun effort d’organisation et d’assainissement.si bien, que les circuits de commercialisation dans le pays continue à se caractériser par une complexité et une désorganisation et surtout d’une multiplication abusive d’intermédiaires qui s’accaparent d’une bonne partie de la valeur ajoutée au détriment à la fois des consommateurs et des producteurs.
Evolution des investissements étrangers dans le domaine agricole au Maroc.
Contrairement à un grand nombre de pays nouvellement indépendants durant les décennies 1950 et 1960 et qui avaient procédé à l’expropriation des terres qui s’étaient appropriés les colons durant la période de la colonisation, le Maroc a suivi une toute autre voie marqué plutôt par la recherche de solution de compromis avec les détenteurs de ces terres.
Aussi, si certains d’entre eux sont arrivés à vendre, d’autre sont continué à les exploiter même jusqu’en 1973.
En effet, un premier dahir a soumis à autorisation toute opération portant sur des propriétés agricole ou à vocation agricole située à l’extérieur des périmètres urbain dès lors que l’un des contractants est une personne morale, étrangère ou non une personne physique étrangère. Un deuxième dahir pris le même jour décide de la récupération des lots de colonisation et de certaines terres adjacentes.
En 1973, le dahir du 2 mars 1973 transfère l’Etat marocain la propriété des immeubles agricoles ou à vocation agricole situés en totalité ou en partie à l’extérieur des périmètres urbains.
Le gouvernement marocain présente les mesures de récupération moins comme une élimination et d’une classe nouvelle d’agriculteurs nationaux. Le transfert de propriété fut effectué moyennant une indemnisation qui prend en considération les intérêts de toutes les parties concernées. De même fut promulguée l’introduction de l’appropriation de terres agricoles par les personnes physiques ou morales étrangers.
Cependant, des formules ont été explorées et qui permettent à des étrangers de réaliser des investissements agricoles au Maroc en prenant avec les nationaux : association avec des investissements marocains qui font leurs apports sous formes de terres, location sur la base de contrat de bail à long terme( la durée de location peut atteindre 99 ans), contrats de culture etc.Selon les données de l’office des Changes, le montant des investissements étrangers dans le domaine agricole au Maroc est limité ne dépassant guère 0, 8% du total des investissements extérieur reçu de 1973 à 1999.
Sur la base d’une étude portant sur « Les investissements étranger dans le secteur agricole au Maroc » il se dégage que les principales régions d’accueil de ces investissements sont le Souss-Massa, Doukkala, le Gharb et la Loukkos.Le nombre d’exploitation agricole et des superficies concernées a connu une augmentation régulière. Il est passé de 5 nouveaux investissements étrangers avec 238 ha exploités par des étrangers 1988 à un total de 48 avec une superficie de 5343 ha en 1993.
L’investissement porte généralement sur le matériel directeur impliqué dans la production et l’œuvre essentiellement des européens (46/49). Les trois projets non européens ont été réalisé par des investisseurs arabes.
Sur le plan des spéculations pratiquées, les cultures maraîchères viennent en premier rang et semblent être fortement intégrées aux marchés européens. De nouvelles cultures d’exportation sont constante progressivement et portent notamment la floriculture, les fraises, les asperges etc.
S’agissant de la typologie des investissements étrangers, si certains d’entre eux constituent des investissements direct opérés sur les terres louées pour des périodes déterminées, d’autres constituent des exemples type de partenariat entre des agriculteurs étrangers, généralement français et espagnols, et leurs homologue marocains constitués sous forme de société. L’objectif étant de délocaliser une partie de leur activité de production au Maroc en vue de garantir un approvisionnement régulier des marchés européens à des coûts les plus possibles.
Ce type d’investissement semble répondre à un certain nombre de contraintes que connaît le secteur agricole d’exportation au Maroc et facilite l’intégration de la production agricole dans les marchés étrangers.
Les aspects de la protection des investissements étrangers au Maroc
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Le secteur agricole au Maroc. Encadré par Mr BENSBAHOU. Page :3
Mohamed Larbi ELharras : attraction des investissements étrangers au Maroc. Page :189
Ministère de l’Agriculture (Maroc) 2000. Investir en agriculture.
Dynamique des avantages comparatif dans le secteur agricole : Une analyse des effets des préférences commerciales dans les relations Union européen-Maroc :NISRIN IDIR.(Centre d’économie de Paris Nord(CNRS-UMR)Université Paris.
Recensement générale de la population et de l’habita :1994
MAJDOLINA : Le secteur agricole marocain. Article « jeunes du Maroc ».8 Juillet 2006
Ministère de l’Agriculture et de la mise en valeur Agricole, « L’Agriculture : quelle stratégie pour relever les défis de la compétitivité »1997
Njib Akesbi : défis et perspective de l’agriculture.
http://www.madrpm.gov.ma/systeme_information.htm
najib AKESSBI : défis et perspectives de l’agriculture.
Le cite du ministère de l’agriculture
Dahir n°1-63-288 du 26 septembre1963.
Dahir n° 1-63-289 du 26 septembre1963
Dahir du 3 mars 1973.
Najib AKASBI : « Dynamique de l’investissement étranger dans l’agriculture au Maroc » publié dans l’ouvrage collectif, Les investissements directs étrangers ; Facteurs d’attractivité et de localisation, op cit : page 135 à152

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