Tourisme scientifique, technique, d’affaires, sportif, et de santé

2.6. Tourisme scientifique et technique

Signalons avant tout que des recoupements peuvent avoir lieu entre cette forme de tourisme et la précédente puisque la visite d’établissements tels que le musée national des techniques abrité par le Conservatoire National des Arts et Métiers ou le Palais de la Découverte présentent à l’évidence un intérêt scientifique.

L’exploitation de cette tendance date des années 70 où l’on a créé de nombreux sites tels que l’écomusée du Creusot ou le centre historique minier de Leuwarde dans le Nord (là encore à la limite entre le scientifique et le culturel, disons même « à la fois » scientifique et culturel), et surtout la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris.

On peut aussi citer le musée automobile des frères Schlumpf qui, à Mulhouse, accueille 500.000 visiteurs par an. Les véhicules exposés sont en quelque sorte des oeuvres d’art de l’industrie.

Certaines entreprises et certains sites en activité sont également ouverts au public comme l’usine marémotrice de la Rance ou le barrage de Donzère-Mondragon.

2.7. Tourisme d’affaires

On regroupe dans cette catégorie non seulement tout ce qui est organisation de congrès ou séminaires mais aussi les déplacements effectués par certains cadres, déplacements liés à leur travail et dépassant les 24 heures hors de leur lieu de résidence. Les voyages « d’incitive » ou de stimulation destinés à aiguiser la motivation d’une entreprise afin d’améliorer leurs performances professionnelles entrent aussi dans le regroupement (ils sont souvent organisés par des agences de voyages ou de communication spécialisées dans ce type de produits).

Les congrès sont des réunions à but professionnel accueillant au moins 500 participants. Les séminaires sont des petits congrès (moins de 500 ou moins de 250 personnes selon les définitions). Ils durent souvent plus longtemps que les congrès car il est plus facile de mobiliser un petit nombre de participants sur une longue période. Chaque année, 20 millions de personnes participent à 2.000 congrès internationaux (c’est-à-dire réunissant des participants de plusieurs nationalités).

Environ 700 congrès internationaux ont lieu, chaque année, aux Etats-Unis, 600 en Grande-Bretagne et autant en France, environ 450 en RFA et 300 en Italie. Paris est la première ville de congrès du monde avec plus de 350 congrès internationaux par an, Londres la seconde avec 265. En 1983, l’Europe accueillait 59% des congrès internationaux contre 80% en 1950.

Ce recul est dû à la montée en puissance de l’Asie. L’importance économique du tourisme d’affaires tient au fait qu’un congressiste dépense trois fois plus qu’un touriste, notamment pour son hébergement. Le Bureau d’Informations et de Prévisions Economiques (B.I.P.E.) distingue cinq catégories d’organisateurs de congrès : les organisations internationales à caractère gouvernemental (O.I.G.), les organisations internationales non-gouvernementales (O.I.N.G.), les entreprises internationales et nationales et les associations ou institutions centrales, régionales et locales.

Les professionnels du tourisme ne tirent pas un total profit de cette forme d’activité puisque les grands rassemblements sont souvent couverts par les Chambres de Commerces et d’Industrie qui gèrent les Palais des congrès, tandis que les réunions plus petites sont gérées par les organisateurs eux-mêmes. Cependant les retombées économiques existent notamment chez les hôteliers et restaurateurs. Près de quarante villes françaises de congrès sont regroupées pour leurs opérations de promotion commune au sein de l’association France congrès. Les foires et autres salons professionnels font également partie de cette forme de tourisme.

2.8. Tourisme sportif

Les vacances sont généralement propices à la pratique d’un sport. Mais certains types de séjours sont entièrement dévolus aux exercices physiques. Les sports liés au tourisme sont toujours ceux qu’il est difficile de pratiquer quotidiennement, même si le tennis et le football peuvent constituer des activités annexes à un séjour balnéaire. Au contraire, le golf, la chasse, la pêche, le ski, les sports nautiques comme le ski nautique et la voile sont des activités fortement liées au tourisme et aux vacances.

Le golf : Après le tennis dans les années 70, le golf est le sport en vogue des années 80. Mais, contrairement aux courts de tennis, les parcours de golf exigent un espace important. Cela explique qu’ils soient implantés loin des villes et entraînent la construction d’un complexe d’hôtellerie-restauration. De la même façon que le ski, le golf est le plus souvent commercialisé comme un produit touristique. En 1988, on comptait 40 millions de pratiquants dans le monde : 20 millions aux États-Unis, 12,5 millions au Japon, 1,5 million en Grande-Bretagne et seulement 100.000 licenciés en France où le golf a encore une image de sport élitiste pour une clientèle aisée.

Bon nombre de collectivités locales estiment pourtant qu’il devrait se démocratiser et permettre d’attirer des touristes. En fait, les golfeurs ont encore leurs habitudes à Deauville ou à Mougins, et il n’est pas rare que de nouveaux parcours ne soient pas encore rentabilisés. Quelques voyagistes français programment ce sport dans certains de leurs voyages à l’étranger.

La chasse et la pêche sont souvent l’objet de produits touristiques. Certains pays de l’Est et d’Afrique par exemple possèdent de vastes réserves à gros gibiers. La Réunion, l’Ile Maurice ou les Caraïbes, entre autres, sont très prisées pour la « pêche au gros ».

Mais ces chasseurs et pêcheurs restent une minorité par rapport à leurs confrères du dimanche (4,5 millions en France dans 4.200 associations) dont le nombre est cependant en baisse parmi les jeunes générations. Quant aux safaris, il s’agit le plus souvent de safari photos.

Les sports nautiques : La voile fut le premier des sports nautiques, suivi, dans les années soixante, par l’essor du ski nautique et, à partir des années 70, par celui de la planche à voile.

Toute une industrie repose maintenant sur ces sports qui permettent aux stations, comme aux clubs de vacances littoraux, d’étendre la gamme des activités qu’ils peuvent offrir aux vacanciers.

La randonnée : Les voyagistes commercialisent la marche à pied sous le nom de « trekking », (de l’afrikaans trek, voyage long et difficile) surtout au Népal, en Afrique ou en Amérique du Sud.

En France, les marcheurs individuels sont environ 10 millions dont 300 000 titulaires d’une licence. C’est pour satisfaire cette demande que la France s’est dotée de nombreux sentiers de grande randonnée (GR).

Les Jeux olympiques : Toute compétition sportive, les 24 heures automobiles du Mans ou le « Mondial » de football, peut constituer un attrait touristique qui se rapproche du spectacle.

Les Jeux olympiques attirent surtout des touristes individuels, souvent nationaux. En 1988, lors des Jeux olympiques de Séoul, la Corée du Sud a accueilli 2,5 millions de visiteurs en quatre semaines, soit autant qu’en une année normale.

Les Jeux olympiques d’hiver attirent toujours moins de touristes en raison de la difficulté qu’il y a à suivre les épreuves en l’absence de gradins de stade disposés le long des pistes. Il vaut mieux rester devant sa télévision afin de ne rien perdre du spectacle sportif.

Les Jeux olympiques sont un produit touristique peu exploité par les agents de voyages.

En revanche, ils constituent une importante opération de promotion pour le pays et la ville qui les organisent. Après les Jeux olympiques d’hiver de 1968, Grenoble a cultivé sa réputation de ville olympique. Albertville comptait également sur cette manifestation en 1992 pour asseoir son image de ville dynamique.

2.9. Tourisme de santé

Il s’agit de l’hydrominéralisme et du thermalisme (sources d’eau douce, froide ou chaude) mais aussi de la thalassothérapie (eau de mer). Avec 1.200 sources, 150 stations thermales et 100 centres de thalassothérapie, la France est le premier pays par le nombre de centres pour le tourisme de santé. Mais par le nombre de curistes, elle vient derrière la RFA qui accueille douze fois plus de curistes.

Depuis 1945, les cures peuvent être prescrites par un médecin et sont alors remboursées par la Sécurité sociale. Chaque année, environ 650.000 cures sont ainsi prises en charge par les caisses d’assurance-maladie. Mais il s’agit bien de tourisme car la durée du séjour est décomptée sur les congés payés et non pas sur les jours d’arrêt maladie.

Tourisme de santéPour dépasser cette image médicalisée, les stations hydrominérales se lancent dans la remise en forme, complément de la gymnastique quotidienne.

Elles développent une communication jeune et dynamique, notamment en unissant leurs efforts au sein du Syndicat national des établissements thermaux de France. Bien qu’il s’agisse d’un tourisme essentiellement individuel, les voyagistes programment dans leurs brochures des cures à l’étranger : en Italie, en Autriche, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Roumanie.

Il y a ainsi dix fois plus de Français en cure hors de France que d’étrangers en cure en France alors que, contrairement aux Allemands et aux Scandinaves, les Français en cure à l’étranger ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. En effet, les établissements étrangers ne sont pas conventionnés.

La thalassothérapie, elle, se développe au Maroc, en Tunisie et en Espagne mais surtout en France où elle compte 130.000 adeptes.

Conclusion

L’évolution fulgurante et la pluralité des produits constituant le secteur tourisme sont les principaux éléments qui ont conduit les pays du monde entier à intégrer et souvent à décerner une place d’honneur à cette activité dans leur économie. Les revenus qu’elle engendre constituent même aujourd’hui la principale ressource de certains pays, c’est le cas notamment pour une grande partie des petites économies insulaires.

Cependant, cette activité reste très spécifique, si quelques études cherchent à l’assimiler à une industrie comme une autre, d’autres s’efforcent de montrer le contraire. Quoi qu’il en soit, on parle aujourd’hui couramment d’économie du tourisme mais aussi de principes et particularités qui lui sont propres.

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