Tourisme rural, tourisme balnéaire et nautique – Formes tourisme

2. La diversification des formes de tourisme

La démocratisation du tourisme s’est traduite par un essor rapide des flux. Mais la hiérarchie des diverses formes de tourisme a changé et les activités annexes se sont diversifiées.

De plus, et comme le soulignent Pasqualini et Jacquot (1989), « les divers types de tourisme peuvent se combiner les uns avec les autres. Ainsi, le tourisme d’affaires n’exclut pas le tourisme culturel, lequel peut s’accommoder du tourisme sportif ». Ces auteurs s’accordent avec Mesplier (1984) dans leurs définitions générales des différents types de tourisme reprises dans cette deuxième section.

2.1. Le tourisme balnéaire et nautique

C’est sans aucun doute la principale forme de tourisme, le littoral et la mer ont le plus grand pouvoir d’attraction. Le tourisme balnéaire se pratique en priorité l’été. Il repose sur des facteurs climatiques comme le soleil et la chaleur.

Ce ne sont pas moins de 100 millions de personnes qui se rendent chaque été vers les rives sud de l’Europe, des dizaines de millions de Nord-Américains se retrouvent sur celles de Floride, des deux Carolines et de Californie. La Méditerranée tenant la vedette en Europe, les Caraïbes et le Mexique font eux le bonheur des Américains et des Canadiens. Japonais et Australiens se pressent, eux, dans l’Asie du Sud-Est. Dans le tiers-monde, le balnéaire constitue presque à lui seul la totalité des flux de voyageurs.

L’importance de cette activité est rendue flagrante par la « répartition » géographique des hébergements touristiques. En effet, on note que les sites littoraux concentrent 90% des hébergements touristiques au Portugal, 85% au Mexique, 80% en Tunisie et dans l’ex-Yougoslavie, plus des deux tiers en Italie, en Roumanie et en Bulgarie. La France, du fait de la diversité de ses ressources touristiques, est l’un des seuls grands pays touristiques à présenter un moindre déséquilibre.

Cependant, si le balnéaire est souvent synonyme de « farniente », ou du « bronzer idiot », le choix des destinations en fonction du pays d’origine répond à la règle suivante : on ne va jamais loin uniquement pour se baigner. Un Américain choisira une plage du Yucatán (Mexique) pour bronzer mais se rendra en Grèce par amour de l’archéologie.

A l’inverse, un Européen se rendra au Mexique pour y admirer les vestiges précolombiens tandis qu’en Grèce il passera plus de temps sur la plage qu’il n’en consacrera à visiter Epidaure ou les monastères des Météores.

Il faut toutefois souligner que ce type de tourisme subit comme les autres les fluctuations de la demande, que le climat et la beauté des paysages ne suffisent plus à satisfaire. On attend aujourd’hui d’un séjour qu’il apporte quelque chose de nouveau ; la découverte doit être au programme ; Les deux conséquences qui en découlent sont d’une part « l’apparition » de nouveaux littoraux « côtés » et, d’autre part, la mise en place d’activités annexes nouvelles permettant de revaloriser les littoraux de renom. Les équipements sportifs ou culturels, les manifestations récréatives tiennent aujourd’hui une place importante dans les critères de choix du consommateur.

Les littoraux qui n’ont pu suffisamment se développer grâce à leurs sites et paysages auront donc une seconde chance en se lançant dans l’activité annexe de qualité ; ils mettront également en avant ce qui est devenu pour eux un atout : la moindre saturation des sites, qui était au départ liée à leur faible pouvoir d’attraction.

Malheureusement, le phénomène inverse est également observable. En effet, les zones littorales dotées d’emblée d’une forte capacité d’attraction liée à la mer, n’ont pas cru bon d’entretenir leur image de marque, moins d’efforts y ont été réalisés.

A cet égard, l’exemple de la région PACA est significatif. Une fois les équipements d’hébergements réalisés, dès le siècle dernier, pour un tourisme balnéaire hivernal à l’attention des Anglais et des Russes blancs, cette région a vécu sur sa réputation, en transformant, vers les années 20, son tourisme hivernal en tourisme estival ; ce qui s’est révélé insuffisant. Dans les années 70, le Languedoc-Roussillon et la Côte atlantique ont en revanche fourni de gros efforts de promotion qui ont porté leurs fruits.

La vogue du nautisme a conduit les stations à se doter de ports de plaisance. Dans les grands ports traditionnels, où le trafic marchand a délaissé les vieux sites pour des installations modernes, les anciens bassins sont devenus des ports de plaisance, comme à Marseille. D’autres ports se sont dotés de nouveaux bassins, comme La Rochelle avec le port des Minimes.

Certains de ces ports atteignent des tailles impressionnantes : celui de Santa Monica, au nord de Los Angeles, dispose de 80.000 places, Les intérêts mis en jeu sont considérables. Ainsi, la grande plaisance rapporte plus d’un milliard de francs par an à la Côte d’Azur. Des capitaux étrangers sont parfois investis: les Saoudiens ont participé à la construction du port de plaisance d’Antibes.

2.2. La montagne.

téléphériques Jusqu’en 1930, le tourisme montagnard se traduit par la création de stations de vallées, dites de « première génération », avec une urbanisation spontanée, non planifiée et non contrôlée. Ces stations sont desservies par le rail ou sont proches des gares.

C’est le cas de Chamonix, de Courmayeur, dans le Val d’Aoste, en Italie, de Davos, de Zermatt, de Saint-Moritz et de Wengen en Suisse. Le domaine skiable est limité par les contraintes du site, souvent une auge glaciaire à versants raides.

Des équipements importants sont nécessaires : trains à crémaillère, téléphériques pour accéder aux pistes éloignées. En revanche. ces stations sont souvent polyvalentes, ajoutant à l’alpinisme et aux sports d’hiver le tourisme de villégiature ou le thermalisme. Mais l’essor des sports d’hiver a vite conduit à la construction de nouvelles stations dites de seconde génération, situées à plus haute altitude.

La troisième étape, après 1960, est celle des stations dites « intégrées » de haute altitude. Elles se caractérisent par un véritable transfert d’un modèle urbain, on a parfois parlé de « Sarcelles des neiges », avec une forte unité urbanistique, un zonage spatial et le caractère fonctionnel des aménagements. C’est le cas de Tignes, des Arcs, d’Isola 2000.

Après la décennie soixante-dix, une réaction s’opère contre ces grandes unités, conduisant à la promotion de stations-villages, comme dans le Queyras (Abriès, Molines) ou à Bonneval-sur-Arc.

Aujourd’hui, on compte 60 millions de skieurs dans le monde dont 44% d’Européens, 32% d’Américains et de Canadiens et 22% de Japonais. Avec un domaine skiable de 1200 km2 et 450 stations, la France est le premier pays de tourisme blanc au monde, devant la Suisse (840 km2) et l’Autriche (790 km2). Près de 10% des Français sont adeptes du ski.

L’essor populaire des sports d’hiver en France date de 1969, lorsque fut accordée une quatrième semaine de congés payés. A partir de cette époque, les promoteurs n’ont cessé de construire à la montagne. Cependant, depuis le milieu des années 80, l’offre d’hébergement semble supérieure à la demande. Cette situation a provoqué une baisse des tarifs des locations ainsi que des différentes formules d’accession à la propriété.

Parmi les deux millions d’étrangers (Allemands, Suisses, Américains, Japonais) qui viennent skier en France, 80% fréquentent 15 stations françaises, qui sont les plus modernes et celles qui s’attachent à afficher leur renommée hors de l’hexagone. Par ailleurs, les maires de 91 stations de sport d’hiver se sont regroupés dans l’association de promotion Ski France qui cible une clientèle avant tout française.

La station Les Arcs dispose d’un budget de promotion égal à celui des dix principales stations françaises qui réalisent des investissements publicitaires. Sa filiale, le voyagiste Tourac, est présente dans quatre pays étrangers. Hormis les Alpes et les Pyrénées en Europe et les Rocheuses en Amérique du Nord, il existe dans le monde peu de massifs montagneux dont l’enneigement et les équipements soient favorables à une saison de ski.

2.3. Le tourisme rural

Difficilement définissable, le tourisme rural est également appelé tourisme vert, puisque fondé essentiellement sur un goût pour l’authenticité de « la nature ». Il s’agit la plupart du temps de séjours prolongés loin de la ville où l’on réside.

La destination choisie est très souvent la même d’une année sur l’autre, elle devient le lieu de vacances habituel. On recherche plus le départ et la rupture avec la vie quotidienne qu’une activité précise à laquelle on souhaiterait s’employer. C’est pourquoi il est quasiment impossible d’attribuer un type d’activité qui caractériserait le tourisme rural. Le type d’hébergement choisi est tout aussi indéfinissable puisqu’il peut s’agir tout simplement de la résidence d’un parent, d’une résidence secondaire, d’un simple cabanon, ou même d’une caravane que l’on laisserait à l’année sur le terrain d’un ami. Les campings font évidemment partie des hébergements retenus par le vacancier, tout comme les fermes auberges et autres gîtes ruraux.

Les activités ne nécessitent pas d’organisations particulières si ce n’est l’aménagement du site naturel lui même. Les efforts en termes de développement touristique devront plus porter sur l’entretien des ressources naturelles de la zone, que sur l’implantation d’infrastructures trop lourdes qui pourraient avoir un effet contraire à celui recherché, puisque cela risquerait de biaiser l’attrait originel du lieu.

Le vacancier se contentera souvent de participer à la vie du fermier ou de l’agriculteur local, de balades en forêt (sur des petits sentiers entretenus) ou d’après-midi pêche près d’un plan d’eau accessible et propre. Ce type de tourisme touche aussi bien les sites montagnards que campagnards, le but premier de ce déplacement restant le contact avec la nature sous toutes ses formes.

S’il semble que cette forme de loisir ait un moindre intérêt économique que les précédentes, il faut toutefois reconnaître qu’elle permet aux acteurs locaux (agriculteurs et autres) à la fois de vendre et de promouvoir leurs produits « du terroir ». De plus les communes concernées profitent de l’exploitation de leurs campings, bases de loisirs et des impôts fonciers et immobiliers qui en résultent.

Il existe plus de 500 stations vertes regroupées au sein de la Fédération française des stations vertes de vacances. La charte de la Fédération impose aux villes adhérentes d’offrir aux vacanciers un cadre de vie agréable : villes fleuries, respect de l’architecture locale, protection de l’environnement. Le label « station verte » n’est toutefois pas un titre officiel comme celui dont peuvent se prévaloir les stations classées. Egalement liées au tourisme vert, on trouve en France plus de 150 bases de plein air et loisirs (BPAL) crées depuis 1964. On en distingue quatre catégories : urbaine, péri-urbaine, rurale ou de nature.

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Tourisme et Développement Régional
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