La grande dépression de 1929-1934 et ses enseignements

La grande dépression de 1929-1934 et ses enseignements

Chapitre introductif – Les crises financières mondiales et mutations du système monétaire internationale

I- La grande dépression de 1929-1934 et ses enseignements essentiels

La Crise de 1929 a été la conséquence de l’expansion déraisonnable des crédits boursiers qui l’a précédée aux Etats-Unis et de la montée extravagante des cours de bourse qu’elle a suscitée.

1- La hausse des cours et leur effondrement

Aux Etats-Unis, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles est passé de 121 le 2 Janvier 1925 à 381 le 3 Septembre 1929, soit une hausse de 215% en quatre ans et huit mois. Il s’est effondré à 230 le 30 Octobre, soit une baisse de 40% en deux mois correspondant pour certaines actions à des bas biens plus grands encore.

L’indice Dow Jones n’a atteint son minimum de 41,2 que le 8 juillet 1932, soit une baisse de 89% en trois ans.

Il n’a trouvé son cours du 2 janvier 1925 que le 24 juin 1935, et son cours du 3 septembre 1929 que le 16 novembre 1954.

La baisse des cours de bourse de 1929 à 1932, avec toutes ses séquelles, représente probablement un des plus spectaculaires effondrements d’une hausse spéculative des cours que le monde n’ait jamais connu.

Tant que la bourse a monté, ceux qui achetaient, le plus souvent à crédit, voyaient leurs prévisions confirmées le lendemain par la hausse des cours, et jour après jour la hausse venait justifier les prévisions de la veille.

La hausse s’est poursuivie jusqu’à ce que certains opérateurs aient été amenés à considérer que les actions étaient manifestement considérablement surévaluées, et ils se sont mis à vendre ; voire même à spéculer à la baisse. Dés que les cours n’ont plus monté, ils ont commencé à baisser, et la baisse a alors justifié la base, en entraînant à sa suite un pessimisme généralisé. La baisse ne pouvait plus alors que s’amplifier.

2- Une hausse des cours de bourse démesurée au regard de l’économie réelle.

A la veille même du jeudi du 24 octobre 1929, où le Dow Jones est tombé à 299 ; en baisse de 22% depuis son maximum de 381 du 3 septembre 1929, la presque totalité des meilleurs économistes, dont par exemple le grand économiste américain Irving FISHER, considérait que la hausse de la bourse américaine était parfaitement justifiée par la prospérité de l’économie, la stabilité générale des prix et les perspectives favorable de l’économie américaine.

Cependant, à première vue, la hausse des cours de bourse de 215%, de 1925 à 1929, apparaît incompréhensible au regard de l’évolution de l’économie américaine, en termes réels. En effet, de 1925 à 1929, en quatre ans, le produit national brut réel ne s’était élevé que de 13%, la production industrielle de 21% seulement, et le taux de chômage était resté stationnaire au niveau de 3%. Dans la même période, le produit national brut nominal ne s’était élevé que de 11% ; le niveau général des prix avait baissé de 2% ; la masse monétaire (monnaie en circulation plus dépôts à vue et à temps) ne s’était élevée que d’environ 11%.

Cependant, de janvier 1925 à Août 1929, la vitesse de circulation des dépôts dans les banques américaines à New York s’était élevée de 140%. C’est cette augmentation de la vitesse de circulation des dépôts dans les banques de New York qui a permis l’augmentation des cours de Wall Street.

3- La dépression

la grande dépression de 1929-1934La vague de pessimisme que le krach boursier de 1929 a engendré de 1929 à 1932, une contraction d’environ 20% de la masse monétaire et d’environ 30% des dépôts bancaires. Dans le même temps, la Fédéral Réserve essayait, mais vraiment, de s’opposer à cette contraction en accroissant la monnaie de base de 9%.

Les spéculateurs, qui avaient acheté des actions avec des fonds empruntés à court terme, se sont vus contraints d’emprunter à nouveau à des taux d’intérêt très élevés, voire à vendre à n’importe quel prix pour faire face à leurs engagements. Des retraits massifs de certains dépôts ont entraîné les faillites d’un grand nombre de banques, d’où une contraction accrue de la masse monétaire.

Ce pessimisme, ce climat de détresse et cette contraction de la masse monétaire ont entraîné une diminution du produit national de 44%, du produit brut réel de 29%, de la production industrielle de 40%, et de l’indice général des prix de 21%.

Le taux de chômage est passé de 3,2% en 1933, soit 13 millions de chômeurs, pour une population active de 51 millions. La production totale des Etats-Unis n’était alors que d’environ 12 millions.

4- Un endettement excessif

La grande dépression a été considérablement aggravée dans son déroulement par le surendettement qui s’était développé avant le krach boursier de 1929, tant à l’intérieur des Etats-Unis.

  • A l’intérieur des États-Unis, le montant global des dettes des particuliers et des entreprises, correspondant en grande partie à des crédits bancaires, s’était considérablement accru de 1921 à 1929. En 1929, il représentait environ 1,6 fois le produit national brut américain. Au regard de la baisse des prix et de la diminution de la production au cours de la grande dépression, le poids de ces dettes s’est relevé insupportable.

Parallèlement, de 1921 à 1929, l’endettement de l’état fédéral et celui des états et des municipalités s’étaient également considérablement accrus. En 1929, ils représentaient respectivement environ 16,3% et 13,2% du PNB américain.

  • A l’extérieur des Etats-Unis, le montant des réparations dues par l’Allemagne avait été fixé en 1921 à 33 milliards de dollars, représentant environ 32% du PNB américain en 1929 .Au titre des dettes de guerres, les nations européennes devaient aux États-Unis environ 11,6 milliards de dollars, représentant environ 11% du PNB américain.

Enfin, des prêts privés, principalement bancaires, avaient été consentis, principalement à l’Allemagne, pour un montant global de 14% milliard de dollars en 1929, représentant environ 13,5% du PNB américain.

Les dettes de guerres s’étaient impayables. L’Allemagne n’avait pu s’acquitter que très partiellement de ses obligations, et cela principalement avec des fonds empruntés.

Le développement de la grande dépression a été considérablement aggravée les charges de toutes ces dettes et par les mouvements internationaux de capitaux à court terme qui en sont résulté, par suite des interdépendances complexes de toutes sortes entre les économies européennes et l’économie américaines. En fait, toutes ces dettes ont dû être réduites et rééchelonnées au cours de la grande dépression.

La crise de 1929-1934 n’était en fait qu’une des plus significatives qui s’était succédé au 20éme siècle et dont sans doute la crise de 1970-1973 s’est considérée parmi celle marquée aussi.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top