Quels mécanismes ont conduit à la crise financière ?

Quels mécanismes ont conduit à la crise financière ?

Crise subprimes – Autres mécanismes ayant conduit à la crise financière

Autre que le rôle suspicieux des agences de notation dans la crise financière, il y a les mécanismes qui ont conduit à la crise des «subprimes»

II-1) La folie hypothécaire

[1]

Apres la privatisation des institutions de soutien du crédit hypothécaire, aux Etats-Unis, comme fanny Mae, fondé par l’état en 1938 et privatisation en 1968, on a assiste vers 2005-2006 à une croissance très importante et spéculative des crédits pour des achats de maisons, garantis par leurs hypothèques.

Alors que la demande grandissante des habitations a poussé leur prix a la hausse de plus en plus aux Etats-Unis (et dans une moindre mesure en Europe et ailleurs).

Cela a donné confiance pour garantir par des hypothèques des prêts de plus en plus couteux. Et cela pour des masses grandissantes de ménages aux revenus modestes.

[1] : Le magazine  « nouvelle observateur »

Les banques et les fonds financiers ont cherché des profits élevés avec des taux d’intérêt progressivement relevés, tandis qu’ils utilisaient des fonds empruntés avec des taux plus bas.

Le processus de ce type de crédits est le suivant : un ménage emprunte de l’argent pour acheter une maison.  Cette maison est la garantie de l’emprunt, au départ, elle vaut 100. Et puis le prix de l’immobilier augmente ; la maison vaut 150.

Le ménage peut donc accroitre son emprunt de 50 et en profiter pour acheter d’autres biens, une voiture par exemple. Une maison peut ainsi garantir plusieurs prêts. Cette démarche a été encouragée par les banques.

Mais aujourd’hui on en paie les effets pervers. En effet, lorsque le marché de l’immobilier baisse, ce qui est le cas depuis deux ans, la maison vaut moins cher que le crédit contracté pour l’acheter-moins de 100dans notre exemple. Et le ménage ne peut plus honorer ses dettes.  Aujourd’hui des milliers d’américains engagés dans ces crédits hypothécaires n’ont d’autres solutions que d’abandonner leurs biens aux banques pour rembourser leurs prêts.

La méthode est brutale : les établissements préteurs leurs demandent de renvoyer la clé de la maison par la poste. Ces ménages sont libérés de leurs dettes mais ils se retrouvent alors sans toit. La banque, elle récupère un bien dont la valeur ne fait que baisser.

Dès la fin de l’année 2005 les prix de l’immobilier ont marqué le pas et la baisse a commencé à l’automne 2006. Et pourtant, preuve de l’incroyable irresponsabilité des banques et des agence de notation chargées d’évaluer la qualité des crédits subprime : leur distribution, et leur transformation en titre financiers s’est accélérée !

Cette explosion de l’endettement a été facilité par la politique monétaire, très expansionniste, et par la déréglementation bancaire, qui a permis le développement rapide de la titrisation et en particulier des titres adossés sur des dettes, les Collateralized Debt  Obligations et les Collateralized Loans Obligations.

Le métier des banques américaines a profondément changé durant cette période.

L’endettement hypothécaire (qui atteint plus d 70 du PIB, pour un endettement total des ménage de 93 du PIB) est en effet, la bulle principale de la hausse de la consommation à partir de 2000 permet aux ménages constamment de réamorcer leurs hypothèque pour obtenir de nouveaux crédits.

II-2) La nationalisation des pertes

mécanismes Les Etats-Unis ont recouru deux fois à des actions extraordinaires de ce type au XXe siècle.

En 1933, la reconstruction Finance Corporation a été crées pour recapitaliser les banques encore debout après le vagues de faillites des années précédentes, en dernières années lors de la crise immobilière, la Résolution Trust Corporation a été conçue pour racheter les créances douteuses des caisses d’épargne.

Dans tous les cas, l’imprudence et de la cupidité des banquiers. L’Etat est en quelque sorte l’otage de son imprévoyance antérieure.

En prétendant que les marchés pouvaient s’auto discipliner et donc en démantelant les régulations, les dirigeants politiques ont délibérément favorisé l’instabilité financière. Washington a d’abord joué les pompiers en sauvant une à une les institutions financières.

Mais aujourd’hui il semble avoir un plan de sauvetage global.

Pour financer son plan, dont on est encore loin de connaitre les caractéristiques précises, l’Etat américain va devoir s’endetter pour des montants colossaux qui s’ajoutent à ceux résultant des prises en charge d’organismes financiers tels que Fannie Mae, Fred Die et AIG.

Certes les pertes définitives au bout de nombreuses années pourraient se révéler limitées par la revente des créances.

En réalité, tout dépendra du prix auquel l’Etat va racheter les créances et sa volonté de les geler ou de les revendre le plus rapidement possible. Les autorités américaines vont sélectionner dans les crédits ceux qu’elles prennent et ceux qu’elles laissent aux établissements financiers.

Quoi qu’il en soit, le déficit public de la somme de ces interventions pourrait atteindre de 5 à 10 du PIB de 2008.

[2] : Livre  de Paul Boccara,  « la crase du système »

II-3) Le modèle de la banque centrale

[3]

Toutes les banques européennes, mais aussi les compagnies d’assurances sont impliquées. Elles ont participé au processus, notamment à travers leurs filiales américaines. Elles ont acheté ces produits financiers « titrisé ». Certains, comme le suisse UBS, ont perdu des dizaines de milliards de dollars.

Cependant les banques françaises, comme la plupart de leurs consœurs européennes, sont universelles. Elles marchent sur plusieurs pied : à la fois banques d’investissement est en danger, la banques de détail, qui collectent des dépôts et distribuent des crédits, elles font également de l’assurance, etc. ainsi lorsque leur activité d’investissement est en danger, la banque dans sa totalité va courir à son secours.

C’est produit au crédit agricole, ou les caisses régionales ont secouru  la caisse nationale à la suite des énormes pertes de sa banque d’investissement Calyon.

[3] : La magazine « nouvelle observateur »

Cela dit, ce modèle de la banque universelle n’est pas totalement prémuni contre le problème d’insolvabilité. Il a le défaut de mettre les déposants en péril à la suite des risques excessifs pris dans les marchés de capitaux par le département de la banque d’investissement.

Au bout du compte, s’il y a des déficits énormes, on l’a vu avec l’assureur AIG, les pertes du département investissement peuvent lessiver le capital de l’ensemble.

Rechercher
Télécharger ce mémoire en ligne PDF (gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top