Gestion des risques bancaires, les banques marocaines

II- La gestion des risques bancaires

Dans le cadre des exigences bâloises en matière de gestion des risques, les banques marocaines ont vu naître de nouveaux besoins pour mettre en place un nouveau système de gestion du risque suivant l’approche standard imposée par Bank Al Maghrib.

1- Pour la BP:

Durant l’année 2009, la gestion globale des risques de crédit s’est appliquée à déployer les orientations stratégiques de la banque en terme de satisfaction des clients mais aussi en terme de maîtrise de risque de crédit.
La traduction de ce double enjeu a été concrétisée à travers la refonte majeure de l’activité de crédit cantonnée auparavant à une gestion opérationnelle au jour le jour, pour être érigée en un véritable management des risques de crédit.
Les axes majeurs de cette refonte sont:

— La Sécurisation de la chaîne crédit:

Il s’agissait d’assurer un fonctionnement fiable de la filière risque de crédit. A ce titre, les dépassements sur limites qui constituaient souvent le mode de gestion de la relation client, ont fait l’objet de plus de discipline pour représenter une exception et non une règle.
Les clients accusant des dépassements fréquents doivent faire l’objet d’un réexamen par comité en vue de recadrer leurs lignes de financement.
De même, les décisions de financement sont systématiquement documentées et rendues sur la base de règles strictes (diagnostic stratégique, diagnostic financier et diagnostic bancaire).

— L’amélioration de l’efficacité opérationnelle:

Afin d’assurer à l’activité crédit un fonctionnement fluide et optimisé, les process crédit, dépassements et garanties ont fait l’objet d’une requalification ayant rendu nécessaire leur automatisation afin de permettre un gain de temps et de sécurité dans le traitement des opérations.
Pour ce qui est des garanties, il convient de signaler que cette fonction a fait l’objet d’une véritable refonte ayant débouché sur la gestion des garanties par une nouvelle application et la dotation de cette fonction d’une conservation physique et de procédures formalisées de flux des dossiers.

— Le renforcement des activités de suivi du risque de crédit:

L’activité risque de crédit a été dotée au cours de cet exercice d’une gestion préventive à travers une surveillance quotidienne des dépassements en agence et une revue périodique du portefeuille risque avec la direction générale et les Business Units.
La cellule de surveillance est en cours de renforcement en ressources humaines et en requêtes informatiques permettant de détecter de façon précoce toute détérioration de risque. Cette cellule, qui encadre les agences, anime également le comité de suivi de risque et assure le suivi des décisions rendues par cette instance en terme de plan d’actions.

— De la fonction opérationnelle crédit au management de risque:

La fonction risque a connu au titre de l’exercice 2009 une mutation ayant pour finalité d’assurer une large couverture des risques bancaires majeurs (risque crédit, risque de change et réglementation de l’accès à la salle des marchés, risques banques étrangères, mise en place d’une structure de gestion des risques de marché) et une approche structurée: process formalisés et sécurisés, règles d’acception et de suivi de risque, une surveillance précoce et un reporting régulier permettant une évaluation du portefeuille risque de la banque.

2- Pour la BMCE:

Au sein de la BMCE BANK, la gestion du risque de crédit lié aux entreprises se trouve handicapée par un certain nombre de gaps qui freinent l’application des exigences bâloises dans les meilleures conditions.
Ces gaps touchent principalement:

  • – La segmentation bancaire
  • – La notation
  • – Le système d’information
  • – La gestion des garanties
  • – Le périmètre de consolidation.

La BMCE s’est forgé toute une structure dont l’objectif est de veiller à récupérer toutes les créances compromises. Le principe sacré de ces organes est que chaque dirham non perdu est un dirham gagné, ce rôle désormais stratégique, incombe à la Direction des Engagements et Risques.
Quelle est la mission de cette direction ? Comment s’organise-t- elle ?
La Direction des Engagements et Risques est d’une importance stratégique pour la banque.
Elle doit faire l’objet d’une grande réflexion sur sa mission et sa finalité, d’une organisation de son activité, d’un programme d’action et d’un suivi de ses résultats.
Ceci dit, l’action et la performance de cette direction doivent être mesurables et contrôlables.
Il faut à ce sujet distinguer l’efficacité administrative de l’efficacité financière à savoir les récupérations des créances obtenues.
La Direction des Engagements et Risques peut constituer une source d’information précieuse pour la prise de décisions stratégiques à différents niveaux de la hiérarchie. Une telle direction est supposée disposer des moyens suffisants d’intervention garantissant son efficacité.
La mission du Pôle Engagements et Risques est de parvenir à la maîtrise des risques de crédit, de marché et opérationnel en contribuant activement à:

  • · La définition de la politique des risques de la BMCE BANK;
  • · La définition et la gestion des processus de prise et de suivi des engagements
  • · La mise en place d’un système de contrôle des risques liés aux crédits, aux marchés et opérationnels.

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3- ATTIJARIwafabank

La démarche d’Attijariwafabank en matière de gestion des risques s’inscrit dans le cadre des normes professionnelles et réglementaires, des règles définies au niveau international ainsi qu’aux recommandations des autorités de tutelles.
La gestion des risques du groupe est centralisée au niveau de la Gestion Globale des Risques (GGR), indépendante des Pôles et Métiers et rapportant directement à la présidence.
La GGR a pour principale mission de veiller à couvrir et à superviser l’ensemble des risques inhérents aux activités du Groupe, de les contrôler et les mesurer. Elle est articulée autour des entités suivantes: Risque de Crédit, Risque de Marché et Risque Opérationnel.

** Risque de Crédit:

Le risque de crédit et de contrepartie correspond au risque de défaillance totale ou partielle de la contrepartie avec laquelle des engagements de bilan ou hors bilan ont été contractés.
La mission principale de cette entité consiste en amont à analyser et à instruire les demandes de prise de risque émanant des différentes forces de vente de la Banque.
En aval, elle examine régulièrement l’ensemble des engagements, les états hebdomadaires des autorisations et utilisations, relève les dépassements et les impayés et suit avec le réseau la récupération de ces créances.

– Politique de crédit:

La politique de crédit du Groupe Attijariwafa bank s’appuie sur un certain nombre de principes généraux à savoir: la déontologie, l’indépendance des risques, la responsabilité des risques, la collégialité des décisions, le suivi, et une rémunération adéquate.
La même méthodologie sera appliquée aux autres filiales restantes basées au Maroc et à l’étranger.

Sur le volet organisationnel:

L’animation du dispositif s’appuie sur une structure centrale « ROJIH» avec deux niveaux de gestion à distinguer:
•1er niveau / entité ROJIH: la mesure et le contrôle des risques opérationnels sont de sa responsabilité.
Elle est en charge de mettre à disposition des métiers des informations sur leur niveau de risque opérationnel et de les éclairer sur la mise en place de plans d’actions.
• 2éme niveau / métier: la détection, la collecte des incidents et la mise en oeuvre d’actions de couverture des risques, sont de la responsabilité des métiers eux-mêmes.

Et des acteurs et des comités:

– Les principaux acteurs:
• RRO: Relais Risques Opérationnels (au niveau métier).
• CRO: Correspondant Risques Opérationnels (au niveau métier).
• MRO: Manager Risques Opérationnels (au niveau de l’entité ROJIH).
• RM: Responsable métier.
– Cartographie des risques opérationnels:
Le dispositif déployé dans la banque a donné lieu à 23 cartographies des risques opérationnels lesquelles se présentent comme suit:
Le nombre de risques opérationnels identifiés: 581
Le nombre de risques à piloter: 148
Au cours de l’exercice 2009, la cartographie des risques opérationnels de la banque a été mise à jour, ainsi le nombre de risques opérationnels est passé à 605 risques et le nombre de risques à piloter à 166.
L’identification des ces nouveaux risques fait suite à:
• L’analyse des remontées d’incidents non rattachés à des risques identifiés;
• La mise en place de nouveaux produits et/ou process.
Déploiement du dispositif Gestion des risques opérationnels des filiales:
Ainsi, à l’issue de l’exercice 2009, neuf filiales ont été déployées:
• Attijariwaf bank Europe;
• Wafa Salaf;
• Wafa Cash;
• Wafa Immobilier;
• Wafa bail;
• Attijari Factoring;
• Wafa LLD;
• Wafa Bourse;
• Attijari Intermédiation.
– Les principaux comités:
o Comité Risques Opérationnels Attijariwafa bank.
o Comité Risques Opérationnels métier d’une fréquence à minima trimestrielle, ses objectifs:
• Revue des pertes et incidents opérationnels de la période écoulée.
• Suivi des risques à piloter avec les indicateurs et plans d’action associés.
•Évaluation des changements ayant impact sur les RO et lancement de nouveaux plans d’actions.
o Comité ROJIH de fréquence mensuelle, ses missions:
• Vérifier le déploiement du dispositif risques opérationnels dans les entités du Groupe.
• Proposer les évolutions de la cartographie des risques (validées en comité RO Métier)
• Examiner les risques majeurs survenus au niveau su groupe et proposer les plans d’actions associés.
• Elaborer les reporting à destination des différentes instances.

** Gestion Actif Passif:

La gouvernance des risques financiers structurels de taux, de liquidité et de change de la banque relève des fonctions ALM de la banque sous l’autorité du Comité ad hoc ALM.
Ce Comité est l’acteur de référence en matière de pilotage du bilan et de gestion globale des risques ALM encourus.
Les possibilités de gestion des risques financiers sont évaluées régulièrement par l’équipe ALM et discutées lors de la réunion trimestrielle du Comité ALM pour acter les modalités de mise en place.
La fonction ALM est investie au niveau de la banque pour assurer les principales missions suivantes:
• Analyse statique et dynamique du bilan.
• Revue et contrôle des risques de liquidité, de taux et de change.
• Simulation pro-active et pilotage prévisionnel des ratios réglementaires.
• Préparation, validation et gestion des plans d’actions pour la période à venir, notamment en matière de:
– Financement et placement à Moyen et Long Terme.
– Orientations commerciales en termes de maturité (court, moyen et long terme) et de taux (tarification, nature de taux, facturation des options…).
– Toute autre plan de couverture active voir réduction des risques de liquidité, de taux, de change ou de conformité aux exigences BAM (ratios réglementaires).
• Support et suivi des indicateurs ALM de la banque et des filiales.
Section2 : Les adaptations fonctionnelles
Chapitre III : Les adaptations des grandes banques au Maroc aux nouveaux défis
Lire le mémoire complet ==> (La banque au Maroc face aux défis De la mondialisation financière)
Université Moulay Ismail – Meknès
Faculté de Sciences Juridiques, Economiques et Sociales
Mémoire de fin d’études – Option: Finance

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
La banque au Maroc face aux défis de la mondialisation financière
Université 🏫: Université Moulay Ismail - Sociales Option: Finance - Mémoire de fin d’études
Auteur·trice·s 🎓:

I. Driss & C. Fadwa & A. Hanane & H. Fatima-Azzahra
Année de soutenance 📅:
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