Stratégie e-Maroc: Bases d’une vision e-Maroc

Le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) est une composante majeure de la mondialisation, qui marque irréversiblement notre époque. Toutes les activités humaines en sont affectées, et la planète se trouve qualifiée de  » village global « .

A la fois cause et conséquence de cette formidable expansion des TIC, la libéralisation des télécommunications, le spectaculaire développement de l’Internet et la mise en réseau progressive des entreprises, des administrations et des personnes, sont révélateurs d’un seul et même phénomène : l’avènement de la Société de l’Information et du Savoir.

Pour le Maroc aussi, la Société de l’Information constitue […]

Économie du savoir

Troisième partie

L’insertion du maroc dans l’économie du savoir

Chapitre II

Stratégie e-Maroc

Stratégie d’insertion du Maroc dans la société de l’information et du savoir de l’Information et du Savoir.

Pour le Maroc aussi, la Société de l’Information constitue un élément incontournable à la fois pour le développement humain, la cohésion sociale et la croissance de l’économie.

Les TIC peuvent accroître la compétitivité des entreprises marocaines par une meilleure circulation de l’information, une meilleure organisation, ainsi que par l’émergence de nouveaux marchés et de nouveaux débouchés aux exportations.

C’est dans le but de relever tous ces défis que la stratégie e-Maroc 2010 pour le développement de la société de l’information et l’économie du savoir a été lancée en Janvier 2005.

L’élaboration de e-Maroc 2010 s’est basée sur plusieurs principes directeurs :

La prise en compte des réalisations considérables depuis le premier coup d’envoi à la Société de l’Information en 1995 ;

La mise à profit des expériences internationales réussies pour le déploiement de « Cyber-stratégies » dans différents pays.

Section 1

Bases d’une vision « e-Maroc »

L’accélération de l’innovation technologique et sa mondialisation sont porteurs d’immenses espoirs : société plus ouverte, administration performante et économie en expansion.

De plus, à l’ère post industrielle actuelle, l’accès à l’information est devenu la source majeure de création de richesse, alors que l’investissement immatériel revêt plus d’importance que l’investissement matériel.

Aucun pays ne saurait donc ignorer la Société de l’Information et ses conséquences, sauf à se résoudre au déclin.

1) Défis à relever
a- Ambition nationale

Le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) peut jouer un rôle déterminant dans l’effort entrepris pour élaborer et concrétiser un modèle spécifique de développement social et économique durable pour le Maroc.

Comme le soulignait SA Majesté le Roi Mohammed VI lors du discours prononcé en avril 2001, lors du symposium sur « le Maroc dans la société globale de l’information et du savoir ».

« La portée stratégique du secteur pour les nouvelles économies, conjuguée aux mutations profondes et rapides qui s’y opèrent, en prélude à l’émergence de la société du savoir et de la communication, nous impose un devoir de mise à niveau, permettant de doter notre pays de la capacité de maîtriser les nouvelles technologies de cette société, et d’exploiter, de façon optimale, les vastes possibilités qu’elles nous offrent.

Car notre vœu est d’assurer à notre grand peuple un développement global et intégré permettant au Maroc d’occuper la place qui lui revient dans un monde transformé par la révolution numérique qui est en cours ».

Le développement de la société de l’information et du savoir, au moyen du développement des réseaux de télécommunications, des applications et de l’innovation technologique, est une véritable opportunité.

En réduisant les barrières du temps et des distances et grâce à leur caractère transversal et à leurs effets structurants sur les autres secteurs, les TIC ont un rôle essentiel à jouer dans le processus de modernisation, de mise à niveau et de création de richesses. Le défi ne consiste pas uniquement en l’adoption rapide de ces technologies, mais aussi en la transformation des investissements substantiels en TIC en de meilleurs gains économiques.

Ainsi, l’ambition est non seulement de faire émerger un nouveau modèle de développement pour le Maroc mais également de lui faire réaliser un « saut historique », le positionnant dans le paysage mondial des TIC. D’autres pays émergents ont pu relever ce défi en faisant du développement de la société de l’information et du savoir une de leurs priorités nationales.

b- Mondialisation & Contexte international

La formidable expansion des TIC est une composante majeure de la mondialisation, qui s’accompagne tout naturellement du bouleversement de nombreuses habitudes, entraîne la remise en cause de visions traditionnelles et renforce la domination progressive de l’économie mondiale par le secteur des services.

De nouveaux facteurs de compétitivité émergent, les avantages comparatifs intangibles (Savoir-faire, innovation technologique, R&D, etc.) Supplantant les avantages comparatifs tangibles (matières premières). De nouveaux paradigmes s’imposent pour la compétitivité industrielle, désormais basée sur les TIC, comme pour la compétitivité globale des nations.

2) Historique des TIC au Maroc

Dès le début des années 1990, notre pays a pris conscience de l’importance des télécommunications et des TIC pour son avenir.

En effet, le contrat programme 1993-1997 conclu entre l’Etat et l’ONPT (Office National des Postes et Télécommunications) a eu le mérite d’engager le Maroc dans un processus d’extension et de modernisation de ses réseaux des télécoms. De plus, la réflexion menée dés 1995 au sein de l’initiative « Maroc Compétitif », a abouti en 1996 à la définition de stratégies de développement de la compétitivité pour quatre grappes, dont l’électronique et les technologies de l’information.

Cette réflexion a débouché sur la formulation de plusieurs orientations concrètes pour la dynamisation de ce secteur. Par ailleurs, et conformément aux Hautes Directives Royales, le Maroc entrepris une restructuration du secteur grâce à l’adoption de la loi 24-96 en août 1997 qui a permis de lancer une première étape de libéralisation du secteur des télécommunications qui s’est traduite notamment par :

  • la création de l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunication (ANRT) ;
  • la création de deux nouvelles entités, Maroc Telecom en tant que société anonyme chargé du développement et de l’exploitation des réseaux et services de télécommunications et Poste Maroc en tant qu’établissement public chargé du développement et de l’exploitation des réseaux et services postaux et financiers ;
  • la création de deux nouvelles entités, Maroc Telecom (Itissalat Al Maghrib SA -IAM) et Poste Maroc (Barid Al Maghrib) ;
  • l’octroi de nouvelles licences télécoms.

D’autre part, plusieurs initiatives ont été prises par le Gouvernement marocain en termes de gouvernance de la politique de la Société de l’Information, (voir Encadré 1 en ANNEXE).

3) Besoin d’un nouveau souffle pour les TIC au Maroc

Depuis 2002, et durant les trois années qui ont suivi, plusieurs initiatives ont été prises, qui ont permis des avancées positives dans plusieurs domaines. C’est ainsi qu’à l’initiative du Premier ministre, que le Comité e-Gov a été constitué en février 2003 dans le but de contribuer à la mise en œuvre du programme national de « l’Administration en ligne ».

Sous l’impulsion de ce comité, de nombreux projets ont été engagés dont certains ont conduit à des réalisations concrètes et à la mise en ligne des premiers services tels que e-Douane, DAMANCOM de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et e-Justice. Le Gouvernement avait également œuvré à la préparation du projet de loi 55-01 modifiant et complétant la loi 24-96 et qui avait permis de relancer la libéralisation, d’encourager de nouveaux investissements dans les télécoms et de renforcer la régulation du secteur.

Toutefois, et durant cette période (2002 -2004) une impulsion beaucoup plus forte s’imposait. En effet, et pour diverses raisons, plusieurs autres chantiers avaient peu progressé, tels que le développement des TIC dans l’éducation, la mise en œuvre du contrat-progrès avec les entreprises du secteur TIC ou encore le e-commerce.

Le besoin s’était ainsi fait ressentir d’engager le Maroc dans une nouvelle étape de la transition vers la Société de l’Information et de l’Economie du Savoir, qui devait permettre de concrétiser les engagements pris au travers d’une seconde vague de réformes et d’initiatives basées sur une cyber-stratégie nationale globale concertée.

4) Stratégie e-Maroc 2010

A l’instar de nombreux projets structurants lancés par le gouvernement et fixant la fin de la décennie comme principal jalon, la stratégie nationale pour le développement de a Société de l’Information et l’Economie du Savoir a été baptisée e-Maroc 2010.

Dés son élaboration et depuis son lancement en Janvier 2005, e-Maroc 2010 a pu bénéficier du consensus des différents acteurs intervenant dans le secteur des TIC (départements gouvernementaux, comités en place, secteur privé et société civile).

L’assertion fixant « Le développement de l’Economie du Savoir au Maroc » comme vision commune et concertée de la stratégie e-Maroc 2010, a pu ainsi être dégagée.

Elle s’articule autour de deux objectifs stratégiques majeurs fortement liés :

Réduction de la fracture numérique et ;

Positionnement du Maroc au niveau international dans le domaine des TIC.

a- Réduction de la facture numérique

Si le potentiel est énorme, force est de constater que l’accès à la Société de l’Information et du Savoir reste inégal. En effet, le fossé n’arrête pas de se creuser entre, d’une part, ceux qui utilisent les possibilités des TIC pour leur accomplissement personnel ou professionnel, et d’autre part, ceux qui ne sont pas en état de les exploiter, faute d’accès à ces technologies ou à cause d’un déficit de compétences.

Des discriminations peuvent ainsi s’instaurer ou se renforcer et notamment lorsqu’il s’agit d’accès aux services publics, à l’emploi, à la formation, aux biens de consommation et enfin aux nouveaux modes de communication que constituent les réseaux virtuels d’information.

C’est pour éviter une société numérique à deux vitesses, que la stratégie e-Maroc 2010 a œuvré dés son démarrage, à la réduction de la fracture numérique et la mise en place des dispositifs nécessaires pour une inclusion numérique (e-Inclusion) la plus large possible.

L’objectif a consisté donc de faire en sorte que les nouveaux modes de communication et de diffusion du savoir soient des éléments de cohésion sociale, d’égalité des chances d’accès aux services et d’affermissement de la liberté d’expression et de la démocratie.

« Réduire la fracture numérique » s’articule autour de 4 axes stratégiques majeurs visant le développement:

  • Développement d’un contenu marocain utile et pertinent ;
  • Disponibilité d’infrastructures performantes au meilleur prix ;
  • Accès à la société de l’information pour l’ensemble des marocains ;
  • Formation en TIC adaptée à tous les niveaux.
b) Positionnement du Maroc au niveau international dans le domaine des TIC

On peut soutenir aujourd’hui, que c’est dans les TIC, et les domaines d’activités qui leur sont reliés, que se concentrent la majorité des investissements productifs, des échanges de services et des opportunités pour l’emploi.

En effet, et comme d’autres pays, à l’image de l’Irlande, de Singapour, de la Malaisie et bien entendu de l’Inde, l’ont déjà démontré, les TIC représentent un accélérateur puissant pour le développement économique du pays. Leur intégration permet non seulement de dynamiser les échanges commerciaux, source de compétitivité au niveau international, mais également d’attirer les flux de capitaux étrangers et de capter les industries TIC en délocalisation et en offshoring.

C’est dans ce cadre que La stratégie e-Maroc 2010 s’est fixée comme objectif de créer une industrie des TIC productive, compétitive et tournée vers l’exportation. De plus, en identifiant et en renforçant des niches technologiques à forte Valeur ajoutée, elle devrait permettre au Maroc de renforcer son positionnement à l’échelle internationale.

La croissance de l’économie et le développement de l’emploi seraient par conséquent assurés pour peu que les dispositions appropriées soient prises pour mettre en valeur les potentialités humaines et économiques du Maroc.

L’ambition a été donc de rehausser de manière substantielle la part des TIC dans le PIB et de concrétiser toutes les opportunités créatrices d’emplois directs et indirects dans ce domaine.

« Positionner le Maroc à l’échelle internationale » s’articule autour de 4 axes stratégiques majeurs visant le développement:

  • d’une l’industrie des TIC productive et compétitive ;
  • de l’industrie des télé-services, notamment tournée vers l’export ;
  • de l’accès au profit des Entreprises TIC (en commun avec le premier objectif stratégique);
  • de la formation des compétences TIC (en commun avec le premier objectif stratégique).

Pour citer ce mémoire (mémoire de master, thèse, PFE,...) :
📌 La première page du mémoire (avec le fichier pdf) - Thème 📜:
Économie du savoir, l’investissement immatériel
Université 🏫: Université Moulay Ismaïl - Faculté des Sciences Economiques Sociales et Juridiques
Auteur·trice·s 🎓:
Abdelhamid K. / Khalid H. / Noreddine H.

Abdelhamid K. / Khalid H. / Noreddine H.
Année de soutenance 📅: Mémoire pour l’obtention d’une licence - 2009/2010
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