Les défis et solutions des exportations en Algérie révèlent une réalité surprenante : malgré une dépendance de 93,77 % aux hydrocarbures, les entreprises privées comme MFG du groupe CEVITAL jouent un rôle crucial dans la diversification économique. Cette étude met en lumière des stratégies innovantes essentielles pour l’avenir des exportations non pétrolières.
La libéralisation du commerce extérieur de l’Algérie
Afin de s’intégrer dans l’économie mondiale, l’Algérie a opté pour le processus de l’ouverture de son commerce extérieur, à travers des accords commerciaux internationaux et des réformes économiques, engagées par les pouvoirs publics qui portent sur la transformation du mode de régulation de l’économie, d’une économie planifiée à une économie de marché (à partir de 1994).
Le processus de la libéralisation du commerce extérieur a commencé à se mettre progressivement en place dans le sillage des réformes portant sur l’autonomie des entreprises publiques (1988) et la promulgation en 1990, de la loi de 90/10 du 14/04/1990 relative à la monnaie et au crédit, qui a en particulier consacré le principe de la libéralisation de financement des transactions courantes8.
Cependant les réformes n’ont donné aucun résultat quant à l’apaisement de la dette extérieur de l’Etat, ce qui a poussé les autorités à faire appel à l’aide du FMI et de la banque mondiale.
La Soumission à la tutelle financière du FMI était l’unique solution pour régler la dette extérieure de l’Algérie.
Algérie a signé avec le Fond Monétaire International des accords de stand-by9, le premier accord en 1989, le deuxième de confirmation en juin 1991 et un rééchelonnement de la dette en 1994 auprès des Clubs de Paris et de Londres.
En contrepartie de ces facilitations, le FMI a imposé un plan d’Ajustement Structurel
8 CHELGHEM M, « Les Enjeux de l’ouverture commerciale en Algérie », l’Algérie de demain : relever les défis pour gagner l’avenir, Alger, septembre 2008, p3.
9 Le Stand- By Arrangement ou Accord de confirmation du Fonds monétaire international est une facilité de prêt créée en 1952, qui permet d’apporter une aide financière sous conditions à un pays qui en fait la demande, souvent pour sortir d’une crise économique. Le pays doit satisfaire à certains critères et doit notamment atteindre des objectifs, monétaires et budgétaires, fixés par le FMI, en mettant en place les réformes (libérales) conseillées par le FMI, qui a pour objectif de rétablir dans le pays emprunteur une situation de stabilité financière et de viabilité économique.
en avril 1994 dans le but d’assurer les grands équilibres macro-économiques10.
C’est dans le cadre de programme d’ajustement structurel que le processus de la libéralisation a été engagé à travers le démantèlement du monopole de l’Etat et la liberté d’accès au commerce extérieur pour toutes les entreprises publiques et privées.
Après les négociations avec le FMI, l’Algérie a accentué son ouverture vers l’extérieur à travers la réduction des barrières tarifaires et l’élimination des restrictions aux exportations.
Après avoir libéralisé le commerce extérieur, l’Algérie enclenche au cours de cette seconde étape à un processus de renégociation des conditions d’ouverture de son marché et de son insertion au marché mondial dans un contexte marqué par l’ouverture des discussions avec l’union européenne et l’OMC.
Le processus d’adhésion de l’Algérie à l’OMC, et l’accord d’association avec l’UE qui prévoit un démantèlement tarifaire pour 2020 au lieu de 2017 comme il a été prévu au début, limitera les prérogatives de l’Algérie à agir sur la tarification douanière d’une manière unilatérale.
En vue d’intégrer l’économie du marché, l’Algérie a signé plusieurs accords d’associations bilatérales et multilatérales qui se résument dans le tableau suivant :
Tableau n° 5 : les accords bilatéraux et multilatéraux signés par l’Algérie
Accords | Date de signature | Date d’application |
Union Européen | 2002 | 01/09/2005 |
GZALE | 27/02/1981 | 01/01/2009 |
Algéro-Tunisien | 04/12/2008 | 01/03/2014 |
OMC | Création du groupe de travail en 17/06/1987 | En cours de négociation |
Source : conception personnelle à partir des données de la CACI
10 BOUYACOUB A, « revue sur L’économie algérienne et le programme d’ajustement structurel », Printemps 1997, p78.
Evolution du commerce extérieur de l’Algérie de 1989 à 2011
Nous allons présenter l’évolution du commerce extérieur de l’Algérie de 1989 à 2011 dans les graphes n°3 et 4.
Tableau n° 6 : Evolution du commerce extérieur de l’Algérie entre (1989-2000).
Valeur millions de dollars
Années | 1989 | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 |
Exportations | 8968 | 11 304 | 12 101 | 10 837 | 10 091 | 8 340 | 10240 | 13 375 | 13 889 | 10 213 | 12 522 | 22031 |
Importations | 9208 | 9684 | 7 681 | 8 406 | 8 788 | 9 365 | 10 761 | 9 098 | 8 687 | 9 403 | 9 164 | 9173 |
Solde Commerciale | -240 | 1 620 | 4 420 | 2 431 | 1 303 | -1 025 | -521 | 4 277 | 5 202 | 810 | 3 358 | 12 858 |
Source : www.douane.gov.dz
Graphe n° 2 : Evolution de la balance commerciale de l’Algérie entre (1989-2000).
25000
20000
15000
10000
5000
0
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
-5000
Exportations
Importations
solde de la balance commerciale
Source : Réalisé par nous même à partir des données du tableau n° 5
La balance commerciale de l’Algérie demeure fortement tributaire des revenus que génère de la vente du pétrole et du gaz.
D’après ce graphe, on remarque que le solde commercial de l’Algérie en 1989 est déficitaire de 240 millions de dollars, pour se stabilisé a un excédent de 4 420 millions USD en 1991, cela reflète l’instabilité politique et économique de l’Algérie durant cette période.
A partir de 1995 les exportations algériennes connaissent une augmentation en périodes de forte hausse du prix du pétrole.
Le contre choc pétrolier de 1997 est apparu suite à la crise financière des pays émergents d’Asie du sud-est qui a mis un terme à la hausse des prix du pétrole pour atteindre 10 dollars/baril en 1998 ce qui a remis en cause l’équilibre commerciale de l’Algérie11.
À partir de 1999, les exportations enregistrent à nouveau une augmentation. Cette augmentation s’explique par l’augmentation des prix de pétrole.
Tableau n° 7 : Evolution du commerce extérieur de l’Algérie entre (2001-2011)
Valeur en million de dollars
Années | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 |
Exportation | 19 132 | 18 825 | 24 612 | 32 083 | 46 001 | 54 613 | 60 163 | 79 298 | 45 194 | 57 053 | 73489 |
Importation | 9 940 | 12 009 | 13 534 | 18 308 | 20 357 | 21 456 | 27 631 | 39 479 | 39 294 | 40 473 | 47247 |
Balance commerciale | 9 192 | 6 816 | 11 078 | 13 775 | 25 644 | 33 157 | 32 532 | 39 819 | 5 900 | 16 580 | 26242 |
Source : www.douane.gov.dz
Graphe n° 3 : Evolution du commerce extérieur de l’Algérie période de 2001 à 2011
90000
80000
70000
60000
50000
40000
30000
20000
10000
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
exportations
importations
solde de la balance commerciale
Source : réalisé par nous même à partir du tableau n°5
La période allant de 2001 jusqu’à 2011 a été marquée par une forte augmentation des
11 A. OUAZZI, mémoire de magister intitulé « La contribution du secteur privé à la diversification des exportations hors hydrocarbure », université mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, 2016, P84.
opérations d’importations et d’exportations particulièrement à partir de l’année 2004 par la mise en œuvre des programmes de relance économique et de soutien à la relance économique engagé en 2004.
La hausse considérable du prix du pétrole, était à l’origine de l’accroissement des exportations à partir de 2000. Ces exportations ont marqué une forte croissance durant l’année 2008 grâce à la vente des hydrocarbures qui continuent à représenter l’essentiel des ventes à l’étranger avec une part de 97,58 % du volume global des exportations, et une hausse de 29,76% par rapport à l’année 200712, l’accroissement des volumes exportés s’est traduit par un solde excédentaire de la balance commerciale de 39 819 millions USD en 2008.
A partir de 2009 les exportations Algériennes ont connu une forte baisse à cause des effets néfastes de la crise financière internationale et la chute brutale des prix du pétrole,
En résumé c’est sous la pression des institutions multilatérales (FMI et banque mondiale) que l’Algérie a libéré le commerce extérieur. Cette libéralisation devait assurer une meilleure intégration dans l’économie mondiale13.
Mais la dominance des hydrocarbures et l’absence de capacités exportatrices et l’inadaptation de la production nationale avec les exigences du marché mondial reste un frein majeur à la diversification des exportations ce qui engendré un déséquilibre entre Les exportations des hydrocarbures qui s’élève à 97% contre seulement 3% des exportations hors hydrocarbures. C’est ce que nous essayerons de clarifier dans la section suivante.
12 HAOUA K, « l’impact des fluctuations du prix du pétrole sur les indicateurs économiques en Algérie », mémoire de magister en sciences économiques, 2012, p66.
13 M’HAMSADJI, Nachida – BOUZIDI. « 5 essais sur l’ouverture de l’économie algérienne » édition ENAG, 1998.
________________________
8 CHELGHEM M, « Les Enjeux de l’ouverture commerciale en Algérie », l’Algérie de demain : relever les défis pour gagner l’avenir, Alger, septembre 2008, p3. ↑
9 Le Stand- By Arrangement ou Accord de confirmation du Fonds monétaire international est une facilité de prêt créée en 1952, qui permet d’apporter une aide financière sous conditions à un pays qui en fait la demande, souvent pour sortir d’une crise économique. Le pays doit satisfaire à certains critères et doit notamment atteindre des objectifs, monétaires et budgétaires, fixés par le FMI, en mettant en place les réformes (libérales) conseillées par le FMI, qui a pour objectif de rétablir dans le pays emprunteur une situation de stabilité financière et de viabilité économique. ↑
10 BOUYACOUB A, « revue sur L’économie algérienne et le programme d’ajustement structurel », Printemps 1997, p78. ↑
11 A. OUAZZI, mémoire de magister intitulé « La contribution du secteur privé à la diversification des exportations hors hydrocarbure », université mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, 2016, P84. ↑
12 HAOUA K, « l’impact des fluctuations du prix du pétrole sur les indicateurs économiques en Algérie », mémoire de magister en sciences économiques, 2012, p66. ↑
13 M’HAMSADJI, Nachida – BOUZIDI. « 5 essais sur l’ouverture de l’économie algérienne » édition ENAG, 1998. ↑
Questions Fréquemment Posées
Quel est le rôle des entreprises privées dans la diversification des exportations en Algérie?
Les entreprises privées comme MFG participent à la promotion des exportations non pétrolières en Algérie, contribuant ainsi à réduire la dépendance économique aux hydrocarbures.
Comment l’Algérie a-t-elle libéralisé son commerce extérieur?
L’Algérie a engagé un processus de libéralisation du commerce extérieur à partir de 1994, en transformant son économie de planifiée à de marché, et en réduisant les barrières tarifaires.
Quels accords l’Algérie a-t-elle signés pour s’intégrer dans l’économie mondiale?
L’Algérie a signé plusieurs accords d’associations bilatérales et multilatérales, y compris avec l’Union Européenne et l’OMC, pour faciliter son intégration dans l’économie mondiale.