Quelles perspectives futures pour les garanties de prêts au Sénégal ?

Les perspectives futures des prêts révèlent des disparités surprenantes entre les banques classiques et islamiques au Sénégal. Cette étude, fondée sur des théories des contrats, offre des recommandations essentielles pour comprendre ces différences et leurs implications sur le marché financier.

Section 3 :

Analyse comparative, synthèse et limites

Dans cette section, nous allons procéder d’abord à la vérification des hypothèses de notre recherche puis, nous allons proposer des recommandations.

Déduction des hypothèses

Le tableau ci-dessous donne une synthèse des résultats de la première hypothèse.

Tableau 9 : Les résultats de l’hypothèse générale H1

Source : Données enquête sur les déterminants des garanties (2020)

Analyse comparative des résultats de l’hypothèse H-1 :

Au regard du tableau synthétique, nous voyons que les variables T, S et P des BC suivent le sens des relations qui ont été prédites par les théories classiques. Par contre les variables V et D n’ont pas suivis les prévisions des théories classiques car elles n’avaient pas de relations avec la variable dépendante (G).

BERGER et UDELL (1990) ont testé sur un échantillon de 1 millions de prêts américains l’hypothèse de l’antisélection. Ils ont conclu que la sélection adverse par le taux était importante dans la prise de garantie. En effet d’après cette théorie, le taux est le seul mécanisme de prix. Une hausse des prix entraine une diminution des garanties. BESANKO et THAKOR (1987) expliquent qu’en situation d’information parfaite (symétrique), les prêts seraient tous sans garanties, mais les taux augmenteraient en fonction du risque estimé du crédit. C’est ce qui explique le signe négatif du taux d’intérêt dans les résultats de la régression des BC. (Voir Tableau 8)

La théorie du signal contribue au scoring²⁰ en signalant le profil de l’emprunteur. JIMENEZ et Al. (2006) ont confirmé que les emprunteurs au profil plus risqué sont tenus de donner plus de garanties que les emprunteurs au profil moins risqué. Leur étude est en parfaite cohérence avec le résultat de notre régression. Le profil de l’emprunteur des BC influence la probabilité de garantie d’une ligne de crédit.

Avec la théorie des couts de transaction, le nombre de services bancaires rendus au client augmente la probabilité de la garantie d’une ligne de crédit. Les résultats de DEGRYSE et VAN CAYSEEL (2000), sur des prêts belges montrent que les garanties diminuent avec la durée de la relation mais augmentent avec l’épaisseur de la relation. Ils sous entendent par épaisseur, le nombre de services que le client a acheté à sa banque. Nos résultats des régressions des banques classiques sur l’influence des services bancaires rejoignent l’idée de DEGRYSE et VAN CAYSEEL (2000) selon laquelle la probabilité de la garantie augmente lorsque le nombre de services rendus augmente.

Ainsi nous invalidons l’hypothèse 1 pour les banques classiques selon laquelle, tous les déterminants identifiés dans les théories influencent significativement sur la probabilité qu’une ligne de crédit soit garantie au seuil de 5%.

Du côté de la banque islamique, la significativité des variables T et S ne suit pas les prévisions des théories classiques financières. En effet le signe du coefficient de la variable T aurait dû être négatif car, la théorie de la sélection adverse prévoit qu’une hausse du taux d’intérêt entraine la diminution de la demande de garantie. Le signe du coefficient de la variable S de la BIS suit le sens de la relation prévue par la théorie des couts de transactions, mais il n’est pas significatif au seuil de 5 %. Ce qui nous emmène à invalider aussi l’hypothèse 1 pour la banque islamique.

Globalement, nous rejetons l’hypothèse 1 car les variables identifiées dans les théories classiques n’influencent pas toutes significativement la probabilité de la garantie des deux types de banque.

Tableau 10 : Les résultats de l’hypothèse générale H2

Source : Données enquête sur les déterminants des garanties (2020)

Analyse comparative des résultats de l’hypothèse H-2 :

D’une part, les résultats de la régression montrent une similitude au niveau de la variable P qui influe positivement la probabilité de la garantie d’une ligne de crédit classique et islamique. Par ailleurs, le montant du prêt (V) et la durée de la relation bancaire (D) ont été exclues des estimations des deux types de banque parce qu’elles n’ont pas de relation avec la variable G d’après les tests du Khi-deux de PEARSON.

D’autre part, la deuxième sous-hypothèse montre une différence au niveau des déterminants suivis par les deux types de banque. Par conséquent l’idée selon laquelle les BC et la BIS auraient les mêmes déterminants est erronée. Les Résultats obtenus pour la BIS sont partiellement contradictoires par rapport aux études empiriques déjà menées. Le taux d’intérêt et les services bancaires qui déterminent la garantie des BC, n’ont pas une influence significative sur la BIS.

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²⁰ Evaluation du risque de défaillance d’un bénéficiaire de crédit sur la base de la profession, du revenu, de l’âge,…. ↑

Questions Fréquemment Posées

Quels sont les déterminants des garanties de prêts dans les banques classiques au Sénégal ?

Les variables T, S et P des banques classiques suivent les prévisions des théories classiques, tandis que les variables V et D n’ont pas de relations significatives avec la probabilité de garantie.

Comment la théorie de la sélection adverse influence-t-elle les garanties de prêts ?

Selon la théorie de la sélection adverse, une hausse des taux d’intérêt entraîne une diminution des garanties, car le taux est considéré comme le seul mécanisme de prix.

Pourquoi l’hypothèse sur les déterminants des garanties a-t-elle été invalidée pour les banques islamiques ?

L’hypothèse a été invalidée car les variables T et S ne suivent pas les prévisions des théories classiques financières, et leur signification n’est pas significative au seuil de 5%.