L’analyse comparative de l’audit révèle que l’indépendance de l’auditeur est cruciale pour éviter le gaspillage d’interventions. Cette recherche met en lumière les perceptions du marché financier et leur impact sur les décisions de crédit, transformant ainsi notre compréhension des relations entre dirigeants et actionnaires.
L’indépendance de l’auditeur
Un doute existe sur la personnalité de l’auditeur qui doit être indépendant, faute de quoi, son intervention ne serait qu’un gaspillage inutile.
L’indépendance, élément essentiel du modèle proposé par Antle (1982), est le choix de l’auditeur de la stratégie qui maximise l’utilité de l’actionnaire. L’auditeur ne doit pas entrer en collusion avec le dirigeant au détriment de l’actionnaire. En effet, un auditeur non indépendant va essayer d’obtenir des revenus supplémentaires du dirigeant.
Plusieurs auteurs définissent l’indépendance comme étant la résistance à la pression et à l’influence des dirigeants (Stettler 1976, 57). Cette définition paraît coïncider avec le concept de refus de revenus supplémentaires.
Cette définition est aussi conforme aux résultats de l’étude de Pany et Reckers (1980). Ces derniers concluent que si les auditeurs acceptent des cadeaux ou des réductions exceptionnelles de la part de leurs clients, leurs indépendances sont sérieusement mises en cause. Stettler (1975) avance que «le praticien comptable qui fait un contrôle afin de certifier la sincérité des documents financiers du client, doit agir en parfaite indépendance».
Le statut de l’auditeur vis à vis du dirigeant ne doit pas être une simple indépendance formelle mais « une vraie attitude d’esprit » (Stettler 1975).
Cette importance n’a rien perdu de sa primauté. Clikeman (1998) avance que : « l’indépendance est la base de l’audit ». Il s’agit donc de savoir si l’on peut accorder toute confiance à l’auditeur. Ce dernier peut dans certaines conditions être incité à élaborer un rapport non conforme à l’exigence de sincérité. Les dirigeants peuvent trouver des arguments pour l’influencer dans cette perspective. Ainsi, l’actionnaire doit il être conscient et s’inquiéter d’une telle éventualité.
Dans cette situation, l’actionnaire et l’auditeur auront chacun d’eux sa propre stratégie :
- L’actionnaire se trouve devant un problème de motivation de l’auditeur. Si l’action de l’auditeur n’est pas observable, il est nécessaire de le motiver afin qu’il rend compte de la réalité de ses conclusions. Cependant, si l’actionnaire suppose que le vérificateur qu’il a engagé est fortement indépendant, il rémunérera le dirigeant et l’auditeur sur cette base.
- L’auditeur a tout intérêt à ne fournir aucun effort et à n’émettre aucune réserve (Antle 1984). L’auditeur et le dirigeant peuvent en effet atteindre n’importe quelle incitation proposée par l’actionnaire à travers les revenus supplémentaires suit à leur collusion. Dans ce cas, l’auditeur et le dirigeant se mettront d’accord au détriment de l’actionnaire.
Devant cette situation, l’actionnaire peut avoir toujours peur de l’impossibilité pour l’auditeur de préserver son indépendance. Il peut soit vendre ou louer son entreprise au dirigeant, soit la liquider.
L’indépendance doit donc être la caractéristique essentielle de l’auditeur à qui l’actionnaire a recours pour se préserver de l’asymétrie d’information.
Si l’actionnaire peut contrôler les transactions entre l’auditeur et le dirigeant, il pourra mieux décider de sa stratégie face à l’auditeur et au dirigeant. Si par contre il n’est pas en mesure de le faire, le recours au service d’un auditeur sera sans intérêt.
Conclusion
Les développements qui ont précédé, ont expliqué le recours par les entreprises à l’audit par les problèmes d’asymétrie d’information qui existent entre l’actionnaire et le dirigeant et qui laissent l’actionnaire en dehors de toute garantie de qualité de l’information comptable dont il dispose. L’audit vise donc à garantir cette information.
Cette garantie pourrait être donnée aussi aux créanciers puisque le même problème d’asymétrie d’information existe entre les actionnaires d’une part (le dirigeant dans ce cas, œuvre dans l’intérêt des actionnaires) et les bailleurs de fond d’autre part.
Cependant, ces développements connaissent des limites importantes. Il s’agit du doute qui règne sur la personnalité de l’auditeur. L’indépendance, élément essentiel du modèle proposé par Antle (1982), est le choix de l’auditeur de la stratégie qui maximise l’utilité de l’actionnaire. D’ailleurs, selon cet auteur, aucun indice ne permet d’avancer que l’auditeur choisit une stratégie indépendante. Ceci remet en cause l’utilité de l’audit et explique les propos d’Archavlis et Richard (1957) qui avancent que « parmi les règles professionnelles, celle de l’indépendance est la plus importante ; elle comprend et conditionne toutes les autres ». Les législateurs et les organismes professionnels sont intervenus pour protéger cette indépendance et donner une garantie de la qualité de l’audit.
Si les travaux de Jensen et Meckling dans le cadre de la théorie d’agence nous permettent de mettre en évidence l’importance de l’audit comme mécanisme de contrôle et de démontrer son utilité contractuelle pour les différents intervenants , ils ne peuvent pas cependant statuer sur le contenu informationnel du rapport d’audit et sur son utilité pour la prise de décision, d’ou la nécessité de faire appel à une théorie capable d’expliquer l’usage qui sera fait du rapport d’audit dans le processus décisionnel des utilisateurs des documents comptables.
Questions Fréquemment Posées
Pourquoi l’indépendance de l’auditeur est-elle essentielle dans l’audit?
L’indépendance est essentielle car elle permet à l’auditeur de maximiser l’utilité de l’actionnaire et d’éviter la collusion avec le dirigeant, ce qui pourrait nuire à l’intégrité du rapport d’audit.
Comment l’indépendance de l’auditeur influence-t-elle la perception des actionnaires?
Les actionnaires doivent être conscients que si l’auditeur n’est pas indépendant, cela peut compromettre la qualité de l’information comptable dont ils disposent, les laissant sans garantie.
Quels sont les risques associés à un auditeur non indépendant?
Un auditeur non indépendant peut être incité à élaborer un rapport non conforme à l’exigence de sincérité, ce qui peut entraîner des décisions erronées de la part des actionnaires et des créanciers.