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Comment la méthodologie de la photographie révèle l’histoire d’Haïti (1915-1920)

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🏫 Université d'Etat d'Haïti - Institut d'Etudes et de Recherches Africaines d'Haïti IERAH/ISERSS
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Licence - 2015
🎓 Auteur·trice·s
Assédius BELIZAIRE
Assédius BELIZAIRE

La méthodologie de la photographie documentaire révèle comment des images emblématiques de l’occupation américaine d’Haïti (1915-1920) transcendent leur fonction initiale. En analysant les codes vestimentaires et les postures, cette étude offre des perspectives inédites sur les représentations sociopolitiques de cette époque cruciale.


Université d’Etat d’Haïti

Institut d’Etudes et de Recherches Africaines d’Haïti IERAH/ISERSS

Licence en Histoire de l’Art et Archéologie

Présentation de projet

La Photographie Documentaire Pendant L’Occupation États-Unienne D’Haïti (1915 – 1920)

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Assédius Belizaire

Encadré par: Prof. Kesler Bien-Aimé

Juillet 2015


Ce mémoire porte sur la photographie documentaire du mouvement des cacos pendant l’occupation états-unienne d’Haïti (1915 – 1920). Notre préoccupation particulière est de faire une mise en contexte de l’arrivée de la photographie en Haïti. L’objectif est de démonter la manière dont les photographes “créent” une image inédite, portrait des représentations humaines, des sujets représentés, malgré et au-delà de sa fonction première et avouée de dispositive. L’hypothèse est la suivante: La photographie documentaire nous rappelle l’identité des protagonistes du mouvement social des cacos.

Le corpus est composé de huit photographies, toutes représentant des groupes de personnes; des cacos, des Marines, des gendarmes, des vigilants, dans trois types de circonstances: les Forces Armées (Marines, Gendarmes, les Vigilants), l’Évènement Politique, l’Assassinat. Trois photographies pour le premier bloc, quatre photographies pour le deuxième bloc et le troisième bloc n’a que deux, elles font l’objet d’analyse, chacun provenant d’un moment différent. L’étude est partagée en trois grandes parties : La première présente les bases théoriques ; La deuxième partie présente les rapports de l’individu avec son environnement et analyses de cas.

La première partie est aussi divisée en deux chapitres : Chapitre I : Introduction générale ; Chapitre II : Cadre théorique et conceptuel. La deuxième partie est divisé en deux chapitres : Chapitre III : rapports de l’individu avec son environnement sociopolitique ; Chapitre IV : Analyses de cas.

Trois photographies au premier bloc, quatre au deuxième bloc, et une photographie dans le troisième, font l’objet d’analyse, chacun provenant dans des moments différents. Ainsi, à l’intérieur de chaque chapitre, la représentation des analyses de manière chronologique vise à faciliter la mise en valeur des retournements sociopolitiques ponctuels. Pour des raisons de cohérence relatives aux mouvements de résistance en Haïti au cours de la période couverte par le mémoire, une attention particulière est accordée aux codes vestimentaires des personnes représentées. Le choix de photographies documentaires n’est pas fortuit, et il a pour but d’élargir la réflexion sur le fond sociopolitique qui a prévalu au moment de l’acte photographique. Une étude approfondie du contexte sociopolitique de chaque représentation permet d’autant mieux de valoir la façon dont la photographie présente une image singulière de l’évènement représenté.

Mots-clés: photographie documentaire, photographie inédite, occupation états-unienne, Haïti 1915 – 1934, sémiotique, vêtement, mouvement populaire, mouvement social, mouvement social des cacos, Marines.

Chapitre I : Introduction à la thématique de l’étude

La photographie est l’art de fixer l’image des objets sur une surface recouverte d’éléments photosensibles. Inventée par Nicéphore Niepce, il marque un tournant dans l’histoire des arts picturaux9. Elle a apparu au moment où l’artiste s’est désintéressé de la représentation réaliste avec d’autant plus d’empressement qu’au dernier siècle. Il (l’artiste) a vu surgir à ses côtés un personnage que ses prédécesseurs n’avaient pas connu : Le photographe10.

Celui-ci s’est montré prêt à assumer certaines de ses tâches. Il s’empare non seulement du portrait mais aussi il fait l’objet de sa curiosité et il s’applique à en fixer, à en multiplier l’image. Elle se voue à l’exploration du monde extérieur et elle est en mesure de le reproduire en témoignant d’une objectivité que la peinture n’a jamais atteinte.

Certains parlent d’une technique et non un art dans le sens qu’elle est une combinaison de phénomènes physiques et chimiques dans laquelle l’homme n’intervient pas.

La peinture d’histoire reste longtemps sous-jacente pour les photographes. En effet, lorsque les artistes eurent recourt à ce médium dans un but de création et non de reproduction, ils restent conditionnés par une référence insurmontable à la peinture. Ils appellent ce qu’ils réalisent des tableaux mais pas des photographies11. Atget se considère plus comme le témoin d’un monde en train de disparaitre que comme un artiste. Mais l’œuvre de ces hommes, et l’intérêt grandissant des peintres pour cette technique vont permettre à la photographie de se constituer peu à peu en tant que art. La peinture d’histoire cède la place.

Des sujets propres tendent à se développer. La photographie est la représentation fidèle d’un réel aléatoire ou préparé. En tant qu’art, elle aussi une technique et c’est celle-ci qui permet de modifier la structure de l’image et donc de lui donner une valeur esthétique. A ce moment-là, le débat est presque clos.

Dans notre époque, considérée comme celle de la « civilisation de l’image12», la photographie a pris une telle place que son absence serait inconcevable dans les laboratoires, les facultés, les usines, le musée, l’armée, la presse, etc. La photographie est un puissant moyen de description13. Le photographe affirme ainsi sa capacité à transcender le réel par le biais de sa technique, tout en donnant en son art une part au hasard mais aussi au temps qui en semblait et que se trouve ainsi comme saisi sur son passage. C’est là que la photographie documentaire a trouvé son originalité, dans le désir de pérennité14. Du coup, celle-ci est un outil essentiel pour nous dans la compréhension d’une époque donnée.

A- Justification

Dans le cadre de notre recherche, nous utilisons les documents écrits (Travaux de recherches, documents écrits des historiens, politologue) et les documents non-écrits (Photographie, cinéma, peinture, sculpture…) comme deux langages différents mais non opposés. Nous allons nous appuyer sur la photographie comme document non écrit pour étudier le premier quinquennal de l’occupation états-unienne.

En fait, nous allons étudier le mouvement des cacos durant cette période à l’aide des analyses des images photographiques. Dans toute organisation, dans toute culture, la photographie se réfère à, elle renvoie à des objets. Elle n’est pas l’objet mais la représentation de l’objet. La photographie est la représentation imagique des idées qui circulent dans la société.

Elle témoigne de la disposition des objets et leur lien dans un espace. L’image photographique est perçue comme point de vue sur les choses. Elle porte un discours qui peut être informatif, descriptif… Elle peut choisir de plaire, d’informer, de raconter, de provoquer ou d’interroger, de documenter…etc. Le contenu, l’interprétation et les fonctions des photos ne sont autre que : une représentation, du témoignage de l’humain à lui-même, à son espace, du temps social, politique… ; un point de vue sur le réel ; une prise de position, une invitation. Pour ainsi dire, la photographie documentaire peut nous aider à comprendre des protagonistes dans les mouvements de résistance en Haïti entre 1915 – 1920.

C’est pourquoi, pour des raisons de cohérence, une attention particulière est accordée aux codes vestimentaires des personnages représentés, ainsi qu’à leur posture et à leur attitude. Le choix de photographies documentaires plutôt que d’autres genres photographiques comme la photographie d’architecture n’est pas fortuit, et il a pour but d’élargir la réflexion sur le fond sociopolitique qui a prévalu au moment de l’acte photographique. Une étude approfondie du contexte sociopolitique de chaque représentation permet d’autant mieux de faire valoir la façon dont la photographie présente une image singulière de l’évènement représenté. Et c’est spécialement sur la présentation,

C’est le caractère durable et continuel d’une chose ou d’un évènement historique…

la manière photographique, que repose le souvenir des états de fait forcement modelé, entre autres, par l’angle de prise de vue qui est un moment et un fragment de l’espace capté par l’objectif.

Le corpus est composé de huit photographies, toutes représentant des groupes de personnes dans trois types de circonstances: La Gendarmerie (Marines, Gendarmes, vigilants), les évènements politiques et les assassinats, le premier regroupe trois documents, le deuxième regroupe quatre et le troisième ne regroupe qu’un. Ces photographies datent d’une période au cours de laquelle Haïti a connu des bouleversements sociopolitiques majeurs sur tous les plans.

Le choix d’un corpus de photographies issu d’une époque relativement éloignée pourrait laisser entendre que les codes vestimentaires du passé font état d’une progression généralisée du côté de la puissance impérialiste états-unienne et la régression du côté des mouvements de résistance Haitienne. Dans l’optique de ce mémoire, chaque photographie est plutôt reconnue comme un moment de mutation.

Bien entendu, dans l’ensemble de toutes les photographies documentaires prises au cours de la période couverte par le corpus, il peut exister des contres exemples qui montrent d’autres attitudes des belligérants dans des situations semblables ou différentes.


Questions Fréquemment Posées

Quelle est la méthodologie de la photographie documentaire utilisée dans l’étude?

L’étude analyse comment les photographes créent des images inédites qui dépassent leur fonction documentaire initiale, en se concentrant sur les codes vestimentaires et les postures des personnages.

Quels types de photographies sont analysés dans le mémoire?

Le corpus est composé de huit photographies représentant des groupes de personnes dans trois contextes différents : les forces armées, les événements politiques et les assassinats.

Quel est l’objectif principal de l’étude sur la photographie documentaire en Haïti?

L’objectif principal est d’examiner comment les photographes créent des images qui rappellent l’identité des protagonistes du mouvement social des cacos durant l’occupation états-unienne d’Haïti.

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