Comment évaluer la régénération naturelle des essences commerciales ? Une étude à Milolé

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🏫 Ecole Nationale des Eaux et Forêts - Direction des Etudes - Département Aménagement des Forêts et Environnement
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Ingénieur de Conception - 2014-2015
🎓 Auteur·trice·s
MANEMBE Serge Morel
MANEMBE Serge Morel

La méthodologie d’évaluation forestière révèle des résultats surprenants sur la régénération des essences commerciales après exploitation. Alors qu’Aucoumea klaineana s’épanouit partout, d’autres espèces, comme Tetraberlinia polyphilla, montrent des préférences marquées, soulevant des questions cruciales pour la gestion durable des forêts.


École Nationale des Eaux et Forêts

Direction des Études Département Aménagement des Forêts et Environnement

Mémoire de fin de cycle pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux et Forêts

Évaluation de la régénération naturelle des essences commerciales dans l’Assiette Annuelle de

Coupe (AAC) 2012 de SEEF à Milolé.

Méthodologie d'évaluation de la régénération forestière à Milolé

Présenté et soutenu par

Manembe Serge Morel

Élève Ingénieur de Conceptions des Eaux et Forêts

Sous la Direction de :

Directeur de Mémoire

Jean Paul Obame Engone

Ingénieur des Eaux et Forêts, Ph.D. Sciences forestières

Maître de Mémoire

Marius Kombila

Responsable Aménagement SEEF

Année académique

2014-2015

Résumé

Cette étude réalisée dans l’AAC 2012 de SEEF à Milolé, a pour objectif principal d’évaluer les effets de l’exploitation forestière, sur la régénération naturelle des essences exploitées. Il s’agit notamment de comparer les niveaux de régénération naturelle des espèces dans les différents sites échantillonnés, d’établir les affinités entre espèces et type de milieux et de proposer in fine, les modalités d’intervention favorisant la régénération naturelle dans ces sites.

L’échantillonnage aléatoire de 30 trouées, 10 parcs et 10 pistes a été effectué pour collecter les données sur le terrain. L’évaluation de la régénération naturelle en essences commerciales a été menée à travers les calculs sur la densité relative, la densité absolue et le taux de régénération des plantules observées. L’examen de la distribution des effectifs par classe de hauteur a permis de révéler les essences commerciales qui régénèrent mieux.

L’analyse canonique de correspondance a montré que près d’un an après l’exploitation, Aucoumea klaineana est l’espèce qui régénère partout, elle n’a aucune préférence (3,04/plantules/m2 dans les trouées et 2,22/plantules/m2 dans les parcs). Tetraberlinia polyphilla et Celtis tessmannii régénèrent plutôt bien mais préfèrent les pistes (50% du taux de régénération pour l’une et l’autre).

Enfin, Canarium schweinfurthii (0,03 plantule/m2 dans les parcs), Celtis tessmannii (0,01 plantule/m2 dans les trouées), Distemonanthus benthamianus (0,007 plantule/m2 dans les parcs), Paraberlinia bifoliolata et Tetraberlinia bifoliolata (0,007 pour les deux essences) ; ont des densités absolues très faibles dans les sites échantillonnés.

Mots clés : régénération, plantules, trouées d’abattage, essences commerciales, analyse canonique de correspondance, pistes, parcs, densité absolue.

Introduction

La forêt est un écosystème en perpétuel renouvellement, du fait des processus naturels de mortalité et de régénération (Kouassi Kouadio et al., 2007). Plusieurs auteurs (Doucet., 1996 ; Gobert., 2002) ont montré que ces processus sont amplifiés par l’apparition de trouées dans le couvert forestier. Ces processus ont des origines diverses (exploitation forestière, chablis, défrichements, etc.). La régénération naturelle est la faculté d’un écosystème forestier à se reconstituer, après destruction de tout ou partie du couvert forestier par coupe rase, coupe partielle, création de taches de lumières ou clairières (Van Ulft, 2004).

Au Gabon, le code forestier exige l’élaboration des Plans d’Aménagement Forestier Durable (PAFD) et la mise en œuvre des aménagements sur le terrain. Bien qu’intégrant certains aspects socio-environnementaux, ces plans d’aménagement reposent essentiellement sur les résultats d’inventaires des végétaux ligneux (Doucet et al., 2004). Or, du fait de l’absence de prise en compte de la régénération des essences commerciales dans les inventaires d’aménagement, la «durabilité» est malheureusement réduite à une seule rotation, soit une trentaine d’années (Doucet et al., 2004). Cela est d’autant plus préoccupant que l’économie forestière gabonaise demeure encore essentiellement tributaire d’un nombre restreint d’essences de valeur.

Le rôle des trouées d’abattage dans la dynamique des forêts tropicales a également été étudié par d’autres auteurs (Durrieu De Madron., 1993 ; Debroux., 1998). En effet, l’extraction d’arbres modifie ponctuellement les conditions microclimatiques de la forêt en altérant la température, l’humidité, la prise au vent et la luminosité du milieu (Billiand et al., 2010). La disparition des arbres engendre, d’une part, une stimulation de la croissance du peuplement sur pied et, d’autre part, l’apparition de nouveaux individus dans la régénération naturelle (Koumba Zaou et al., 1998).

D’autres études ont par ailleurs montré que les trouées forestières favoriseraient la régénération des essences pionnières au détriment des essences de valeurs (Dalling et al., 2002 ; Babaasa et al., 2004). Toutefois, peu d’études se sont focalisées sur la régénération des espèces à vocation commerciales dans cet environnement.

Dans l’Assiette Annuelle de Coupe (AAC) 2012 de l’Unité Forestière d’Aménagement (UFA 2), la Société Equatoriale d’Exploitation Forestière (SEEF) a exploité douze (12) essences forestières. Cependant, l’entreprise manque d’informations sur la régénération des espèces qu’elle exploite.

Ainsi, notre étude vise à évaluer la régénération naturelle des essences exploitées dans les trouées d’abattage, les pistes de débardage et les parcs à bois. Nous cherchons à répondre aux questions suivantes : a) quelles sont les essences commerciales qui se régénèrent le mieux ? b) un an après les opérations forestières, dans quels milieux (parcs, pistes ou trouées) ces espèces se régénèrent-elles préférentiellement ?

Nous partons de l’hypothèse que la régénération des essences commerciales se produit indifféremment dans les parcs à bois, les pistes de débardage et les trouées d’abattage.

Le présent document donne la méthodologie, les résultats obtenus et une analyse des processus observés.


Questions Fréquemment Posées

Comment évaluer la régénération naturelle des essences commerciales ?

L’évaluation de la régénération naturelle en essences commerciales a été menée à travers les calculs sur la densité relative, la densité absolue et le taux de régénération des plantules observées.

Quelles espèces d’arbres se régénèrent le mieux après exploitation forestière à Milolé ?

Aucoumea klaineana est l’espèce qui régénère partout sans préférence, tandis que Tetraberlinia polyphilla et Celtis tessmannii préfèrent les pistes.

Quels sont les résultats de l’étude sur la régénération naturelle dans l’AAC 2012 de SEEF ?

L’analyse révèle que plusieurs espèces présentent des densités absolues très faibles dans les sites étudiés, avec des densités de 0,03 plantule/m2 pour Canarium schweinfurthii dans les parcs et 0,01 plantule/m2 pour Celtis tessmannii dans les trouées.

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