Analyse du cadre théorique des variétés de pomme de terre au Cameroun : quelles implications ?

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🏫 Université d'Ebolowa - Ecole Normale Supérieure d'Enseignement Technique - Département d'Agriculture et Agropastorale
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de Diplôme de Professeur de l'Enseignement Technique et Professionnel de Deuxième Grade - 2023/2024
🎓 Auteur·trice·s
NJIKAM Mohamed Nourdine
NJIKAM Mohamed Nourdine

Le cadre théorique sur la pomme de terre révèle que, malgré des rendements globaux de 18,9 tonnes par hectare, certaines variétés comme DOSA et VIOLETTE surpassent les attentes en s’adaptant mieux aux conditions d’Ebolowa. Cette étude critique ouvre la voie à une compréhension approfondie des défis et opportunités dans la filière.


Filière pomme de terre

Filière pomme de terre dans le monde

En 2014, la production mondiale de pommes de terre est estimée à 385 millions de tonnes, pour une surface cultivée de 19.4 millions d’hectares, soit un rendement moyen de 18.9 tonnes par hectare. Ce chiffre n’inclut pas les plants (semences) qui représentent 32.2 millions de tonnes. C’est la chine qui occupe le premier rang des pays producteurs avec une production qui atteint 96 millions de tonnes en 2014 (FAOSTAT, 2016).

Tableau III : Principaux producteurs de pomme de terre dans le monde (FAOSTAT 2016)

Pays

Quantité(t)

Pays

Quantité(t)

Pays

Quantité(t)

1. Chine

96 136 320

6. Allemagne

11 607 300

11.Biélorussie

6 279 715

2. Inde

46 395 000

7.Bangladesh

9 435 150

12. Egypte

4 800 000

3.Féd.Russie

31 501 354

8. France

8 054 500

13. Iran

4 742 240

4. Ukraine

23 693 350

9. Pologne

7 689 180

14. Pérou

4 693 209

5.Etats.Unis

20 056 500

10. Pays-Bas

7 100 258

15. Algérie

4 673 516

Pomme de terre au Cameroun

Au Cameroun, la pomme de terre est cultivée de façon importante, par les populations essentiellement rurales. La pomme de terre au Cameroun est cultivée principalement dans les régions de l’Ouest, du Nord-ouest et du Nord avec respectivement pour production en 2010 :

107 937 tonnes, 43 262 tonnes et 12 876 tonnes (Fontem et al., 2004 ; AgriStat, 2012). Au Cameroun, la pomme de terre est cultivée de façon importante, par les populations essentiellement rurales. Selon les dernières données, elle est cultivée principalement à 80 % dans les régions de l’Ouest et du Nord-ouest devant l’Adamaoua avec une production annuelle qui varie entre 220 000 et 400 000 tonnes au cours de la dernière décennie selon les conditions climatiques (GIZ-Procisa, 2019).

Maladies et ravageurs

La pomme de terre est soumise à l’attaque de plusieurs ravageurs et maladies fongiques ou bactériennes qui affectent tout ou une partie de la plante (racines, tiges, feuilles, tubercules) pendant la phase de végétation et/ou pendant la phase de conservation des tubercules, occasionnant parfois des dégâts importants (Maladie et ravageurs pris en compte dans le cadre du contrôle officiel des plants de pomme de terre, 2006).

Quelques maladies fongiques

  • Mildiou de la pomme de terre : Provoqué par un Champignon, Phytophthora infestants, se transmet par le vent.
    • Symptômes : Sur les feuilles (apparition de petites taches brunes entourées d’un halo jaune sur la face supérieure des feuilles, le dessèchement conduit rapidement à la destruction des feuilles ; sur les tiges et bouquets terminaux des taches brunes, parfois nécrotiques et sur le tubercule (des taches au conteur mal défini, de couleur brune ou gris bleuâtre).
    • Lutte : La lutte doit être préventive : utilisation des plants sains, bonne buttage et protection fongicide. Les produits efficaces contre le Mildiou sont les produits à base de cuivre.
  • Fusariose (la pourriture sèche) : Elle est provoquée par des champignons du genre Fusarium (Fusarium roseum var. sambucinum et Fusarium solani var. coeruleum) ; le tubercule et la terre contaminés sont les vecteurs de propagation de ces champignons.
    • Symptômes : Les tissus touchés brunissent et dépriment, présentent des sites concentriques, la coupe de tubercule montre une pourriture marronne qui se développe vers l’intérieur.
    • Lutte : Eviter les blessures des tubercules lors des manipulations, bien sécher les tubercules à la récolte et favoriser la cicatrisation des blessures ; traiter peu de temps après la récolte par un fongicide à base (Thiabendazole + Imazalil) pour contrôler toutes les souches.
  • Verticilliose : Deux champignons de genre Verticillium qui sont responsables de la maladie de la verticilliose de la pomme de terre (Verticillium dahliae et Verticillium alboatrum) ; se provient du sol, de l’eau d’irrigation ou de ruissellement.
    • Symptômes : Le jaunissement des feuilles suivi du flétrissement du feuillage qui se généralise à l’ensemble de la plante, les feuilles tombent ou restent fixées à la tige qui conserve une couleur verte ; sur les tiges mortes ; la présence de petites sclérotes noires ou de mycélium suivant l’espèce de champignon. Et sur les tubercules, on note des taches brunes au niveau de l’anneau vasculaire.
    • Lutte : La rotation minimale de trois ans entre les cultures solanacées, l’utilisation des plants certifiés et traités par les fongicides avant la plantation.

Quelques maladies bactériennes

  • Gale commune : Est provoquée par des bactéries du genre Steptomyces ; il y a deux principales formes de gale commune (la gale commune en relief ou en pustules et la gale commune en liège).
    • Symptômes : La gale commune se manifeste uniquement sur la surface des tubercules, des attaques plus profondes avec présence de pustules (gale en pustules) ou des taches liégeuses superficielles (gale en liège).
    • Lutte : Utilisation de variétés peu sensibles, allonger les rotations, éviter les sols légers.
  • Jambe noire : Elle est causée principalement par la bactérie Erwinia carotovora.
    • Symptômes : Est provoquée par des pourritures noires sur les tiges, le jaunissement et le flétrissement des feuilles ; sur le tubercule des pourritures molles internes et dégradent les tissus du tubercule.
    • Lutte : Il faut éviter les fumures azotées excessives, limiter les blessures de tubercules lors de la manipulation.
  • Flétrissement bactérien : causé par Ralstonia solanacearum
    • Symptômes : provoque le dessèchement et la chute complet des feuilles. Brune, les marbrures foncées sur les tiges infectées conduisant à la mort totale de la plante. Les tiges se dessèchent pour certaines et deviennent humides pour d’autres.
    • Lutte : Utilisation des variétés résistantes, une fois la maladie présente sur une plante, il faut l’arracher avec tout le système racinaire et la brulée ensuite.

Quelques maladies virales

  • Virus Y : Est un potyvirus transmis par des pucerons, provoque des taches nécrotiques noires sur les nervures des feuilles, les feuilles deviennent cassantes.
  • Virus X : Il se transmet de façon mécanique (par contact), provoque des symptômes faciles à distinguer (apparition de mosaïques limitées par les nervures).
  • Virus M : Il est transmis par les pucerons selon un mode non persistant correspondant à l’enroulement mou des feuilles, une ondulation des bords et la formation de tâches en mosaïque.

Insectes et ravageurs

          • Teigne (Phthorimea opercullella) ;
          • Doryphore (Leptinotarsa decemlineata) ;
          • Nématodes Gallicoles (Meloidogyne spp) ;
          • Noctuelles (Spodoptera littoralis, Spodoptera exigna) …

    Variétés

    Bien que les pommes de terre cultivées dans le monde entier appartiennent à la même espèce botanique, Solanum tuberosum, il existe des milliers de variétés, qui sont très différentes de par leurs tailles, leur forme, leur couleur, leur usage culinaire et leur goût (Diouf, 2009).

    Pomme de terre primeur

    Limiter le nombre de tubercules au profit de leur grosseur et d’une extrême précocité, les principales variétés utilisées sont Nicola, Diamant, Roseval, Yesmina, Timate et Charlotte…etc.

    Pomme de terre plant

    Nombre élevé de tubercules de calibre moyen et d’une bonne Précocité.

    Pomme de terre de consommation (marché du frais)

    Un nombre élevé de tubercules d’un calibre moyen à grand, sans toutefois dépasser le calibre supérieur. Les variétés les plus utilisées sont Desirée, Spunta, Diamant, Lisetta et Kondor…

    Pomme de terre de consommation (transformation industrielle)

    Un rendement élevé en tubercules et amidon (Belguendouz, 2012). En général, les variétés couramment cultivées au Cameroun sont : CIPRA, TUBIRA, CARDINAL, DIAMANT, SPUNTA, MONDIAL, NICOLA, DESIREE, PAMINA, DOSA, ANAIS…

    (Afrostylingenieurs.unblog.fr)

    Exigences écologiques de la pomme de terre

    Exigences climatiques

    Température

    Elle influence beaucoup le type de croissance. Les hautes températures stimulent la croissance des tiges. Par contre, les basses températures favorisent davantage la croissance du tubercule (Rousselle et al., 1996). La pomme de terre est très sensible au gel. Le zéro de végétation est compris entre 6 et 8°C. Les températures optimales de croissance des tubercules se situent autour de de 18°C le jour et 12°C la nuit. Une température du sol supérieure à 25°C est défavorable à la tubérisation (Toumi, 2014).

    Lumière

    La croissance végétative de la pomme de terre est favorisée par la longueur élevée du jour (14 à 18h). Une photopériode inférieure à 12 h favorise la tubérisation. L’effet du jour long peut être atténué par les basses températures. La photopériode : Driver et Hawkes (1943) remarquent qu’il y a chez la pomme de terre des variétés de jours longs, des variétés de jours courts et des variétés indifférentes (Toumi, 2014).

    Exigences édaphiques

    Structure et texture du sol

    La plupart des sols conviennent à la culture de la pomme de terre à condition qu’ils soient bien drainés et pas trop pierreux. Les sols préférés sont ceux qui sont profonds, fertiles et meubles. En général, la pomme de terre se développe mieux dans des sols à texture plus ou moins grossière (texture sablonneuse ou sablo-limoneuse) que dans des sols à texture fine et battante (texture argileuse ou argilo-limoneuse) qui empêchent tout grossissement le tubercule (Toumi, 2014).

    pH

    Dans les sols légèrement acides (pH = 5,5 à 6), la pomme de terre peut donner de bons rendements. Une alcalinité excessive du sol peut causer le développement de la galle commune sur le tubercule (Chaumeton et al., 2006).

    Salinité

    La pomme de terre est relativement tolérante à la salinité par rapport aux autres cultures maraîchères. Cependant, un taux de salinité élevé peut bloquer l’absorption de l’eau par le système racinaire (Bamouh, 1999). Lorsque la teneur en sel est élevée, le point de flétrissement est atteint rapidement. On peut réduire la salinité d’un sol en le lessivant avec une eau d’irrigation douce (Bamouh, 1999).

    Exigences hydriques

    Les besoins en eau de la pomme de terre varient au cours du cycle végétatif. Ils sont surtout importants au moment de l’initiation des tubercules. Un stress hydrique se manifestant à ce stade peut entraîner une réduction du nombre d’ébauches formées par plante, consécutive à une réduction du nombre de stolons formés par tige (Rousselle et al., 1996).

    Exigence en élément nutritifs : fertilisation

    La pomme de terre se classe parmi les plantes très exigeantes en azote, phosphore et potassium.

    Tableau IV : Prélèvements en éléments majeurs (en Kg/t) (Rousselle et al., 1996).

    Eléments

    Tubercules

    Plante entière

    Azote

    3.2

    3 à 4.5

    Acide phosphorique

    1.6

    0.8 à 1.7

    Potassium

    6

    4.1 à 8.5

    Tableau V : Besoins moyens en éléments secondaires (Kg/ha) et oligoéléments (eng/ha) (Rousselle et al., 1996).

    Eléments secondaires (Kg/ha)

    Oligo-éléments (en g/ha).

    Magnésium

    15 à 30

    Fer

    100

    Manganèse

    50

    Calcium

    40 à 50

    Cuivre

    60

    Bor

    80 à 120

    Soufre

    10 à 25

    Zinc

    80 à 150

    Molybdène

    0,8

    Mode d’application

    Les éléments P et K sont généralement appliqués lors de la préparation du lit de semences, vu leur migration très lente. Cet apport peut être réalisé par épandage mécanique ou manuel. L’azote doit être localisé au niveau des billons, tout en évitant le contact direct entre les plants et l’engrais (Bamouh, 1999).


    Questions Fréquemment Posées

    Quelles sont les variétés de pomme de terre étudiées au Cameroun?

    Les variétés de pomme de terre étudiées au Cameroun sont DOSA, VIOLETTE et DESIRE.

    Quelle variété de pomme de terre présente la meilleure résistance aux maladies?

    Les variétés DOSA et VIOLETTE présentent une meilleure résistance aux maladies.

    Quelle variété de pomme de terre est la plus précoce selon l’étude?

    La variété DESIRE démontre une précocité remarquable.

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