Évaluation de l’impact de la politique monétaire en RDC

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🏫 UNIVERSITE DE LUBUMBASHI - FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION - DEPARTEMENT D’ECONOMIE
📅 Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du diplôme de diplôme d’études approfondies en sciences économiques - 2018-2019
🎓 Auteur·trice·s
KAOMBA MUTUMBA Jean Bosco
KAOMBA MUTUMBA Jean Bosco

L’impact de la politique monétaire RDC est limité, comme le révèle cette étude sur les déterminants de son efficacité. L’analyse des canaux du taux d’intérêt, du taux de change et du crédit montre une influence faible sur l’économie réelle, soulevant des interrogations sur la pertinence des mesures adoptées.


PROBLEMATIQUE

Depuis plus de dix ans, la République Démocratique du Congo met en œuvre une politique monétaire afin de réduire la demande globale et de limiter les risques d‟inflation. Le présent travail cherche à évaluer l‟efficacité de la politique monétaire en République Démocratique du Congo, ses possibilités et ses limites sur l‟économie réelle à travers les canaux de transmission. De manière précise notre préoccupation tourne autour des questions fondamentales ci-après :

Quel est le degré de variation du taux d’inflation en fonction des changements spécifiques de la masse monétaire ?

  • La variation du taux directeur influe-t-elle sur l’inflation de manière instantanée, temporaire ou permanente ?

C‟est à cette préoccupation que nous allons tenter de répondre dans les phrases qui suivent.

LES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

L‟hypothèse étant une réponse provisoire aux questions soulevées dans la problématique dans le cas précis de notre travail, nous nous sommes proposé les hypothèses ci-après :

    • Les variations du taux d‟inflation ont un effet négatif et considérable sur le secteur réel. En effet l‟instabilité des prix est une source d‟incertitude, fausse de processus des décisions économique et entrave la croissance économique. Cette hypothèse refait l‟approche monétaire de MILTON FRIEDMAN (Economiste monétariste de l‟Ecole de CHICAGO). Il soutient que l‟inflation est toujours et partout un phénomène d‟origine monétaire car elle entretient une relation considérable avec la masse monétaire. Ainsi toute variation monétaire entraine dans un sens ou l‟autre une variation du niveau général des prix.
    • « Tout croissance de la quantité de monnaie supérieure à celle de la production est à moyen ou long terme source d‟inflation »1. Or très souvent cette instabilité résulte de l‟inflation qui peut se définir comme étant une « hausse persistante des prix généralement exprimé par l‟indice de prix à la consommation, étant entendu que cet indice mesure la variation du coût d‟un panier de bien et service, y compris l‟électricité, l‟alimentation et le transport ».2

L‟inflation serait liée directement à l‟incohérence des politiques monétaires et indirectement à l‟instabilité de la monnaie nationale. Classiquement la politique monétaire Congolaise est dédiée à assurer la stabilité macroéconomique qui serait interprétée comme le maintien de l‟économie sur son sentier de croissance potentiel sachant que ce taux de croissance est déterminé par les seules conditions d‟offre sur les marchés de produits et du travail. La maitrise de l‟inflation représente un objectif clé de la politique monétaire de la RDC car la stabilité des prix réduit leurs incertitudes auxquels sont confrontés les producteurs et les consommateurs et facilite les décisions économiques notamment d‟investissement.

Toute croissance de la quantité de monnaie supérieure à celle de la production est à moyen ou long terme source d’inflation. La demande de monnaie dépend finalement de la richesse des agents économiques et des rendements anticipés des autres actifs comparés à la monnaie. Cette demande est également liée au revenu permanent, au rendement anticipé de la monnaie et au taux d’inflation anticipé.

Si la maitrise de l‟inflation constitue un objectif essentiel de la banque centrale du Congo, une saine croissance réelle et soutenue en est l‟objectif final.

    • Nous signalons dès le départ que les incidences de la politique monétaire Congolaise sur l‟économie réelle à travers les canaux de transmission n‟affecteraient pas considérablement le secteur réel.

La manipulation du canal du taux d‟intérêt aurait un impact insignifiant sur l‟inflation (influence instantanée). La variation des taux d‟intérêts directeurs, du taux de change et du taux de crédit et des agrégats de monnaie aurait un impact négatif sur le niveau général des prix. Dans ce contexte les mécanismes de transmission de la politique monétaire congolaise au secteur réel sont plus complexes : l‟effet indirect entraine beaucoup d‟incertitude sur la portée et l‟efficacité des instruments utilisés.

Selon la théorie Keynésienne, une politique monétaire expansive est susceptible d‟élever le niveau des prix attendues et donc l‟inflation anticipée, entrainant toutes choses égales par ailleurs, une réduction des taux d‟intérêts réels stimulatrice des dépenses d‟investissement et par la même occasion de la production.3

Par ailleurs même si à ce jour la RDC ne dispose pas d‟un véritable marché financier substitut au financement bancaire, l‟ouverture du pays sur l‟extérieur a pu affecter les canaux de transmission de la politique monétaire congolaise. D‟où l‟efficacité de la politique monétaire congolaise serait soutenue par l‟opérationnalisation de ses canaux de transmission.

Il est important de signifier la précision selon laquelle, le canal du taux d‟intérêt, le canal du de change, le canal de crédit « taux de refinancement de la Banque Centrale auprès des banques commerciales afin d‟octroyer du crédit à l‟économie » (canaux de transmission de la politique monétaire congolaise) et la masse monétaire constituent les principaux déterminants de la politique monétaire congolaise.

« L’inflation du modèle Keynésien nécessite une croissance de l’offre de monnaie en vue d’accroitre la production car l’inflation est expliqué par la demande. Selon Keynes : Toute demande supplémentaire à l’offre est source d’inflation car les biens et services seront rares et par conséquent leurs prix vont augmenter en vertu du principe de ce qui est rare est cher. L’offre devra donc s’ajuster à la demande.

Si le canal du taux d‟intérêt est utilisé de façon adéquate, celui-ci a toutes les chances de produire des effets attendus, mais dans le cas de l‟économie Congolaise, le canal du taux d‟intérêt agit inefficacement sur l‟économie réelle principalement sur le niveau général des prix (inflation). La politique monétaire appliquée par la Banque Centrale du Congo aurait une faible influence sur la stabilité du taux d‟inflation en République Démocratique du Congo.

12

CADRE THEORIQUE DE L‟ETUDE

VARIABLES EXPLICATIVES OU EXOGENES
Stabilité de prix/Action conjoncturelle de la politique monétaireRéduction de la base monétaire (M1)
VARIABLES INTERMEDIAIRES
CANAL DU TAUX D‟INTERETCANAUX DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
VARIABLES EXPLIQUEES OU ENDOGENES
Stabilité du niveau général des prix (Inflation)Faible Croissance économique
RELATIONS CADRE THEORIQUE-HYPOTHESE
Action conjoncturelle de la politique monétaireAction sur le taux d‟intérêt / vecteur d‟investissement
Stabilité du niveau général du prix (Inflation)Faible taux de croissance

Source : Elaboré par nous-mêmes sur base de notre phénomène observé.

GRILLE D‟ANALYSE
DIMENSIONSAXES D’ANALYSESVARIABLES OPERATIONNELLESINDICATEURS
ANALYSE CONJONCTURELLE DE LA POLITIQUE MONETAIRE : UNE EVALUATION DES CANAUX DE TRANSMISSION SUR LE SECTEUR REELIncidence des mécanismes de transmission sur l‟économie réelleL‟utilisation adéquate des canaux de transmission produira des effets attendusInstruments opérationnels de la politique monétaire et les règles de sa conduite.Taux d‟inflation et Taux de croissanceAPPORT A L‟EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
La modification des canaux de transmission de la politique monétaire et son influence sur le niveau des prix et la croissance économiqueImpact insignifiant des canaux de transmission de la politique monétaireL‟action sur le taux d‟intérêt, Le taux de change et le taux de crédit
  • Agrégat monétaire
  • Taux et variation des agrégats monétaires
Le découlement le caractère opérationnel de canaux de transmission de la politique monétaire.Le caractère opérationnel est fonction de la modification des canaux de transmission et l‟agencement des divers agrégats de la politique monétaireMesure progressives des agrégats monétaires
  • Instrument de la politique monétaire
  • Agrégats monétaires

Source : élaboré par nous-mêmes sur base de notre problématique et de nos hypothèses.

________________________

1 FRIEDMAN M, Prix et théories économiques, Ed Economica, Paris 1983. Page 80

2 CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler l’inflation ? », les institutions financières et le développement économique des pays émergents, décembre 2015, p.26

3 WICKENS M, Analyse macroéconomique approfondie, Ed. DE BOECK Bruxelles 2010, Page 733.

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