Le flux d’IDE en Algérie est caractérisé par une montée significative des investissements arabes, révélant des disparités dans la provenance et la structure des investissements. L’analyse met en lumière les défis liés au climat des affaires et propose des recommandations pour renforcer l’attractivité du pays.
Pays d’origine et structure des flux d’IDE entrants en Algérie: montée d’IDE Arabe
Après avoir analysé et comparé, l’évolution des flux, stocks et performance, il nous semble tout intéressant par ailleurs, de savoir aussi bien les pays de provenance de ces IDE et/ou investissant le plus Algérie que la structure des investissements de ces derniers dans l’économie nationale. C’est l’objet du point suivant.
Pays d’origine des IDE et types d’implantations
L’examen de la répartition géographique fait ressortir que les sociétés étrangères inscrites au registre de commerce sont, pour près de la moitié originaire des pays arabes et pour plus d’un tiers originaires des pays de l’Europe de l’Ouest1.
A en croire les données de la Cnuced(2003)2, les USA sont les principaux investisseurs en Algérie, avec un total de 906 806M$(1998-2001) et ce, après avoir été presque absents dans les années 90. Ces investisseurs sont essentiellement basés dans le secteur des hydrocarbures et la fourniture des équipements. Et puis, il vient comme deuxième investisseur, avec un total sur la même période de 363 146M$, l’Egypte dans la téléphonie (ORASCOM) et qui s’est ensuite élargi à d’autres secteurs, en ciment et pétrochimie.
Ainsi, l’égyptien ORASCOM, en 2007, aurait investi 746M$ dans SOFERT (Urée et Ammoniac) pour gérer une usine en JV avec SONATRACH3. Et puis, il vient dans une troisième position d’autres pays européens avec lesquels l’Algérie s’était lié dans le cadre d’accord d’association, et des rapports commerciaux importants. Cela parait marginal, pour un pays qui effectue plus de 60% de ses importations et 65% de ses exportations avec l’UE, que ces derniers y investissent trop peu, en dépit des dispositifs mis en place.
De 1990 à 2000, l’Algérie n’aurait en fait capté que 0.2% des flux des capitaux européens en moyenne par an, alors que l’Egypte, le Maroc et la Tunisie ont réussi à attirer respectivement 30, 14et 12%. L’Algérie ne constitue pas pour les européens une zone d’investissements privilégiée. Mais force est de constater que l’analyse en termes de projets, les IDE européens sont largement dominants dans le Maghreb, s’élevant à 55.9% du total en Algérie, 73.3% au Maroc et 75% en Tunisie.
Ainsi, comme en témoigne les figures 14 et 15, si le montant d’IDE pour la France n’étant pas important, elle l’est cependant du coté de nombre de projets déclarés entre 2003-2007.Orientés surtout dans les secteurs hors hydrocarbures, et ont pratiquement doublé, en particulier en 2005(+75%) et en 2006(+111%). La société Générale(SG) est le premier investisseur français hors hydrocarbures sur les 384 implantations qui ont été recensées, en dix ans, en Algérie4. Le montant des investissements français en Algérie, n’a toutefois représenté sur la période 2002-2008, que 2.39% du total des IDE, alors que l’Asie (la Chine et le Koweït en tète) était à 29.25% et le reste partagé entre les pays arabes et les américains.
Graphe 14: Nombre de projets IDE vers Algérie
Graphe 15: Montants d’IDE vers l’Algérie
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Source : CHEBIRA.D, « IDE et développement en Algérie », revue européen de droit social N°01, 2010, P11.
Source: CHEBIRA.D.op.cit, ibidem
La répartition des IDE par pays d’origine(PO) laisse apparaitre, une réorganisation de leur classement et ce, depuis 2008 en s’accentuant en 2013. En effet, une nette baisse des investissements européens et un regain d’intérêt des investisseurs arabes, notamment du Golfe, aurait été observé. Entre 2002 et 2008, les pays arabes arrivaient en tête dans la répartition par région des IDE hors hydrocarbures, enregistrés en Algérie, avec 6MD$, suivis de l’Europe (3.4MD$), de l’Asie 800M$) et des Amériques (390M$)5.
En 2009, ces derniers détenaient plus de 56.45% du montant total d’IDE, avec 251 projets d’investissements(voir tableau 15): Le groupe Fransabank (Liban) a augmenté le capital de sa filiale algérienne de 53.7M€, Kipco/Burgan Bank Koweit détient 70 de Arab Gulf Bank et aurait contribué à l’augmentation de son capital de 42M€, en plus par ailleurs, d’une JV de GB Auto (Egypte) avec l’algérien Sentrax pour la distribution de ses remorques pour 1.7M euros et l’extension de réseau d’Orascom télécom pour 28M €.
Tableau 15: classement de projets d’investissements selon le PO entre 2002 et 2012(DA)
Tableau 15: classement de projets d’investissements selon le PO entre 2002 et 2012(DA) | |||
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Région | Nombre de projets | Montants en DA | |
Europe | 228 | 364 501 | |
Union européen | 185 | 323 298 | |
Asie | 27 | 493 406 | |
Amériques | 9 | 19 504 | |
Pays arabes | 153 | 1 181 166 | |
Afrique | 1 | 4510 | |
Australie | 1 | 2 974 | |
Multi-nationalité | 4 | 14 487 | |
Total | 423 | 2 120 549 |
Source : élaboré par nous même à partir les données de l’ANDI (www.andi.dz)
En 2013, selon les chiffres de l’ANDI(2014), par pays, le Qatar vient en tète des investisseurs étrangers en Algérie avec 74.31% et un montant de 1.69MD€, détrônant la France qui elle arrivée en tête en 2012 avec 77 .28% et 321M€. Par régions, les pays arabes représentent la majorité des IDE en 2013, soit 78.45%, contre seulement 11.12% pour l’Europe alors que cette dernière était en tête des IDE en Algérie, en 2012(85.36%).L’Asie dont les IDE était quasi-nuls en 2012 représente, en 2013, 9.70%6.
Bien que la remontée des investissements Sud-Sud et des pays de Golfe7 (Koweït, Oman et le Qatar), aient conduit à une réorganisation de classements des pays investisseurs, cependant l’importance des investisseurs européens et américains, demeurent non négligeables. Les engagements et les perspectives pour les prochaines années semblent être très importants (ANDI 2014).
Pour raisons: la mise en effective de l’ambition industrielle, du lancement des programmes de développement des entreprises publiques en partenariat avec les entreprises étrangères dans divers secteurs industriels, et de la poursuite de processus de facilitation et de simplification d’acte d’investir.
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1 Selon les dernières données de centre national du registre de commerce(CNRC). ↑
2 CNUCED, « examen de la politique des investissements en Algérie », 200 3, P100. ↑
3 En termes de montants de projets, le plus grand investisseur restait l’Egypte avec 2MD$. Incontestablement, l’Egypte était le grand investisseur, en Algérie, hors hydrocarbures. Voir, le Financier de 02/05/2009. ↑
4 Selon Ubi-France, l’Agence française pour le développement international des entreprises, 2007-2008. ↑
5 UbiFrance, op.cit ↑
6 ANDI, 2014 ↑
7 Pays du Golfe: Koweït, Oman, Qatar ↑